13/12/2008
Marathon de Noël
Cette année, foi de Cathulu, je serai au point.
Pour une fois, j'ai pensé à prendre rendez-vous pour aller chez le coiffeur le 23 décembre à 14 h pour qu'il taille ma tignasse, la détende, la brushe , la lisse avant de l'asperger d'une demi-bombe de laque (pardon la couche d'ozone !)pour mater mes cheveux qui, en temps ordinaire, n'en font qu'à leur tête (en l'occurence la mienne) et semblent doués d'un fort esprit de rebellion... Ainsi dotée d'une apparence civilisée, j'affronterai la neige, le vent et/ou la pluie qui se tiennent en embuscade à la porte du salon de coiffure, prêts à m'assaillir ,et ce en toutes saisons. Je n'aurai plus qu' à dénicher sur internet le petit repose-nuque sur lequel les pharaonnes dormaient pour ne pas défaire leur coiffure et tout ira bien. Pourquoi ne pas aller chez le coiffeur le 24 ? parce que je me prépare psychologiquement et ne sort pas de chez moi, sauf urgence.
J'ai déjà trouvé les deux tenues (un bas, deux hauts) qui me permettront d'enchaîner avec charme et élégance (je pouffe !)le réveillon dans la famille de l'Homme et le jour de Noël chez mes parents, illustrant ainsi le proverbe kathulien* " Qui mangera du foie gras, sera gavé comme une oie."
Les cadeaux sont presque tous trouvés et j'ai programmé avec ma belle-soeur numéro 1 le jour où nous partirons en quête du cadeau de belle-maman. Ayant lamentablement échoué lors d'une précédente épreuve, pourtant facile ( je n'avais juste pas prévu que pour belle-maman un vase rond signifiait : un vase dont l'embouchure est ronde , illustrant ainsi un deuxième proverbe Kathulien : "Ne compte pas sur la télépathie, ce que tu veux, tu le dis .") j'ai eu zéro pointé et mes belle-soeurs 2,4 et 5 ont tenu pour acquis que cette mission m'incombait. Depuis quelques temps, ma belle-soeur numéro 1 ,qui de temps en temps prenait gentiment le relais, et moi avons décidé d'aller traquer ensemble le tableau- pas -cher- et- qui- s'harmonise- avec -les - couleurs- du salon, le sac -pas- trop- grand- mais- pas- trop- petit quand -même...Nous sommes donc fin prêtes, le rendez-vous est arrêté, tout est bien organisé... mais que veut belle-maman cette année? On a juste oublié de lui demander ...
*Kathulien (ou cathulien) : adj. de Kathulu, plumitive grecque (-196?- -20??). Elle enseigna la rhétorique et traumatisa des centaines d'élèves. Elle a laissé une série d'aphorismes et de proverbes parfois énigmatiques: "J'adore les vaches, mais dans les prés." sur lesquels les plus grands chercheurs se cassent encore les dents. Elle périt, illustrant ainsi sa propre théorie, étouffée sous les piles de livres qui entouraient son lit. Sur sa tombe on a gravé ces mots : "D'abord, Ensuite, Enfin."
06:00 Publié dans Croqué sur le vif | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : courses de noël, frénésie de noël, hystérie de noël
12/12/2008
VIP
Dans Le desespoir des singes.... et autres bagatelles, on trouve un contraste entre l'extrême timidité de son auteure, Françoise Hardy et la manière dont elle relate et analyse sans fard sa vie, sans pour autant tomber dans le sensationnalisme.
D'une extrême exigence dans son travail- normal quand on est angoissé à ce point- elle a volontiers la dent dure tant pour elle que pour les autres (je me demande d'ailleurs si Catherine Lara a apprécié les anecdotes la mettant en scène !). Pourtant pas de méchanceté, les faits sont là, pas question de les édulcorer. Souci de vérité.
Bien évidemment, son analyse de ses relations amoureuses étonne mais j'ai surtout été touchée par la force de son lien avec son fils. Arrivée au bout de ces 390 pages, lues d'une traite, j'en redemandais !
Un grand merci à Cuné pour l'envoi !
Ps: ce soir, portrait de Françoise Hardy sur France 5 en première partie de soirée.
Pps : Françoise Hardy fait partie de la confrérie des amoureux des arbres qui se rechargent en énergie en les entourant de leurs bras...tout comme moi :)
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : françoise hardy, jacques dutronc, thomas dutronc, catherine lara
11/12/2008
Pour en finir avec la page blanche # 2
120 défis d'écriture pour : Ecrire sa vie, autobiographie, blog, journal. Voilà un titre bien alléchant pour toute blogueuse digne de ce nom ! :)
Aux manettes, nous retrouvons Sébastien Onze pour un travail à quatre mains avec Cécile Bonifas. Les propositions déclencheuses d'écriture m'ont paru plus accessibles à mes élèves que dans le volume précédent et j'y ai retrouvé la même variété dans les auteurs cités (quelques découvertes en perspectives) faciles à retrouver grâce à une bibliographie très complète, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type d'ouvrages. Seul bémol : comme dans le précédent , impossible de retrouver un défi d'écriture ,faute d'index.
En ce qui concerne les conseils donnés aux blogueurs, ils s'adressent vraiment aux débutants qui ne voudraient pas apprendre sur le tas, mais je les aurais sans doute appréciés il y a deux ans !:)
Le blog de Sébastien Onze.
06:00 Publié dans très utiles! | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sébastien onze, ecrire sa vie, autobiographie, atelier d'écriture, blog, journal
10/12/2008
Rhésus , reviens !
Shocking ! Non seulement les Vieux éprouvent des sentiments mais ils ont aussi une sexualité active ! L'irruption dans une maison de retraite d'un singe Bonobo érotomane et gérontophile va rendre l'atmosphère plus qu'électrique !
Héléna Marienské s'est visiblement beaucoup amusée à l'écriture de ce roman joyeusement iconoclaste où la diversité des narrateurs permet tour à tour de convoquer différentes formes d'écriture : journal intime, haïkus, poésie...sans oublier des références à Pantagruel, Ulysse, Homère (avec un Hector haut en couleurs!).
La Lectrice (désolée messieurs !) est parfois prise à partie de manière vigoureuse et féroce : "Récapitulons, depuis le début, des vieux et rien que des vieux ou des vieilles, eux aussi dans l'attente. Et l'on t'infligerait maintenant, Lectrice, une description en règle de corps décharnés et concupiscents se livrant à d'inconcevables débauches ? des mains tavelées, aux veines turgescentes, aux ongles incarnés, et secouées de hoquets plus ou moins parkinsoniens, vont donc , sous tes yeux horrifiés, s'agiter et précisément dans le sens du plaisir, Où va-ton ? "
On croise aussi un premier ministre et un ministre de l'intérieur qui se haïssent avec ardeur, plus vrais que nature ,et l'on se laisse emporter par ces flots agités , où l'on est d'ailleurs soi même souvent secoué de rire. Petit bémol, le dernier chapitre (dont je ne vous révèlerai pas la teneur) jette une éclairage un peu daté sur ce qui n'a été qu'un feu de paille médiatique et vient gâcher notre plaisir en donnant une dimension un peu trop terre à terre à cette lecture par ailleurs jubilatoire. Décapant et réjouissant !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : vieux, héléna marienské, sexualité, pastiches, bonobo, rhésus
09/12/2008
Pour en finir avec la page blanche #1
Nombreux sont les ouvrages consacrés aux ateliers d'écriture et dans celui de Sébastien Onze, 150 défis d'écriture, j'ai retrouvé beaucoup de déclencheurs d'écriture déjà rencontrés ailleurs.
Néanmoins, l'auteur se distingue par la place qu'il accorde aux auteurs contemporains cités (et une bonne lectrice compulsive est toujours à l'affût d'auteurs à découvrir!). L'humour est également très présent et on découvrira avec jubilation que" Chaque année en Angleterre, Bookseller décerbne la palme du livre publé le plus étrange" et comme il est sympa Sébastien Onze nous livre quelques extraits du palmaèrs depuis 1978 . mes chouchous , : Vivre avec des fesses dingues, Votre cheval à l'épreuve des bombes, Le Plaisir des poulets, Les gens qui ne savent pas qu'ils sont morts: comment ils s'attachent à des badauds qui ne se doutent de rien et qu'en faire.
On lira aussi avec bonheur le décryptage hilarant que l'auteur donne des quatrièmes de couvertures car et c'est bien là l'originalité de cet ouvrage, Sébastien Onze , en bon animateur d'atelier d'écriture qu'il est , sait se mettre lui aussi à l'ouvrage ! Ses textes consacrés aux petits métiers disparus sont d'ailleurs un vrai régal !
Concerne tous les profs soucieux de "dérouiller" l'écriture de leurs lycéens ou les adultes qui ont envie de se "mettre à l'épreuve", mais tout seul dans son coin, c'est un peu triste, non ? :)
Sébastien Onze .150 défis d'écriture. L'atelier d'écriture1 . Mango.
06:00 Publié dans très utiles! | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : atelier d'écriture, humour, sébastien onze
08/12/2008
"Le mot est venu à mon secours ,comme l'ont toujours fait les mots.'
Abigail et Dorcas sont jumelles mais ne se ressemblent en rien, tant au physique qu'au moral. Dorcas, la plus intello des deux, affirme qu'elles se sont partagé le monde : "Sacré et profane. Spirituel et physique. Esprit et corps." Abigail, la plus charnelle des deux ,est accusée d'avoir assassiné son second mari et, tout en se préparant à affronter le cyclone Pandora (!), Dorcas commence la lecture du livre consacré à sa soeur, se chargeant de rectifier au passage ,de manière sarcastique mais lucide, les erreurs qu'il contient...
Dorcas, bibliothécaire de son état, fustige au passage les pratiques du tout petit cercle littéraire dans lequel elle a été amenée à évoluer malgré elle.
Malgré sa raideur apparente, Dorcas, par son humour inflexible, nous devient vite sympathique et le personnage d'Abigail se révèle à l'usage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.Ellen'est en aucun cas la Belle Idiote que l'on pourrait croire : "Ma soeur n'est qu'une je -m'en-foutiste paresseuse. mais one la lui fait pas." Même si au début du texte Dorcas affirme "J'ai une meilleure compréhension des chats, des moteurs à explosion et des Iraniens que d'Abigail, ma soeur jumelle.", remonter le temps, revenir aux origines du drame, va lui permettre de se rendre compte qu'elle est beaucoup plus proche de sa jumelle qu'elle ne le croyait.
Dominé par la figure du cercle, truffé de références mythologiques, Gloire, honneur et mauvais temps, de Jincy Willett est un petit chef d'oeuvre d'humour souvent noir (le récit en deux phrases de l'assassinat du mari m'a fait hurler de rire !), même si le comportement autodestructeur d'Abigail(heureusement passager !) est assez pénible à supporter, non pas qu'il soit décrit de manière complaisante mais voir une femme s'abaisser ainsi est assez perturbant. Tissant des liens entre fiction et "réalité", Dorcas qui entretient avec les mots, sous toutes leurs formes, y compris les graffitis, des relations étroites ne peut que plaire à toutes les lectrices compulsives !
Quelques longueurs, contrebalancées par l'humour constant.
Gloire, honneur et mauvais temps. Jincy Willet. 10/18 . 412 pages
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jumelles, livres, jincy willett, glore honneur et mauvais temps, écriture, perversité, relation hommes femmes mode d'emploi
06/12/2008
piqûre de rappel !
Ron l'infirmier s'appelle en réalité William Réjault, c'est du moins sous cette identité qu'il apparaît sur la couverture de La chambre d'Albert Camus et autres nouvelles qui vient de sortir en poche.
Billet ici !
20:18 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ron l'infirmier, nouvelles, la chambre d'albert camus, william réjault
05/12/2008
"Faites des bêtises, mais faites les avec enthousiasme !" Colette
On n’a jamais fini ! Que celle qui n'a jamais prononcé cette phrase se dénonce !:) Entre les bobos des maris ,"Je ne connais pas d’hommes capables d’un simple rhume"(Lisa Rochambeau –Lapierre), le bazar , "Ranger la maison tant que les enfants ne sont pas élevés c’est un peu comme de déblayer les congères devant la porte tant que la neige continue de tomber."(Phyllis Diller) certaines se résignent :"Je mettrai un peu d’ordre dans ce souk quand les enfants auront quitté la maison ."(Erma Bombeck).Nous trouvons néanmoins-miraculeusement- le temps de quelques Papotages,
même si comme l'affirme Marilyn Monroe : "Une jeune fille de bonne famille c’est quelqu'un qui sait jouer au tennis et au golf, jouer du piano et surtout jouer les muettes." Après tout ,Les femmes aiment les choses simples…les hommes par exemple ! et Helen Exley le sait bien, elle qui nous présente ces trois volumes de citations humoristiques et pétillantes , illustrées de manière tonique. A offrir... ou à s'offrir !

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : humour, femmes, hommes, helen exley
04/12/2008
Une pâle beauté
Commencée avec Les rois et les voleurs, récit d'une adolescence à cent à l'heure, mon immersion radieuse dans l'univers de Muriel cerf s'est logiquement poursuivie avec L'antivoyage, roman relatant ses périples en Asie.
Babel vient d'avoir l'excellent idée de rééditer ce premier roman de Muriel Cerf, l'occasion pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore de se frotter à son univers bigarré et foisonnant.
Sa langue baroque et chatoyante charrie tour à tour l'or et la boue, son narcissisme séducteur fascine le lecteur, le tout nous entraîne dans un monde flamboyant. A découvrir absolument !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : muriel cerf, voyages, antivoyage, asie, quand va-t-on rééditer "les rois et les voleurs "?
03/12/2008
"Mais on ne choisit pas toujours ce qui nous attend au bout du chemin."
Envoyée pour un court séjour en Angleterre chez ses cousins, Elisabeth va se retrouver coincée dans ce pays par une guerre bizarre qui va soudain se déclencher. Ce sera l'occasion pour elle d'expérimenter toute une gamme de sentiments et de connaître une série d'aventures qui vont bouleverser sa vie...
Premier roman de Meg Rosoff Maintenant , c'est ma vie déroute dans un premier temps le lecteur qui se croit d'abord embarqué dans un récit classique de citadine fille unique découvrant la vie rurale au sein d'une famille nombreuse, famille où d'ailleurs les enfants prennent la place des adultes peu présents. Mais très vite le récit plonge brutalement dans une réalité totalement différente et tout est chamboulé. Ces virages à 180 degrés ainsi que les ruptures brusques du récit, les ellipses nous permettant de reconstituer à demi-mots le passé de l'héroïne ,montrent la virtuosité narrative de l'auteure qui conduit de main de maître son roman.
Quelques indices (téléphone portable , emails, d'ailleurs vite obsolètes) nous permettent de situer un peu cette guerre qui présente une intemporalité symbolique. Tout comme le voyage que devra accomplir l'héroïne pour se retrouver. Meg Rosoff puise aux sources des romans classiques de formation mais elle renouvelle le genre avec une maestria époustouflante !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : roman de formation, guerre, amitié, meg rosoff, maintenant c'est ma vie