16/12/2008
"Avec du pèze, je serais carrément dangereux."
London boulevard, pastiche du film de Billy Wilder, Sunset Boulevard, met en scène un homme qui sort de prison et qui, malgré quelques accrocs, essaie de se tenir du bon côté de la loi. Flanqué d'une soeur déjantée et d'une patronne , ancienne star du théâtre qui vit dans un univers totalement protégé et factice, il a fort à faire pour satisfaire ces deux femmes jusqu'au jour où la machine va s'emballer...
"Il peut arriver que ce qu'on a pris pour un minuscule événement isolé déclenche une série d'événements qu'on n'aurait même jamais imaginés. Nous croyons faire des choix, alors qu'en réalité nous ne faisons qu'assembler des bribes de conclusions préfabriquées." Nous ne pourrons pas dire que nous n'étions pas prévenus mais tout l'art de Ken Bruen est de nous plonger dans un univers confortable, dans la mesure où nous retrouvons des figures déjà rencontrées :le repris de justice qui sort de prison, le vendeur de journaux aux pieds froids (même pas le temps de lui acheter de chaussettes rouges comme ici) et paf, au moment où nous sommes bien anesthésiés, Bruen nous envoie un uppercut (ou pire).
Musiques de jazz, palanquées de références de romans policiers-nous croiserons même James Ellroy venu faire une lecture de son dernier roman- accompagnent le héros dans sa quête d'un univers un peu plus chaleureux, même s'il feint de de ne pas y attacher d'importance...
Le style est incisif, efficace et rapide. Ce roman se dévore et vous remet le pied à la lecture !
Trouvé à la médiathèque...
London Boulevard. ken Bruen. Fayard noir. Mars 2008. 332 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ken bruen, sunset boulevard, manipulations
15/12/2008
"Delia :0, la mort :1."
Delia est , de son propre aveu une "plumitive commerciale",férue de mots, lectrice compulsive , qui écrit des guides pratiques et répond aux questions des lecteurs d'un journal gratuit ,avec une verve souvent féroce. Elle est aussi extrêmement pragmatique, une façon comme une autre de lutter contre le désordre du monde, un monde où une femme d'une quarantaine d'années, mère de deux petites filles, atteinte d'un cancer, n'a plus que quelques semaines à vivre. Cette femme, évidemment, c'est elle et Debra va se lancer résolument d'une part dans la rédaction d' un Guide du bien mourir, d'autre part remplir ce qu"elle appelle "les pointillés de son passé".
Alternant trois périodes de la vie de Délia, ce roman se déroulant sous le chaud soleil australien, avait tout pour être une immonde "soupe" larmoyante et déprimante. Il n'en est rien car Debra Adelaïde sait ménager suspense et péripéties tout en tenant les bons sentiments convenus à distance. Son héroïne est pleine d'énergie,de malice,mais elle est aussi aussi faillible,pleine de culpablité, humaine donc, et sa démarche analytique de la mort ne nous vaut ni apitoiement sur elle même ni "gestion" à tout prix des sentiments. Cependant, il m'a fallu passer outre un épisode suscitant inutilement un haut-le coeur- ainsi qu'un autre totalement impossible -et heureusement ! - en France. Ces deux restrictions mises à part, Le guide du bien mourir est, paradoxalement, un roman qui fait du bien...Apaisant.
Ps: des maladresses de traduction nuisent parfois à la fluidité du texte...
06:19 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : debra adelaïde, le guide du bien mourir, cancer, mort
14/12/2008
Le galet de bain réutilisable
Vous souvenez-vous de la noix incassable de Gaston Lagaffe qui faisait même dérailler un tramway ? Hé bien, Nature et Trouvailles vient de la mettre en vente mais sous forme de galets de bain aux algues.
Nouvelle formule d'un produit qui jusque- là se,présentait sous forme de généreuse,pastilles, éclatant joyeusement en bulles salvatrices et ne laissant sur les parois de la baignoire que quelques copeaux bleudesmersdusud, le galet est devenu une chiche virgule qui-ne- fond- pas et se transforme en un joli gravier blanc qui râpera les fesses de toute la famille car il résiste vaillamment à plusieurs rinçages de la baignoire...
A offrir- avec le sourire- à sa pire ennemieou à glisser dans la poche du Petit Poucet,
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : galet de bain, gaston lagaffe, cadeau de noël
13/12/2008
Marathon de Noël
Cette année, foi de Cathulu, je serai au point.
Pour une fois, j'ai pensé à prendre rendez-vous pour aller chez le coiffeur le 23 décembre à 14 h pour qu'il taille ma tignasse, la détende, la brushe , la lisse avant de l'asperger d'une demi-bombe de laque (pardon la couche d'ozone !)pour mater mes cheveux qui, en temps ordinaire, n'en font qu'à leur tête (en l'occurence la mienne) et semblent doués d'un fort esprit de rebellion... Ainsi dotée d'une apparence civilisée, j'affronterai la neige, le vent et/ou la pluie qui se tiennent en embuscade à la porte du salon de coiffure, prêts à m'assaillir ,et ce en toutes saisons. Je n'aurai plus qu' à dénicher sur internet le petit repose-nuque sur lequel les pharaonnes dormaient pour ne pas défaire leur coiffure et tout ira bien. Pourquoi ne pas aller chez le coiffeur le 24 ? parce que je me prépare psychologiquement et ne sort pas de chez moi, sauf urgence.
J'ai déjà trouvé les deux tenues (un bas, deux hauts) qui me permettront d'enchaîner avec charme et élégance (je pouffe !)le réveillon dans la famille de l'Homme et le jour de Noël chez mes parents, illustrant ainsi le proverbe kathulien* " Qui mangera du foie gras, sera gavé comme une oie."
Les cadeaux sont presque tous trouvés et j'ai programmé avec ma belle-soeur numéro 1 le jour où nous partirons en quête du cadeau de belle-maman. Ayant lamentablement échoué lors d'une précédente épreuve, pourtant facile ( je n'avais juste pas prévu que pour belle-maman un vase rond signifiait : un vase dont l'embouchure est ronde , illustrant ainsi un deuxième proverbe Kathulien : "Ne compte pas sur la télépathie, ce que tu veux, tu le dis .") j'ai eu zéro pointé et mes belle-soeurs 2,4 et 5 ont tenu pour acquis que cette mission m'incombait. Depuis quelques temps, ma belle-soeur numéro 1 ,qui de temps en temps prenait gentiment le relais, et moi avons décidé d'aller traquer ensemble le tableau- pas -cher- et- qui- s'harmonise- avec -les - couleurs- du salon, le sac -pas- trop- grand- mais- pas- trop- petit quand -même...Nous sommes donc fin prêtes, le rendez-vous est arrêté, tout est bien organisé... mais que veut belle-maman cette année? On a juste oublié de lui demander ...
*Kathulien (ou cathulien) : adj. de Kathulu, plumitive grecque (-196?- -20??). Elle enseigna la rhétorique et traumatisa des centaines d'élèves. Elle a laissé une série d'aphorismes et de proverbes parfois énigmatiques: "J'adore les vaches, mais dans les prés." sur lesquels les plus grands chercheurs se cassent encore les dents. Elle périt, illustrant ainsi sa propre théorie, étouffée sous les piles de livres qui entouraient son lit. Sur sa tombe on a gravé ces mots : "D'abord, Ensuite, Enfin."
06:00 Publié dans Croqué sur le vif | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : courses de noël, frénésie de noël, hystérie de noël
12/12/2008
VIP
Dans Le desespoir des singes.... et autres bagatelles, on trouve un contraste entre l'extrême timidité de son auteure, Françoise Hardy et la manière dont elle relate et analyse sans fard sa vie, sans pour autant tomber dans le sensationnalisme.
D'une extrême exigence dans son travail- normal quand on est angoissé à ce point- elle a volontiers la dent dure tant pour elle que pour les autres (je me demande d'ailleurs si Catherine Lara a apprécié les anecdotes la mettant en scène !). Pourtant pas de méchanceté, les faits sont là, pas question de les édulcorer. Souci de vérité.
Bien évidemment, son analyse de ses relations amoureuses étonne mais j'ai surtout été touchée par la force de son lien avec son fils. Arrivée au bout de ces 390 pages, lues d'une traite, j'en redemandais !
Un grand merci à Cuné pour l'envoi !
Ps: ce soir, portrait de Françoise Hardy sur France 5 en première partie de soirée.
Pps : Françoise Hardy fait partie de la confrérie des amoureux des arbres qui se rechargent en énergie en les entourant de leurs bras...tout comme moi :)
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : françoise hardy, jacques dutronc, thomas dutronc, catherine lara
11/12/2008
Pour en finir avec la page blanche # 2
120 défis d'écriture pour : Ecrire sa vie, autobiographie, blog, journal. Voilà un titre bien alléchant pour toute blogueuse digne de ce nom ! :)
Aux manettes, nous retrouvons Sébastien Onze pour un travail à quatre mains avec Cécile Bonifas. Les propositions déclencheuses d'écriture m'ont paru plus accessibles à mes élèves que dans le volume précédent et j'y ai retrouvé la même variété dans les auteurs cités (quelques découvertes en perspectives) faciles à retrouver grâce à une bibliographie très complète, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type d'ouvrages. Seul bémol : comme dans le précédent , impossible de retrouver un défi d'écriture ,faute d'index.
En ce qui concerne les conseils donnés aux blogueurs, ils s'adressent vraiment aux débutants qui ne voudraient pas apprendre sur le tas, mais je les aurais sans doute appréciés il y a deux ans !:)
Le blog de Sébastien Onze.
06:00 Publié dans très utiles! | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sébastien onze, ecrire sa vie, autobiographie, atelier d'écriture, blog, journal
10/12/2008
Rhésus , reviens !
Shocking ! Non seulement les Vieux éprouvent des sentiments mais ils ont aussi une sexualité active ! L'irruption dans une maison de retraite d'un singe Bonobo érotomane et gérontophile va rendre l'atmosphère plus qu'électrique !
Héléna Marienské s'est visiblement beaucoup amusée à l'écriture de ce roman joyeusement iconoclaste où la diversité des narrateurs permet tour à tour de convoquer différentes formes d'écriture : journal intime, haïkus, poésie...sans oublier des références à Pantagruel, Ulysse, Homère (avec un Hector haut en couleurs!).
La Lectrice (désolée messieurs !) est parfois prise à partie de manière vigoureuse et féroce : "Récapitulons, depuis le début, des vieux et rien que des vieux ou des vieilles, eux aussi dans l'attente. Et l'on t'infligerait maintenant, Lectrice, une description en règle de corps décharnés et concupiscents se livrant à d'inconcevables débauches ? des mains tavelées, aux veines turgescentes, aux ongles incarnés, et secouées de hoquets plus ou moins parkinsoniens, vont donc , sous tes yeux horrifiés, s'agiter et précisément dans le sens du plaisir, Où va-ton ? "
On croise aussi un premier ministre et un ministre de l'intérieur qui se haïssent avec ardeur, plus vrais que nature ,et l'on se laisse emporter par ces flots agités , où l'on est d'ailleurs soi même souvent secoué de rire. Petit bémol, le dernier chapitre (dont je ne vous révèlerai pas la teneur) jette une éclairage un peu daté sur ce qui n'a été qu'un feu de paille médiatique et vient gâcher notre plaisir en donnant une dimension un peu trop terre à terre à cette lecture par ailleurs jubilatoire. Décapant et réjouissant !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : vieux, héléna marienské, sexualité, pastiches, bonobo, rhésus
09/12/2008
Pour en finir avec la page blanche #1
Nombreux sont les ouvrages consacrés aux ateliers d'écriture et dans celui de Sébastien Onze, 150 défis d'écriture, j'ai retrouvé beaucoup de déclencheurs d'écriture déjà rencontrés ailleurs.
Néanmoins, l'auteur se distingue par la place qu'il accorde aux auteurs contemporains cités (et une bonne lectrice compulsive est toujours à l'affût d'auteurs à découvrir!). L'humour est également très présent et on découvrira avec jubilation que" Chaque année en Angleterre, Bookseller décerbne la palme du livre publé le plus étrange" et comme il est sympa Sébastien Onze nous livre quelques extraits du palmaèrs depuis 1978 . mes chouchous , : Vivre avec des fesses dingues, Votre cheval à l'épreuve des bombes, Le Plaisir des poulets, Les gens qui ne savent pas qu'ils sont morts: comment ils s'attachent à des badauds qui ne se doutent de rien et qu'en faire.
On lira aussi avec bonheur le décryptage hilarant que l'auteur donne des quatrièmes de couvertures car et c'est bien là l'originalité de cet ouvrage, Sébastien Onze , en bon animateur d'atelier d'écriture qu'il est , sait se mettre lui aussi à l'ouvrage ! Ses textes consacrés aux petits métiers disparus sont d'ailleurs un vrai régal !
Concerne tous les profs soucieux de "dérouiller" l'écriture de leurs lycéens ou les adultes qui ont envie de se "mettre à l'épreuve", mais tout seul dans son coin, c'est un peu triste, non ? :)
Sébastien Onze .150 défis d'écriture. L'atelier d'écriture1 . Mango.
06:00 Publié dans très utiles! | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : atelier d'écriture, humour, sébastien onze
08/12/2008
"Le mot est venu à mon secours ,comme l'ont toujours fait les mots.'
Abigail et Dorcas sont jumelles mais ne se ressemblent en rien, tant au physique qu'au moral. Dorcas, la plus intello des deux, affirme qu'elles se sont partagé le monde : "Sacré et profane. Spirituel et physique. Esprit et corps." Abigail, la plus charnelle des deux ,est accusée d'avoir assassiné son second mari et, tout en se préparant à affronter le cyclone Pandora (!), Dorcas commence la lecture du livre consacré à sa soeur, se chargeant de rectifier au passage ,de manière sarcastique mais lucide, les erreurs qu'il contient...
Dorcas, bibliothécaire de son état, fustige au passage les pratiques du tout petit cercle littéraire dans lequel elle a été amenée à évoluer malgré elle.
Malgré sa raideur apparente, Dorcas, par son humour inflexible, nous devient vite sympathique et le personnage d'Abigail se révèle à l'usage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.Ellen'est en aucun cas la Belle Idiote que l'on pourrait croire : "Ma soeur n'est qu'une je -m'en-foutiste paresseuse. mais one la lui fait pas." Même si au début du texte Dorcas affirme "J'ai une meilleure compréhension des chats, des moteurs à explosion et des Iraniens que d'Abigail, ma soeur jumelle.", remonter le temps, revenir aux origines du drame, va lui permettre de se rendre compte qu'elle est beaucoup plus proche de sa jumelle qu'elle ne le croyait.
Dominé par la figure du cercle, truffé de références mythologiques, Gloire, honneur et mauvais temps, de Jincy Willett est un petit chef d'oeuvre d'humour souvent noir (le récit en deux phrases de l'assassinat du mari m'a fait hurler de rire !), même si le comportement autodestructeur d'Abigail(heureusement passager !) est assez pénible à supporter, non pas qu'il soit décrit de manière complaisante mais voir une femme s'abaisser ainsi est assez perturbant. Tissant des liens entre fiction et "réalité", Dorcas qui entretient avec les mots, sous toutes leurs formes, y compris les graffitis, des relations étroites ne peut que plaire à toutes les lectrices compulsives !
Quelques longueurs, contrebalancées par l'humour constant.
Gloire, honneur et mauvais temps. Jincy Willet. 10/18 . 412 pages
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jumelles, livres, jincy willett, glore honneur et mauvais temps, écriture, perversité, relation hommes femmes mode d'emploi
06/12/2008
piqûre de rappel !
Ron l'infirmier s'appelle en réalité William Réjault, c'est du moins sous cette identité qu'il apparaît sur la couverture de La chambre d'Albert Camus et autres nouvelles qui vient de sortir en poche.
Billet ici !
20:18 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ron l'infirmier, nouvelles, la chambre d'albert camus, william réjault