21/05/2015
Dieu me déteste...en poche
"Être mourant, si on regarde bien, c'est plutôt lassant.ce qui est vraiment intéressant, c'est de vivre ici, beaucoup plus intéressant que je l'aurais cru , quand on m'a amené ici de force et que je jurais et me débattais tout ce que je pouvais."
Celui qui s'exprime ainsi c'est Richard Casey, dix-huit ans dans quelques jours. Bien qu"otage des soins palliatifs" d'un hôpital New-yorkais, lui et son amoureuse Sylvie, quinze ans, malgré la maladie, la perte des cheveux, le corps qui lâche dans tous les sens, ont une furieuse envie de faire des conneries, de s'aimer malgré tout, de vivre quoi !
Halloween et l'intervention d'un oncle hors-normes vont précipiter les événements et entraîner nos héros dans un tourbillon joyeux, souvent émouvant, plein d'une féroce rage de vivre malgré tout. Roméo luttant contre le dragon qui veille sur sa bien-aimée, Richard nous fait vibrer et allume plein d’étoiles dans nos yeux.
Jamais de sensiblerie ni de pathos, le monde hospitalier est peint de manière très juste et la fin est juste époustouflante. Un livre bourré d'énergie , d'empathie et de pudeur qui glisse , zou, sur l'étagère des indispensables. On n’est pas prêts d'oublier cette galerie de personnages et cet amour ardent ! Un grand et beau coup de cœur !
06:02 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : hollis seamon
07/05/2015
L'amour, en théorie
"C'est pour ça qu'en tant qu'enfant qui avait grandi dans ce Minnesota triste et sinistre, elle avait eu la santé fragile, avait-elle déclaré à ses amis de la fac de la côte est: elle avait souffert d'une carence en ironie."
Dès la première phrase de la première nouvelle, j'ai été ferrée : "Depuis que son compagnon l'a quittée pour un ashram situé dans les Catskills, Renee Kirschbaum cherche la bagarre avec des inconnus." Voici une manière bien énergique (et bien peu orthodoxe !) d'empoigner la réalité car comme le rappelle en exergue la citation de Swami Sivanada (rappelée régulièrement dans mon cours de yoga quand je le fréquentais encore): "Une once de pratique vaut mieux que des tonnes de théorie ".
Le problème étant pour tous les héros /héroïne des nouvelles de E. J. Levy que la théorie de l’amour , ils connaissent mais se fracassent régulièrement contre le mur de la réalité de ce même sentiment.
Quel que soit leur âge, trentenaires ou septuagénaires, leur orientation sexuelle, tous peinent à concilier pratique et théorie.
Il est vrai que le destin se montre souvent bien cruel , accumulant sur leurs têtes mini tragédies matérielles et mauvais tour du destin: comment lutter quand votre ami se fait nonne car elle veut des sentiments qui durent ?
Sur un thème déjà bien exploité, par son humour, sa bienveillance , son grand sens de l'observation et de la psychologie , sans oublier un style très imagé délectable, E. J. Levy nous entraîne à sa suite à la rencontre de personnages qui deviennent aussitôt nos amis . Un livre bruissant de marque-pages qui m'a rappelé l’univers de Lorrie Moore. Et zou, sur l'étagère des indispensables !
Cuné a aussi été séduite !
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : e.j.levy
06/05/2015
Le paradis des animaux
"C'était un mensonge. J'étais un homme qui tissait des promesses sur la trame de la tristesse, le genre de promesses que la vie avait bien peu de chances de vous permettre de tenir."
Les personnages des douze nouvelles composant ce recueil sont des gens ordinaires. Ils ne sont pas "stupides" mais, pour certains d'entre eux" simplement sous-performants, des gens qui ,après l'université , avaient opté pour la sécurité d'un travail facile."
Leurs narrateurs, à une exception près, sont des hommes qui ne savent pas forcément maîtriser leurs émotions et que la vie a pas mal malmenés, sans que forcément ils réagissent de la manière adéquate, sans jamais être tout à fait à la hauteur des attentes de leurs compagnes..
David James Poissant, dans un style extrêmement évocateur, nous les peint avec beaucoup de délicatesse, sans jamais les juger. De petites touches d'humour émaillent ces textes extrêmement touchants mais sans pathos, où l'on sent une grande maitrise de l'écriture et un grand sens de l'observation.
Des situations sur le fil du rasoir (le groupe de paroles où les participants se livrent, de manière implicite, à un concours de malheurs ), les regrets, les remords, les rancunes, sont toujours éclairés de lueurs d'espoir, parfois malicieuses comme la fin de "James Dean et moi", mettant en scène un Beagle jaloux.
Quant au père du texte inaugurant ce recueil qui balance littéralement par la fenêtre son fils quand il découvre l'homosexualité de ce dernier, une chance de rédemption lui sera peut être offerte le temps d'un road-trip cathartique , empli de souvenirs ,dans la nouvelle qui clôt le livre.
Une découverte qui file directement sur l'étagère des indispensables !
Le paradis des animaux, David James Poissant, traduit de l'anglais (E-U) avec beaucoup de sensibilité par Michel Lederer Albin Michel 2015 , 333 pages qui font battre le cœur .
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : david james poissant
11/04/2015
Elle
"Je ne lui dis pas que je l'ai lu et beaucoup aimé, même si le rebondissement final n'est pas très satisfaisant, les résolutions d'intrigue le sont rarement: rien à voir avec la vie réelle , qui-selon moi- tourne moins autour de grands chocs ou coups de théâtre qu'autour de petits moments calmes, de quiproquos et de déceptions, des choses qu'il est facile de ne pas voir."
Deux femmes que tout semble opposer, aussi bien physiquement que psychologiquement. L'une ,Nina, est une peintre reconnue, raffinée et attentive aux moindres détails, parfaitement maîtresse d'elle même; l'autre, Emma, a mis sa carrière professionnelle entre parenthèses et mène une vie harassante , brouillonne et insatisfaite entre son mari et ses deux jeunes enfants.
Leurs chemins se sont déjà croisés, mais seule Nina s'en souvient, et cela avec l'acuité qui la caractérise. Quand Nina s'immisce, par touches chirurgicales, dans la vie d'Emma, qui ne peut qu'admirer l'image que l'artiste accomplie donne de sa vie, est-ce vraiment pour lui venir en aide ?
"Une seule pierre et toutes ces fichues ondulations.", sur le thème d'une action en apparence infime qui peut entraîner des conséquences dramatiques, Harriet Lane nous donne un roman tout en finesse et en subtilité. Alternant les points de vue, elle éclaire d'un jour nouveau des actions qui en apparence étaient anodines et instille un suspense psychologique efficace et élégant.
Pas de révélations fracassantes mais des personnages qui nous deviennent très vite proches. L'auteure a le chic pour croquer en quelques lignes caustiques une personne "Si je joue vraiment de malchance, je tombe sur Trudy et son intonation enlevée, sa solennité antipathique, sa compétence pétillante et implacable." ou nous faire entrer dans l'intimité d'un intérieur chic ou plus négligé. Les sensations sont également très présentes, rendues de manière impeccable par le style précis de l'auteure.
On ne peut qu'admirer, malgré soi ,l'impeccable maîtrise apparente de Nina qui pèse le moindre de ses mots et actions et avance de manière diffuse mais efficace vers son objectif. La fin du roman, comme au ralenti, est juste oppressante au possible !
Bref, c'est une merveille de roman tout à la fois douillet, par le côté thé et sympathie,et empoisonné ! Et zou, sur l'étagère des indispensables !
Elle, Harriet Lane, Plon 2015, 262 pages à savourer d'une traite ! oui, je sais c'est contradictoire ! :)
Du même auteur, et qui sortira bientôt en poche: clic !
12:20 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : harriet lane
19/03/2015
Corps variables
" D'aussi loin qu'il se souvenait, il était fasciné par la répétition, par la façon qu'ont les êtres humains de raconter les mêmes histoires sur leur propre compte, encore et encore. [...]La personnalité humaine telle qu'il l'imaginait était une construction en état de siège : assaillie du dehors par une gamme infinie de données perceptuelles, attaquée de l'intérieur par une collection de besoins et de pulsions centripètes et contradictoires.Elle a constamment besoin de panser et de rétablir sons sens de l'intégrité. La répétition, dit-il, est une version simple et non invasive de la Procédure."
Un homme, enfermé dans un hôpital psychiatrique, affirme être le professeur Nicholas Slopen, spécialiste de l'auteur du XVIIIème siècle, Samuel Johnson.
L'ennui, c'est que Slopen est mort depuis des mois. Avant son décès, il avait été chargé d’authentifier des écrits de son auteur favori et s'était laissé fasciner par un personnage d'idiot savant qui allait l’emmener dans une bien étrange Procédure.
Mêlant thèmes classiques de la littérature fantastique et problématiques contemporaines, vivifiés par un style tonique , "...mon russe, parfaitement adapté à tout un tas de situations du quotidien, ressemblait à une vieille locomotive roulant bien au-delà de ses capacités ; les rivets sautaient de la chaudière, tout était en surchauffe, et pourtant elle poursuivait sa course avec une sensation enivrante de vitesse." ,et un récit riche en rebondissements, Corps étranges nous fait vivre de l'intérieur une expérience troublante où corps, esprits et mots sont étroitement imbriqués.
Les personnages sont denses et attachants et les changements de points de vue permettent des revirements qui ne perdent jamais le lecteur en route.
On est captivé par un récit à la fois émouvant et intelligent , au final magistral, qui m'a fait revivre le coup de foudre que 'javais eu pour Au Nord du monde ! Et zou, sur l'étagère des indispensables !
Corps variables , Stranges Bodies, traduit avec maestria de l’anglais par Stéphane Roques, Plon 2015 ,313 pages constellées de marque-pages.
PS: la 4ème de couv' en dit beaucoup trop à mon goût.
Du même auteur: clic et reclic , tous deux parus au format poche.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : marcel theroux
13/03/2015
La fin du monde a du retard...en poche
"-Tu peux compter sur moi. Dès que j'ai sauvé le monde, je me lance dans une opération vide-greniers."
Alice et Julius, deux amnésiques, s'échappent de la clinique psychiatrique où il sont traités. Alice est totalement dénuée d'émotions et Julius est persuadé qu'un terrible complot menace l'humanité.Pour le déjouer, il leur faudra s'emparer d'un mystérieux Codex et échapper aux nombreux poursuivants qui sont à leurs trousses. Cette "quête qui tourn[e]à la collection de désaxés", enchaîne les"péripéties d'anthologie alliant surprise épique et burlesque échevelé" contient, au bas mot, une trouvaille humoristique par page ! Mais comment fait-il ?
D'autant que, mine de rien, c'est toute une réflexion enjouée et intéressante qui s'intercale avec bonheur entre les épisodes de cette folle course-poursuite ,sur la nécessité de fictionnaliser nos existences. Clins d’œil en tous genres (les frères Volfoni des Tontons flingueurs !) trouvailles langagières, commentaires sur le récit qui se met en place sous les yeux du lecteur ,font de ces 400 pages un pur bonheur de lecture! Et zou, sur l'étagère des indispensables !
05:55 Publié dans Humour, l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jm erre
28/01/2015
Un membre permanent de la famille
"Ils ne sont pas inquiets pour Ventana: maintenant qu'on l'a filmée pour la télé, elle a accédé à un autre niveau de réalité et de pouvoir, un niveau plus élevé que le leur."
De la permanence, voilà bien ce qui manque , entre autres, aux personnages des douze nouvelles de ce recueil de Russell Banks.
Saisis à des moments où leur vie vacille de façon ténue ou plus dramatique,l'auteur sait capter,toujours avec bienveillance, mais avec une lucidité extrême, les moindres oscillations de leurs sentiments.
Qu'il dépeigne les non-dits qui se révèlent dans une réunion d'artistes et d'intellos , l'effritement d'une famille entériné par un deuil imprévu,les espoirs d'une femme noire modeste ou les glissements de personnalité d’une femme rencontrée par hasard, il règne toujours dans ces textes une grande tension qui tient le lecteur en haleine, l’entraînant même parfois ( ce fut mon cas, en tout cas) à différer la lecture d'un texte, en l'occurrence, "Blue".
Un style magistral ,des récits d'une grande intensité dramatique font de ce recueil une totale réussite !
Et zou,sur l'étagère des indispensables !
Le billet de Clara, la tentatrice !
Un membre permanent de la famille, nouvelles traduite de l 'américain par Pierre Furlan, Actes Sud 2015, 239 pages denses.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : russell banks
18/01/2015
Une vie après l'autre
"Elle n'avait encore jamais préféré la mort à la vie et au moment de partir comprit que quelque chose s’était fêlé, cassé et que l'ordre des choses avait changé. Puis les ténèbres abolirent toute pensée."
Même si Une vie après l'autre commence par l'assassinat d'Hitler par Ursula, l’héroïne qui est abattue juste après, nous n'avons pas affaire ici à une uchronie.
D'ailleurs Ursula ("petite oursonne", comme l'appelle tendrement son père) naîtra plusieurs fois en février 1910 et mourra tout autant, explorant ainsi le champ des possibles de la narration et du romanesque. On pourrait craindre le côté mécanique du procédé mais le lecteur est vite rassuré: l'écriture, tour à tour enjouée et émouvante de Kate Atkinson et son art du récit ont vite fait de nous ferrer et on ne peut plus lâcher ce roman so british, dans son humour vachard "-Elle lui est reconnaissante, je pense. Il lui a donné le Surrey. Un court de tennis, des amis ministres et du rosbif à gogo. Ils reçoivent énormément-tout le gratin. Certaines femmes seraient prêtes à souffrir pour ça. Même à supporter Maurice." et l'attitude bien trempée de ses personnages !
Et si tel personnage avait survécu, et si tel autre avait eu un enfant que serait-il arrivé ?, se demande -t-on parfois à la lecture d'un roman. Kate Atkinson répond à ses questions pour nous et se penche avec une précision extrêmement vivante sur la vie quotidienne des civils en Allemagne (un sommet d'émotion) et en Grande Bretagne (à Londres ,en particulier ,pendant les bombardements) , pendant la Seconde Guerre mondiale.
On suit avec passion les péripéties de la famille Todd (un ancien mot pour désigner le renard), de l'enfance à l’âge adulte. Des personnages aux caractères bien marqués qui nous deviennent familiers en un rien de temps. Sympathiques ou non, sages ou excentriques, il y en a pour tous les goûts !
Un roman tour à tour champêtre ou urbain,paisible ou menaçant, traversé par des renards ,des chiens, des bébés qui "sentaient bon le lait, le talc et le grand air où leurs vêtements avaient séché tandis qu'Emil avait un léger goût de fumet.", des enfants élevés pour affronter la dureté du monde par des adultes aimants mais frôlant parfois la négligence, selon nos critères actuels !
Impressions de déjà-vu, rêves éveillés, réincarnations, toutes les explications sont envisagées pour expliquer cette propension d'Ursula à vivre des événements de différentes façons. Elles sont surtout l'occasion , pour Kate Atkinson, de revenir sur le thème de la temporalité, déjà exploré dans ses précédents romans, Dans les replis du temps et Dans les coulisses du musée et de nous proposer sa propre explication.
Un roman enthousiasmant autant par son style , sa construction que par les thèmes explorés.Une forêt de marque-pages ! Et zou sur l'étagère des indispensables !
515 pages traduites avec élégance par Isabelle Caron, une couverture identique à l’originale (on me permettra de préférer la couverture de l'édition de poche anglaise...).
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : kate atkinson for ever !
08/01/2015
Le chardonneret ...en poche
"Et le tableau au-dessus de sa tête était le centre immobile autour duquel tout s'articulait: rêves et signes, passé et futur, chance et destinée. Il n'y avait pas une seule signification , mais plusieurs. Il s'agissait d'une énigme en constante expansion."
Brutalement devenu orphelin, dans des circonstances pour le moins extraordinaires,le jeune Theo va voir sa destinée liée à celle d'un tableau, Le chardonneret.
Ne comptez pas sur moi pour vous donner davantage de détails sur ce roman (moins vous en saurez, plus vous apprécierez les surprises qu'il vous réserve ! !). Sachez juste qu'il mixe en un somptueux mélange des thèmes aussi divers que la destinée, l'attachement aux œuvres d'art, l'amour, la culpabilité, le syndrome post-traumatique et emporte son lecteur dans un incessant rythme de montagnes russes , alternant l'ombre des appartements cossus new-yorkais et la lumière crue de Vegas, entre autres.
Donna Tart ,dans ces 787 pages, fait souvent osciller son héros entre rêve et réalité et gomme les frontières entre les genres littéraires, empruntant autant au roman d'apprentissage qu'au roman policier, avec des personnages toujours surprenants. On s'attache à eux, malgré ou plutôt grâce à leurs défauts, et on n'oubliera pas de sitôt Hobie ou Mme Barbour.
Donna Tart est une conteuse hors pair et son style l'est tout autant.On ne s'ennuie pas une minute dans ce roman aux tonalités très tranchées.
Notons au passage la couverture (très astucieuse) et la 4 ème de couv' (qui en dit juste ce qu'il faut pour donner envie !). Et zou, sur l'étagère des indispensables ! L'année commence bien !
Félicitations à la traductrice, Edith Sonnckindt, qui a su se glisser dans une telle variété d'univers !
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (6)
21/12/2014
Un monde flamboyant
"Ce qui m'intéressait, c'étaient les perceptions et leur mutabilité, le fait que nous voyons surtout ce que nous nous attendons à voir."
Harriet Burden a toujours détonné, que ce soit par son physique, son intelligence , son intérêt pour la science, la philosophie, débordant ainsi de la pratique artistique -méconnue- qui était la sienne.
Cantonnée à son rôle d'épouse d'un célèbre galeriste et de mère de famille, "Harry", son surnom ô combien révélateur, devra passer par l'épreuve de la dépression à la mort de son époux avant de se lancer dans une entreprise devant aboutir (entre autres) à la révélation du sexisme du monde de l'art.
Mue par une saine colère et une grande énergie , Harry passe ainsi un pacte faustien avec des artistes masculins qui lui serviront de "masques". Mais l'entreprise ne sera pas sans risques.
Roman choral, empruntant la forme d'une enquête universitaire menée a posteriori après la mort Harry, variant les points de vue ,Un monde flamboyant est un texte enthousiasmant à plus d'un titre :
résolument féministe (et ce n'est pas un gros mot), riche , sans jamais être indigeste, intelligent et bien mené, avec des personnages attachants et une fin extrêmement émouvante ,le tout,bien sûr, avec le style élégant de l'auteure. Un énorme coup de cœur ! Et ou, sur l'étagère des indispensables !
le billet enthousiaste de Papillon !
13:15 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : siri hustvedt