10/11/2008
"...il n'y a rien de plus précieux que d'être l'ami d'un ami."
Il est des livres qui tombent au bon moment : vous errez dans une librairie, ne trouvant aucun des livres figurant dans votre carnet et soudain, vous ne voyez que lui. Une couverture joliment désuète, rose églantine, mettant en scène des tableaux gentiment décalés. Intrigué, vous lisez la quatrième de couv' et aussitôt une question vous saute aux yeux : "Comment aider un enfant plongé dans le chagrin ? " suit la promesse d'un roman fourre-tout comme vous les aimez . Vous feuilletez le livre en question et là, surprise, vous découvre en images la recette du gâteau sans-peur et constatez avec amusement que des traces de pattes de chien se sont glissées par-ci , qu'on aperçoit par là la queue du même canidé et vous commencez sérieusemnt à douter de la classification du roman de Gila Lustiger Un bonheur insoupçonnable.
Peu importe, vous glissez le livre sous votre bras et vous dirigez vers la caisse...
Bien vous en a pris car ce roman philosophique est un vrai bonheur. Un de ceux que l'on lit le sourire aux lèvres et qu'on ouvre au hasard pour la plaisir de retrouver une phrase ou une illustration de Emma Tissier. De quoi s'agit-il ? D'un homme plus tout jeune qui, comme dans la chanson de Joe Dassin, "les p'tits pains au chocolat" ne se rend pas compte que l'amour est tout près de lui, d'un homme -le même- qui ne prend pas le temps de regarder vraiment les enfants qui vivent autour de lui, d'une chienne qui ne se pose pas de questions , sauf celle de l 'heure de son repas, d'un livre de questions justement, mais pas de réponses. Il est aussi question d'une grand-mère qui triche avec aplomb , enfin qui trichait , car elle est morte et Paul ne peut pas supporter d'être heureux sans elle. On apprend dans ce livre que "Les cailloux ont droit eux aussi à une belle vue. que l'oncle Hubert vivait chez lui à l'étranger. Que les mères remarquent toujours que quelque chose cloche justement quand on est pressé de sortir. Et qu'il ya des gens qui ne sont pas faits pour comprendre l'écriture fractionnaire."
Doté de titres de chapitres hétéroclites, de notes en pagaille , défiant toute logique car "dans ce roman, c'est le coeur qui décide",Un bonheur insoupçonnable est un roman enjoué et hirsute dont on sort le sourire aux lèvres qui soulève mine de rien des problèmes auxquels sont confrontés grands et petits. Réconfortant !
Gila Lustiger. un bonheur insoupçonnable.Stock.190 pages.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : gila lustiger, un bonheur insoupçonnable, amour, amitié, sourire, enfants, chien
09/11/2008
comment fait-elle ?
Sur son blog, elle nous régale de recettes de jardinage, de beauté et de cuisine (entre autres !). Et comme elle est un peu sorcière, elle a tapé en plein dans le mille avec ce livre-objet , Jardin de sorcière, cette crème pour les mains, home made ,et cette marmelade maison (succulente la courge et les épices !). Sans oublier une très belle carte pour ma galerie des vaches ! Un grand merci, N-talo pour ce colis plein de saveurs et de senteurs arrivé le jour d'halloween !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jardin de sorcière, beauté, gourmandise
08/11/2008
Une bonne soupe pour se réchauffer ...
Sorti en poche ...
Comment concilier érudition et gourmandise, goûtez-moi ça !
Au menu, 16 recettes (2 de plus que dans l'édition originale, veinardes que nous sommes!) écrites chacune à la manière d'un(e) grand(e) écrivain(e) de la littérature mondiale.9782080690401
Nous pourrons ainsi déguster la soupe de Kafka qui donne son titre au recueil, enchaîner avec l'agneau à la sauce à l'aneth de Raymond Chandler et terminer par le clafoutis grand-mère à la Virginia Woolf.
Chacun de ses pastiches se tient à la limite de l'exercice d'admiration mais ne tourne jamais au jeu de massacre. L'auteur, Marck Crick, avec un humour tout britannique, a su se glisser dans la peau de chacun de ces écrivains et nous en donne ainsi un aperçu plus apéritif qu'indigeste.
Point n'est besoin de connaître chacun des auteurs présentés, au contraire, comme dans un mezze, libre à nous d'aller ensuite découvrir plus à fond l'auteur "picoré".
Il faut noter que chacun des texte a été traduit en français par des spécialistes français des auteurs imités (Geneviève brisac a ainsi traduit le texte "de" Jane Austen), ce qui garantit la fidélité à l'esprit et au style.
J'ai eu le sourire au lèvres en piochant dans ce recueil par ailleurs illustré par Marck Crick, auteur multitalentueux qui n'hésite pas à citer les auteurs imités donnant sur leur avis en 4 ème de couv' sur La soupe de Kafka : "Qu'il pourrisse en enfer !" Graham Greene.
Nous avons même droit à la photo d'un Marck Crick, qui sans doute pour accentuer la ressemblance avec les tops modèles dont il a le physique, fait la tronche.
Dernière précision, les recettes sont tout à fait réalisables, si l'on se donne la peine de les "dégraisser" de leur littérature...
06:01 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : kafka, chandler, austen, woolf, la soupe de kafka, crick
07/11/2008
balade islandaise
Un chasseur poursuit une renarde très très futée dans un tourbillon de neige.La scène se déroule en Islande, nous sommes en 1883.
De même que "la renarde consignait son journal de voyage sur l'étendue enneigée, au fur et à mesure qu'il se déroulait", 'l'auteur, nous fait remonter le temps pour nous relater les différents événements, en apparence fort disparates, qui ont abouti à cette traque qui prendra bientôt une dimension fantastique.
Croisant avec habileté les fils de son récit, Sjon* nous entraîne à sa suite dans Le moindre des mondes, conte cruel où se croisent un botaniste humaniste,une handicapée mentale et un révérend furieux qui civilise ses ouailles à grands coups de gifles. Un monde rude mais où l'humanisme saura trouver sa place en faisant appel au merveilleux.
D'abord un peu interloquée par ce récit, je me suis laissée enchanter par ce très court texte où poésie et humour font bon ménage, contrebalançant ainsi une réalité souvent rude. Un conte malicieux plein d'humanisme ,à lire bien au chaud sous la couette.
*romancier, poète et parolier des Sugarcubes (groupe dont est issue Björk).
Le moindre des mondes, Sjon, rivages poche. 123 pages
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : islande, sjon, conte, le moindre des mondes
06/11/2008
"Je suis un homme seul, un homme ivre, un homme qui marche."
La gunite : mélange de ciment et d'eau qui fait vivre et mourir tout à la fois ces ouvriers du bâtiment dont nous suivons les pérégrinations dans San Francisco et ses environs. Sorte de cow-boys urbains , à la fois flegmatiques, économes de leurs mots et de leurs gestes, ils vivent gunite, ils respirent gunite et anesthésient leur douleur à coup de poings ou de rasades d'alcool.
L'équipe formée par Broadstreet, Rex, Juan et Don Gordo va voir sa vie transformée par l'arrivée d'un contremaître improbable, sorte de prédicateur fou dont la religion serait la gunite : "J'aime la gunite, dit Root. Parce que la gunite, c'est la tâche qui révèle,la propension à l'honneu de cette créature, par ailleurs méprisable, connue sous le nom d'homme. La gunite, c'est l'honneur, et l'honneur, c'est tout." Il est prêt à tout pour la gunite, y compris à faire plier le temps devant sa volonté dictatoriale: "-Il est huit heures , dit le gosse.
-Non, dit Root. Il n'est pas plus de huit heures. c'est un ordre catégorique."
Là où un Zola aurait mis de l'excès, de la flamboyance pour peindre les conditions de vie et de travail de ces hommes qui peuvent en un clin d'oeil être promus et l'instant d'après rétrogradés ou virés, Eric Miles Williamson use d'une sobriété sans pareille. Il éclaire la noirceur de ses propos par de brefs moments de tendresse et de poésie qui sont autant de goulées d'air, tant pour ses personnages que pour ses lecteurs.
Noir béton est un roman rare, une sorte de diamant noir qui brille d'un éclat singulier. Envoûtant .
Noir Béton. Eric Miles Williamson Fayard noir.353 pages intenses.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : béton, gunitage, etats-unis, whaouh, eric miles williamson, noir béton
05/11/2008
Le lion est mort ce soir...
Ah ils sont contents chez moi que j'aie emprunté et non acheté Le grand bestiaire des animaux ! ça leur évitera de subir encore longtemps la lecture à haute voix des textes de ce magnifique album. Parce qu'il faut bien l'avouer ma voix ne ressemble pas à celle de Claude Piéplu et que je n'ai pas de talent de comédienne, loin s'en faut , mais je me régale à les lire ces textes pleins d'humour et d'un aspect pseudo-scientifique des plus réussis (et pas seulement celui consacré à la vache, mauvaises langues que vous êtes :)). Ils sont tous très bien, ! Mes chouchous ? Bon, celui de la vache '(on ne se refait pas) mais aussi celui de la tortue qui a raccroché ses crampons lejour où elle a été battue à la course par le dindon...
Quant aux illustrations, elles donnent envie d'exposer cet album sur un lutrin et d'en tourner chaque jour une page...Une totale réussite !
Ps: Ferdi a aussi beaucoup aimé !
Editions Autrement . 40 pages. Frédéric Kessler et Olivier Charpentier.
Pas trouvé de liens dans la blogo, n'hésitez pas à vous signaler !
06:00 Publié dans Lu par Ferdinand 9ans ! | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : animaux, humour, le grand bestiaire des animaux, frédéric kessler, olivier charpentier
04/11/2008
Une propriété en verre filé
Ayant lu quasiment toujours avec plaisir les ouvrages de la collection consacrée aux maisons chez Nil, et me souvenant d'avoir dévoré avec enthousiasme, il y a bien longtemps certes, des romans de Patrick Cauvin*, c'est le sourire aux lèvres que je commençai la lecture de La maison de l'été.
Si j'y retrouvai , trop rarement à mon goût, l'humour de l'auteur, ce ne fut pas suffisant pour contrebalancer ses longues énumérations de chansons reprises en choeur par ses amis .Trop de fouillis aussi dans la "composition" pour que j'y trouve mon bonheur et bientôt je reposai l'ouvrage...Je n'avais pas réussi à me faire une petite place dans la maison de vacances de Patrick Cauvin. Dommage, il me faudra chercher ailleurs !
*Pourquoi pas nous ? , E=MC2 , mon amour
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : la maison de l'été, loire, cauvin
03/11/2008
"La culpabilité n'est pas une denrée négociable, lieutenant. ça ne se monnaye pas comme les indulgences."
Défiguré et amnésique , seul rescapé d'un attentat en Irak, le jeune lieutenant britannique Charles Acland manifeste un comportement particulièrement agressif envers les femmes. Son retour à la vie civile s'avère délicat car il est en proie à des accès de rage incoercibles et imprévisibles. Dans le même temps sévit un tueur en série qui s'en prend à d'anciens soldats et Charles , simple hasard ou non, se trouve souvent au mauvais endroit au mauvais moment...
Minette Walters dans L'ombre du caméléon s'attache à la découverte du fonctionnement psychologique de ses personnages et c'est ce qui rend son roman passionnant. On y croise des gens qui vivent dans la rue, une médecin atypique, , culturiste à ses heures, et qui ne mâche pas ses mots, des policiers qui essaient tant bien que mal d'endiguer la vaque de violence auxquels ils doivent se confronter chaque jour. La vision de la société qui nous est ici proposée n'est pas racoleuse, les personnages nous révèlent petit à petit toutes leurs facettes et aucun d'eux n'est traité de manière caricaturale. La résolution de l'énigme m'a bluffée mais c'est surtout la capacité de Minette Walters à décortiquer les âmes de ses personnages, quelle que soit leur condition sociale qui m'a séduite.400 pages dévorées d'une traite !
Minette Walters. Editions Robert Laffont. 400 pages
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : culpabilité, retour guerre d'irak, minette walters, l'ombre du caméléon
01/11/2008
Avec retard...
Un grand merci à Chiffonnette ! ainsi qu'à Florinette !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vaches, phares
31/10/2008
"Le savoir et l'innocence ne sauraient faire bon ménage."
"Devant la maison scintille une luxueuse Mercedes-Benz argentée rutilante qui rappelle que nous vivons à l'époque de la croissance et de l'optimisme. Je gare mon tacot juste à côté pour rappeler que toute chose est vouée à disparaître".Ecrites en 2005, ces phrases prennent une résonnance particulière étant donné la situation actuelle de l'Islande...
C'est en effet au pays des fjords que se déroule l'intrigue du Temps de la sorcière. Arni Thorarinsson y met en scène un journaliste, Einar , qui a eu la "bonne idée de devenir abstinent alosr qu'il vient d'être muté dans le Nord du pays. Les ventes de son journal vont monter en flèche quand il va mener l'enquête sur l'assassinat d'un jeune homme charismatique dont la personnalité va se révéler plus complexe qu'il n'y paraît à première vue.
Rien de tel qu'un roman policier pour prendre le pouls d'une société et celle que nous dépeint ici l'auteur est bien loin des clichés que nous pourrions avoir sur l'Islande. Suicide des jeunes, alcool, drogues, influence de la langue et de la culture américaine, tout ceci nous montre que la mondialisation gagne de plus en plus de terrain...
Si les intrigues peinent un peu à se mettre en route, les personnages sont joliment croqués et nous passons un bon moment en leur compagnie.
Ps: la sorcellerie évoquée dans le titre n'a qu'un rôle anecdotique !
Le temps de la sorcière Arni Thorarinsson. Points seuil.426 pages
Sympathique.
L'avis de p'tit lapin.
Celui d'Essel
06:12 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : islande, policier, journaliste, le temps de la sorcière, arni thorarinsson