05/12/2008
"Faites des bêtises, mais faites les avec enthousiasme !" Colette
On n’a jamais fini ! Que celle qui n'a jamais prononcé cette phrase se dénonce !:) Entre les bobos des maris ,"Je ne connais pas d’hommes capables d’un simple rhume"(Lisa Rochambeau –Lapierre), le bazar , "Ranger la maison tant que les enfants ne sont pas élevés c’est un peu comme de déblayer les congères devant la porte tant que la neige continue de tomber."(Phyllis Diller) certaines se résignent :"Je mettrai un peu d’ordre dans ce souk quand les enfants auront quitté la maison ."(Erma Bombeck).Nous trouvons néanmoins-miraculeusement- le temps de quelques Papotages,
même si comme l'affirme Marilyn Monroe : "Une jeune fille de bonne famille c’est quelqu'un qui sait jouer au tennis et au golf, jouer du piano et surtout jouer les muettes." Après tout ,Les femmes aiment les choses simples…les hommes par exemple ! et Helen Exley le sait bien, elle qui nous présente ces trois volumes de citations humoristiques et pétillantes , illustrées de manière tonique. A offrir... ou à s'offrir !

06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : humour, femmes, hommes, helen exley
04/12/2008
Une pâle beauté
Commencée avec Les rois et les voleurs, récit d'une adolescence à cent à l'heure, mon immersion radieuse dans l'univers de Muriel cerf s'est logiquement poursuivie avec L'antivoyage, roman relatant ses périples en Asie.
Babel vient d'avoir l'excellent idée de rééditer ce premier roman de Muriel Cerf, l'occasion pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore de se frotter à son univers bigarré et foisonnant.
Sa langue baroque et chatoyante charrie tour à tour l'or et la boue, son narcissisme séducteur fascine le lecteur, le tout nous entraîne dans un monde flamboyant. A découvrir absolument !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : muriel cerf, voyages, antivoyage, asie, quand va-t-on rééditer "les rois et les voleurs "?
03/12/2008
"Mais on ne choisit pas toujours ce qui nous attend au bout du chemin."
Envoyée pour un court séjour en Angleterre chez ses cousins, Elisabeth va se retrouver coincée dans ce pays par une guerre bizarre qui va soudain se déclencher. Ce sera l'occasion pour elle d'expérimenter toute une gamme de sentiments et de connaître une série d'aventures qui vont bouleverser sa vie...
Premier roman de Meg Rosoff Maintenant , c'est ma vie déroute dans un premier temps le lecteur qui se croit d'abord embarqué dans un récit classique de citadine fille unique découvrant la vie rurale au sein d'une famille nombreuse, famille où d'ailleurs les enfants prennent la place des adultes peu présents. Mais très vite le récit plonge brutalement dans une réalité totalement différente et tout est chamboulé. Ces virages à 180 degrés ainsi que les ruptures brusques du récit, les ellipses nous permettant de reconstituer à demi-mots le passé de l'héroïne ,montrent la virtuosité narrative de l'auteure qui conduit de main de maître son roman.
Quelques indices (téléphone portable , emails, d'ailleurs vite obsolètes) nous permettent de situer un peu cette guerre qui présente une intemporalité symbolique. Tout comme le voyage que devra accomplir l'héroïne pour se retrouver. Meg Rosoff puise aux sources des romans classiques de formation mais elle renouvelle le genre avec une maestria époustouflante !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : roman de formation, guerre, amitié, meg rosoff, maintenant c'est ma vie
02/12/2008
"I ken his faither" (je connais son père)
Ah que ça fait du bien de retrouver des personnages aussi plaisants que ceux d'Edimbourg Express ! Nous sommes tout de suite en territoire connu et même si nous les avons quittés depuis plusieurs mois, ils nous redeviennent presque immédiatement familiers.
Alexander McCall Smith a le chic pour se glisser aussi bien dans la tête d'un petit garçon qui pour sa mère est "le projet Bertie" avant d'être un enfant ou dans celle d'un tenancière de bar philosophe à ses heures , un peu comme l'héroïne de Muriel Barbery.
Nous dégustons un verre de Petrus ou assistons à un pique-nique nudiste, ce qui ,en Ecosse relève du stoïcisme il faut bien l'avouer , ou participons aux retrouvailles de pères et de fils...
Les péripéties ne manquent pas, et même si le roman est bon enfant, elles ne sont pas toujours dénuées de violence( un mollet sera mordu et un coup de boule donné) .On attend déjà le sourire aux lèvre la suite des aventures des habitants du 44 Scotland Street . Un roman confortable comme on les aime!
Un grand merci à Florinette pour le prêt !
Alexander McCall Smith. Edimbourgh Express.430 pages. 10/18
L'avis de Clarabel.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : humour, pique-nique nudiste, écosse, mccall smith, edimbourg express
01/12/2008
"Il n'a plus de main ! Il est moignon tout plein !" F. Dard
Le meilleur de l'humour noir nous promet Sébastien Bailly aux Editions Mille -et -une -nuits. Dans une préface fort intéressante, il définit cette forme pariculière d'humour comme "un contraste entre entre le tragique de ce dont il est question et la façon d'en parler avec froideur et cynisme. Une affaire de contraste donc , qui, bien menée, produit l'éblouissement."
Friande de cet humour si particulier je dois avouer que j'ai été fort peu éblouie par les citations de ce tout petit livre qui regroupe des auteurs "classiques" mais aussi inattendus (Ricet Barriet Pierre Perret, Bernard Blier...). sans doute n'étais-je dans l'humeur adéquate ou peut être aurais-je dû picorer et non engloutir. A vous de voir !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : humour noir, le meilleur de l'humour noir, sébastien bailly
28/11/2008
"Moi, c'est mon âme qui ne bat plus."
Celui qui parle ainsi c'est Slimane. Slimane qui admire et chérit son grand frère Maxence . Avec lui le quotidien est un peu plus doux car "il fait danser la vie. Il l'oblige à voler toujours plus haut, même quand elle n'en peut plus et qu'elle veut se fracasser sur le bitume." Maxence qui lui explique que les adultes "font des erreurs, et après , ils ont plus la force de tout recommencer." Comme leur mère qui les aime mais pas au point de les emmener loin du Démon, leur père qui explose en crises de rage incontrôlable, les roue de coups et fait régner la terreur. Maxence qui va préférer un jour partir au Pays sans adultes ...
En lisant le deuxième roman de Ondine Khayat j'ai plus d'une fois songé à Momo le héros de La vie devant soi d'Emile Ajar alias Romain Gary. Même émotion , même invention langagière mais ici la voix enfantine triture les mots pour mieux faire ployer le réel, pour s'en échapper ne serait-ce qu'un instant.
Partant d'une situation émotionnellement très forte, (j'ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises),l'auteure tempère la violence par l'évocation du monde très imagé de Slimane. On frôle parfois le pathos et peut être aurait-il fallu un tout petit peu raccourcir certains passages afin de donner davantage de densité au récit mais il n'en reste pas moins que j'ai dévoré d'une traite ce roman très émouvant. Une vraie voix, intense et belle.
Merci à Suzanne de Chez les filles et aux Editions Anne Carrière pour ce "pur moment d'émotion."
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : ondine khayat, le pays sans adultes, enfance fracassée, amour fraternel, violence
27/11/2008
"Quand j'y repense, c'est vrai, je n'ai pas pleuré, j'ai vomi."
Une atmosphère lourde, épaisse. celle d'une cité. Pas de noms, juste des numéros: "Cité 12 et ciel de Meuse. Département 62." Et une fille qui boxe : Angélique. Contraste entre le prénom empli de douceur et le mal être qui s'exprime d'une manière quasi animale, et ce dès l'école primaire. Alors forcément Angélique s'est attiré des ennuis.
Sa manière de vouloir s'endurcir, "durcir, encore et toujours,jusqu'à ce que tout se brise sur elle, sans que rien ne l'égratigne. Et tant pis pour les autres. Ils l'avaient voulue comme ça , ils n'avaient qu 'à compter leurs abattis." ne pourra cependant pas éviter qu'un jour la vie la mette au tapis...
Alternant récit et prise de parole du personnage, Angélique boxe est un roman dense et noir où subsiste pourtant une flamme tremblotante d'espoir. En effet, même rouée de coups, au propre ou au figuré, L'adolescente se relève car elle a une énergie vorace .
La violence de l'héroïne est cependant présentée d'une manière dérangeante : "à se chercher comme ça, comme de jeunes lionceaux qui jouent aux grands, il y avait quelque chose de sain, qui désamorçait au lieu d'envenimer. Une manière de dire les choses au lieu de les laisser moisir, sans pour autant que cela touche à la violence, la vraie. Mais ça , les grands, ils comprennent pas, ils ont du mal." Cette violence qui se donne à voir au sein de l'institution scolaire ne peut évidemment être tolérée par le maître d'école. L'auteur nous indique auparavant que les frères d'Angélique eux ""pouvaient"se battre", mais il faut noter qu'ils le font en dehors de l'école. On laisse donc entendre qu'Angélique ne peut être violente car elle est une fille. Il est évident que les bagarres au sein de l'école ne sont pas tolérées qu'elles concernent filles ou garçons.
En outre, la langue qu'utilise le personnage qui, certes a progressé au cours de sa scolarité, est très riche et on se demande bien pourquoi elle a choisi de s'exprimer avec ses poings plutôt qu'avec des mots.
Bilan mitigé donc, non sur la forme ,mais sur le fond.
Angélique boxe Richard Couaillet. Actes Sud Junior.
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26/11/2008
"Bonjour le programme essorage ! Plus de gras, des couleurs ravivées...et la tête à l'envers."
Il a suffi d'un petit "clic", celui d'un appareil photo intégré à un téléphone portable ,pour que Manon se prenne une grosse claque : voir la photo de ses fesses circuler à travers tout le lycée.
Par réaction, l'ado crée un blog et sous le pseudo de Grauku, balance à la tête de ses lecteurs ses kilos en trop et son mal être qu'elle combat à coups de plaques de chocolat. une certaine Kilodrame va l'aider à perdre du poids et va l'entraîner , par la même occasion ,dans une drôle de spirale...
Avec un style vigoureux Sophie Laroche nous brosse le portrait sans complaisance ni mièvrerie d'une ado à la fois forte (on sent une vraie personnalité) et faible devant la nourriture et le regard des autres.
Les relations amicales sont fouillées au scalpel, tout le monde en prend pour son grade, mais on sent néanmoins une véritable tendresse qui se dégage de cette histoire.
Sophie Laroche n'a pas oublié -rare privilège - ce qu'était l'adolescence et elle nous en offre une vision franche et juste. Une vraie découverte !
Le Carnet de Grauku. Sophie Laroche. Editions Mic_Mac
Merci à Cuné pour l'envoi !
Ps : lu et approuvé par Madame ma fille ! :)
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : kilos en trop, anorexie, adolescence, le carnet de grauku, sophie laroche
25/11/2008
"Tous avaient triomphé à leur façon. Simplement en vivant, en parvenant à leur âge."
Les héroïnes de Mary Gordon craignent souvent de se faire rattraper par un passé qu'elles considèrent comme peu glorieux, vaguement humiliant. Par conséquent , elles ne mentionnent même pas la présence , pourtant évidente,de celles qui incarnent "Celle que nous craignons de devenir quand nous aurons perdu notre prospérité.
Celle que nous sommes réellement."
Ce sentiment d'imposture les taraude , tout comme les erreurs d'interprétation qu'elles commettent ou qu'on commet à leur encontre, même si cela leur serait favorable.
Elles cherchent à se "créer un monde exempt de perturbations" mais évidemment se prennent la réalité en pleine figure. Il ne leur reste donc plus qu'à se préserver un semblant de dignité pour continuer à avancer...
Les petites filles des nouvelles de Mary Gordon débusquent les intentions cachées derrière la bonté apparente des adultes et ne se veulent redevables de rien. Elles observent le monde avec acuité , et leur vision parcellaire n'en est pas moins dérangeante pour leur entourage.
Tout ceci pourrait être sinistre,il n'en est rien car la plume de Mary Gordon est alerte , pleine d'humour et d'empathie pour ses personnages.
Kathleen, Nettie, et tous les autres, sans oublier Le mari de la Traductrice, apprécient la douceur d'une pluie , s'entendent comme larrons en foire et savent faire souffrir sans remords ou presque.
Fil rouge entre tous ces récits, une narratrice écrivaine , situation qui ne la préserve pas du sentiment d'imposture , qui donne à voir en action le travail de création littéraire.
Vingt et une nouvelles aux tonalités très différentes mais qui réchauffent le coeur. Une écrivaine à découvrir sans tarder, foi de livre corné !
Mary Gordon. Le mari de la traductrice. Quai Voltaire.408 pages
05:50 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : mary gordon, le mari de la traductrice, femmes, sentiment d'imposture, nouvelles
24/11/2008
"Il voulait savoir comment elle fonctionnait."
Envie de vous (re) plonger dans les sixties ? Alors vite précipitez-vous sur La femme comestible de la candienne anglophone Margaret Atwood !"69 année érotique" nous susurrait alors Jane B., mais rien de tel dans ce roman où les femmes portent encore des gaines , même si elles n'ont pas de problèmes de poids, engoncées qu'elles sont dans un moralisme dévastateur ; une époque où la pilule est autorisée mais soupçonnée par certaines de modifer leur personnalité et où des propriétaires d'appartement veillent farouchement sur la bonne moralité de leurs locataires femelles.
Se marier et enchaîner les grossesses ? faire un enfant toute seule ? En tout cas certainement pas devenir une de ces vierges en col blanc avec lesquelles elle travaille ! Irrésolue, Marian a parfois des réactions impulsives qui traduisent son mal-être, mais tout va s'accélérer quand ses fiançailles avec Peter vont devenir officielles. La jeune femme va rejeter la nourriture , non pas parce qu'elle se trouve trop grosse, mais par un rejet beaucoup plus viscéral que cela ,rejet qu'elle ne contrôle d'ailleurs pas.
La première partie du roman , je l'ai d'abord envisagée un peu à la manière d'un document sociologique mais très vite Marian et tous les gens qui gravitent autour d'elle me sont devenus familiers.
La construction du roman, en parfaite adéquation avec l'évolution de la jeune femme , m'a séduite et j'ai particulièrement apprécié l'humour décapant de Margaret Atwood( après cette lecture, vous n'envisagerez plus votre passage chez le coiffeur de la même façon, je vous le garantis ! ).
Un roman que j'ai dévoré le sourire aux lèvres car hommes et femmes y sont croqués sans façons, avec un humour corrosif et efficace.
La femme comestible. Magaret Atwood.521 pages . Editions Robert Laffont, collection Pavillons poche.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : la femmecomestible, margarte atwood, sixties, femmes, humour pétillant, ah que j'ai souri !, quête d'identité