15/07/2009
Le koala tueur et autres histoires du bush
"Selon le principe que dans tout périple se cache une bonne histoire" Kenneth Cook se lance dans les entreprises les plus bizarroïdes en compagnie d'acolytes pour le moins surprenants ! N'ayant rien d'un Crocodile Dundee -il se présente à plusieurs reprises comme pesant une centaine de kilos,non-pratiquant fervent du sport, il n'a donc guère d'atout en mains pour jouer les héros dans le bush australien. D'autant moins qu'il a le chic pour se choisir des compagnons qui ont un rapport pour le moins flegmatique (hérité de leurs ancêtres grands-bretons?) avec le danger...
Quant aux animaux, les plus dangereux ne sont peut être pas ceux que l'on croit. Tel George, "le chien qui aimait les animaux" et le seul qui ait "délibérément attenté "à la vie de l'auteur et de cinq autres personnes, réfugiées piteusement sur un comptoir de bar, jusqu'à ce qu'une émule de Ma Dalton vienne rétablir l'ordre. Quant à Cedric le chat, s'il vous regarde d'un air gourmand, gare ! Au passage, nous apprendrons que l'haleine de chameau est "l'une des choses les plus redoutables en ce monde" (je vous en épargne la description, très imagée) et que " les koalas "n'ont pas un poil de gentillesse" vu la façon dont l'un d'entre eux a montré son attachement féroce à l'auteur,on comprend cette assertion !
Bref, j'ai a-do-ré ce recueil de nouvelles qui certes, comme le souligne la traductrice Mireille Vignol dans sa post-face, n'a pas oeuvré pour le tourisme australien, mais m'a , et ce à de nombreuses reprises littéralement fait éclaté de rire, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un bon moment avec un livre !
Le koala tueur, Kenneth Cook, Editions Autrement, 151 pages hautement réjouissantes !
Je dois être une des dernières à avoir craqué sur ce livre, alors voici l'avis de Keisha qui vous enverra vers plein d'autres !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : kenneth cook, australie, un chat, un chein, un cochon, un crocodile, mais pas de kangourou !
14/07/2009
La colère de Maigret
En cette période estivale ,le livre de poche ayant la bonne idée d'offrir des romans , j'ai profité de l'opportunité de lire mon premier Maigret. Car je me suis rendu compte que si j'avais lu "La fuite de M.Monde"ou "Betty", je m'étais contentée de suivre vaguement des épisodes du fameux Jules successivement incarné -entre autres- par Jean Richard (c'est vous dire si ça date!)ou Bruno Crémer.
L'action se déroule une fin de juin caniculaire, tout est tranquille quai des orfèvres jusqu'au moment où l'on signale la disparition d'un directeur de boîtes de nuit, disparition d'autant plus étonnante que cet homme ,très rangé, n'avait aucun lien avec le milieu et gérait ses affaires en bon père de famille ,qu'il était par ailleurs.
Pas de rebondissements surprenants, l'enquête suit son train de sénateur, Maigret téléphone sagement à sa femme s'il ne compte pas manger chez lui, part encore plus tranquillement à la pêche . Tout cela a un petit air bonhomme des plus sympathiques. On se prend à penser , lors du dénouement que Maigret ne pourrait plus agir ainsi aux frontières de l'illégalité mais on est content de sa balade dans un Paris écrasé de chaleur, un Paris truffé de personnage pittoresques , où la violence est encore bridée et sporadique.
Maigret n'est pas présenté comme un héros car "...au moment où on s'y attend le moins, l'enquête vous échappe des mains.On ne la dirige plus. Ce sont les événements qui commandent et vous obligent à prendre des mesures qeu vous n'aviez pas prévues, auxquelles vous n'étiez pas préparé.",il pâtit d'ailleurs un peu de sa célébrité en week-end à la campagne, mais après tout ce calme La colère de Maigret n'en prendra que plus d'ampleur !
Un excellent roman pour se glisser dans la torpeur des vacances ...
06:00 Publié dans Roman belge | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : georges simenon, une enquête reposante, avez-vous lu maigret ?
13/07/2009
Petits pains au chocolat
Lou, adulescente de dix-huit ans, quitte Toulouse pour aller à Paris ,accessoirement pour suivre des cours de prépa d'été et principalement pour mener à bien son histoire d'amour avec un écrivain rencontré par l'intermédiaire de son blog. Le roman adopte d'ailleurs la forme du blog, nous dispensant au passage les commentaires acerbes de quelques visiteurs...
Premier roman,Petits pains au chocolat, ne nous épargne pas les travers de ce passage obligé : narcissisme exacerbé, complaisance parfois. On pense à Camille de Peretti ou pour les plus anciennes à la Muriel Cerf Des rois et des voleurs et toutes ces références se révèlent fort encombrantes ma foi pour apprécier à sa juste mesure ce roman acidulé et agaçant comme comme une pomme trop verte. De très jolis passages néanmoins, Roxane Duru possède un style imagé qui peut le pire, des passages quasiment incompréhensibles car trop allusifs, et le meilleur, des pages complètes qu'on a envie de noter tant elles sont justes.
Roxane Duru, Petits pains au chocolat. Stéphane Million éditeur.
Je découvre avec effarement que je devais faire suivre ce livre depuis presque un an... Sorry, Cuné !
L'avis d'Erzébeth, à qui j'aurais dû l'envoyer mais qui l'a trouvé ailleurs (ouf!)
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : roxane duru, adolescence, blog
12/07/2009
Les livres exaspérants
Quels sont les livres (titres et auteurs) que vous avez eu envie de balancer (ou avez vraiment jeté )dans un mouvement d'humeur et surtout pourquoi ?
Je commence avec ce monument de nombrilisme qu'est Lettre à mon chien de François Nourrissier qui a valsé à travers la pièce; j'y ajoute Bleu comme l'enfer de Philippe Djian avec sa complaisante violence...Mais bon, tout cela remonte aux années 80 ; depuis, calme plat :)
Et vous ?
PS: Amanda, je compte sur toi !:)
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : ceux qui ont volé à travers la pièce, la fenêtre...
11/07/2009
Amélie Nothomb
Amélie, on aime ou on déteste mais elle a le chic pour les couvertures , c'est sûr ! Après Pierre et Gilles, Harcourt, la classe !
Info trouvée ici !
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (21)
10/07/2009
Les jardins de la mort
En 1985, à Washington DC sévit un tueur en série, "le Tueur au palindrome" car ses victimes sont des enfants dont le prénom peut se lire de droite à,gauche et inversement.
Vingt ans plus tard, Asa, un jeune Noir est retrouvé mort ,lui aussi dans un jardin. Gus Ramone va mener l'enquête tandis qu'en parallèlle Dan Holiday et TC. Cook , d'anciens policiers se remettent en selle pour résoudre cette affaire qu'ils ont vécu comme un échec cuisant .
Ma première incursion dans l'univers de George Pelecanos est globalement une réussite. En effet, l'auteur réussit à mêler avec brio plusieurs intrigues et à renouveler le thème des affaires en souffrance qui reviennent à l'ordre du jour.
Son personnage principal, Gus Ramone, n'est pas qu'un flic. c'est aussi un mari qui tente de préserver son couple et un père qui essaie de protéger son fils aîné du racisme qui sévit à bas bruit dans un quartier qui prône officiellement la diversité ethnique...
J'ai parfois haussé les sourcils devant certaines paroles machistes( mais bon, ne nous voilons pas la face) et franchement rigolé devant certaines maladresses de traduction concernant l'argot lié aux pratiques sexuelles. "Ce soir pas de tagada", ou "Et si je te tirais sur le jonc ? " ne sont plus franchement d'actualité... Mais bon, ce ne sont que des péchés véniels et je poursuivrai volontiers ma lecture de cet auteur déniché à la médiathèque.
Les jardins de la mort, George Pelecanos, points seuil.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : georges pelecanos, racisme ordinaire, roman policier
09/07/2009
je voudrais tant que tu te souviennes
L'une, Mado, vit les yeux au ras du sol, traquant et photographiant les menues traces du temps.
L'autre, l'Indien, n'est jamais aussi à l'aise que sur les toits...
Entre les deux va se nouer une histoire d'amour en pointillés, celle prédite par Julide chargée de veiller sur Mado car "Elle est comme un verre qui se vide, par une brèche minuscule, une toute petite fêlure, et si tu ne prends pas soin de la remplir elle disparaîtra tout à fait."
Julide quant à elle , soumise au poids des traditions de son pays, est promise à un jeune homme qu'elle n'aime pas et trouve souvent refuge chez Mado,chez qui elle ressent une autre forme d'étrangeté au monde.
Tout cela aurait pu baigner dans une poésie trop sentimentale pour moi si la deuxième partie du roman, rebattant les cartes, ne venait brusquement tout remettre en question et présenter un autre angle de vision, une réflexion plus profonde sur le temps, les sentiments, l'exil à soi même et aux autres...
Dominique Mainard, Je voudrais tant que tu te souviennes, 364 pages tendres mais aussi parfois cruelles. Folio
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : dominique mainard, amour, poésie, souvenir
08/07/2009
Pssttt...
Bon anniversaire Bellesahi !
07:07 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)
07/07/2009
La troisième Miss Symons
Pauvre Henrietta! Elle n'est que La troisième Miss Symons et peine à trouver sa place dans cette famille victorienne de sept enfants , évidemment pas tous désirés.
Ne parvenant ni à nouer d'amitiés ni d'amours durables , Etta va donner libre cours à son mauvais caractère et, ayant épuisé les différentes solutions que lui offraient la société de l'époque (tentative de reprise d'études, mère de substitution pour une de ses soeurs puis pour les enfants de celle-ci,- enfants hélas morts en bas âge-, dame patronnesse fort maladroite), elle va donner libre cours à son mauvais caractère et devenir une de ces vieilles filles typiquement british qui arpentent le monde pour mieux se fuir.
On sent que l'auteure s'est régalée à peindre avec une ironie mordante ses personnages, soulignant ainsi le repli stratégique de la mère de famille nombreuse dans la maladie une fois ses filles "casées", ou faisant prononcer avec étonnement ces paroles par une compagne de classe d'Henrietta alors que cette dernière vient de révéler son caractère déplorable: "Qu'arrive-t-il à ma jeune amie ? Serait-elle atteinte d'hydrophobie? Je vais être gentille avec elle et tâcher de l'en guérir avec du chocolat.".Flora M. mayor fouille à loisir l'âme d'Henrietta qui, trop brusque et maladroite, n'arrive pas à montrer ni sa générosité ni son trop plein d'amour inemployé.
Comment Henrietta est-elle passée de cette appréciation d'un de ses professeurs : "Etta est une fille intéressante, elle a des dispositions. Je me demande ce qu'elle deviendra ."à ,quelques années plus tard à l'occasion d'une rencontre entre les deux femmes : "Quelle gourde cette Miss Symons; elle me donne envie de la secouer." ? Un beau gâchis social donc mais une petite merveille de concision et d'humour acidulé qui enchantera tous les amateurs de littérature britannique.
Ps: on ne peut s'empêcher malgré tout d'éprouver de la sympathie pour cette femme qui "à près de quarante ans n'allait pas se laisser amadouer comme une gamine " et qui, si elle terrorise les serveurs et les femmes de chambre"sous des dehors dominateurs [...] était faible , indécise et soumise"...
La troisième Miss Symons, Flora M. mayor, Editions Joëlle Losfeld, 128 pages qui sont déjà sur l'étagère des indispensables!
L'avis de Lou
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : la troisième miss symons, flora m. mayor, la quintessence de la vieille fille british
06/07/2009
Chanson sans paroles
Liz, mariée, deux enfants, a su préserver , par-dessus les années son amitié avec Sarabeth, bine partie pour rester célibataire.
Quand Lauren la fille de Liz tente de se suicider toute cette belle harmonie va lentement mais sûrement se fissurer, cet acte renvoyant trop Sarabeth a son passé douloureux.
"Et qu'était une amie alors? ", c'est à cette question que tentent de répondre chacune de leur côté ces deux personnages féminins qu'Ann Packer peint avec beaucoup d'empathie. On pourrait également y ajouter cette question sous-jacente: "Et qu'était une mère alors ? ", Sarabeth ayant eu une mère qui n'a pu ou su assumer ce rôle tandis que Liz se torture à l'idée de ne pas être une mère suffisamment bonne.
En parallèlle, un très joli portrait d'adolescente qui s'autodéprécie et n'arrive pas à nouer des liens d'amitié et/ou d'amour.
Que l'on s'identifie à l'une ou l'autre de ces femmes, on trouvera un texte jamais mièvre , parfois acide mais avec une lucidité sans pareille ainsi Liz:"Elle refit la queue pour acheter son paquet de café, alors que la vendeuse essayait, tant bien que mal, de se faire à l'idée qu'elle était payée pour travailler. Elle devait avoir dix-huit ou dix-neuf ans et était si lente que ce ne pouvait qu'être voulu. Liz comprit qu'elle n'aurait pas été aussi énervée si elle n'avait craint que Lauren ne finisse comme elle."
Un très bon moment de lecture.
Merci à Cuné qui l'a trouvé mélo et triste mais précieux. Perso, je l'ai trouvé d'une tristesse tout à fait supportable( mais il est de notoriété publique maintenant que j'ai un coeur de pierre !:))
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : ann packer, chanson sans paroles, amitiés féminines, suicide