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06/03/2009

"Ma phrase est un peu ampoulée, c'est l'intelligence qui veut ça."

Certes, il existe déjà toute une flopée de recueils de lettres à  vocation humoristique mais Les belles lettres du professeur Rollin valent surtout par leur humour pince-sans -rire, leur absurde qui part en roue libre et leur digressions cultivées , instructives et bien souvent hilarantes!
Le lecteur fait ainsi le grand écart entre une "Lettre au pape  pour exprimer des doutes sérieux quant à l'existence de Dieu" et une "Lettre à une adolescente à une  autre" plus vraie que nature." S'avèreront aussi fort utiles,  car le professeur Rollin veille à envisager toutes les circonstances  de la vie quotidienne  , celle adressée aux dirigeants d'un pays exportateur de pétrole et la "Lettre d'excuse à un gardien  d'immeuble que l'on aura( un peu imprudemment) traité de "vieux phacochère répugnant"".
Au passage, le professeur Rollin nous gratifie du calendrier rollinien, peu usité mais fort utile  qui commence  à "rentrôse", pour  se terminer par "vacançol" en passant par , entre  autres," crêpor", que nous venons de quitter.41God5OCbrL._SL500_AA240_.jpg
Ferdi et moi  lui sommes aussi  redevables  d'une belle crise de fou  rire grâce à la mention  de la collection de mots du chanteur  Francis Lalanne qui, enfant, avait marqué dans son carnet de  trésors  linguistiques,  à la lettre Z , le  mot "zouriche", tout droit venu de la chanson d'Enrico  Macias, "Les  gens du Nord"...

Un petit régal pour les jours tristouilles et pour les amoureux des mots !

Vient de sortir dans la collection Points-Seuil .

Les paroles c'est ici :  "Et les péniches..."

05/03/2009

"Le margouillat qui connaît tous les secrets d'une concession finit par devenir trop bavard."

Dans un pays africain imaginaire (sorte de condensé de  différents régimes  et de leurs modes particuliers de fonctionnement),  le secrétaire nationale du parti unique   est la victime  d'un attentat. l'inspecteur Colombo et son  adjoint Sheriff se lancent  aussitôt dans une enquête qui brasse joyeusement  polititiens vérexs,  prostituées,  clandestins exploités dans une mine de  diamants officiellement fermée, sans oublier un  noce de Blancs usés par le soleil africain et quelques crocodiles  affamés...61ospr7TUTL._SL500_AA240_.jpg
ça tire dans tous les coins, ça  explose, ça tabasse allègrement, on pense parfois à  "Fantasia  chez  les ploucs", tandis que Colombo, en digne émule de son homonyme, affronte avec panache les puissants  qui tentent  de  se mettre en travers du chemin de la vérité.
Sous couvert d'une comédie déjantée,Alain Brezault  nous convie  avec sa Noce chez les blancs cassés à  un portrait haut en couleurs et plein de verve de l'Afrique des années 80. J'y ai retrouvé avec plaisir le vocabulaire et la  syntaxe si particuliers du français d'Afrique et je me suis régalée avec un récit qui ne  s'embarrasse pas  de psychologie mais où les péripéties se succèdent à un train d'enfer!

 

Alain Brezault, la noce des Blancs cassés.Fayard noir, 266 pages trépidantes !

04/03/2009

Comment combiner gourmandise et amour des livres...

Attention ce livre est dangereux! Non seulement il va vous donner envie de vous précipiter dans votre cuisine mais en plus il vous fera faire un détour par votre librairie préférée !51sIkeTuwyL._SL500_AA240_.jpg
En effet,  Claude Deloffre, en grande collectionneuse de livres de cuisine  qu'elle est nous présente ses petits larcins culinaires , comprendre ses recettes préférées, piochées dans un  éventail d'auteurs très large allant de Jacky, le copain de Dorothée, à Pierre Hermé le célèbre pâtissier, le tout additionné  de son petit plus perso.
J'y ai découvert, entre  autres, qu'il existait un très chic Mon chien fait recettes, d'où Claude Deloffre a extrait des coquillettes au foie  gras, recette qu'elle a servie lors de son mariage !  J'y ai retrouvé aussi un livre  que j'avais feuilleté il y a bien longtemps:  La  cuisine est un jeu  d'enfants de  Michel  Oliver, premier recueil de cuisine pour bien des gens, Claude Deloffre nous assure d'ailleurs utiliser toujours certaines  des techniques  qui y sont présentées !
Ce livre est aussi  un joyeux melting-pot de recettes glanées autour du monde, de gourmandises  venues de l'enfance(ah les  tartines aux fraises!)  ou témoignant des  préférences acidulées  de l'auteure qui  n'envisage pas  une journée sans citron.
D'habitude, le seul plaisir  des  livres de  cuisine  réside dans leur iconographie, ici elle  est d'ailleurs très réussie, mais le texte reste bêtement utilitaire . Dans Petits larcins  culinaires on sent vraiment la personnalité de  l'auteure qui nous livre anecdotes et astuces, en toute amitié et l'on n'a  qu'une envie : commencer, si  ce n'est déjà  fait ,une collection de livres...de cuisine !

Dans la  même collection, j'avais aussi aimé Petits bouquets de cuisine ( billet).

03/03/2009

"Un piège de verre"

Une résidence au soleil, protection absolue et sécurité garantie ,réservée aux seniors : le paradis pour Martial et Odette.
Même si "Les conviviales" (quel beau nom emblématique!) tardent à se remplir, l'arrivée de trois nouveaux voisins va vite rendre l'atmosphère électrique...51e8MhIH6vL._SL500_AA240_.jpg
Pascal Garnier, avec une joyeuse férocité, se livre à un vrai jeu de massacre, fustigeant au passage tous les travers de notre époque (jeunisme forcené, peur de l'étrange étranger...). Mais pour autant ses personnages ne sont pas des fantoches ou des symboles empesés, ils ont en arrière-plan souvent une fêlure, voire un gouffre, et pataugent un peu devant ce temps à la fois  immense et restreint qui leur est dévolu et qui ne peut déboucher que sur la mort.
Pas de côté artificiel ou démonstratif mais une galerie de personnages réjouissants, un peu nous dans quelques années peut être...

Merci au Dr Val pour sa prescription et son envoi !

Lune captive dans un oeil mort (titre peu engageant !), Pascal garnier, Zulma éditions, 157 pages jubilatoires

02/03/2009

"Les erreurs sont trompeuses."

"Le lendemain, devant la glace de la salle de bains, il y avait Solange , et il y avait une bosse. Et l'une  des deux n'était pas fière."
Si ces phrases  ne vous ont pas arraché ne serait-ce que l'embryon d'un sourire, ce livre n'est pas  pour vous. Et ce serait dommage car vous ne feriez  pas la connaissance des habitant de La Garde, petit hameau qui  abrite un vaste échantillon d'habitants à la fois tendres et loufoques, animés par des sentiments pas toujours avouables mais au demeurant fort sympathiques. Le genre  à débarquer chez vous à six heures trente du matin  parce qu'il leur manque du café pour leur pique-nique, ce qui engendrera  une amitié à la vie à la mort entre  Brune-Olive et Solange , ou à  séquestrer, pour son bien, bien sûr, une fée du ménage et de la cuisine...511vtiPkVRL._SL500_AA240_.jpg
Murielle Levraud  aime les mots, elle les caresse dans le sens du poil,et ils se laissent faire en ronronnant de plaisir, elle feint de les suivre à la trace, au gré de leur  fantaisie, mais arrive toujours à retomber sur ses pieds entre un salto arrière et une pirouette en Absurdie. Plus maîtrisé que dans son précédent roman,son récit n'en acquiert que plus de force car ils sont fort attachants, chacun dans leur genre, ses personnages ! mention spéciale aux enfants inventeurs d'araignées !

Un grand merci à Cuné pour l'envoi !

L'avis de Clarabel.

01/03/2009

PAL et PAL et RATAPAL...

Aifelle me l'a si gentiment demandé que j'ai rassemblé les livres éparpillés en mini PAl un peu partout dans la maison( pour des  raisons de confort psychologique: plusieurs mini PAl sont moins impressionantes qu'une seule grande).IMG_2936.JPG

La première, à gauche, rassemble les livres prêtés par Cath,  Ch'ti 31, Ptitlapin, Fashion, et un membre du club de lecture  de la médiathèque.

La deuxième, à  droite,  ceux commencés  mais qui sont  en attente, la faute à d'autres, plus tentateurs, ou qui ont sur japper avec plus de conviction .IMG_2939.JPG

 

 

 

 

Les deux dernières constituent ma PAL officieuse ...PAl  que la  généreuse et espiègle Cuné fait grimper  allègrement , tandis qu'elle feint de s'étonner que nous nous étonnions  qu'elle n'en possède pas  ! :) A qui  le  tour ? IMG_2938.JPGIMG_2937.JPG

 

 

 

28/02/2009

"La vie n'était-elle pas plus facile sans cette femme si difficile ? "

Une exposition rassemblant tableaux mais aussi  vêtements emblématiques de la célèbre Rachel Kelly, qui vient  de décéder brutalement, voilà le point de départ de  chacun des chapitres  du roman de Patrick Gale, Tableaux d'une exposition.
A  la présentation parcellaire ,et forcément lacunaire , de chacun des  éléments de  cette rétrospective,  répond le texte du roman qui explore au plus près l'univers d'une femme  fascinante, à la fois mère et épouse prédatrice , mais aussi passionnée, excentrique et  si vivante quand la  dépression la laissait tranquille. Une femme brûlée par son art et qui, bien involontairement , laissa derrière elle une famille déchirée . Cette famille possède  cependant un centre de gravité , un homme exceptionnel lui aussi : Anthony, le père et l'époux, sorte de roc inamovible, quaker qui sut aimer et protéger tous les siens .51Y6Ls5ZKWL._SL500_AA240_.jpg
Pas de portrait à charge cependant, Patrick Gale avec la sensibilté qu'on lui connaît  brosse ici le tableau d'une famille  dont les  enfants, très jeunes ,ont appris à composer avec la maladie de leur mère, et plus âgés ont eu du mal  à se confronter à son talent... Nous découvrons petit à petit les différentes facettes de  cette  femme qui refusait de parler de son passé.
Les rebondissements et les changements de point de vue rendent le récit si vivant et rapide qu'on ralentit le rythme  de lecture pour savourer un peu plus longtemps ce roman  qui vibrera longtemps en nous. A noter que l'auteur  réussit le pari ,si souvent raté, de nous faire voir les  tableaux de Rachel. Une réussite !

Un livre tout corné, évidemment.

 

Tableaux d'une exposition. Patrick Gale.  Belfond.360 pages fulgurantes.

27/02/2009

"Les enfants devraient se méfier beaucoup plus des adultes."

En bonne fille d'écrivaine, Léa, douze ans veut devenir...une star et pour ce faire, elle profite des vacances pour développer ses compétences. Finalement, aidée par les  conseils de sa mère, elle se met à  écrire un roman.Nous suivons donc  ce work  in progress qui tire partie du quotidien  de ce quartier chaleureux d'une ville belge où vivent une flopée  de femmes élevant seules leurs enfants.
Léa est une" petite sorcière qui voit  tout", la première à remarquer qui est amoureux de qui, car l'amour est un des grands sujest de préoccupation des femmes et de leurs enfants et il ne possède pas de date de péremption, ce qui va quelque perturber la  pré-adolescente : "Tous mes  repères semblaient s'effriter comme la pâte d'un crumble  sous les doigts d'une Hollandaise  sans scrupules." Toutes cette joyeuse tribu fait la fête pour un oui, pour un non, la solidarité se  joue du manque d'argent et les enfants regardent avec acuité , mais  non  sans humour, le monde  des adultes : "S'il  restait encore une  femme dans le  quartier à espérer que Thierry se  soit trompé sur son identité sexuelle, elle pouvait désormais ranger ses préservatifs."41K4XcnpriL._SL500_AA240_.jpg
On sent aussi une réelle complicité entre la mère et la fille, complicité qui ne tombe pas dans son aspect dévoyé, mère-copine,et qui éclaire ce roman d'une flamme joyeuse et optimiste. Un bon moment de lecture.
Ce roman se révèle être la suite du Rôle de Bart (lu en 2006 , pas de billet) mais  il n'est pas nécessaire d'avoir lu le premier pour apprécier le second.

 

Le square des héros, Eva Kavian, Le castor astral, 165 pages.

26/02/2009

"Dans ma cabane, j'étais une princesse.Sur le goudron, je suis une souillon."

Mi Zazie, mi Fifi, Ninon la débrouillarde  fréquente l'école en pointillés,  mais c'est la reine des fromages de chèvres qu'elle vend  sur  les marchés en compagnie de son père. La vie n'est pas toujours facile quand on met en pratique ses principes et la campagne n'est pas toujours très confortable quand l'argent manque. La séparation des parents de Ninon ne va pas arranger les choses mais la petite fille saura faire plier la réalité devant ses rêves...
Un roman de plus sur l'enfance ? Que nenni ! Maud  Lethielleux a su trouver un vrai ton, pétri d'humour et d'amour pour ses personnages, doux rêveurs qui savent retrousser leurs manches pour donner de la réalité à leurs songes. Les soucis,les tracas ne sont pourtant pas occultés (ah cette dangereuse Madame Kaffe !) mais sublimés par la vision résolument optimiste de  Ninon, petit brin de femme courageuse et tendre qui avance dans la vie le sourire aux lèvres, portée par l'amour indéfectible qu'elle porte à son père.
Alors, vite, dites-lui oui car la tendresse et l'humour sont au rendez-vous !maquetteninon_(Small).jpg

Quelques  citations au passage pour vous donner envie de découvrir le petit monde de Ninon :

"Raymond *préfère dormir  avec mon père parce que c'est lui qui a le permis, et Raymond veut être prévenu si on s'en va en voiture."

*Raymond, c'est le  chien !

"(un cadeau, c'est quelque  chose de rare qu'on te  donne  comme ça  sans raison parce que tu le mérites sans le savoir)"

"Ce jour-là, je  narguerai mes cauchemars de nuit à coup de balai et à grande eau et basta."

"Le vrai bonheur, ça  n'a  rien à  voir avec une  robe cerise.Le vrai bonheur, , il se compte dans la  tête, il est invisible, il est dans l'instant du présent, c'est comme une conjugaison qu'on n' a rien compris, il ne se conjugue pas au futur imparfait, il est parfait d'ailleurs, il est toujours là où  on s'y attend pas, il faut juste ouvrir ses yeux."

 

Dis oui, Ninon.Maud Lethielleux. Stock.245 pages qui fleurent  bon le bonheur ! A paraître le 4 mars. L'AVIS DE MARIE

Le blog de l'auteure

 

L'avis de LilY


25/02/2009

"La violence réprimée s'est transformée en guerre contre les femmes. Une guerre qui ne connaît ni règle ni limite."

Clare Hart, à la fois journaliste et profileuse ,enquête sur le trafic des femmes en Afrique. Parallèlement, elle va collaborer avec la police pour découvrir l'identité d'un tueur en série qui s'en prend à de très jeunes femmes de Cape Town.
Plongée dans le monde de l'industrie du sexe sud-africaine Les captives de l'aube est un roman n même s'il souffre de quelques défauts mineurs. On se demande  par exemple comment l'héroïne est devenue profileuse (mais peut être allons-nous l'apprendre dans un prochain volume). En outre la résolution de l'enquête doit autant aux informateurs arrivant fort à propos qu'aux talents conjugués des policiers et de la journaliste.41vmi0mVcwL._SL500_AA240_.jpg
Abstraction faite de cela, Margie Orford sait habilement tisser les liens  entre le passé et le présent, donner de la chair à ses personnages tout en glissant au passage quelques unes de ses convictions concernant la violence faite aux femmes, en bonne journaliste d'investigation qu'elle est, sans pour autant alourdir le récit.
Loin de la profileuse à l'intelligence aiguë et quasi désincarnée que l'on rencontre chez Andrea Japp (et dont j'avoue m' être lassée), Clare Hart se montre beaucoup plus humaine et donc forcément plus touchante. J'attends déjà avec impatience la suite de ses aventures qui savent montrer la violence sans voyeurisme complaisant.