23/07/2009
Jour de fête à l'hospice
Premier roman de John Updike,(dont javais déjà lu plusieurs romans il y a belle lurette (non chroniqués ici)), Jour de fête à l'hospice n' a pas su m'accrocher. J'ai trouvé la narration pesante, alourdie par ces longs monologues intérieurs qui entravent l'action plus qu'ils ne la propulsent. L'idée était pourtant intéressante: celle de confronter les pensionnaires d'un hospice de vieux au monde extérieur à l'occasion de la seule journée de l'année où les personnes étangères à ce huis-clos forcé peuvent y faire une brève incursion. Unité de temps, de lieu mais les interrogations des pensionnaires m'ont paru superficielles et je ne me suis attachée à aucun d'entre eux. Echec sur toute la ligne, tant pis !
Merci au Blog-o-book et aux éditions Robert Laffont
L'avis de Tamara, plus positif.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : john updike
22/07/2009
Lydia Cassatt lisant le journal du matin
"Ceci est une île , composée de May et de moi, de son pinceau et de mes gants, de ma douleur et de son regard. Sur sa toile, je me mue en une femme en bonne santé, vêtue de bleu et de blanc. le soleil et le pinceau me guérissent, le pinceau et le soleil, et les oiseaux français dans un jardin français." May ,c'est Mary Cassatt peintre américaine impressionniste ayant cotoyé -et aimé- Degas , dotée d'une énergie folle. Celle qu'elle peint ainsi à de nombreuses reprises c'est sa soeur aînée, Lydia . Lydia qu'elle aime d'un amour total , Lydia qui va mourir même si chacun s'obstine à le nier,sauf la malade elle-même.
Harriett Scott Chessmann choisit donc d'interroger cette constance dans la relation peintre -modèle en consacrant un chapitre par tableau peint à la fin de la vie de Lydia, (ces toiles sont d'ailleurs représentées au centre de l'ouvrage).
Pas de biographie donc à proprement parler car l'auteure s'est "immiscée dans leur univers par la pensée l'imagination et par le rêve", soulignant au passage la dichotomie entre les deux soeurs, l'une pleine de vie, revendiquant: "Je suis une artiste. Je suis indépendante. C'est le seul moyen pour une femme d'en être une." et pleine de lucidité répond à sa soeur lui demandant si elle va épouser Degas"-Je ne peux évidemment pas l'épouser, Lyddy(...)Comment le pourrais-je , il anéantirait ma peinture, il m'anéantirait moi-même . je n'aurais pas le moyen de m'en tirer." Lydia, plus posée mais néanmoins tout aussi clairvoyante et qui n'aura finalement peut être pas eu la plus mauvaise part...
L'écriture d'Harriet Scott Chessman, pleine de couleurs et de métaphores rend palpable l'émotion qui se noue entre les deux soeurs au fur et à mesure que le terme arrive et restitue à merveille l'atmosphère de cette époque. On a envie de découvrir plus à loisirs tout ce monde rempli de lumière et de douceur où rôde la mort.
Lydia Cassatt lisant le journal du matin, Harriet Scott Chessman, Folio, 223 pages lumineuses
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : harriet scott chessman, mary cassatt, degas, peinture, impressionnisme, maladie
21/07/2009
Si loin de vous
1964, Jun Nakayama, qui fut une star du cinéma muet aux Etats-unis, par l'intermédiaire d'un jeune scénariste , est amené à se repencher sur cette période du début du XXème siècle. Etre un japonais aux Etats-Unis, toute vedette qu'il était, n'allait cependant pas sans poser de nombreux problèmes, plus ou moins larvés.
Nina Revoyr évoque avec beaucoup de charme ce personnage tout en retenue et courtoisie , qui gagne en complexité au fil du roman car visiblement sa retraite forcée n'était pas seulement due à l'irruption du cinéma parlant , ou à une quelconque xénophobie ou lassitude du public ,mais semble bien plutôt liée à l'assassinat inexpliqué d'un metteur en scène britannique.
Fêtes somptueuses, hystérie du public féminin, fonctionnement des studios de cinéma, Nina Revoyr prend plaisir à retracer ici les premiers pas du cinéma, tout en montrant les ambiguïtés d'une société qui adule et rejette tout à la fois les étrangers venus fouler son sol, les cantonnant dans des rôles trop souvent stéréotypés.
La narration s'essouffle cependant un peu à mi-parcours, trop de retours en arrière ,avant que la vérité n'éclate sur un final très surprenant. Un moment de lecture tout à fait charmant.
Si loin de vous, Nina Revoyr, Phébus, 374 pages sépia.
Merci à Suzanne de Chez les filles et aux éditions Phébus.
L'avis de Clarabel.![Chezlesfilles[3].jpg](http://www.cathulu.com/media/00/00/244851.jpg)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : nina revoyr, cinéma muet, japonais aux etats-unis
20/07/2009
L'heure trouble
L'heure trouble c'est l'heure juste avant la tombée de la nuit, l'heure à laquelle un enfant disparaît dans le brouillard épais d'une petite île de la Baltique. Vingt ans plus tard, alors que la mère de l'enfant navigue entre alcool et petites pilules, le grand-père maternel reçoit par la poste une des chaussures de son petit-fils...
Alternant passé et présent, point de vue du grand-père qui , avec ses vieux amis, anciens marins comme lui, va malgré ses difficultés motrices, relancer l'enquête, point de vue de la mère qui va , petit à petit ,accepter l'inacceptable, Johan Theorin tisse ici un roman original et passionnant. Impossible de lâcher les personnages, frustrés que nous sommes de ces retours dans le passé qui vont, petit à petit, dissiper le brouillard et mettre en place les pièces du puzzle d'une tragédie qui n'aurait jamais dû exister si...
De beaux portraits psychologiques aussi et un éloge de la lenteur à ne pas négliger "Je ne fais pas l'intéressant, dit-il. Je pense seulement qu'il vaut mieux raconter les histoires à son propre rythme. Autrefois, on prenait son temps, maintenant il faut que tout aille si vite." Dont acte.
L'heure trouble,Johan Theorin , 422 pages totalement maîtrisées.
L'avis de Mango qui m'a donné envie d'emprunter ce livre à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : johan therorin, roman policier suédois, disparition d'un enfant dans le brouillard
19/07/2009
Sorti en poche !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : hugo boris, la délégation norvégienne, cluedo dans la plus grande bibliothèque du monde
18/07/2009
poèmes cités dans "papa et maman sont dans un bateau"
06:03 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jean tardieu, geo norge
17/07/2009
Papa et maman sont dans un bateau
Les Doinel , à première vue, constituent une famille comme les autres: le père, Marc, très sexy et gentiment voyou sur les bords,dirige une boîte de transport routier qui va être méchamment restructurée par des Hollandais. Nadine, la mère, s'efforce de remplir consciencieusement les fiches d'acquisition de ses élèves de maternelle . Charlie, la fille, a la tête dans ses séries de manga et le coeur à la dérive au collège, tandis que le petit dernier, Esteban, enfant précoce intellectuellement, s'efforce de supporter sans broncher les brimades de la cour de récréation de l'école primaire.
Chacun a donc ses problèmes mais personne n'en parle aux autres jusuqu'à ce que la photographie d'une yourte mongole dans un magazine ne viennent cristalliser tous leurs espoirs d'évasion, de nouvelle vie...
Avec le talent qu'on lui connaît, Marie-Aude Murail parvient à se glisser aussi bien dans la tête (et le coeur) d'un chef entreprise qui aurait pu "mal tourner", d'une instit sclérosée par les demandes de sa hiérarchie , d'une adolescente ou d'un gamin rêveur. Mais plus que le portrait d'une famille qui s'aime mais qui ne trouve plus le temps de se le dire, hâchée menu par la société de consommation, ce temps qui ne leur appartient plus (voir la liste d'activités de la mère le mercredi après-midi ou les appareils ménagers qui se détraquent à tour de rôel). Même l'école maternelle risque la déshumanisation, puis-qu'entre deux fiches d'évaluation, Marie Doinel, présentée comme une excellente instit, ne trouve plus le temps de s'intéresser à chacun de ses élèves et à leur personnalité naissante.
La restructuration de l'entreprise de transport , autrefois familiale, de transport est saisissante de vérité dans sa brutalité. Pas de vision édulcorée, pas d'angélisme, Marc Doinel nous est montré tiraillé entre sa volonté de sauver ses employés et de préserver sa dignité. Lui qui ne rentrait pas dans le moule de l'école a su donner sa chance à des êtres que la société avait définitivement catalogués et qui vont se trouver une nouvelle fois rejetés...
Malgré ce portrait très réaliste de la société violente dans laquelle nous vivons, l'auteure prend néanmoins le temps de dégager quelques îlots de tendresse et d'humour. Les mots sont là aussi pour alléger l'atmosphère même si les poèmes appris à l'école par Esteban sont eux aussi très sombres ...Pas de solution "miracle" pour résoudre les problèmes de chacun, il y a des dégâts collatéraux comme l'écrivent si bien les journaux, des dégâts mais aussi de l'espoir pour ceux qui savent saisir les opportunités et ne pas laisser les oeillères entraver leur chemin.Une TOTALE réussite qui dresse un portrait sans complaisance de notre société.
Papa et maman sont dans un bateau, Marie-Aude Murail, ecole des loisirs, collection medium, 294 pages saisissantes de vérité.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : marie-aude murail, mondialisation, crise, yourte mongole, cimetière des éléphants
16/07/2009
Un crime dans le quartier
Vingt ans après les faits qui ont bouleversé l'été de ses dix ans , la narratrice, Marsha, se souvient de ce Crime dans le quartier,quartier bien propret de Washington DC.
1972, tandis que les Etats-Unis commencent à vivre au rythme de ce qui va devenir l'affaire du Watergate , un enfant est assassiné. Le tueur ne sera jamais retrouvé, nous le savons d'emblée ou presque. Il ne s'agit donc pas d'un roman policier mais de la volonté pugnace de la narratrice de revenir sur cet été où le monde autour d'elle a volé en éclats, où elle a appris par elle même ce que lui avaient déjà transmis de manière implicite les femmes hautes en couleurs de sa famille : les hommes ne sont pas fiables, il n'y a pas de lieu sûr en ce monde.
Observatrice inlassable ,"fanatique" comme le lui dira plus tard sa mère, Marsha note sur un cahier tous les menus événements qui jalonnent cet été , autant de repères auxquels se raccrocher mais aussi autant d'indices fallacieux pour accuser le nouveau voisin , célibataire et réservé, qui peine à s'intégrer dans le quartier...
Cruauté de l'enfance, accusations injustes, des thèmes qui ont déjà souvent été explorés dans la littérature mais que la peinture précise à l'extrême de Suzanne Berne renouvelle avec bonheur. Nous suivons avec un intérêt extrême la vie de cette famille, analysée de manière très fine et le roman vaut aussi par l'ambiance , mélange de calme apparent et d'hystérie feutrée.
Suzanne Berne, Un crime dans le quartier, livre de poche, 317 pages à savourer une citronnade à la main.
L'avis de Cuné
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : suzanne berne, un quartier trop tranquille, une enfant perturbée
15/07/2009
Le koala tueur et autres histoires du bush
"Selon le principe que dans tout périple se cache une bonne histoire" Kenneth Cook se lance dans les entreprises les plus bizarroïdes en compagnie d'acolytes pour le moins surprenants ! N'ayant rien d'un Crocodile Dundee -il se présente à plusieurs reprises comme pesant une centaine de kilos,non-pratiquant fervent du sport, il n'a donc guère d'atout en mains pour jouer les héros dans le bush australien. D'autant moins qu'il a le chic pour se choisir des compagnons qui ont un rapport pour le moins flegmatique (hérité de leurs ancêtres grands-bretons?) avec le danger...
Quant aux animaux, les plus dangereux ne sont peut être pas ceux que l'on croit. Tel George, "le chien qui aimait les animaux" et le seul qui ait "délibérément attenté "à la vie de l'auteur et de cinq autres personnes, réfugiées piteusement sur un comptoir de bar, jusqu'à ce qu'une émule de Ma Dalton vienne rétablir l'ordre. Quant à Cedric le chat, s'il vous regarde d'un air gourmand, gare ! Au passage, nous apprendrons que l'haleine de chameau est "l'une des choses les plus redoutables en ce monde" (je vous en épargne la description, très imagée) et que " les koalas "n'ont pas un poil de gentillesse" vu la façon dont l'un d'entre eux a montré son attachement féroce à l'auteur,on comprend cette assertion !
Bref, j'ai a-do-ré ce recueil de nouvelles qui certes, comme le souligne la traductrice Mireille Vignol dans sa post-face, n'a pas oeuvré pour le tourisme australien, mais m'a , et ce à de nombreuses reprises littéralement fait éclaté de rire, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un bon moment avec un livre !
Le koala tueur, Kenneth Cook, Editions Autrement, 151 pages hautement réjouissantes !
Je dois être une des dernières à avoir craqué sur ce livre, alors voici l'avis de Keisha qui vous enverra vers plein d'autres !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : kenneth cook, australie, un chat, un chein, un cochon, un crocodile, mais pas de kangourou !
14/07/2009
La colère de Maigret
En cette période estivale ,le livre de poche ayant la bonne idée d'offrir des romans , j'ai profité de l'opportunité de lire mon premier Maigret. Car je me suis rendu compte que si j'avais lu "La fuite de M.Monde"ou "Betty", je m'étais contentée de suivre vaguement des épisodes du fameux Jules successivement incarné -entre autres- par Jean Richard (c'est vous dire si ça date!)ou Bruno Crémer.
L'action se déroule une fin de juin caniculaire, tout est tranquille quai des orfèvres jusqu'au moment où l'on signale la disparition d'un directeur de boîtes de nuit, disparition d'autant plus étonnante que cet homme ,très rangé, n'avait aucun lien avec le milieu et gérait ses affaires en bon père de famille ,qu'il était par ailleurs.
Pas de rebondissements surprenants, l'enquête suit son train de sénateur, Maigret téléphone sagement à sa femme s'il ne compte pas manger chez lui, part encore plus tranquillement à la pêche . Tout cela a un petit air bonhomme des plus sympathiques. On se prend à penser , lors du dénouement que Maigret ne pourrait plus agir ainsi aux frontières de l'illégalité mais on est content de sa balade dans un Paris écrasé de chaleur, un Paris truffé de personnage pittoresques , où la violence est encore bridée et sporadique.
Maigret n'est pas présenté comme un héros car "...au moment où on s'y attend le moins, l'enquête vous échappe des mains.On ne la dirige plus. Ce sont les événements qui commandent et vous obligent à prendre des mesures qeu vous n'aviez pas prévues, auxquelles vous n'étiez pas préparé.",il pâtit d'ailleurs un peu de sa célébrité en week-end à la campagne, mais après tout ce calme La colère de Maigret n'en prendra que plus d'ampleur !
Un excellent roman pour se glisser dans la torpeur des vacances ...
06:00 Publié dans Roman belge | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : georges simenon, une enquête reposante, avez-vous lu maigret ?




