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06/11/2008

"Je suis un homme seul, un homme ivre, un homme qui marche."

La gunite :  mélange de ciment et d'eau  qui fait vivre et mourir tout à la fois ces ouvriers du bâtiment  dont nous suivons les  pérégrinations dans San Francisco et ses environs. Sorte  de cow-boys urbains , à la  fois flegmatiques, économes de leurs mots et de leurs gestes, ils vivent gunite, ils respirent gunite et anesthésient leur douleur à coup de poings ou de rasades d'alcool.
L'équipe formée par Broadstreet, Rex, Juan et Don Gordo  va voir sa vie  transformée  par l'arrivée d'un contremaître improbable, sorte de prédicateur fou dont la religion serait la gunite :  "J'aime  la  gunite, dit Root. Parce que la gunite, c'est la tâche qui révèle,la  propension à l'honneu  de cette créature,  par ailleurs méprisable, connue sous le nom d'homme. La gunite, c'est l'honneur, et l'honneur, c'est tout." Il  est prêt à tout pour la gunite, y compris à faire plier le temps  devant sa volonté dictatoriale: "-Il est huit heures , dit le  gosse.
-Non, dit Root. Il n'est pas  plus de huit heures.  c'est un ordre catégorique."41ctydldMvL._SL500_AA240_.jpg
Là où  un Zola aurait mis de l'excès, de la flamboyance pour peindre les conditions  de vie et de  travail de ces hommes qui peuvent en un clin d'oeil être promus et l'instant d'après rétrogradés ou virés,  Eric Miles Williamson use d'une sobriété sans pareille. Il éclaire la noirceur de ses propos par de brefs  moments de tendresse et de poésie qui sont autant de goulées d'air, tant pour ses personnages que pour ses lecteurs.
Noir béton est un roman rare, une sorte de diamant noir qui brille d'un éclat singulier.  Envoûtant .

Noir Béton. Eric Miles  Williamson Fayard noir.353 pages intenses.

05/11/2008

Le lion est mort ce soir...

Ah ils sont contents chez moi que j'aie emprunté et non acheté Le grand bestiaire des animaux ! ça leur évitera de subir encore longtemps la lecture à haute voix des  textes de ce magnifique album. Parce qu'il faut bien l'avouer ma voix ne ressemble pas à celle de Claude Piéplu et que je n'ai pas de talent de comédienne, loin s'en faut , mais  je me régale à les lire ces textes pleins d'humour et d'un aspect pseudo-scientifique des plus réussis (et pas seulement celui consacré à la vache, mauvaises langues que vous êtes :)). Ils sont tous très bien, ! Mes chouchous ? Bon, celui de la vache '(on ne se refait pas) mais  aussi celui  de la tortue qui  a  raccroché ses crampons lejour où elle a été battue à la course par le  dindon...41WAEVq7PgL._SL500_AA240_.jpg

Quant aux illustrations, elles donnent envie d'exposer cet album sur un lutrin et d'en tourner chaque jour une page...Une totale réussite !

Ps: Ferdi a  aussi beaucoup aimé !

Editions Autrement . 40 pages. Frédéric Kessler et Olivier Charpentier.

Pas trouvé de liens dans la blogo, n'hésitez pas à vous signaler !

04/11/2008

Une propriété en verre filé

Ayant lu  quasiment toujours avec plaisir les ouvrages de la  collection consacrée aux maisons chez Nil, et me souvenant d'avoir dévoré avec enthousiasme, il y a bien longtemps certes, des romans de Patrick Cauvin*,  c'est le sourire aux lèvres que je commençai la lecture de La maison de l'été.
Si j'y retrouvai , trop rarement à mon goût,  l'humour de l'auteur, ce ne fut pas suffisant pour contrebalancer ses longues énumérations de chansons reprises en choeur par ses amis .Trop de fouillis aussi dans la  "composition" pour  que j'y trouve mon bonheur et bientôt je reposai l'ouvrage...Je n'avais pas réussi à me  faire une petite place dans la maison de vacances de  Patrick Cauvin. Dommage, il me faudra chercher ailleurs !

*Pourquoi pas nous  ? , E=MC2 , mon amour

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03/11/2008

"La culpabilité n'est pas une denrée négociable, lieutenant. ça ne se monnaye pas comme les indulgences."

Défiguré et amnésique , seul rescapé  d'un attentat en Irak, le jeune lieutenant britannique Charles Acland  manifeste un comportement particulièrement agressif envers les  femmes. Son retour à la vie civile s'avère  délicat car  il est en proie à des accès de rage incoercibles et imprévisibles.  Dans le même temps sévit un tueur en série qui s'en prend à d'anciens soldats et Charles , simple hasard ou non, se trouve souvent au mauvais endroit au mauvais moment...41Tbvc+pqLL._SL500_AA240_.jpg
Minette Walters dans L'ombre du caméléon s'attache à la découverte du fonctionnement psychologique de ses  personnages et c'est ce qui rend son roman passionnant.  On y croise des gens qui vivent dans la rue, une médecin atypique, , culturiste à ses  heures, et qui ne mâche pas ses mots, des policiers qui essaient tant bien que mal d'endiguer la vaque de violence auxquels ils doivent  se confronter chaque jour. La  vision  de la société qui nous est ici proposée n'est pas racoleuse, les personnages nous révèlent petit à petit toutes leurs facettes et aucun d'eux n'est traité de manière caricaturale. La  résolution de l'énigme m'a  bluffée mais c'est surtout la capacité de Minette Walters à décortiquer les âmes de ses personnages, quelle que soit leur condition sociale qui m'a séduite.400 pages dévorées d'une traite !

Minette Walters. Editions Robert Laffont. 400 pages

01/11/2008

Avec retard...

Un grand merci à Chiffonnette !                                                                        ainsi qu'à Florinette !IMG_2267.JPGIMG_2264.JPG

06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vaches, phares

31/10/2008

"Le savoir et l'innocence ne sauraient faire bon ménage."

"Devant la maison scintille  une luxueuse Mercedes-Benz argentée rutilante qui rappelle que nous vivons à l'époque de la  croissance  et de l'optimisme. Je gare mon tacot juste à côté pour rappeler que toute chose est vouée à disparaître".Ecrites en 2005, ces phrases prennent une résonnance particulière étant donné la situation actuelle  de l'Islande...
C'est en effet au pays des fjords que se déroule l'intrigue du Temps de la sorcière. Arni Thorarinsson y met en scène un journaliste, Einar , qui a  eu la  "bonne idée de  devenir abstinent alosr qu'il vient  d'être muté dans le  Nord du pays. Les ventes de son journal  vont monter en flèche quand il va mener l'enquête sur l'assassinat d'un jeune homme charismatique  dont la  personnalité va se  révéler plus complexe  qu'il n'y paraît à première vue. 516sDJ6iA8L._SL500_AA240_.jpg
Rien de tel qu'un roman policier pour prendre le pouls d'une société et celle que nous dépeint ici  l'auteur est bien loin des clichés que nous pourrions avoir sur l'Islande. Suicide des jeunes, alcool, drogues, influence de la langue et de la culture  américaine, tout ceci nous montre que la mondialisation gagne de plus en plus de terrain...
Si les intrigues peinent un peu à se mettre en route, les personnages sont joliment croqués et nous passons un bon moment en leur compagnie.

Ps: la sorcellerie évoquée dans le titre n'a qu'un rôle anecdotique !

Le temps de la sorcière Arni Thorarinsson. Points seuil.426 pages

Sympathique.

L'avis de p'tit lapin.

Celui d'Essel

30/10/2008

"Tire sur le premier intrus qui se présente, l'ami."

Stoney Cahloun travaille  pour la  somptueuse Kate (et plus car affinités) comme guide de pêche et mène une vie des plus tranquilles et retirée avec son chien, le très craquant et philosophe,  Ralph, épagneul breton de son état. Mais son meilleur ami disparaît et Calhoun va se rendre compte que son passé, dont il n'a que de vagues souvenirs, va le rattraper en mettant à jour des capacités que jusque là il  ignorait...
William G. Tapply a le chic pour mettre en scène ses personnages en quelques lignes, du plus important jusqu'aux seconds rôles, il les croque et tout de suite ils nous sont familiers. Son héros est un homme comme on en rêve : calme et tendre, patient et délicat avec une virilité de bon aloi accompagné d'un chien à la fois placide et vif,  doté d'une réelle personnalité.41oUnoOtahL._SL500_AA240_.jpg
L'intrigue mêle savamment l'enquête personnelle de Calhoun et ses découvertes sur ses capacités insoupçonnées. La lumière ne sera d'ailleurs pas  entièrement faite sur le passé  du héros, ce qui  nous donnera bien évidemment envie de découvrir la  suite de ses aventures  !  Un bain de verdure et de fraîcheur malgré le titre : Dérive sanglante !

Un petit extrait pour le plaisir : "Il laissa la  cabane à la garde de Ralph en lui rappelant ses  devoirs: mordre au derrière tous les intrus sans exception, faire la vaisselle  et couper un peu de bois de  chauffage.

-Et pas question d'aller  nager dans la rivière, ajoutat-il.

Ralph, vautré sur la  terrasse ensoleillée agita son moignon de queue sans rouvrir les yeux."

Merci à Cuné pour ce savoureux envoi  !

Amanda,

Laure

Marie

Patricia ont aimé aussi !

268 pages

 

29/10/2008

"La voix des enfants et leur pureté."

Un flic à la retraite,au cuir épaissi -du moins le croit-il, un jeune flic drogué mais très doué, voilà  un  de ces improbables  duos comme nous les aimons. Ce qui va les rapprocher ? Le meurtre d'un chilien d'origine allemande, chef  de choeurs de garçons de plusieurs églises dans Paris. Piste politique? Piste pédophile ? Chacun des flic a  sa préférence mais la réalité va vite s'emballer et dépasser toutes leurs hypothèses...
Jean-Cristophe Grangé est au mieux de sa forme dans Miserere. Certes, il emploie des procédés classiques (la relation père-fils  qui s'établit entre les deux héros,  les fausses  pistes) mais c'est pour mieux tromper son lecteur  qui , ainsi mis  en confiance, ne peut que se laisser surprendre par les chausse-trappes que l'auteur a ménagés.51P+YKPP2CL._SL500_AA240_.jpg
Ses héros trimballent leurs zones d'ombre mais elles ne sont évoquées qu'en pointillés et leur élucidation nous explose  à la figure au moment où  nous les  avions preque oubliées. Kasdan, le vieil arménien retraité et Volokine, le jeune loup russe, évoluent  principalement dans un décor  urbain, très cinématographique, et les péripéties se succédent, toujours plus étonnantes. L'intensité monte dans l'horreur, mais sans complaisance. Grangé utilise certains thèmes historiques  qui pourraient sembler rabâchés mais il les  dynamite,les poussant à l'extrême , sans pour autant tomber dans les excès pseudo ésotériques du Concile  de  pierre. Un roman profondément pessimiste sur l'âme humaine, un roman  traversé par la  musique, un roman que vous ne lâcherez pas une fois que vous l'aurez commencé et dont vous sortirez groggy . Ames sensibles s'abstenir !

Miserere. Jean-Cristophe Grangé.Albin michel.524 pages

 

 

 

28/10/2008

"je somatise à fond les biscottes !"

Certains ont un poil dans la main, de l'urticaire, les jambes coupées, plus que marre, plein le dos, la  tête comme  une pastèque, une araignée dans le cerveau, ils sont sur les rotules, se font du mauvais sang, voient rouge, doivent échapper à la conspiration des casse-couilles; pour ne pas se retrouver la face perdue il faut garder les yeux en  face des trous et tant pis si le coeur n'y est pas car quand la ville s'écoute , c'est la prise de tête assurée et les profiteroles seront difficiles à avaler ! Les bras m'en tombent pourrait s'exclamer Mauro sang et eau.
Vous l'aurez compris  , dans le recueil de nouvelles Mots pour Maux (préface de Philippe Grimbert) des romanciers français se sont penchés sur les  rapports parfois difficiles mais toujours passionnants qu'entretiennent les mots et les maux du corps.31-AcWxjXRL._SL500_AA240_.jpg
Si certains ont choisi la forme fantastique,assez classique, il faut bien l'avouer mais toujours intéressante, d'autres ont opté pour des formules beaucoup plus innovantes.  Martin Page nous offre ainsi  un entretien d'embauche particulièrement jubilatoire quand on est une femme, Boualem Sansal  un texte engagé, Delphine de  Vigan une nouvelle pleine d'émotion sur la relation mère/fille, tandis que Léonora Miano  se penche sur celles qu'entretiennent une grand-mère africaine  et sa petite fille en France.
Qui dit mots dit écrivain et François Vallejo, Martin Winckler se sont fait le plaisir d'en mettre en scène dans leurs textes. Quant au romancier de la nouvelle de Dominique Sylvain, il devra affronter la  conspiration des casse-couilles, texte très drôle , tout comme celui  de Franz Bartelt où nous retrouvons les habitant d'une ville qui ressemble un peu à  celle du Docteur Knock...
Un échantillon très diversifié de la littérature contemporaine française, une façon de découvrir ou de retrouver des auteurs chouchous.L'occasion aussi de se souvenir  comme nous le  rappelle Marie-Ange Guillaume  dans  sa fable  :  "pour apprécier le cadeau qui leur  était fait, il leur manquait d'avoir connu la poisse, le chagrin, et les  giboulées glaciales d'un printemps  pourri."
Une excellente cuvée où je n'ai été déçue que par un seul texte.

 

Des mots pour les maux. Gallimard.292  pages.

Georges-Olivier Châteaureynaud, Marie-Ange Guillaume, François Vallejo, Mathieu Terence, Delphine de Vigan, Martin Winckler, Diane Meur, Boualem  Sansal, Dominique Sylvain,  Grégoire Polet, Michèle Fitoussi,  Martin Page, Léonora Miano, Franz Bartelt,  Anne Bragance, Vincent Delecroix, Sylvie Germain, Philippe Claudel

 

27/10/2008

pour jouer en famille...

Profitons des vacances pour aller jouer en famille ici et faire la connaissance de Killian,dans le cadre du lancement de Killian et le mystère de la forêt, le tome 2 des livres pour enfants écrits et lus par Muriel Hermine.

Ces livres sont destinés  aux enfants de  6 à 10 ans et l'intégralité des bénéfices récoltés ira au profit de l' Association J'ai un rêve, pour les enfants en difficultés.

Le Tome 1, Killian et le mystère du soleil, est en téléchargement gratuit pendant la durée du jeu, sur www.leblogdekillian.com