03/09/2008
"C'est la vie qui vous tombe dessus."
Un enfant et son père , sans oublier le chien, crapahutent dans les gorges.Il ne se passe presque rien, sauf la vie qui passe, les senteurs, la lumière, les sensations : "Je n'ai jamais autant savouré cette chaleur." Puis tout s'accélère, Tom va devenir grand frère un peu plus tôt que prévu...Mais le père et le fils vont partir à la rencontre du nouvel enfant "D'un drôle de pas qui prenait son temps."
Hanno qui nous dit la présentation "Ne mange pas de cerises en novembre. Et dès l'automne, il n'est plus question de tomates. Les tomates, c'est l'été. Ou alors en bocaux. Quand on sait ça, on est à moitié paré pour la vie. On empile sur l'étagère des bocaux de mots pour passer l'hiver." ne pouvait que m'être sympathique. Quant à son livre, Sur le bout des doigts, imprimé ""à tâtons" pour le compte des Editions Thierry Magnier, il faut absolument le mettre sur nos étagères pour passer l'hiver avec des phrases telles que celles-ci : "Chaque jour est une naissance.Pour chacun.Des fois on a des yeux, des fois on n'en n'a pas. Parfois c'est les mains qu'on n'a pas, d'autres fois, le coeur qu'on a en pierre." Un livre à glisser dans la poche et à chérir.
L'avis de Bellesahi que je remercie pour la découverte.
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : enfance, sens, sur le bout des doigts, hanno
02/09/2008
"C'est une maison dont l'aspect change selon nos besoins."
Cette maison, c'est La maison des temps rompus. Une maison comme un havre . Pour s'y blottir, s'y reconstruire. Voici ce que nous découvrons dans la première partie du roman de Pascale Quiviger. Puis, alors que nous étions confortablement lovés dans cette villa de bord de mer, nous embarquons brusquement dans d'autres récits qui vont patiemment tisser des liens entre passé et présent, réel et imaginaire. La maison va se peupler de voix féminines. Des femmes qui s'aiment d'amour ou d'amitié , qui sont traversées par le flux de la vie et celui de la mort.
"J'écris pour mes femmes aimées, celles qui participent sans bruit à la transmission de menus savoirs à propos du courage et de la lenteur des nuits, de l'étroitesse des jours, de leur lumière. Elles sont présentes ou absentes de la même manière, celle de l'eau, du lait ou de la chouette, celle des horloges. Chacune existe dans un corps temporel où peut se glisser la naissance ou la mort qu'elle contient."
Une écriture au plus près des sensations, qui parfois m'a rappelée celle de Chantal Chawaf par sa poésie et sa densité. Un livre qui reste longtemps en mémoire.
Merci à Cuné pour l'envoi.
L'avis de Clarabel , celui de Joëlle.
Pas de photo de la couv' ,vraiment trop moche, ce qui est un scandale !
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : maison, femmes
01/09/2008
Ah mais lis, mais lis vite !
Mélie, soixante-douze ans reçoit pour la première fois pour toutes les vacances sa petite-fille, Clara, clarinette, qui va entrer en Cm2 à la rentrée. En même temps, la vieille dame apprend qu'elle a un souci de santé mais décide de ne pas approfondir pour l'instant et n'ouvre pas l'enveloppe contenant le résultat de ses analyses, bien décidée à profiter de ses vacances au maximum...
Et les vacances seront effectivement inoubliables pour tout le petit monde heut en couleurs qui gravite autour de Mélie, mamie gentiment indigne mais pleine d'amour , non seulement pour sa lignée mais aussi pour un vieux bonhomme qui répare tout ce qu'elle détraque sciemmnt dans sa maison...
Ce livre sent bon les confitures de prunes, l'amour sans mièvrerie sous toutes ses formes , évoqué avec beaucoup de délicatesse et avec tout l'humour et la verve déjà rencontrés dans Allumer le chat*.
Barbara Constantine aurait pu éviter quelques facilités (faire parler des meubles ) mais bon, on lui pardonne car A Mélie, sans mélo est un roman qui donne le sourire, un roman où l'on prend le temps d'observer les bambous pousser ou une araignée tisser sa toile, de quoi prolonger joliment nos vacances !
* annoncé en poche.
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : humour, tendresse, vacances, à melie sans mélo, barbara constantine
30/08/2008
Qui a deux maisons perd la raison
Entre Deauville et Trouville, tout un échantillon d'humanité, locaux et parisiens venus tenter de profiter de leur Résidence secondaire, s'ébattent sous l'oeil plein de malice de l'auteure, Isabelle Motrot.
Le lecteur jubile en lisant ce roman qui ne se contente pas d'enchaîner les saynètes mais se dote d'une intrigue fertile en rebondissements. "Bobos,écolos, aristos ou prolos", tous en prennent gentiment pour leur grade car on sent une grande tendresse de l'auteure pour ces personnages jamais caricaturaux mais dotés d'une psychologie bien nuancée. On appréciera tout particulièrement l'entrepeneur qui manie comme un homme politique la langue de bois quand ça l'arrange mais utilise à bon escient les expressions "clés" pour manipuler à l'envi ces parisiens avides d'authenticité pour mieux épater leurs amis. J'ai tout particulièrement apprécié les mails de Françoise, experte dans l'art de rabisser mine de rien la propriété de ses "amis" .
Une résidence secondaire c'est "une comptine sans fin avec des factures en guise de refrain"mais comme le dit si bien Catherine dans le roman : "Je plains les cocues qui n'ont pas de résidence secondaire (...), ça doit être terriblement déprimant."
Un roman frais et pétillant , plein de citations potentielles, à consommer sans modération !
ps: comme par hasard, Dame Cuné, on va fait ses courses à Deauville ou Trouville mais on prend l'apéro au grand Hôtel de Cabourg...
pps: est sorti en poche (j'ai lu) avec une plus jolie couverture...
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : résidence secondaire, détente, isabelle motrot
29/08/2008
Du mou dans les genoux ?
Harry Bosch a un peu plus de cheveux gris mais il écoute toujours du jazz et possède toujours dans la mémoire de son téléphone le numéro de son ex, l'agent special du FBI, Rachel Walling.ça tombe bien car dans A Genoux, les deux anciens amants/ennemis vont se retrouver côte à côte pour élucider un meurtre qui très vite se révèle lié à la disparition de matières radioactives susceptibles d'intéresser des terroristes (suivez mon regard, roman post 11 septembre).
A partir de là, on retrouve les bonnes vieilles habitudes : Harry se dépatouille (un peu) contre ses supérieurs, beaucoup contre le FBi, trace son propre chemin...
ça roule tout seul, les retrouvailles sont agréables mais sentent un peu le formaté (très rapidement j'avais repéré le véritable mobile...).
Pour les inconditionnels de Connelly.
Merci à Cath et à Ch'ti31 pour le prêt!
L'avis de Cathe.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : harry bosch, a genoux, michael connelly
28/08/2008
Rambo poète?
Il n'a pas l'air commode sur la photo de 4 ème de couverture, Howard Mac Cord. Et le héros de L'homme qui marchait sur la lune non plus.
La" lune" est une "montagne de nulle part. Elle est délaissée par ceux qui y vivent à portée de vue, comme par ceux qui,à différents moments, peuvent être fascinés par son isolement et sa difficulté.(...) ses charmes (...) ne sont pas évidents et ne se dévoilent qu'à de rares marginaux."
Embarqué à la suite du narrateur dans une balade dans cette montagne en plein coeur du Nevada, le lecteur se dit d'abord qu'il va se régaler d'une ode à la nature, lyrisme et petits oiseaux à la clé.Que nenni !Il part surtout à la découverte progressive d'une personnalité hors du commun, au passé plein de violences et qui a une drôle de façon d'engager la conversation avec celui qui, on le découvre progressivement, le poursuit...
Epris de liberté, le narrateur se définit comme bougon, loin des montagnes et "[il ] ne tolère pas facilement la présence d'une barrière entre [lui] et la courbe infinie de l'univers." Nous avons ici un homme qui "maîtrise la monotonie", maîtrise de soi acquise par le tir ,et cette tension se , retrouve également dans la narration car petit à petit c'est dans un récit entremêlé de souvenirs réels ou imaginaires que le narrateur se dévoile et nous ne le lâchons plus, estomaqué par des découvertes que je vous laisse le plaisir de lire. Noces d'une nature âpre et d'un marcheur-escaladeur , "une constante en mouvement, jamais vraiment évident à définir par l'observation."
Le rythme s'accélère à la fin et le roman se termine sur les chapeaux de roues. Vous restez le souffle coupé.
Même si on peut rester dubitatif par rapport à certaines idées exprimées par le personnage, mais qui sont forcément en adéquation avec sa logique particulière, on ne peut qu'être séduit par ce texte qui rudoie le lecteur, le happe et le fascine.
Merci à Cuné pour l'envoi.
07:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : nature, suspense, l'homme qui marchait sur la lune, howward mccord
27/08/2008
Litanie des anniversaires
Janvier. Tout le monde est plus ou moins enchifrené et barbouillé. On vous refile les cadeaux de Noël ratés :" Le Ch'ti sans peine", le pull qui gratte, la compil' des années 80.Vous répliquez en offrant une galette des rois à la place du gâteau à la crème et vous devenez fabophile. Les dentiste se frottent les mains.
Février. Trop court pour programmer un anniversaire. Vous devenez fan de Michèle Morgan et ne fêtez-comme elle- votre anniversaire que tous les 4 ans. Habile moyen de rajeunir.
Mars. Les giboulées vous chahutent. On vous offre pour les affronter les bottes en caoutchouc "Panthère". Très seyant pour aller au bureau.
Avril.On vous refile tous les chocolats de Pâques superflus. Vous les offrez à vos collègues. C'est devenu une tradition. Votre côte de popularité connaît un pic impressionnant.
Mai. Avec tous ces ponts qui s'enchaînent , personne n'est disponible. Vous rongez votre frein et emboutissez un platane qui ne vous avait rien demandé.
Juin. Fêtes des écoles, fête des pères, galas de danse à gogo, chants et concerts de flûtiaux. Vous vous offrez des boules Quiès .
Juillet. Vous partez en vacances et partagez votre gâteau avec les guêpes.
Août. Tout le monde est parti en vacances . Sauf vous. Les moustiques vous accordent allègrement cinq étoiles. Vous êtes flatté .
Septembre. La rentrée. Tout le monde fait la gueule. Vous encore plus que les autres. Vous écrivez au Président pour demander une journée de congé supplémentaire. Poubelle.
Octobre. Les feuilles craquent. Vous aussi.
Novembre. Tout est sinistre. Chaque anniversaire vous rapproche du dernier. Stop.
Décembre. Vous êtes au fond de votre lit. ça vous apprendra à ne pas avoir utilisé le pull qui gratte et les bottes de pluie.
06:05 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (44) | Tags : anniversaire, humour
26/08/2008
Roméo, Flatule, Taylor, Houdini et tous les autres...
Lequel choisir ? Tous ont su trouvé le chemin de mon coeur ! Et chacun de ces petits contes pince-sans-rire et horrifiques narrant le destin à la fois drôle et cruels de tous ces chiens est un petit régal dont je ne me lasse pas !
Dans Destins de chiens, Sébastien Perez et Benjamin Lacombe ont uni leurs talents, pour peindre en quelques vers d'un côté et une magnifique galerie de portraits de l'autre, bouledogue( français ou pas), ,dalmatien, chihuahua , labrador souriant...et même un chien invisible !
Tous , ou presque, trouveront une mort adaptée à leur qualités ou défauts respectifs, en une chute à la fois elliptique et délicieusement horrible , en quelques vers tout est suggéré, ainsi du destin de Papillon :
"Qui aurait alors pu imaginer
Qu'un papillon ne savait pas voler..."
On en redemande !
L'avis enthousiaste de Lilly
06:01 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (16)
25/08/2008
"Une coïncidence n'est qu'une explication qui attend son heure."
"Autrefois", un famille d'artistes à laquelle on s'attache immédiatement ,une route de campagne sur laquelle cheminent une mère, ses deux filles, le bébé et un chien, puis un crime horrible et soudain. Une seule survivante.
"Aujourd'hui", à Edimbourg, la jeune Reggie, que la vie n'a pas épargnée, semble être la seule à s'inquiéter de la disparition du docteur Hunter pour laquelle elle travaille en tant que nounou.Sa route, après bien des péripéties, va croiser celle de l'inspecteur en chef Louise Monroe , à qui elle permettra de retrouver ce bon vieux Jackson Brodie , détective à la retraite mais toujours prêt à aider les femmes en détresse, devenu ici une sorte de nouvel Ulysse qui ne parvient pas à retourner chez lui.
Progressivement, le lecteur, un peu désarçonné, établit le lien entre le passé et le présent. Un présent qui va s'avérer riche de personnages malmenés par la vie mais toujours prêts à relever le défi de continuer, quitte à se créer des illusions de bonheur.
Ce livre est une totale réussite. L'intrigue policière, ou plutôt les différentes intrigues qui s'y donnent à voir ne sont qu'une toile de fond qui fournissent à Kate Atkinson, l'occasion d'une réflexion sur le destin ,"Ce n'est pas parce qu'il vous est arrivé quelque chose d'horrible une fois que ça ne peut pas se reproduire."est un leitmotiv du roman, mais les personnages sur lesquels le destin semble s'acharner ne sont pas pitoyables, bien au contraire. Avec un humour ravageur, politesse du désespoir comme chacun le sait, ils combattent avec obstination et même s'ils pourraient se demander A quand les bonnes nouvelles ? , chacun d'entre eux témoigne de sa foi en la vie mais pas nécessairement en l'humanité...
Que ce soit les personnages principaux ou les secondaires, tous sont traités avec une grande pertinence psychologique, on s'enthousiasme à leur suite, on rit, on pleure (pour de vrai, ce qui ne m'était pas arrivé depuis belle lurette avec un livre), on est chahuté par ce roman à la Dickens, riche et foisonnant de vie.
Kate Atkinson nous manipule avec dextérité et on en redemande tant son style est fluide et pétillant.
Presque à chaque page, j'ai glissé un marque-pages, ce livre en est sorti tout hérissé et moi toute chamboulée comme je ne l'avais pas été depuis longtemps. J'ai eu envie de me glisser à l'intérieur de cet univers , même en tant que plante verte, pour en profiter encore plus. Je n'ai qu'une hâte, lire la suite car, on le sent bien, certains personnages ne demandent qu'à revenir !
Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux, c'est ici!
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (24)
24/08/2008
Une vache peut en cacher une autre
Un grand merci à Antigone pour cette enveloppe rebondie ! Marque-page, stylo, carnet, y a plus qu'à !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)