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04/05/2007

Une femme très moderne

Orgueil et Préjugés est un roman magique et lumineux où tout se joue dans la  subtilité.
Les mots y ont une importance prodigieuse qu'ils soient utilisés  pour ridiculiser ceux qui s'écoutent pérorer (Lady Catherine, Mr Collins: "Le  rude joug de l'autorité paternelle  lui avait donné dans les  manières une  grande  humilité  que combattait maintenant la fatuité naturelle à un esprit médiocre  et enivré par une prospérité rapide  et inattendue", ou pour remettre à leur place avec une rare délicatesse les situations tendues.
Si la société de l'époque  paraît être aux mains  des  hommes force est de constater que, chez Jane Austen, ce sont les  femmes (à l'exception de la mère de l'héroïne ) qui mènent le bal et qui jouissent  d'une  grande liberté. 9782264023827
Beaucoup de gaieté dans ce roman qui donne  envie de danser avec les personnages tellement ceux-ci sont vivants et restent présents à notre esprit une fois le livre refermé.
Elizabeth, l'héroïne, est très moderne et très équilibrée, ne reniant pas ses opinions et les exprimant clairement, s'efforçant de ne garder du passé que les bons souvenirs et ne s'attardant pas à pleurnicher sur les situations présentes qu'elle ne peut modifier.
L'intrigue est pleine de rebondissements parfaitement "huilés" et tout s'enchaîne harmonieusement pour le plus grand plaisir du lecteur.
Merci aux romans de Jasper Fforde, au roman Le  club Jane Austen, et surtout à Cuné qui a su me mettre le pied à l'étrier pour entrer dans le monde austenien, aidée  par les critiques de toutes celles  qui oeuvrent dans la blogosphère  (et qui voudront bien se  signaler pour que je mette un lien ! :))

01/05/2007

Dynastie féminine

Pour la mère, Karen , "Cette maison est un champ de mines".
Pour la fille, Charlotte, elle est "notre maison où les sentiments coulaient à flots tantôt bouillonnants tantôt  glacials en permanence".
Pour la grand-mère, Nan, c'est un ensemble de possibilités de cachettes improbables où dissimuler le courrier, les  dissertations,  les saucisses...9782841113026
Trois générations de femmes sous un même toit, trois générations unies  mais qui vont se déchirer quand  Charlotte va répéter le schéma maternel en se retrouvant enceinte  à  17 ans...
Même si elle est considérée comme une femme  forte qui fait face aux difficultés avec courage, Karen a souvent l'impression qu'elle pourrait écrire Le manuel de la mauvaise mère.
Kate Long l'a fait pour elle et cette comédie enlevée a également le mérite  de se dérouler loin du glamour de la  chick list et de nous proposer un portrait attachant de la classe  moyenne britannique. Seul bémol peut être, l'absence totale de référence à  la contraception, même si l'auteure évoque de manière très concrète les aléas de l'usage du préservatif , mais bon, c'est un vieux réflexe de féministe ...La fin est un peu trop optimiste et artificielle mais comédie  oblige ...De quoi passer un bon moment . 

La critique de Cuné

30/04/2007

Un monde qui s'effrite...

Peter Straker tente d"engourdir sa peine à l'aide de  nombres" et vit dans un phare situé sur une falaise qui s'effondre peu à peu. Il est rongé par la culpabilité d'avoir causé la  mort de 78 personnes en écrasant son bimoteur sur un train de voyageurs. D'ailleurs certaines de ces  victimes viennent le hanter voire même l'aider.
Quant à Imogen Doody , on pourrait la prendre pour le  stéréotype de la  vieille fille amère et peu amène mais peu à peu le lecteur va découvrir pourquoi elle  a  "dû apprendre à se réfugier dans la colère,  à s'assumer à survivre".
Evidemment ces deux destins vont se croiser.
Alternant les allers-retours passé-présent, Folles envolées est un roman qui traite de la culpabilité et du remords sans pathos mais un humour bien acide.01sPmfW7F_L
Clare Morrall m'avait totalement enthousiasmée  avec son précédent roman Couleurs (sorti en poche), dont Folles envolées n'atteint pas l'intensité mais tient bien ses promesses. l'auteure évite soigneusement les chausse-trappes des  clichés  même si son écriture est desservie par une traduction parfois bancale qui nuit à la  compréhension de certains passages.

13/04/2007

Pas de bol (moi non plus...)

Après Recherchée, Trahie voici  Honteuse.Les héroïnes de Karin Alvtegen n'ont vraiment pas de bol. Cette petite nièce d'Astrid Lindgren (créatrice de Fifi Brindacier ,à égalité dans mon coeur avec Fantômette) est , paraît-il, la  "reine incontestée du polar suédois". Tremble ,Mary Higgins Clark !9782259203395
Avec des phrases du style :
"Et elle comprit qu'elle était vierge , en fait.*
Elle avait souvent couché avec des hommes**. mais  fait l'amour , jamais"***
soit on pouffe, soit on ferme le livre.
J'ai tenu bon,admirez ma ténacité, jusqu'à la fin du troisième chapitre dont la dernière phrase m'a achevée (attention,  roulement de tambour, dès fois que le lecteur n'aurait pas  compris l'importance de ce qui va suivre):
"A ce moment-là,ni l'un ni l'autre n'auraient pu imaginer même dans leurs rêves les plus fous, que la Monika qui s'apprêtait à partir ne reviendrait jamais". Moi non plus.
Si elle veut,la reine du nanar suédois, comme je suis sympa comme  tout (si, si)  je peux lui suggérer un prochain titre : Menteuse.

* Oups ! On s'inquiète pour la santé mentale  et physique de l'héroïne et pour tous les déglingués qui vont atterrir ici.

**On respire .

***Trop beau !!!

06/04/2007

Pouce, je passe !

C'est avec surprise que jai découvert que l'auteure d'Out était également celle de Disparition que j'avais lu il y a quelques années et qui m'avait laissé une impression d'univers étrange, ancré dans la réalité certes, mais flirtant avec les frontières de l'étrange.
Plus question de disparition d'enfant non élucidée  et de ses conséquences sur les différents protagonistes de l'histoire, dans Out , nous sommes en plein dans la réalité des travailleurs pauvres japonais , encore plus misérables évidemment qiand il s'agit de femmes. Rien ne leur est épargné: un travail de nuits fatigant et mal  rémunéré, des maris brutaux qui gaspillent les économies du ménage, des enfants indifférents, une belle-mère impotente à charge. Il  y a même un violeur qui rôde près de leur lieu de travail.
Un groupe de copines de boulot  qui  n'ont en commun que leur lot de misères va se retouver lié quand l'une  d'entr'elles va tuer son mari.9782020789530
J'ai réussi à tenir jusqu'au découpage du mari dont la description manquait nettement de précision (on ne va pas me la faire,je n'ai pas ingurgité des Patricia Cornwell et autre Kathy Reichs pour rien  ! : )).
Le lien avec le monde des jeux et de la prostitution se profilant,j'ai abandonné ce  roman décevant ,manquant totalement de subtilité, tant dans la construction que dans la peinture des  personnages.

05/04/2007

44,, 52 ...Qui dit mieux ?

"Un an de vie d écrivain à la maison", tel est le sous titre de l'ouvrage de Kisty Gunn 44. Une très jolie couverture et une très bonne critique d'Olivia de Lamberterie m'avaient incité à acheter cet ouvrage dont le projet se pprochait quelque peu de celui de Geneviève Brisac avec 52 .
Pourtant, j'étais restée "à la porte" des romans de cette auteure australienne, tant l'écriture et les thèmes  traités me paraissaient étranges voire étrangers.
Effectivement,il  m'a fallu un certain temps et une lecture en deux parties avant de parvenir à apprivoiser l'univers de Kirsty Gunn, même si d'emblée j'adhérais totalement à son anlyse du roman Bonté de carol Shields.9782267019025
Ce qui donne son unité à ce projet multiforme ,qui alterne poèmes (une traduction en vis à vis aurait été bien utile à mon anglais rouillé...), nouvelles,courts essais littéraires, sont les thèmes récurrents : la voracité de l'amour maternel ,qui contraste violemment avec toutes ces histoires de soeurs devant faire front face à  l'abandon maternel , l'analyse fine de ce qui fait la richesse de la vie des femmes( si bien rendue par les  écrivaines anglo-saxonnes) et surtout l'idée d'arriver à se créer un lieu à soi par les mots.
Une écriture précise à la fois profonde et légère.

L'avis de Clarabel.

23/03/2007

La famille Lament

Dans La  famille Lament , je demande...
Le père, fourmillant d'idées, toujours prêt à repartir pour accomplir ce qu'il estime être la destinée  familiale: le voyage;
La mère qui défend  ses convictions non racistes (et à la fin des années 50 , c'est courageux)au risque de s'aliéner le  voisinage; 9782264043658
Will, le  fils aîné,un peu tiraillé entre le couple de se sparents et celui desjumeaux, Julius et Marcus,  et qui peine un peu à trouver sa place dans la constellation familiale...
Mine  de rien,  sous couvert d'un roman très agréable et distrayant (j'ai hoqueté de rire en lisant le récit de la  mauvaise farce faite à Ajax, le molosse aussi obtus que son maître...),  George Hagen traite dethèmes plus graves:  l'intolérance,  la résilience, l'intégration (et ce que l'on est prêt à perdre pour l'obtenir...
Il désamorce tout pathos et construit le  roman d'une manière légère:  le  lecteur partage d'emblée un secret  qui ne sera révélé  que  tardivement à l'un des personnages. Les rebondissements s'enchaînent, alternant moments graves et joyeux et c'est avec regrets que l'on quitte cette famille si sympathique.

19/03/2007

Cornes d'abondance...

Après avoir passé allègrement sans les lire les 14 pages du "générique de début et indicatif musical" (une  description longuette de Los Angeles);
après avoir survécu, en me bouchant le nez (très difficile à faire  en lisant, essayez pour voir) à la description détaillée des ennuis intestinaux de la mère de l'héroïne;
après avoir suivi la version des mêmes faits par l'héroïne,au téléphone, dans un taxi (très américain et très moderne tout ça);
après avoir suivi la dite héroïne dans sa quête,aux quatre coins de la  ville, toujours en taxi (note : 140 dollars), de beignets plus gorgés d'hydrates de carbone et de calories tu meurs tout de suite; 9782879294988
après avoir vaguement suivi un script ellaboré exnihilo ex abrupto par un acteur à la Bruce Willis, script ne s'embarrassant ni de vérités historiques pas plus que géographiques, j'ai jeté l'éponge et Le script de  Rick  Moody par la même occasion.
Trop d'intensité dans ce roman, trop de descriptions, trop de personnages excessifs, j'ai été saturée d'emblée et la description des milieux cinématographiques de la côte ouest,sujet rebattu s'il en est, ne m'a  pas intéressée du tout.

16/03/2007

De l'air, del'air !

Comme Didier Daeninckx dans Meurtres pour mémoire , l'anglaise  Mo Hayder utilise le genre du roman policier pour revenir  sur un épisode tabou de l'Histoire, en l'occurence ici les  massacres perpétrés par les Japonais à Nankin.
La forme est très classique (plongée abrupte dans le passé, suspense, divulgation progressive et alternée  concernant le passé des  deux principaux protagonistes), mais les personnages le sont nettement moins. 
Grey, la jeune anglaise au passé pour le moins particulier, s'est littéralement construite autour d'un épisode partuiculèrement barbare de ces massacres. En quête du seul film témoigant de cet épisode sanglant, elle  va trouver à Tokyo un vieil universitaire chinois qui lui veut découvrir  une information capitale pour lui liée à ce  massacre.9782258066052
J'avoue avoir lu en diagonale les passages évoquant Nankin,  pour établir une certaine distance avec cette barbarie et aussi pour trouver des bouffées d'air dans ce huis-clos  étouffant que devient sous la plume  acérée de Mo Hayder la ville de Tokyo. Cette velle je l'ai  ressentie comme étant le véritable personnage central de ceroman,  le seul auquel on puisse  s'attacher.J'ai particulèrement aimé les descriptions nourries visiblement de l'expérience de l'auteure des paysages nocturnes. Le seul hâvre de paix dans cette jungle urbaine est la maison, gigantesque et vouée à la  démolition ,où se réfugie Grey.  La maison et son jardin où la  végétation pousse férocement...
Impression de malaise donc ,non seulement par les faits historiques évoqués mais aussi par les personnages tous troubles et dont la  quête n'est pas dépourvue d'ambiguïté ...
Je  ne pensais pas aller au bout de ce roman mais Mo Hayder écrit d'une manière efficace et prenante.

La critique de Gachucha,
Celle de Solenn

08/03/2007

Questionnements

Presque simultanément,  Irene Beckman, 56 ans, avocate spécialisée dans les divorces, va découvrir que son mari la trompe et que son père n'est pas celui qu'elle croyait.
Pourtant sa vie ne s'effondre pas.9782070343270
Pas de réglement de comptes hystériques comme dans La guerre des Rose, , l'héroïne de Sous un autre jour de Jens Christian Grondahl va  connaître la souffrance mais va surtout s'interroger sur son moi profond et sur celui de ceux qu'elle croyait connaître."Quand l'espace d'une seconde, on regarde bêtement son mari, ses enfants, quand,  soudain,  on est incapable  de dire d'où l'on vient ,où l'on va et ce que l'on peut bien ficher là" (p. 228)
L'auteur n'a jamais de parti pris, il analyse très finement la psychologie des personnages, les éclairant sous différents angles et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman apparemment désenchanté mais finalement plein d'espoir.
Un très beau portrait de femme.