24/11/2008
"Il voulait savoir comment elle fonctionnait."
Envie de vous (re) plonger dans les sixties ? Alors vite précipitez-vous sur La femme comestible de la candienne anglophone Margaret Atwood !"69 année érotique" nous susurrait alors Jane B., mais rien de tel dans ce roman où les femmes portent encore des gaines , même si elles n'ont pas de problèmes de poids, engoncées qu'elles sont dans un moralisme dévastateur ; une époque où la pilule est autorisée mais soupçonnée par certaines de modifer leur personnalité et où des propriétaires d'appartement veillent farouchement sur la bonne moralité de leurs locataires femelles.
Se marier et enchaîner les grossesses ? faire un enfant toute seule ? En tout cas certainement pas devenir une de ces vierges en col blanc avec lesquelles elle travaille ! Irrésolue, Marian a parfois des réactions impulsives qui traduisent son mal-être, mais tout va s'accélérer quand ses fiançailles avec Peter vont devenir officielles. La jeune femme va rejeter la nourriture , non pas parce qu'elle se trouve trop grosse, mais par un rejet beaucoup plus viscéral que cela ,rejet qu'elle ne contrôle d'ailleurs pas.
La première partie du roman , je l'ai d'abord envisagée un peu à la manière d'un document sociologique mais très vite Marian et tous les gens qui gravitent autour d'elle me sont devenus familiers.
La construction du roman, en parfaite adéquation avec l'évolution de la jeune femme , m'a séduite et j'ai particulièrement apprécié l'humour décapant de Margaret Atwood( après cette lecture, vous n'envisagerez plus votre passage chez le coiffeur de la même façon, je vous le garantis ! ).
Un roman que j'ai dévoré le sourire aux lèvres car hommes et femmes y sont croqués sans façons, avec un humour corrosif et efficace.
La femme comestible. Magaret Atwood.521 pages . Editions Robert Laffont, collection Pavillons poche.
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21/11/2008
Bonne nouvelle
"La grosseur du caratère a été spécialement étudiée pour faciliter une lecture à voix haute." ,certes mais elle donne aussi un vrai confort de lecture pour tous ces ados qui rechignent à ouvrir un livre car " C'est écrit trop petit". En plus les volumes de la collection "D'une seule voix" chez Actes Sud Junior sont très minces (entre 60 et 70 pages) et abordent des thèmes originaux suceptibles d'intéresser les ados. De quoi convertir les plus réfractaires à la lecture ?
* Rien que ta peau. Cathy Ytak.76 pages.
Difficile pour toutes les mères de voir leur fille grandir et devenir une femme. Mais cela l'est encore plus pour la mère de Louvine car cette dernière est lente,obsédée par les couleurs et qu'elle a du mal à se décider. Certains la jugent même idiote ...
Cathy Ytak dans une écriture au plus près des sensations donne voix à Louvine et nous emmène dans son monde si particulier et si riche.
*La piscine était vide.Gilles Abier. 65 pages.
Accident ou pas ? Le jugement vient d'être rendu : Célia n'a pas poussé Alex dans la piscine vide. Libre, l'adolescente revient qur l'enchaînement des faits qui ont fait qu'elle, petite jeune fille délurée , a été accusée de meurtre par la mère d'Alex.
Gilles Abier ne cherche pas à nous rendre les personnages sympathiques mais, avec une grande sensibilité, il leur confère une humanité qui nous les rend proches .
Merci à Bellesahi pour cette découverte.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : la piscine était vide, gilles abier, cathy ytak, rien que ta peau, adolescence, émotion
20/11/2008
Quand tu seras mort Tu me donneras un souvenir ?
Le temps qui passe, la disparition , la vieillesse mais aussi la fraîcheur de l'enfance et les liens qui unissent petits -enfants et grands-parents, tels sont les thèmes qui courent au sein du recueil de Jean Rivet, Le soleil meurt dans un brin d'herbe.
Avec des mots simples, des mots de tous les jours, le poète dit le quotidien "Soucoupes blanches et fêlées (...)Et toi / Dans l'hypermarché",la beauté de la nature, dont les feuilles mortes se mêlent à celles d'un livre...
Il m'a fallu relire ces poèmes pour bien en apprécier la beauté faussement naïve, prise que j'étais dans un premier temps par les illustrations d'Aude Léonard. Jamais redondantes, ces photos montages transportent le lecteur dans un univers onirique où chaises et chaussure se promènent à leur guise, où les mots du poète s'affichent en liberté...
Encore une réussite des éditions Motus !
Le soleil meurt dans un brin d'herbe. Editions Motus. Jean Rivet. Illustrations d'Aude Léonard.
Un coup de coeur pour Brize !
06:08 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : le soleil meurt dans un brin d'herbe, aude léonard, jean rivet, petits enfants, poésie, grands-parents
19/11/2008
"Mais je ne peux pas être ton amie. Tu es trop bizarre. Tu me fais peur."
Mêlant à la fois fantastique et réalisme, Mauvais rêves de la romancière Anne Fine met en scène un "rat de bibliothèque" , Mélanie, que ses profs estiment un peu trop solitaire et une nouvelle arrivée, Imogène que tout le monde trouve étrange... Forcée de s'occuper de cette dernière, Mélanie ne va pas tarder à trouver la raison de cette bizarrerie que personne ne s'expliquait vraiment (et qui a rapport avec les livres...). A sa manière directe, voire brutale, l'adolescente prendra-t-elle le risque de sacrifier leur amitié naissante pour sauver Imogène ?
L'amour des livres et de la lecture est très joliment rendu dans ce roman même si j'ai trouvé la dimension fantastique peu convaincante. Ce thème de la différence aurait pu , à mon avis , être exploité sans passer par là .
Anne Fine . Mauvais rêves. Edition Neuf de l'école des loisirs. 195 pages.
Une citation au passage : "Quand quelque chose te tarabuste, , jette-le sur le papier. ça aide toujours."
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : anne fine, mauvais rêves, lecture, amour des livres, amitié, fantastique
18/11/2008
En voiture, Simone !
Suis-je si vieille que cela ? En tout cas, Les expressions de nos grands-mères je les connaissais presque toutes même si c'est vrai je ne les utilise plus que rarement. Connaître leur origine m'a en tout cas permis de satisfaire ma curiosité et me les a remises en mémoire.
Très imagées, "Le bureau des pleurs est fermé" (arrête de te plaindre), elles témoignent de l'inventivité de la langue "Beurré comme un p'tit Lu" (pour " bourré ") et conservent des traces du passé . Ainsi "Il ya de l'eau dans le gaz" (l'atmosphère est tendue), garde la trace de l' époque où le gaz de ville, produit par distillation de la houille, contenait un fort taux de vapeur, provoquant des bruits de petites explosions...
A picorer sans se lasser.
Les expressions de nos grand-mères .Marianne Tillier.Points Seuil.170 pages.12 euros.
06:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : expressions françaises, les expressions de nos grand-mères, marianne tillier
17/11/2008
La nostalgie, camarades
Baby-boomers embourgeoisés, Dominique et François, vont , par l'intermédiaire du site "camarades-de-classe.com",renouer avec leur passé, un passé marqué par mai 68 et la culture communiste.
Au fil des mails échangés, règlements de compte, mises au point, vont se succéder, le tout alimenté par un mystérieux camarade qui semble prendre plaisir à jeter de l'huile sur le feu...
J'avoue que , même si l'érudition de Didier Daeninckx concernant l'histoire de la banlieue parisienne et celle du PCF continue à me bluffer cette évocation de l'évolution des différents camarades de classe m'a paru bien insipide.Je ne me suis attachée à aucun personnage,tournant les pages comme si je feuilletais avec indifférence un vieil album de photos trouvé aux Puces. On se prend à regretter le temps des romans policiers (le semblant d 'intrigue est ici vite éventé), romans où Daeninckx mettait au jour avec vigueur des pans entiers d'un passé que beaucoup auraient voulu enterrer.
Camarades de classe. Didier Daeninckx. Gallimard. 168 pages.
L'avis plus enthousiaste de Serial Lecteur.
06:05 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : daeninckx, cmarades de classe, parti communiste français
14/11/2008
Lettre à Ralph
Cher Ralph,
Grâce à Amanda, que je remercie au passage, j'ai pu dévorer la suite de tes aventures commencées ici. Sept ans ont passé et une fois encore Stoney Calhoun va se trouver aux prises avec des cadavres. Mais dans Casco Bay, il ne mène plus l'enquête en franc tireur car le Sherif Dickman va l'enrôler comme adjoint , ce qui nous vaut une hilarante improvisation de serment :
"-Moi, Stonewall Jackson Calhoun, je jure solennellement de faire respecter toutes les lois de l'Etat du Maine qui me semblent sensées, dit Calhoun. Je jure de faire ce que tu me demandes de faire, pourvu que ce ne soit pas trop stupide. je jure que si, à tout moment, tu veux que je démissionne,je donnerai ma démission sans faire d'histoires. Je jure que pour l'essentiel je te dirai la vérité. Je jure de ne pas être d'accord avec toi quand je te trouverai stupide. je jure que si tu me demandes mon opinion , je te la donnerai , même si je pense que ç apeut te blesser. (Il haussa les épaules) Bon, j'ai tout dit, hein ? "
L'enquête, il faut bien l'avouer est menée de manière assez paresseuse et le meurtrier vient quasiment de jeter dans les bras de Calhoun, bras qu'il a fort musclés car il fend régulièrement du bois de chauffage, autant dans un but utilitaire que pour se vider la tête. Heureusement qu'en bon chien , tu es là pour relancer l'action, Ralph, je dois dire que j'ai tourné fébrilement les pages au moment de ta disparition ! c'est bien aussi l'un ses rares moments où Calhoun a perdu de son flegme, autrement il est d'une sérénité exemplaire, même quand il ne comprend pas sa chérie qui le malmène. Elle ferait bien de faire attention d'ailleurs, car je ne suis pas la seule à juger Calhoun éminemment sexy,( quoi qu'en pense certaine Dame qui se gausse :)). J'ai beaucoup apprécié aussi ta manière à la fois ferme et efficace, mais sans hargne , de mâchouiller les coucougnettes du meurtrier. A croire que la sérénité de Calhoun t'a été transmise par osmose. Serait-ce l'influence de Ralph Waldo Emerson, en l'honneur de qui tu as été nommé? celle de Thoreau? Ou bien un autre effet du coup de foudre auquel ton maître a survécu mais en perdant la mémoire ? Quoi qu'il en soit, cela le rend fichtrement intéressant comme homme et comme apparemmment il a terminé sa lecture de l'anthologie littéraire ,pas de problème, je peux glisser ma Pal dans une ou deux valises et aller le rejoindre. Un homme qui aime parler de pêche ou de chiens et qui vit dans une maison au fond des bois ne peut pas être totalement mauvais.
L'avis de Laure
Casco bay William G. Tapply. Gallmeister. 291 pages
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : casco bay, william g tapply, sérénité, homme sexy, épagneul breton, une déclaration, ma déclaration
13/11/2008
"Un bon rire vaut un biftek."
Les "perles" et autres recueils d'histoire drôles collectées par un "mystérieux" Jean-Charles ne sont plus d'actualité mais Le petit livre des meilleures histoires drôles pour les enfants vous permettra de retrouver le même humour bon enfant , même si, et ce n'est pas pour me déplaire, un chapitre est intitulé "La vie est cruelle". J'y ai d'ailleurs trouvé mon histoire préférée , je vous la livre in extenso :
"Un homme maigrichon, l'air ennuyé entre dans un bar et demande à qui appartient le pitbull devant la porte.
Un gros costaud lui répond : "C'est MON chien ! Il te pose un problème ?
- Oh, non, certainement pas . Seulement, je crois que mon chien l'a tué."
Le costaud bondit sur ses pieds:
"Mais c'est quoi votre chien ? !
- Un caniche nain
- Vous vous fichez de moi? hurle le type. Un caniche nain qui tue un pitbull ?
- En fait je crois que votre pitbull s'est étouffé avec..."
" Bon courage, les profs" (merci !:)), "Si les aninaux pouvaient parler, qu'est ce qu'il diraient comme âneries !, "Supporter son enfant mode d''emploi", "Ceux de l'asile et ceux qui le font exprès", "Deci, de là" constituent les joyeux chapitres de ce petit livre qui, pour 4 euros, vous fera rire en famille.
Ferdinand en a fait ses délices !
Le petit livre des meilleures histoires drôles. Le cherche Midi.127 pages.
06:05 Publié dans Lu par Ferdinand 9ans ! | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : le petit livre des meilleures histoires drôles pour les enfants, fous, monsieur et madame, enfants
12/11/2008
"Moi,c'est Gus."
"Y a intérêt à ce qu'elle soit sous le sapin demain matin, parce que si le Père Noël ne m'a rien apporté qu'une orange et une gastro-entérite, c'est vraiment qu'une ordure."Ah il ne mâche pas ses mots Le Petit Gus ! Même s'il cache à sa mère pour ne pas l'effrayer, que Ryan, 13 ans, 80 kg, en CM2, "traverse la cour de récré comme un taureau sans regarder en dessous de lui si un humain traverse sa route. Et souvent, ya collision."
Il se moque de son grand frère , dix-sept ans, des notes à un chiffre et une allure de" grenouille malade qui a tellement la diarrhée qu'elle est obligée de mettre un pantalon très serré sur les chevilles pour pas qu'on la suive à la trace", comprendre un jean slim , mais il apprécie de pouvoir encore jouer avec lui. Pareil pour sa soeur de quinze ans qui vit des écouteurs vissés aux oreilles mais qui le console encore quand il est triste...
La société a changé,nous ne sommes plus dans les "Trente Glorieuses" confortables du Petit Nicolas, référence assumée. Le réchauffement climatique, les SDF, le problème des retraites sont autant à l'ordre du jour dans la famille du petit Gus que les chatons de Monica qu'il va falloir placer ou supprimer. Nous ne sommes plus au temps des francs , "la monnaie des dinosaures" et le petit Gus sait que le père Noël n'existe pas et qu'il vaut mieux dire la vérité aux enfants, mais l'humour et la tendresse sont toujours aussi présents.
Le processus d'identification fonctionne parfaitement (où est cachée la caméra qui nous a filmés ? !) et l'on se prend déjà à attendre la suite des aventures du Petit Gus.
Un vrai document sociologique mine de rien !
Le petit Gus. Claudine Desmarteaux. Panama. 155 pages.
Commentaire de Ferdinand qui a beaucoup aimé: "C'est cool, y a même des gros mots !"
Un gros merci à Cuné !
l'avis de Laure.
06:00 Publié dans Lu par Ferdinand 9ans ! | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : humour, famille, petit nicolas, le petit gus, claudine desmarteaux
11/11/2008
Enfants cabossés
Jean-Louis Fournier, j'ai d'abord fait sa connaissance par personnages interposés : ceux que je guettais dans l'émission "L'île aux enfants" (voilà qui ne me rajeunit pas), à savoir Antivol, l'oiseau au sol (il a le vertige) et La Noiraude, la vache qui rêve d'être une biche et téléphone à son vétérinaire pour lui exposer ses runinations ou ses rêves...
Toujours sans savoir qu'il était aux manettes (en tant que réalisateur) , je n'aurais manqué pour rien au monde "La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède", où dès l'apparition de la bouille souriante du regretté Pierre Desproges oscillant au rythme du balancier d'une horloge comtoise,en un réflexe quasi pavlovien, j'avais déjà le sourire aux lèvres...
J'ai enfin pu faire le lien entre tous ces éléments quand je me suis jetée comme la vérole sur le bas clergé sur ses manuels à la fois drôles et impertinents où je piochais sans vergogne des exemples pour mes exercices de français, provoquant ainsi soit l'icrédulité de mes élèves, soit leur hilarité...
Jean-Louis Fournier et moi c'est donc une longue histoire car je suis une fan absolue de son humour à la fois tendre, absurde et noircissime, de sa grosse baronne et de ses voitures ,pratiques car on peut y loger un cercueil, en abaissant le siège arrière , bien sûr .
Alors, quand Jean-Louis Fournier dans Où on va papa? prend le risque d'évoquer un thème " casse-gueule",au possible, nous présentant dans de courtes vignettes des instantanés de sa vie avec ses deux enfants pas comme les autres, on le suit en confiance, certains d'échapper au récit convenu, à la guimauve des bons sentiments. Il ne se donne pas le beau rôle , Jean-Louis, loin s'en faut, et il préfère rappeler que grâce à ses enfants il a pu être exempté de vignette automobile et ainsi rouler dans de somptueuses voitures étrangères où il promenait ses petits princes cabossés...Qui d'autre que lui pouvait nous faire rire avec un Noël dans un institut où les parents doivent se mettre à l'abri sous les tables pour éviter les boules de pétanque, cadeau qu'un père a eu la " bonne" idée d'offrir à son fils ? Qui d'autre que lui pouvait écrire
"Si vous aviez été comme les autres , j'aurais peut être eu moins peur de l'avenir.
Mais si vous aviez été comme les autres, vous auriez été comme tout le monde.
Peut être que vous n'auriez rien foutu en classe.
Vous seriez devenus délinquants.
Vous auriez bricolé le pot d'échappement de votre scooter pour faire plus de bruit.
Vous auriez été chômeurs.
Vous auriez aimé Jean-Michel Jarre.
Vous vous seriez marié avec une conne.
Vous auriez divorcé.
Et peut être quevous auriez eu des enfants handicapés.
On l'a échappé belle."
Carapace de l'humour pour affronter la loterie génétique.
Où on va, papa? Jean-Louis Fournier . Stock. 155 pages bourrées de tendresse et d'humour souvent très noir.
Le billet de Solenn qui vous emmènera vers plein de liens.
Celui de Joëlle.
06:04 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : jean-louis fournier, où on va papa?, handicap, tendress, humour noir, humour tout court, éclats de rires garantis