08/07/2009
Pssttt...
Bon anniversaire Bellesahi !
07:07 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)
07/07/2009
La troisième Miss Symons
Pauvre Henrietta! Elle n'est que La troisième Miss Symons et peine à trouver sa place dans cette famille victorienne de sept enfants , évidemment pas tous désirés.
Ne parvenant ni à nouer d'amitiés ni d'amours durables , Etta va donner libre cours à son mauvais caractère et, ayant épuisé les différentes solutions que lui offraient la société de l'époque (tentative de reprise d'études, mère de substitution pour une de ses soeurs puis pour les enfants de celle-ci,- enfants hélas morts en bas âge-, dame patronnesse fort maladroite), elle va donner libre cours à son mauvais caractère et devenir une de ces vieilles filles typiquement british qui arpentent le monde pour mieux se fuir.
On sent que l'auteure s'est régalée à peindre avec une ironie mordante ses personnages, soulignant ainsi le repli stratégique de la mère de famille nombreuse dans la maladie une fois ses filles "casées", ou faisant prononcer avec étonnement ces paroles par une compagne de classe d'Henrietta alors que cette dernière vient de révéler son caractère déplorable: "Qu'arrive-t-il à ma jeune amie ? Serait-elle atteinte d'hydrophobie? Je vais être gentille avec elle et tâcher de l'en guérir avec du chocolat.".Flora M. mayor fouille à loisir l'âme d'Henrietta qui, trop brusque et maladroite, n'arrive pas à montrer ni sa générosité ni son trop plein d'amour inemployé.
Comment Henrietta est-elle passée de cette appréciation d'un de ses professeurs : "Etta est une fille intéressante, elle a des dispositions. Je me demande ce qu'elle deviendra ."à ,quelques années plus tard à l'occasion d'une rencontre entre les deux femmes : "Quelle gourde cette Miss Symons; elle me donne envie de la secouer." ? Un beau gâchis social donc mais une petite merveille de concision et d'humour acidulé qui enchantera tous les amateurs de littérature britannique.
Ps: on ne peut s'empêcher malgré tout d'éprouver de la sympathie pour cette femme qui "à près de quarante ans n'allait pas se laisser amadouer comme une gamine " et qui, si elle terrorise les serveurs et les femmes de chambre"sous des dehors dominateurs [...] était faible , indécise et soumise"...
La troisième Miss Symons, Flora M. mayor, Editions Joëlle Losfeld, 128 pages qui sont déjà sur l'étagère des indispensables!
L'avis de Lou
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : la troisième miss symons, flora m. mayor, la quintessence de la vieille fille british
06/07/2009
Chanson sans paroles
Liz, mariée, deux enfants, a su préserver , par-dessus les années son amitié avec Sarabeth, bine partie pour rester célibataire.
Quand Lauren la fille de Liz tente de se suicider toute cette belle harmonie va lentement mais sûrement se fissurer, cet acte renvoyant trop Sarabeth a son passé douloureux.
"Et qu'était une amie alors? ", c'est à cette question que tentent de répondre chacune de leur côté ces deux personnages féminins qu'Ann Packer peint avec beaucoup d'empathie. On pourrait également y ajouter cette question sous-jacente: "Et qu'était une mère alors ? ", Sarabeth ayant eu une mère qui n'a pu ou su assumer ce rôle tandis que Liz se torture à l'idée de ne pas être une mère suffisamment bonne.
En parallèlle, un très joli portrait d'adolescente qui s'autodéprécie et n'arrive pas à nouer des liens d'amitié et/ou d'amour.
Que l'on s'identifie à l'une ou l'autre de ces femmes, on trouvera un texte jamais mièvre , parfois acide mais avec une lucidité sans pareille ainsi Liz:"Elle refit la queue pour acheter son paquet de café, alors que la vendeuse essayait, tant bien que mal, de se faire à l'idée qu'elle était payée pour travailler. Elle devait avoir dix-huit ou dix-neuf ans et était si lente que ce ne pouvait qu'être voulu. Liz comprit qu'elle n'aurait pas été aussi énervée si elle n'avait craint que Lauren ne finisse comme elle."
Un très bon moment de lecture.
Merci à Cuné qui l'a trouvé mélo et triste mais précieux. Perso, je l'ai trouvé d'une tristesse tout à fait supportable( mais il est de notoriété publique maintenant que j'ai un coeur de pierre !:))
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : ann packer, chanson sans paroles, amitiés féminines, suicide
04/07/2009
Les grands mystères de la vie
Après le mystère des Chaussettes orphelines, sur lesquels les plus grands savants se sont penchés en vain, une autre énigme reste à élucider (et je compte sur votre sagacité pour en venir à bout) ,celui des emballages de, au choix:
-Chocolat (sur lequel on comptait se ruer pour assouvir ses besoins en magnésium);
-Biscuits au chocolat (faute de grives, on prend des p'tits écoliers, ou des fingers, on n'est pas chien);
- Glaces (parce que si on ne mange pas de mini extrêmes en ce moment, on n'en mangera jamais)
(et autres produits de première nécessité pour compenser allègrement une rude journée de labeur),
emballages que vous retrouvez ...vides mais soigneusement rangés dans le placard ou le congélo et qu'absolument Personne n'a consommé en votre absence, la preuve, Personne ne savait même qu'il y en avait !
En tout cas ce mystérieux Personne a bon appétit !
Et chez vous, quels "méfaits" commet-il ce mystérieux Personne ?
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : y a des fois où, en rentrant du boulot, ensuquée, lessivée, on rêve d'un petit plaisir gustatif
03/07/2009
de Gaulle à la plage
Flanqué de son fidèle Lebornec, de son dadais de fils, de son chien Wehrmacht"le rejeton du chien-loup d'Hitler", sous la surveillance de son infatigable tricoteuse de femme, le général de Gaulle part se ressourcer en 1956 sur une plage bretonne.
Le short remonté façon Obélix, découvrant les joies des tongs qui flip-floppent joyeusement, Jean-Yves Ferri l'imagine dirigeant-impérieux-le ballet des vagues ou faisant la bringue avec ce galopin de Churchill.
C'est gentiment irrévérencieux, très drôle, décalé et lisant le strip où de Gaulle craint de se faire taper sur les doigts par "tante Yvonne" quand il montre un tant soit peu d'intérêt pour une belle naïade blonde, on ne peut s'empêcher de penser à un autre ex-président de la République placé récemment dans la même situation mais cette fois sous l'oeil des caméras de télévision...
La 4ème de couverture, façon "Martine " est elle aussi tout à fait réjouissante et l'on ne peut que regretter que "De Gaulle passe à l'Olympia " ou "La revanche de Pompidou" ne restent que des titres fictifs.
L'avis du Génépi et l'argousier qui vous enverra vers plein d'autres lecteurs tout aussi conquis.
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : de gaulle à la plage, jean-yves ferri
02/07/2009
On s'est juste embrassés
Aïcha vit seule avec sa mère, au bord d'une cité dont elle fréquente l'établissement scolaire.Sa vie va basculer le jour où la rumeur se répand qu'elle a perdu son honneur. L'adolescente aura beau affirmer :On s'est juste embrassés, trop tard le mal est fait...
A partir de là vont ressurgir les interrogations d'Aïcha quant à ses origines, son père, sa famille maternelle; la volonté aussi de sortir du huis-clos étouffant avec une mère qui toujours dû faire face et se laisse lentement sombrer dans la dépression.
Interrogations sans fard aussi, mais tout en pudeur ,sur le désir de cette presque femme, qui ne sont pas sans évoquer celles posées par la narratrices de L'amant, roman de Marguerite Duras que la mère d'Aïcha offre à sa fille, comme un passage de relais, un viatique pour aborder sa vie de femme.
L'auteure n'idéalise pas son héroïne, n'en fait pas la porte-parole de toutes ces jeunes filles qui pourraient à sa suite affirmer:"Mais c'est seulement mon nom qui est arabe. Moi, je ne le suis pas.",mais sait nous la rendre à la fois présente et attachante. Cette narratrice toujours à la lisière (de la cité, de l'âge adulte, du désir...) nous renvoie à un âge où on se sent " trop encombrée de soi-même" avec un style tout en retenue et en émotion.Une belle découverte.
On s'est juste embrassés, Isabelle Pandazopoulos, Gallimard, collection scripto, 155 pages beaucoup moins grises que la couverture.
Clarabel et Gawou ont aussi beaucoup aimé.
Pagesapages et Malice également.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : on s'est juste embrassés, isabelle pandazopoulos, rapport mère-fille, origines
01/07/2009
La terre des mensonges
Quand sa mère tombe malade, Tor réussit tant bien que mal à sauvegarder un semblant de routine à la ferme familiale, rudoyant son père trop effacé et chouchoutant ses truies.Mais quand il faut hospitaliser la vieille femme, tout s'accélère et, à quelques jours de Noël, il faut prévenir le reste de la famille avec qui il n'a maintenu que d'épisodiques contacts: son frère Margido, qui dirige une entreprise de pompes funèbres, et le cadet, Erlend, décorateur de vitrines à Copenhague. trois personnalités très dissemblables , ne communiquant guère et qui vont devoir affronter un secret familial.
Rien que du classique donc, mais l'action se déroulant en Norvège avait tout pour me séduire-bien plus que le chiffre devente faramineux s'étalant sur le bandeau rouge-.
L'atmosphère de la ferme est particulièrement bien rendue, cette économie quotidienne qui fait qu'on prend le pâté par petits éclats pour le mettre sur une tartine, qu'un personnage se dit qu'"Il pourrait bien s'offrir un bain un jour. Même si cela prenait beaucoup d'eau chaude. Et avec le prix de l'électricité." Toute une vie de privations et tandis que le "beau "linge dort tranquillement dans les armoires, on utilise des torchons hors d'âge...Anne B. Ragde peint également avec subtilié les liens qui unissent l'éleveur et ses animaux et nous décrit avec autant de détails qui sonnent juste les métiers des autres personnages.
Même si j'avais d'emblée deviné une partie du secret, les personnages sont bien campés et leurs liens décrits avec subtilité.
D'où vient alors cette légère gêne, comme un caillou dans ma chaussure ,qui ne m'a pas quittée ? De la traduction qui se moque parfois de l'orthographe- la voiture est ainsi munie d'un haillon-, oublie( ou rajoute ) une préposition au passage voire rend complètement calamiteux certains passages...500 000 exemplaireS vendus certes mais en VO . A tenter néanmoins (pour se rafraîchir, :))
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : la terre des mensonges, anne b. ragde, cochons, noël en norvège, secrets de famille
30/06/2009
Lila et les neuf plantes du désir
Comment une célibattante d'une trentaine d'années, crapahutant dans le crapoteux milieu de la pub new-yorkaise va-telle se retrouver à écrabouiller avec férocité des scorpions et autres bestioles du même acabit dans la forêt mexicaine? Tout ça pour dénicher neuf plantes magiques qui permettent d'assouvir les aspirations profondes de chaque être humain : amour, immortalité, richesse, fertilité, liberté, plaisir, magie , pouvoir et aventure (et à l'occasion ,aussi, tomber dans les bras de beaux jeunes gens moins farouches que les cerfs mexicains )?
Oui, Lila et les neuf plantes du désir est un délicieux roman de divertissement, frais et coloré ,aux allures de conte parfois un peu naïf, mais ne boudons pas notre plaisir, car comment résister à un livre qui nous dépayse, nous entraîne dans un torrent d'aventures et dresse ainsi l'éloge du meilleur ami des femmes: " Le Theobroma cacao, qui , en grec, signifie "la nourriture des dieux" est une plante qui ne vous abandonnera jamais."?
Un excellent moment de détente pour les amoureux des plantes, mais pas seulement ! D'ailleurs Julia Roberts ne s'y est pas trompée: elle vient d'acheter les droits de ce roman !
Lila et les neuf plantes du désir, Margot Berwin, Editions Michel Lafon, 305 pages pour se décrasser les neurones, le sourire aux lèvres!
Clarabel et Lily ont aussi beaucoup aimé !
Chez Estelle des photos en prime !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : lila et les neuf plantes du désir, margot berwin, plantes, exotisme, amouuuuuur !
29/06/2009
Echo
Les jumeaux les plus célèbres du PAF ont été assassinés et leurs cadavres mis en scène d'une manière particulièrement sadique et raffinée..Nombreux sont ceux susceptibles d'être notés sur la liste des suspects car les éphèbes de la télévision avaient pour habitude de descendre en flammes et en direct leurs invités ...
Aux manettes de l'enquête, un tandem improbable, le vieil ours revenu de tout, ou presque, le commandant Vivier , qui se fait mener par le bout du nez par la profileuse, à peine moins givrée que ses suspects, la belle Garance Hermosa.
L'enquête est efficace et bien menée, entrecoupée par des pages d'un journal intime où se lit une enfance fracassée (celle du tueur ?), on ne lâche pas une minute ce livre haletant.D'où vient alors ce sentiment de malaise qui m'a accompagnée dans cette lecture? Du milieu glauque dans lequel nous pataugeons allègremement ? Non, on ne s'attend quand même pas à une promenade de santé en ouvrant ce type d'ouvrage. Non, c'est Cuné et sa légendaire sagacité qui ont mis le doigt dessus: une pointe de vulgarité dans l'écriture qui déstabilise les suspects de Miss Garance mais aussi apparemment la lectrice effarouchée que je dois être dans un recoin secret.J'espère néanmoins déjà avoir la chance de lire de nouvelles aventures de Garance Hermosa , une femme comme je les aime !
Echo, Ingrid Desjours, Plon, 310 pages qu'on tourne sans s'arrêter.
Un grand merci à Cuné !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : echo, ingrid desjours, gemellité, télévision
27/06/2009
Ecrivaines, visionnaires,plasticiennes,interprètes
16 femmes sont à l'honneur sans ce numéro spécial de "MUZE".
Certaines sont très connues (Marguerite Duras, Françoise Dolto, Soeur Emmanuelle, Ingrid Bergman), d'autres un peu moins (j'avoue que que je n'avais jamais entendu parlé de la photographe avant-gardiste Tina Modotti ). Toutes ont en commun une forte personnalité, une vie chahutée et avide de liberté,une vie qui nous est présentée de manière agréable et aérée en autant de dossiers, doté chacun d'une bibliographie commentée pour ceux qui voudraient approfondir.
A noter que l'article consacré à Virginia Woolf est suivi d'un entretien avec Viviane Forrester.
Sommaire détaillé:
Ecrivaines: Virginia Woolf, Carson McCullers, Christine de Pisan, Marguerite Duras, Irène Némorovsky, Françoise Sagan.
Plasticiennes: Louise Bourgeois, Charlotte Perriand, Tina Modotti.
Visionnaires: Françoise Dolto, Sophie Scholl, Soeur Emmanuelle, Hannah Arendt.
Interprètes: Ingrid Bergman, Ella Fitzgerald, Françoise Dorléac.
Cerise sur le gâteau: une interview d'Arielle Dombasle !
MUZE hors-série ,16 destins de femmes d'exception, 4,90 euros.
07:20 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : muze