04/04/2009
Trois petits pingouins et Dieu
La métaphysique n'est définitivement pas ma tasse de thé mais avec Ulrich Hub et ses trois pingouins, cela devient un délice !
Imaginez le mythe du déluge (présent dans de nombreuses civilisations) envisagé sous l'angle d'animaux réfugiés sur l'arche, en l'occurrence des pingouins qui s'interrogent sur l'existence de Dieu tout en rêvant de tarte au fromage et en réalisant des prodiges pour préserver leur amitié ... Hé bien , il ya tout cela dans L'arche part à huit heures . Et plus encore car l'humour et la tendresse ont la part belle, sans oublier un brin de poésie qui volète comme un certain papillon jaune sur la banquise...
On frémit, on s'interroge, on sourit , on a envie de serrer dans ses bras les trois pingouins craquants, de poser délicatement un baiser sur le bec de la colombe affairée qui houspille tout le monde, sorte de lapin d'Alice qui s'agite à travers tout le récit et se révèle tout à fait charmante. Dieu, pas Dieu ? A chacun sa réponse, Ulrich Hub nous laisse libre et il n'est pas d'âge pour commencer à se préoccuper de cela.
Un récit plein d'invention (vous y croiserez des serpents qui jouent aux cartes et une valise rebondie qui parle) qui donne le sourire et qui plaira à tous à partir de 9 ans.
L'arche part à Huit heures , Ulrich Hub illustrations pleines de tendresse de Jörg Mülhe, traduit de l'allemand par Emmanuèle Sandron* qui nous livre en post-face dans une superbe lettre tout le plaisir qu'elle a ressenti à incarner chacun des personnages et ce plaisir bien évidemment, nous le ressentons aussi ! Editions Alice jeunesse.
Livre déjà couvert de prix :-prix de la meilleure pièce radiophonique et prix de la meilleure pièce de théâtre 2006 (Allemagne)
- Prix Tam-Tam j'aime lire 2008 (salon de Montreuil)
-prix Sorcières 2009
* que je remercie au passage car c'est elle qui, la première,m'a signalé ce livre !
Ps: ce livre va bientôt voguer vers une petite Clémentine ...
11:50 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ulrich hub, l'arche part à huit heures, emmanuèle sandron
03/04/2009
"Les lecteurs sont sacrés, n'est-ce pas ? "
Notre chère Thursday Next reconvertie dans la pose de moquettes ? Tsstsstss, elle a bien trop à faire : entre sa vie de mère de famille et son boulot, pas une minute à perdre !D'autant que la fin des Temps est à craindre, tout ça à cause du charmant petit Friday devenu un ado ronchon et léthargique (pléonasme ?!) qui refuse de s'engager dans la Chronogarde.
Quant au monde de la Fiction, il va être perverti par l'irruption de l'interactivité dans un roman de Jane Austen (je vois d'ici les cheveux des participants d'un certain challenge se dresser sur les têtes de leurs propriétaires !). Aux lecteurs de décider quel personnage sera évincé. Que ne ferait-on pas pour faire remonter le nombre de lecteurs dans le monde !
Vous l'aurez compris , j'ai pris beaucoup de plaisir à me replonger dans le monde créé par Jasper fforde, toujours aussi en verve et plein d'imagination. Quelqu'un qui écrit "La poésie est la cocaïne de la littérature" ne peut qu'être mon ami. Il nous réserve de belles surprise tant au niveau des péripéties que des descriptions, ainsi un superbe ballet de pianos, très cinématographique ou une superbe incursion dans un poème. L'humour et l'inventivité sont au rendez-vous,mais pour autant je ne sais pas si un tome supplémentaire s'avérerait nécessaire. Thursday sexagénaire, je ne suis pas sûre d'apprécier...
Un grand merci à Chiffonnette qui me l'a envoyé et à SBM qui l'a fait voyager , nous épargnant ainsi l'attente de sa sortie en poche !
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : jasper fforden le début de la fin, thursday next, jane austen, sherlock holmes et cie, humour, policier
02/04/2009
"Il a quinze ans, dit Pietro.C'est un âge cruel."
Mattia, Alice vont avoir des parcours parallèlles dans leur enfance. Mais leurs chemins finiront par se croiser au moment de l'adolescence : "Les années du lycée avaient constitué une blessure profonde, que Mattia et Alice avaient jugé trop profonde pour qu'elle cicatrise. Ils les avaient traversées en apnée; lui refusant le monde; elle, se sentant refusée par le monde, et ils s'étaient aperçus que cela ne faisait pas beaucoup de différence. Ils s'étaient construit une amitié bancale et asymétrique, composée de longues absences et de grands silences...". Et en effet, leurs parcours ne cesseront de se séparer et de se rejoindre, prolongeant une adolescence qui n'en finit plus de se terminer...
Très beau livre sur l'adolescence, la nécessité de marquer ce corps en pleine mutation pour mieux en affirmer la possession, La solitude des nombres premiers sait très bien rendre aussi le sentiment détouffement et la difficulté à entrer dans le monde des adultes.Si l'un des héros se réfugie dans l'univers des maths, l'autre se tient derrière le viseur d'un appareil photo pour mieux tenir le monde à distance.
Rien de plus périlleux que d'écrire sur ce passage de la vie et Paolo Giordano s'en tire à merveille, nous livrant un roman à la fois frais et poétique,sans gommer pour autant les aspects noirs de ces héros.On retrouve comme si on y était encore les meneurs de classe, ceux qui donnent le ton et s'entourent d'une "cour" servile, et les exclus, volontaires ou non, qui subissent sans broncher parfois les avanies les plus cruelles. Un très beau roman.
Merci à Suzanne de Chez les filles pour l'envoi, ainsi qu'aux éditions du Seuil.
L'avis d'Aifelle et de Cuné qui ont su me convaincre de lire ce roman et vous amèneront chez plein d'autres lecteurs enthousiastes!
01/04/2009
"Ce monde serait meilleur pour les enfants si c'étaient les parents qui étaient obligés de manger les épinards." Groucho Marx.
Popeye n'ayant pas réussi à convaincre nos chers bambins de consommer des légumes, c'est Nathalie Cahet, qui "cobayes maison" à l'appui s'est lancé le défi :arriver, mine de rien, en douce, à garnir de légumes honnis les assiettes familiales.
Savez-vous planquer les choux ? est à l'image de son titre : sympathique et bon enfant. Les recettes semblent faciles, équilibrées (l'auteure a suivi des études de diététique) sans aliments trop exotiques,à quelques exceptions près. J'ai apprécié les commentaires introductifs de chaque plat , les photos alléchantes, l'organisation du livre : tableau récapitulatif "Les acheter au bon moment", la répartition, "Collection printemps-été", "Collection automne-Hiver", l'index alphabétique, l'index par types de plats, l'index par légumes, qui permettent de multiples entrées. Je reste cependant plus sceptique sur les légumes jusque dans les desserts ,mais ne demande qu'à me laisser convaincre. Il n'y a plus qu'à ! Je vous tiens au courant des résultats !:)
Savez-vous planquer les choux ?,Nathalie Cahet (aux fourneaux), Lavande (textes) Raphaële Vidaling (photos).Edtions Tana.
Le blog de Nathalie Cahet : Ligne et papilles.
06:01 Publié dans Gourmandises, très utiles! | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : savez-vous planquer les choux ?nathalie cahet, légumes enfants : oxymoron ?, rapahël vidaling, lavande
31/03/2009
"Féminisme", un mot qui dérange ?
Sans langue de bois, de manière vivante et imagée, c'est tout un pan de l'histoire des femmes qui revit dans Les machos expliqués à mon frère.
Honte à moi qui croyait connaître les grandes dates des avancées féminines : j'avais totalement zappé l 'importance de la loi sur le viol : " Avant cette loi de 1980, le viol n'était pas reconnu comme un crime. Pour une raison simple : il n'y avait pas de définition du viol. Du coup, dans l'écrasante majorité des cas, les viols n'étaient pas jugés aux Assises mais requalifiés en délits de coups et blessures ou d'outrages à la pudeur, et jugés dans les tribunaux correctionnels. Les peines étaient donc ridicules au regard de la gravité des faits." cela paraît impensable...
Non être féministe n'est pas dépassé. Tout n'est pas acquis comme nous aimerions le croire et Clémentine Autain nous rappelle au passage que certes l'avortement est légal en France mais que les centres qui le pratiquent sont d emoins en moins nombreux...
elle fait aussi le bilan -souvent mitigé- des différentes lois qui sont censées défendre l'égalité de salaire entre hommes et femmes ou favoriser la place de ces dernières en politique, remarquant que"tout cela avance au rythme de l'escargot, c'est navrant."
Dans ce dialogue avec son frère l'auteure se montre à la fois claire et précise, sans jamais jargonner, et on ne peut qu'espérer qu'ils seront nombreux et nombreuses à lire cet ouvrage plein d'énergie.
Les machos expliqués à mon frère, Clémentine Autain, Seuil, 100 pages nécessaires.
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : les machos expliqués à mon frère, clémentine autain, féminisme, droits des femems
30/03/2009
"Un faux mouvement et on ne retrouvait plus son chemin."
Attention ! Ne remplacez jamais un collègue en littérature lors d'un voyage culturel en Asie centrale. Il pourrait vous en cuire ! Ne fréquentez pas non plus d'écrivain, à moins que, comme certains, vous ne vouliez vous retrouver dans un de leurs romans et ainsi glaner un peu de cette Gloire éphémère ou non qui préoccupe peu ou prou les héros de Daniel Kehlmann.
Dans ces neuf textes apparemment indépendants mais qui, en fait tissent des liens les uns avec les autres, les éclairant d'un jour nouveau, on trouve :des écrivains à qui on pose toujours les mêmes questions, mais pas seulement, des gens connus qui veulent oublier leur image, un hilarant pastiche d'un "auteur d'ouvrages sur la sérénité, la grâce intérieure et la quête du sens de la vie par la randonnée à travers de vertes contrées" et qu'une "Réponse à l'abbesse" va jeter dans un profond trouble. On y rencontre aussi des gens qui doivent se colleter avec la réalité dans ce qu'elle a de plus difficile.Car Kehlmann n'est pas tendre avec ses personnages : le monde dans lequel il les fait évoluer est à la fois drôle et angoissant. Rien ne nous assure de la stabilité du réel dans un monde où l'image prévaut , où les techniques modernes, téléphone portable en tête, peuvent nous permettre de mentir éhontément sur notre identité ou l'endroit où nous sommes. Qu'il harcèle ou serve de bouée de sauvetage, le téléphone nous est devenu indispensable et qu'il occupe à la fois le rôle principal d'un roman qui se clôt par les phrases "Son téléphone sonna. Elle n'y prêta aucune attention." n'est sans doute pas innocent. Le langage lui-même tourne à vide et l'on en prête une oreille distraite aux propos des autres que pour pouvoir (enfin) prendre la parole. Il devient aussi une sorte de bouillie pleine de fôtes d'ortograf, sabir étrange de termes techniques et d'anglais de base qui dissimule à peine la vacuité de cet employé plus accro à internet qu'à son boulot....
Daniel Kehlmann est un virtuose et certains de ces textes sont de purs chefs d'oeuvre, je pense ainsi à L'Est qui génère un malaise presque physique par la situation kafkaïenne dans laquelle il plonge cette brave romancière. Quant à la structure de ce livre elle est totalement maîtrisée et génère plein de surprises au lecteur qui se met à guetter le retour d'un personnage, découvrant parfois une explication à la toute fin du livre. Les apparitions de l'auteur-narrateur sont autant de clins d'oeil qui n'alourdissent pas le récit mais établissent une complicité avec le lecteur qui sort de ce roman,un peu ébouriffé mais ravi, comme après un tour de grand huit ! Une pure merveille !
Un grand merci à Cuné qui a su me forcer la main !
Daniel Kehlmann , Gloire, Actes Sud.175 pages .
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : gloire, daniel kehlmann
27/03/2009
"ça t'en mastique une fissure..."
Friand de mots et d'expressions, Daniel Percheron guette et note avec jubilation les trouvailles langagières entendues "au hasard de [son] chemin".Expressives, ces découvertes témoignent de l'inventivité de la langue et de son constant renouvellement. Au fil de ses chroniques, Percheron remonte aussi le cours de sa mémoire pour exhumer des expressions passées de mode. Il n'oublie pas de nous livrer au passage le sens de quelques expressions imagées comme "être chocolat" qui "vient du clown Chocolat, le compère de Footit. Il ya d'abord eu "faire le chocolat" pour "faire le naïf". Puis on a glissé à "être chocolat" pour "être frsutré dans son attente."
Mais la plus jolie expression que j'ai pêchée dans ce joyeux bazar est celle de "Faire un trou à la nuit" pour "filer à l'anglaise"...
Bruits de langue, Daniel Percheron, 10/18 , 154 pages seulement ...juste de quoi donner envie de se plonger plus avant dans l'oeuvre de cet amoureux des mots !
06:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : daniel percheron, bruits de langue, amour des mots
26/03/2009
"Il voit des choses en lui qu'il doit extérioriser."
Irène Husse a tout pour nous plaire: un mari cuisinier de profession (ce qui s'avère bien utile), des jumelles adolescentes on ne peut plus supportables , sans oublier Sammy, un chien fort affectueux, y compris avec les demoiselles caniches peu farouches...Ah, j'oubliais : c'est aussi une ancienne championne de ju-jitsu ,ce qui s'avérer fort utile quand on travaille dans la police et qu'on est sur les traces d'un tueur en série particulièrement macabre puisqu'il démembre ses victimes.Le pire étant que les cadavres apparaissent partout où passe Irène...
Le roman d'Helene Tursten est diablement efficace . Tant par l'intrigue, très prenante sans pour autant verser dans le sensationnalisme ,que par l'évocation du quotidien de l'héroïne , qui vient heureusement contrebalancer toute cette noirceur. Se déroulant à la fois en Suède et au Danemark, Un torse dans les rochers nous vaut aussi, au passage, de savoureuses notations sur les modes de vie de ces deux pays. On attend déjà avec impatience la suite des aventures de cette héroïne qui est déjà devenue notre copine !
Helene Tursten, Un torse dans les rochers. michel Lafon. 413 pages captivantes. traduit du suédois par Hélène Hervieu.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : helene tursten, un torse dans les rochers, roman policier suédois, tueur en série
25/03/2009
"Je t'aime mon loup, mon gros loup, mon p'tit loup..." H. Dès
Les loups sont revenus ! Non pas aux frontières de nos villes mais à celles de nos nuits : "Les loups arrivent toujours le soir : on n'aperçoit que leurs yeux qui s'allument dans le noir." Alors, vite , il faut s'en débarrasser ! Et pour cela, Catherine Leblanc et Roland Garrigue ont uni leurs talents pour nous expliquer Comment ratatiner les loups.
Les méthodes sont variées, gourmandes, poétiques, politiquement incorrectes et donc délicieuses : utiliser des gros mots ou conseiller de dévorer la petite soeur, "Elle est bien meilleure à manger" fera toujours son petit effet ! Facétieuses les illustrations nous montrent les loups en détresse et ce renversement de situation ne peut que séduire le lecteur.La double mise en abîme , tant dans le texte que les illustrations , donne encore plus de charme et de profondeur à cet album qui montre non seulement qu'on peut dépasser ses peurs (le loup peut s'avérer n'être après tout qu'une vieille chaussette pourrie oubliée sous un lit), seul ou à plusieurs mais aussi que la raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure.
Ainsi une illustration montrant un loup terrorisé par une flopée de petits chaperons rouges menaçants a fait écho à des propos de Jean-Marie Pelt évoquant la détresse de son chat face à une trentaine de souris...Quand les "faibles " s'unissent, les "forts" ne sont pas toujours gagnants...
Cet album réussit le pari de nous montrer des loups effrayants juste ce qu'il faut, tout en leur témoignant une certaine tendresse car il faut bien l'avouer, : ils sont craquants ces diablotins, avec leurs dents pointues et leurs yeux en billes de loto ! Pleines d'invention et d'humour (ne pas rater le loup se transformant en sapin pour échapper à des enfants , bien explorer tous les recoins du livre !), les illustrations de Roland Garrigue m'ont totalement séduite , tout comme le texte faussement sérieux de Catherine Leblanc dont j'avais déjà admiré le talent dans Le problème avec les maths. (pas de billet).
Un grand coup de coeur !
Le site de Catherine Leblanc.
Celui de Roland Garrigue.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : comment ratatiner les loups, catherine blanc, roland garrigue, humour, peurs enfantines, à croquer!
24/03/2009
Balade suédoise
L'arrivée d' Annie et de sa petite fille Mia, la veille de la Saint Jean,rompt un peu la routine de ce petit village suédois, non loin de la frontière norvégienne. La découverte par la jeune femme de deux touristes sauvagement assassinés dans une tente la bouleversera encore plus...
Trop souvent les intrigues policières sont rondement menées. En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, après quelques fausses pistes, l'assassin est vite démasqué. Amateurs de rapidité, passez votre chemin ! En effet, Kerstin Ekman,dans Crimes au bord de l'eau, plus que l'enquête, la police apparaît d'ailleurs très peu, privilégie davantage les personnages et le milieu naturel dans lequel ils évoluent. la forêt suédoise, qu'elle soit saignée à blanc, ou pleine de vie, devient ainsi le cadre qui structure la vie de ces habitants fort disparates d'où émergent quelques individualités que nous allons suivre au fil du temps. Car il faudra dix-huit ans et une nouveau meurtre pour qu'enfin l 'assassinat de deux campeurs soit élucidé.
Pourtant on ne s'ennuie pas un instant dans ce récit qui prend les chemins de traverse, égrenant les noms des plantes et des arbres, effectuant de brusques sauts dans le temps qui déroutent passagèrement mais aussi très agréablement le lecteur. Il est toujours plaisant de découvrir de nouveaux modes de vie et se laisser envoûter par la magie d'une écriture.Une magnifique découverte !
Merci à Cuné pour l'envoi !
Crimes au bord de l'eau , kerstin Ekman, Babel noir, 623 pages
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : crimes au bord de l'eau, kerstin ekman, suède, nature