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17/10/2008

Des vaches dans les nuages...

Grâce à Bellesahi qui m'avait envoyé ceci, j'ai découvert les  Editions Motus. En me baladant sur leur site, je ne pouvais que craquer sur  Une vache dans ma chambre .
Avec des mots en apparence très simples,Dominique Cagnard nous entraîne dans un monde à la fois onirique et très ancré dans la réalité :

"ETINCELLE

Elle mâche en dormant

et dort en se frottant à la lune.

Penchée

sur le livre de la prairie

Elle se laisse écrire par le vent."

En vis à vis de chaque texte, un photo montage en dégradés de noirs et blancs, qu'il faut prendre le temps d'observer pour ne rien rater des détails qu'y a semés Aude Léonard.
Dès la couverture d'ailleurs nous entrons  dans une autre dimension (j'ai d'abord cru que le titre avait été imprimé à l'envers avant de me  rendre compte que c'était le reflet d'une vache (invisible sur la berge) qui se donnait à voir dans l'eau :))livre18.jpg
Quant au papier , épais juste ce qu'il faut et visiblement recyclé, il contribue à ce magnifique travail d'édition.

Dominique Cagnard aux mots et Aude Léonard aux images ont concoté une pure merveille, aussi bien pour les  amateurs de poésie que pour  les amoureux des vaches !

Un extrait du livre ici.

16/10/2008

"Ressaisissez-vous, nom d'une écrevisse !"

La France a  été envahie , pacifiquement, par des Nods qui ne veulent que notre  bien . Mais la résistance  s'organise  , demanière quelque peu iconoclaste certes mais elle s 'organise car "Ils veulent nous aider à évoluer dans le  bon  sens ? Qu'ils  aient  celui d enous foutre la paix, clamaient ses chefs de file".
Après une scène initiale où nous entrons dans le cerveau en ébulltion d'une  pervenche qui  jubile à l"idée  de  mettre un procès à une maison sur le point de dépasser sa durée limite de  staionnement, où nous croisons une poubelle dotée de  peseudopodes  et de pensées, le récit démarre sur les chapeaux de roues ! (Une petite baisse de régime en fin de parcours qui sera pardonnée).
On croisera au passage quelques allusions clin d'oeil à des faits d'actualité concernant un président en exercice( mais qui  ne sont que pure  fiction, bien entendu), mais le propos de Guillaume  Suzanne est davantage de nous montrer que ceux qui nous gouvernent  et veulent notre bonheur malgré nous ne sont pas toujours dotés de bonnes intentions...
J'ai retrouvé dans ce texte la folie déjantée de Douglas Adams (je  garde en mémoire un canapé coincé à vie dans un escalier !) et j'ai passé  un excellent moment, le sourire aux lèvres.  poubelles_200-200x307.jpg
Les poubelles pleurent aussi. Comment résister à titre  aussi loufoque? Surtout s'il est relayé par un billet enthousiaste de Fashion qui aura su vaincre  mes  réticences en matière de science-fiction !

Le site des Editions Griffe d'encre

L'avis de Brize qui  a  insisté ! :)Guillaume  Suzanne

15/10/2008

Une sorte de boîte à souvenirs en mots et en phrases

Stuart Terence  Oliver, dit Stol ou Stolly ,collectionne les accidents à une cadence impressionnante.Mais là il a dépassé la mesure  et se retrouve à l'hôpital avec pas mal d'abbattis cassés.  Sonné mais vivant. Son meilleur ami, Ian, décide de rédiger la biographie de Stol pour lui prouver que "c'est important que tu existes."41AKAZF5HYL._SL500_AA240_.jpg
Stol  est un personnage follement attachant, plein d'invention ,"spécialiste des histoires abracadabrantes",que les profs estiment "juste un  peu fantasque"et dont tous disaient"qu"il avait de l'avenir,  à condition  de rester en vie et qu'il apprenne un jour à lacer ses chaussures." Vous l'aurez compris  le ton est plein d'humour , le mot "suicide"  ne sera  jamais prononcé , pour ne pas dramatiser et aussi pour échapper à tout cette menace de prise en charge socio-psychologique dont Ian se méfie au plus haut point. Les parents de  Stol,  trop pris par leur travail ne sont jamais stigmatisés. D'ailleurs Stol  s'est quasiment  fait adopter par les  parents de  son "ange-gardien" autoproclamé. Au passage, remarquons aussi que Ian est un enfant trouvé dans une boîte à chaussures et que "pour l'instant, j'avoue que  ça m'est complètement égal. Parfois, je me sens coupable : je me dis  que  c'est dommage que quelqu'un comme moi ait bénéficié d'une adoption.  Il auarit mieux valu que ça tombe sur un enfant comme Stolly, quelqu'un qui  a assez d'imagination pour en profiter  pleinement."
Même s'il évoque  des  thèmes graves,La tête à l'envers  in'est jamais "plombant". Tout est traité de manière intelligent et optimiste, sans  jamais verser dans la mièvrerie. Anne Fine fait confiance à ses  personnages-aux ados parfois pluq qu'aux adultes  !- pour faire  face avec efficacité et humour aux problèmes qui les touchent parfois de plein fouet. Un roman revigorant !

A partir de 13 ans

 

14/10/2008

manipulafiction

Clara, atteinte d'un cancer, tient un journal intime où son mari, Clemente, n'apparaît pas sous son jour le plus favorable.  Quand  ce dernier découvre  ce cahier, le malaise s'installe car il y lit  que Clara est au courant de  l'existencee de sa liaison de 7ans avec Eliana.  De plus, Clara avoue dans  cet écrit qu' elle  a aussi  été infidèle...4170QbZ1pvL._SL160_AA115_.jpg
Les faits sont-ils réels ou juste sortis  de l'imagination fertile de Clara , fervente adepte du mensonge ? Qui manipule qui? Clara? L'auteure, Elisbeth Subercaseaux , qui dans ce roman Une semaine en octobre ne permet pas  au lecteur de s'installer confortablement dans le mensonge  de la fiction  et instille ainsi  un  sentiment permanent de malaise ?
Il m'a fallu du temps pour terminer ce texte et encore plus pour démêler l'écheveau de pensées qu'il m'inspirait.

Merci à Cuné pour cet envoi dérangeant ! :)

L'avis de Laure.

13/10/2008

"Rien ne change jamais ici, n'est-ce pas ? "

Rien ne change ? Que nenni ! Et Willie Upton, rentrée rechercher du réconfort auprès de sa mère, l'ancienen hippie,  Vivienne, va vite l'apprendre à ses  dépens.51B43494F6L._SL500_AA240_.jpg
Tout commence  par l'apparition soudaine du cadavre d'un monstre,  sorte de Nessie local, apparition qui  va subtilement déséquilibrer le bel ordonnancement de cette ville américaine tranquille,  placée  sous l'égide  de ses fondateurs, les  Templeton. Les Templeton auxquels Willie  est apparentée par sa mère mais  aussi par son père comme  elle l'apprend soudainement.
Pour découvrir l'identité de songéniteur, la  narratrice se lance alors dans une recherche historique qui montrera que les Monstres de Templeton ne sont pas forcément ceux que l'on croit.
Le monstre  ici n'est qu'un symbole et ceux qui s'attendraient à un récit fantastique  en seraient pour leurs frais. Non, il est davantage question de cette quête d'identité dans laquelle s'engage la narratrice, personnage haut en couleurs, dotée d'une amie tout aussi attachante. Remarquons au passage que les personnages frôlent à chaque fois le cliché et l'évitent subtilement. Lauren Groff éprouve visiblement  de la sympathie pour  chacun d'entre eux,  sans pour autant tomber dans la mièvrerie (un  échange de correspondance féminine se révèle particulièrement vénéneux et savoureux tout à la fois). Elle  entremêle  avec dextérité les liens passé/présent ,  même si  ,comme Cuné,* je  me suis parfois perdue dans cette généalogie complexe (mais  le  plaisir de lecture  était toujours là, que  ce soit pour les périodes  contemporaines ou plus anciennes).  Fertile en rebondissements, agrémenté de photos vieillottes,  ce premier roman vous embarque et on le lâche plus , regrettant à la  fin de devoir quitter ce monde si féroce et charmant à la  fois. Une réussite !

* Merci pour l'envoi !

11/10/2008

"J'aime bien Christian , à côté de lui, j'ai l'impression d'être une génie."

"Je reçois deux SMS : "Je bosse, signé Lisa" et "je t'aime, signé maman". j'aurais préféré que ce soit l'inverse."Hé oui, on le comprend,  Paul !   Pas encore sorti des joggings que lui impose son père (mais la révolte gronde !) comment pourrait-il , pauvre petit seconde "séduire la plus belle  fille du lycée ? ".
Dans son journal intime,  Paul se pose en observateur des us et coutumes des lycéens, de celui  qui  "fume des Craven A pour faire style , et mange des pim's  framboise pour faire genre." aux  "adorateurs  de Satan : pantalon noir, esprit sombre, idées noires".
Sa famille recomposée ne lui pose pas de problème, même si sa belle-mère est une fan absolue des gratins , capable de  préparer un repas  entièrement  composé de gratins  (!). Non, ce qui le travaille  c'est l'amour et pour entrer en contact avec la belle Lisa Tapir, Paul ira juqu'à s'inscrire à un club de théâtre.31sQbAszwNL._SL500_AA240_.jpg
Journal d'un garçon, de Colas  Gutman, est une merveille de drôlerie .Le narrateur est doté d' unhumour pince-sans rire hilarant et croque en quelques phrases toute une situation de  manière percutante :"Je pense  que tout part d'un malentendu . mon père a  rencontré ma mère qulnd il  avait encore des cheveux. Elle l'a  trouvé beau. Ils  nous ont faits, ma soeur et moi.  Et quand  elle en a eu marre de regarder mon père faire ses comptes, elle est partie. Ensuite, il s'est remarié  avec la  première femme  qui pouvait réussir un gratin dauphinois sans le  brûler.
La classe."

A conseiller à tous ceux qui ont un ado , mâle ou femelle, au lycée  et à tous ceux qui ont envie se remonter le moral !

Merci à l'Encreuse pour cette découverte !

Je m'en vais de  ce pas  fouiner à la médiathèque pour découvrir d'autres romans de cet auteur.

 

10/10/2008

"Le dallage en pierre était froid et couleur de l'inconfort."

Invité pour les  18 ans de la soeur de son camarade de fac, le narrateur va découvrir à Egypt Farm une famille  qui lui semble hors-normes et tout à fait fascinante
A l'occasion d'une crise conjugale, Michael a l'occasion de retourner avec son jeune fils chez ses gens si exceptionnels.  Hélas, la réalité va se  révéler sous un tout autre angle que dans  ses souvenirs...
Pendant les deux cents premières pages de ce roman de Rachel  Cusk (dont j'avais beaucoup aimé Arlington Park), j'ai été fascinée par les  phrases, sembalbles à  des vrilles  qui s'élancent et s'enroulent plusieurs fois pour bien assurer leur prise. les métaphores, nombreuses,  sont riches et originales mais  le récit me paraissait bien anémique. C'est seulement aux deux tiers du livre que l'action est enfin lancée, que la  tension accumulée se libère et explose.51PTbmpucML._SL500_AA240_.jpg
Les perversions emberlificotées des uns et des autres, le comportement à la limite de l'hystérie de certains personnages font que le lecteur se tient prudemment  à distance, fronce les sourcils et se demande constamment où  l'auteure veut en venir.
Quand le calme revient enfin, on ne peut que constater : tout ça pour ça ? !

l'avis de Clarabel.

09/10/2008

Mes chers parents, je pars...

Par amour pour Mahalia, Sylvain a décidé de quitter ses parents. Il  a tout planifié, de la répartition des fêtes passées dans l'une ou l'autre famille au jour  qu'il compte  leur consacrer, car, il ne faut pas  s'y tromper : il aime sa famille.51VMTZGZGWL._SL500_AA240_.jpg
Tout planifié sauf...qu'il a douze ans , un petit frère qui l'aime beaucoup et un petit coeur d'ado-artichaut.
La lettre qu'il écrit à ses parents est hilarante de sérieux et d'organisation. Tout comme l'avertissement de l'éditeur d'ailleurs. Le  récit avance  à toute allure et l'on suit, le sourire aux lèvres  ce petit Roméo qui va devoir constater que Nous ne grandirons pas ensemble.
Un roman épistolaire  tout en finesse  et émotion d'Arnaud Cathrine.

A partir de 9 ans.

Un grand merci à Laure pour cette découverte.

 

08/10/2008

Attention chat férocement drôle !

Tuffy le chat féroce n’a pas du tout la même conception de l’art que la mère d’Ellie et entend bien exprimer son point de vue, par tous les moyens possibles…
Pas question cependant d’obéir à qui voudrait le manipuler, même s’ils partagent les mêmes objectifs…
Tuffy , après avoir été accusé d’assassinat, après avoir fait son grand retour, nous revient une nouvelle fois, pour notre plus grand plaisir, pour se venger et laver son honneur !

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Roi de la mauvaise foi, on l’adore ce Tuffy !

Les illustrations de  Véronique  Deiss, sont pleines d'imagination et d'humour, jamais redondantes et contribuent au plaisIr de la lecture du texte d'Anne Fine.

à partir de 6 ans.

 

07/10/2008

Femme en mouvement

Benoîte Groult est un électron libre plein d’humour et c’est pour cela qu’on l’aime, cette charmante vieille dame aux yeux pétillants.

Elle n’a jamais appartenu à un part politique, jamais fait partie d’un groupe féministe, on ne lui a même pas demandé de signer le fameux manifeste des « 143 salopes » , comprendre le manifeste où des femmes reconnaissaient publiquement avoir avorté à une époque où l ‘IVG était interdite, et pourtant elle était concernée !51Nf5HE9HkL._SL500_AA240_.jpg

Non, elle ne rentre pas dans le moule, ses romans font scandale auprès des vieux barbons machistes mais connaissent un succès formidable car les femmes se rectrouvent dans ce qu’elle écrit. Quand j’entends un ministre proposer de revenir aux couches lavables pour bébés, j’ai envie de le renvoyer à le lecture des Vaisseaux du cœur où Benoîte Groult fait une description proprement apocalyptique de la quantité de travail que représentait ces couches aujourd’hui « écologiquement correctes »..

Dans son autobiographie, Mon évasion, elle revient ,sous une forme éclatée (récits mais aussi entretiens avec Josyane Savigneau, où l’on sent que s’établit une réelle complicité entre les deux femmes) sur ce qui l’a amené à prendre conscience de sa réelle personnalité, de ses réels besoins, dans une société encore lourdement misogyne.

Jamais amère, elle revient à la fois sur ses mariages , ses combats (la lutte contre l’excision, le droit à mourir dans la dignité) et nous propose aussi un récit la montrant à la fois en grand-mère indigne et tendre. Elle ne se pose jamais en modèle, mais on a diablement envie de l'imiter,en espérant être comme elle à  son âge !