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25/09/2008

"Aller chez François et voir les gens mourir."

Après La nuit interdite et Peur ,avec  Agônia, Thierry Serfaty explore une autre facette des émotions humaines. On retrouve dans cet opus le couple de policiers rencontrés  dans les précédents volumes ainsi que le centre destiné à lutter contre les phobies .Mais c'est surtout le personnage de  Léa qui est ici approfondi car la  fillette va se trouver au coeur de l'action.51g6useP8lL._SL500_AA240_.jpg
J'ai retrouvé sans déplaisir l'atmosphère inquiétante des précédents romans de  Serfaty mais cette fois je suis un peu restée sur ma faim, ayant trouvé l'action trop répétitive.  En outre, j'ai eu la même réaction qu'à la vision de certains films d'horreur quand un personnge agit exactement comme il ne le faudrait pas, de manière tout à fait illogique, suscitant ainsi  envie de lui crier dessus... Baisse de régime donc.  La série s'essoufflerait-elle ?

Merci à Lily pour l'envoi.

L'avis de Laure

 

24/09/2008

Une rédaction désopilante !

"Rédaction  ; décrivez un animal de votre entourage". L'élève se gratte la tête , se  tortille sur sa chaise, commence par décrire le  hibou mais avoue bientôt: "Je ne sais pas  grand chose sur le hibou", il opte donc pour la vache  et là  c'est un festival d'humour involontaire dans ce petit livre des  éditions Motus qui reprend le  texte anomyme  écrit par un élève dans les années  50 , fautes d'orthographe comprises !

Ah! La vache, illustré par François Gauthier, en noir et blanc est un régal de non-sens , on sent  l'application de l'écolier qui aligne toutes ses connaissances pseudo scientifiques sur le  ruminant, probablement pour atteindre le nombre de lignes demandé, les maladresses d'expression en  devienent poétiques "Ses jambes descendent jusqu'à terre", ce qui m'a fait aussitôt penser au poème de  Jacques Roubaud.livre_16.gif
Déjà à  cette époque,  on se préoccupait de  ce qu'on n'appelait pas  encore l'écologie : "La vache a  l'odorat très développé , on peut la sentir de très loin.  C'est pour ça qu'il ya de l'air  pur à la campagne." Les dessins pleins d'humour et de tendresse  de François Gauthier s'accordent parfaitement à  ce non-sens désopilant qui débite des âneries avec un sérieux imperturbable et fait preuve d'une logique implacablement  folle : "La tête sert à faire pousser les  cornes et parce qu'il faut bien que la  bouche soye quelque  part" (sic). Enfin , la Nature est heureusement bien faite car la  vache "est équipée pour qu'on puisse  la traire."

Une lecture ponctuée d'éclats de rire, car d'une part ce  texte est en lui même un petit bijou d'humour et  d'autre part parce qu'il démontre  à l'envi  que le  niveau des élèves n'a pas  changé !

Un grand merci à Bellesahi pour cet envoi désopilant !

 

 

 

23/09/2008

"Où et quand commence une famille? "

Sur une impulsion,Sabine,embauche au sein de l'entreprise familiale un parfait inconnu, Pierre. De simple factotum celui-ci  va bientôt prendre une place importante autant dans l'entreprise que dans la famille Bérynx. Quelques années plus tard, il disparaît brusquement , laissant chacun face à ses fêlures...41xThfoJp9L._SL500_AA240_.jpg
Alléchée par un début intriguant,j'ai aussitôt été embarquée dans cette histoire familiale, sans pour autant retrouver le même plaisir  que dans Magnus.Le nouveau roman deSylvie Germain, L'inaperçu, est traversé de très belles images d'arbres, de peintures  et le style de l'écrivaine est toujours aussi beau mais...
Faute de réelle tension dramatique, j'ai en  effet eu l'impression de voir défiler la vie de cette famille derrière une vitre, de me laisser aller au fil del'histoire,guettant mais en vain l'étincelle qui ferait flamber mon enthousiasme.

Un grand merci à Alexandra de  chez Hautetfort grâce à qui j'ai pu lire  ce livre, ainsi qu'aus éditions Albin Michel.

L'avis d'Amanda.

 

22/09/2008

Y pas d'soucis!

Philippe  Delerm avec Ma grand-mère avait les mêmes est allé à la chasse aux phrases touts faites, celles qui ponctuent nos conversations et sont "faussement anodines".
Il le  décortique sans vergogne,  débusquant l'implicite, traquant les sous-entendus où parfois affleure l'agressivité...31FslS2ikdL._SL500_AA240_.jpg
On retrouve ici la gourmandise  de Delerm, sa tendresse aussi , mais parfois, on le remarque davantage dans ce recueil, sa  lucidité quant aux rapports humains, cette sorte de bras de fer qui  s'engage parfois mine de rien, avec le  boucher du marché quand il pèse en en mettant un peu trop, par exemple... Une dimension sociale pointe aussi le bout du nez quand  avec l'expression "Faut arrêter", il conclut :  "Les  décroissants ont du pain sur la planche. Car tous les  passagers de seconde et première classe ont gentiment composté leur billet,  le  convoi est en route,  un TGV qui va de plus en plus vite,  emportant tous ces voyageurs qui voudraient arrêter."
Delerm n'est pas  seulement celui qui  a  ouvert la voie  d'un épicurisme  du quotidien, de la vie ordinaire. La vie, il la  brosse dans toutes ses dimensions. Y a pas d' soucis ! Chacun retrouvera avec plaisir des  phrases qu'il entend ou utilise et promis-juré, on y réféchira  à deux fois avant de les prononcer car nous ne pourrons plus prétendre  être aussi candides... (94 pages, 11 euros)

20/09/2008

Petit éloge des éloges

Enfin ! Trois petits éloges qui valent le détour alors que leurs petits frères, arguant de jolies couvertures et de l'attrait irrépressible que suscite chez moi le mot "éloge"  ne m'avaient apporté que  déceptions !

Commençons par Didier Daninckx qui nous rappelle dans sa préface que la littérature a souvent eu comme  point de départ des faits-divers, que5163r6rERNL._SL500_AA240_.jpg les romanciers s'en prévalent ou pas. Pour lui "Le fait divers est le premier monument érigé à la mémoire des victimes, même si ce n'est qu'un pauvre monument  de papier noirci." Cinq nouvelles ayant comme point de  départ des faits-divers plus ou moins récents vont nous permettre de (re)découvrir par ce biais des morceaux de la grande ou de la petite Histoire. J'ai particulièrement apprécié celle évoquant, tout en retenue, un adjudant de sinistre mémoire, tueur en série, récit qui se termine par une pirouette jubilatoire...
Poursuivons avec Natalie Kuperman qui  avec un titre un peu provocateur,Petit éloge de la haine, confirme ici tout le bien que je pensais d'elle à la lecture de  J'ai renvoyé Martha.41RxWTUO+1L._SL500_AA240_.jpg
Monde de l'entreprise ou d el'enfance, rapports de couples ou d'amis, tout  passe  joyeusement à la moulinette et une "Mini petite souris"  faisant irruption de manière innocente dans un appartememt va  déclencher une réaction en chaîne  tout à fait réjouissante pour le lecteur.  Mais je m'en voudrais  de gâcher votre plaisir en en disant plus.  Juste une citation au passage :  "Un espace inoccupé accueille des possibilités déstabilisantes, c'est contre  cela que l'on travaille, que l'on agit  , que l'on pense."

51O9070bpTL._SL500_AA240_.jpgBilan plus mitigé pour Elisabeth Barillé et son  Petit éloge du sensible, la première partie de ses textes m'a  fait retrouver le plaisir éprouvé à la lecture de  Singes (pas de billet), la seconde plus autobiographique m'a  évoqué plutôt l'univers de Corps de jeune fille que j'avais moins aimé. De jolis moments cependant.

19/09/2008

"et je me dis que tenir à une grand-mère, c'est pas plus reposant que tomber amoureux."

La peste (Camus), La promesse de l’aube (Gary) , Le vieux qui lisait des romans d’amour (Sepulveda), c’est en partageant la lecture de ces trois romans que Germain, le balourd, l’abruti quasi analphabète et Margueritte, la vieille dame fluette et cultivée, vont tisser des liens sur un banc de jardin public.

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Germain qui a La tête en friche, va peu à peu évoluer grâce aux livres , dans ses relations avec les autres mais aussi en réfléchissant sur lui-même.
Le joli roman de Marie-Sabine Roger nous montre que le vocabulaire nous permet d’affiner nos pensées et par là même nos actes.L’auteure peint avec tendresse les relations quasi filiales qui s’établissent entre ces personnages en apparence si dissemblables
De jolies trouvailles linguistiques quand Germain malmène la langue mais aussi un sentiment de facilité et de fatigue dû ce torrent de langage grossier qui se déverse sur nous. Une réussite en demi-teinte.

 

Les avis  de Clarabel , de Leiloona

18/09/2008

« si se sentir bien signifie chanter de cette façon, je préfère peut être rester comme je suis. »

Si tu manges un citron sans faire de grimaces , le narrateur d’une des nouvelles de Sergi Pàmies l’a entendu à la radio, tous tes désirs seront accomplis. Mais de peur de grimacer et que plus un de ses désirs ne s’accomplisse, il s’abstiendra de tenter l’expérience.

Ouvrir un recueil de Sergi Pàmies c’est entrer dès la première phrase de chaque texte dans un monde que nous connaissons mais où tout est faussé, cintré, dès l’entrée. Je vous en livre un florilège : « Il a fallu que je meure pour savoir si on m’aimait. », « Assis sur un banc des Ramblas, je compte les femmes avec lesquelles j’aimerais coucher. », Ensuite tout se déglingue et l’écriture imagée De Pàmies nous emporte dans un univers qui s’interroge aussi sur la fiction, « J’écris l’histoire d’un personnage de fiction qui , à l’heure prévue, atterrit dans un aéroport. », un univers souvent grinçant où les héros ont disparu, jettent des bouteilles sans espoir à la mer : « J’envoie des enveloppes vides à des gens que je ne connais pas. », s’efforcent de gommer leurs sentiments : « Je me réveille avec une très forte envie de pleurer, mais comme aujourd’hui j’ai beaucoup de travail, je décide que je pleurerai plus tard. ». Mais ces non-héros ne sont-ils pas nos frères ?41QATTwDSRL._SL160_AA115_.jpg

 

Une vingtaine de textes à la longueur maîtrisée ,où des personnages empesés dans leur vie s’agitent en essayant de conserver leur dignité. Un auteur à découvrir sans plus attendre.

Un grand merci à  Cuné pour  cet envoi réjouissant !

 

Ps:  il me tarde de m'identifier totalement à la couverture...

17/09/2008

"Un diabolique complot du passé pour sauver un membre de la famille qui n'est pas encore né."

Surtout ne pas lire la  quatrième de couverture du roman  de Leena Lander, Vienne la  tempête: il s'en  dégage une atmopshère de noirceur et de pédanterie du plus mauvais aloi, qui  en peut qu'inciter qu'à reposer l'ouvrage.41Wd0rmcWSL._SL500_AA240_.jpg
Ce serait vraiment dommage car l'histoire d'Iris, journaliste qui  remonte le passé pour découvrir à travers l'histoire de ce coin de Finlande, non loin de la frontière russe, celle de sa famille est proprement  palpitante.
"connaissant mon imagination et mon penchant pour les  histoires  cruelles  et tumultueuses, ils [ses ascendants] m'ont nourrie de  noirs appâts, de fils d'amorce peut être  reliés à des explosifs, ont  jeté sur moi des  hommes  noirs  avec des  voitures noires et des coffres  noirs à tiroirs...", Ainsi parle la jeune femme, qui , en plein désarroi conjugal, se sent  aidée par les survivants d'une très belle histoire d'amour mais aussi , d'une  certaine façon par ses ancêtres disparus.
Il faut accepter de voir s'éclaircir progressivement tous les mystères laissés en jachère, de se frotter à des personnages aussi âpres en apparence que les paysages finlandais , mais qui , comme les pierres, recèlent " Des accumulations  de contraintes qui finissent par se libérer d'une façon ou d'une autre. En effondrements soudains. En explosions, même." A découvrir absolument.

Du même auteur, j'avais beaucoup aimé il y a quelques  années La maison des papillons noirs (pas  de billet)

16/09/2008

Immobilisme triomphant

Frank Horvat, a parcouru plus de  cent mille kilomètres pour photographier les arbres que l'on retrouve dans A hauteur d'arbres.
N'ayant au départ pas de passion pour ce sujet, comme il s'en explique dans une  très belle préface, il a rapidement  découvert que les "arbres ont pour [lui]une signification particulière.", et  a vécu cette expérience   "Comme si  l'arbre, à la fois passif et tout puissant, se servait de ma  recherche de photographe pour étendre ses ramifications  dans l'espace de notre imaginaire". Après le vent, les oiseaux et les  hommes qui font voyager les graines des arbres, un autre "parasite": le photographe !51ZV-o+xoLL._SL500_AA240_.jpg
Arbres des villes  qui se  jouent  des grilles, arbres des champs ou des forêts, tous attirent notre attention et sont accompagnés de textes poétiques ou philosophiques qui soulignent  la spécificité des arbres et celle des liens que l'homme entretient avec eux car "L'homme, comme l'arbre, est un être où des forces confuses viennent  se tenir debout." De quoi se ressourcer .

Un livre adopté immédiatement  et devenu un de mes livres de chevet.

Merci, Cath!

 

 

15/09/2008

"les nouvelles , c'est comme les empanadas...

En tronquant le vers de Joachim  Dubellay qui donne son titre au recueil, Georges Flipo donne le ton. Il n'est pas forcément heureux Ulysse  et il n'a pas  forcément fait un beau voyage.Dans ces quatorze nouvelles aux tonalités  très différentes, l'auteur, plus que des pays ou des paysages, explore l'âme humaine, ses petitesses, ses noirceurs encore exacerbées par l'éloignement du pays natal. Comme si loin de chez soi, nos plus viles passions ou nos mensonges  se donnaient  libre-cours... Certains voyageurs  se dépasseront pourtant en choisissant d'aller jusqu'au sacrifice pour connaître la  rédemption...Mais tout n'est pas noir pour autant et de jolies bulles de nostalgie ou de tendresse viennent  réconforter le lecteur embarqué dans un périple qui nous conduit  en Amérique Latine, en Asie, à Venise ou bien plus près de chez nous...41ETs5Pg60L._SL500_AA240_.jpg
On se dit que Georges Flipo possède le don , comme un de ses héros de susciter (et d'exploiter? ) les confidences, (comment autrement se glisser dans la peau de  sept femmes quadragénaires? ), mais comme il a beaucoup de talent, il  lui sera beaucoup pardonné...
Heureux Qui comme Ulysse , et beaucoup d'autres déjà, a lu, ce recueil .

Pour écouter une nouvelle, toute en sensibilité et en émotion, lue par Cuné, c'est ici !

 

Le  blog  de l'auteur.

L'avis de Cuné

Celui  de Laure

Papillon

Fashion

Amanda

Kathel

 

 

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