03/06/2009
La plage
"Il y a des expériences qui sont si importantes qu'elles n'ont pas de place dans le temps où elles arrivent. Elles ont besoin d'un temps additionnel pour être appréhendées au ralenti."Ainsi parle Ulrika quand elle arrive à intégrer un tant soit peu la famille si fascinante à ses yeux que constituent les Gattman.Les vacances à Tangevik, petite ville balnéaire sur la côte suédoise deviennent alors une parenthèse magique jusqu'au moment où la fille adoptive de cette famille, la silencieuse Maja disparaît...24 ans plus tard, Ulrika revient sur les lieux accompagnée de ses enfants qui vont faire une macabre découverte. La jeune femme va alors, petit à petit, et le lecteur avec elle , renouer les fils du passé.
Alternant les époques et les narrateurs, La plage est un roman lumineux et poétique, qui fait passer le lecteur par tout un éventail d'émotions, un roman hanté par les cris des oiseaux et par la mer, omniprésente. Un roman où l'auteure, Marie Hermanson, se glisse avec aisance dans la peau de personnages très différents mais tous attachants. A savourer et à relire.
Marei Hermanson, La plage, Le serpent à plumes.318 pages apaisantes.En librairie le 4 juin !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : la plage, marie hermanson
02/06/2009
L'origine de la violence
Plus que réticente j'étais à l'idée de lire L'origine de la violence.Pourtant ce livre continuait à me fasciner et je rôdais autour, le prenant, le reposant...Je l'ai enfin commencé et ne l'ai plus lâché de du milieu de la nuit au petit matin...
J'ai été happée par cette double quête d'identité: volonté du narrateur d'identifier ce déporté de Mauthausen qui ressemble étrangement à son père, volonté aussi de trouver la source de la violence qu'il sent sourdre en lui et qui éclate à l'improviste mais aussi, de manière plus globale l'origine de ce qui est devenu au sens fort du terme l'Enfer sur terre : les camps de concentration.
Le narrateur, qui est professeur mais aussi écrivain , ne cache pas le sentiment de malaise qu'il y a à écrire sur ce thème , malaise que ressent aussi le lecteur mais que ce dernier arrive à surmonter du fait de l'évolution du personnage principal. Pas de théâtralisation, de révélation fulgurante, pas de pose vengeresse ou didactique. Le narrateur, contrairement à bien des romans de la sélection du prix Landerneau est un être charnel qui sait que la violence est en lui mais arrive à l'exorciser sans pour autant la valoriser.
L'origine de la violence est un roman exigeant, qui pose de nombreuses questions, avance des hypothèses . C'est également un roman passionnant, aux péripéties captivantes. Une réussite du début à la fin. Mon coup de coeur inespéré !
L'origine de la violence, Fabrice Humbert, Le Passage, 316 pages qui étaient faites pour moi.
L'avis de Clarabel.
Celui de Papillonqui en fait son grand vainqueur aussi !
Celui de Lily
De Dominique
De Fashion
06:05 Publié dans Prix Landerneau 2009 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : l'origine de la violence, fabrice humbert, mon prix landerneau à moi !
01/06/2009
L'homme barbelé
Ferdinand? Saligaud pour sa famille, homme jovial pour les vieux camarades de la Première guerre mondiale, guerre dont il est rentré indemne mais avec du "mépris pour tout"."Toute sa vie d'ailleurs n'est qu'un dialogue aigre avec lui même, l'homme barbelé."
C'est cette énigme d'hommeà double visage que va tenter de résoudre la narratrice que l'on devine apparentée à ce Ferdinand, "champion de l'évitement" mort au camp de Mathausen durant la 2nde guerre mondiale.
Mêlant au plus intime archives, témoignages des membre de sa famille mais aussi ressenti de la narratrice-ce que j'ai beaucoup apprécié-L'homme barbelé est un roman qui brasse les époques, malaxe les mots pour dire au plus près la vérité de la Guerre dans laquelle ce personnage insaisissable se sent si à l'aise.
Dans un premier temps séduite par le style à la fois ample, visionnaire de Béatrice Fontanel, style qui sait aussi être attentif au plus petit détail, le bruit infime d'un escargot écrasé, le chant d'un oiseau dans la tourment, j'ai cependant bientôt retrouvé mes ciseaux virtuels. En effet, les descriptions exhaustives du parcours de Ferdinand durant la Grande guerre avait fini par me lasser.Néanmoins un premier roman original et puissant.
Béatrice Fontanel, L'homme barbelé, Grasset, 294 pages prometteuses.
L'avis de Clarabel.
Celui de Papillon
Celui de Caroline, qui n'a pas dépassé la page 150 ...
06:00 Publié dans Prix Landerneau 2009 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : l'homme barbelé, béatrice fontanel, 1er guerre mondiale, 2 nde guerre mondiale
31/05/2009
Explications...
Comme nos trois championnes, Aifelle, Papillon et Laure l'avaient trouvé :
*La tornade vient de la terre, contrairement au cyclone qui vient de la mer.
*Le car circule entre deux villes, le bus en ville.
*Peler, c'est enlever la peau.
*"De l'assassinat considéré comme un des beaux arts* " a attiré mon attention dans une librairie et donc, oui il se prépare, contrairement au meurtre, impulsif.
* HiVerner c'est se trouver dans un état d'engourdissement hivernal total; hiBerner se dit pour "des troupes ou des navires qui vont se mettre à l'abri des rigueurs du froid".
Bon dimanche à toutes !
PS: Papillon, l'enveloppe est prête à partir !
*T. de Quincey
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : dormons sur nos deux oreilles
30/05/2009
Et la gagnante est... [Suspense]
Suite à un tirage au sort départageant Aifelle ( qui a répondu la première ), Papillon et Laure, la gagnante est...
PAPILLON!
☺
Merci à toutes les participantes!
Tirage effectué par Maître Ferdi!
Texte: Maître Ferdi
20:15 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : bravo à vos neurones!
Le jeu du samedi 30 mai
A la demande générale de quelques blogueuses qui se reconnaîtront au passage, voici un questionnaire (mini) basé sur des connaissances allègrement glanées dans cet ouvrage (en cas de contestation, adressez-vous à l'auteur du sus-dit...).
1/Si les cyclones, comme le bouillon, ont des yeux, et des prénoms-pas le bouillon, je sais- alternativement masculins et féminins depuis que les féministes ont montré le bout de leur nez et tempêté à ce propos ; les tornades jadis étaient blanches et nettoyaient du sol au plafond, accompagnées par un monsieur Propre tout en muscles et en sourires qui faisaient fantasmer autant les hommes que les femmes, mais je m'égare.
A part tout ceci qu'est-ce qui différencie vraiment les tornades des cyclones ? Ce sont des phénomènes d'origine différente. Alors choisissez:
A/La tornade est un phénomène d'origine terrestre.
B/La tornade est un phénomène d'origine maritime.
c/ La tornade n'est pas sectaire , c'est là son moindre défaut et elle est à la fois terrestre et maritime.
2/Le Français ayant horreur des répétitions, se fend de synonymes et de périphrases (on remplace un mot par sa défintion, ce qui allonge les résumés, attention !) . Le Français ayant horreur des mots trop longs, leur fait subir des coupes répétées , la langue est paresseuse, et l'on vous regardera bizarrement si vous demandez si l'autocar ou l'autobus sont déjà passés. Fi donc de ces précisions et penchons-nous sur la signification de ces monosyllabes dont l'un claque clair et net et l'autre semble se dégonfler.
Où prenons-nous le car ?
A/ En ville, pour aller au boulot ?
B/ entre deux villes pour aller à la découverte de nouveaux horizons?
C/ là où nous prenons le bus car ces mots sont des synomymes .
3/ Normalement à cette question ne restent que les plus courageux d'entre vous, les autres ayant déjà abandonné. tenez bon le supplice sera bientôt terminé et en attendant, que diriez-vous de peler ou d'éplucher un fruit ? mais attention peler c'est
A/ Enlever les parties inutiles
B/Enlever la peau
C/ Enlever la peau et les parties inutiles.
4/Là ,normalement vous devez ressentir des envies de meurtre... De meurtre ou d'assassinat ?
Lequel" se prépare, se mijote, se peaufine ?
A/ Le meurtre ?
B/ L'assassinat ?
C/ Trop tard, la victime ne vous répondra pas !
5/ Si tout cela ne vous donne pas envie de dormir comme une marmotte, c'est à désespérer ! Mais au fait cet animal
A/ HiVerne?
B/ hiBerne ?
c/ Peu importe, on aimerait bien l'imiter quand la bise sera là.
Bon, évidemment, on ne triche pas et on répond instantanément, sans consulter quoi que ce soit !
En cas d'ex-aequo, tirage au sort par Maître Ferdi, apprenti huissier ! Pour gagner quoi ? Une 'tite surprise ! Clôture des commentaires samedi à 20 heures !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : de quoi se mettre la rate au court-bouillon
29/05/2009
Les mains nues
Une jeune femme, Emma(nuelle) -elle cumule!-célibataire , vétérinaire à la campagne accueille, un peu malgré elle, Giovanni adolescent fugueur dont elle a bien connu les parents dans une autre vie. S'instaure alors entre eux une histoire tendre et cahotique dont Emma devra subir les conséquences judiciaires.
Autant l'avouer d'entrée de jeu, je freinais un peu des quatre fers devant le thème apparemment sulfureux-voyeurs passez votre chemin, vous en serez pour vos frais-et ce bandeau maladroit "La diable au corps " n'arrangeait pas mon humeur.
Au final, j'y ai trouvé mon compte dans les descriptions de la nature, des animaux et de cette communauté qui va faire bloc contre cette femme qui ne respecte pas les schémas habituels: elle se devait "d'être accompagnée d'un homme, d'avoir des enfants-ou de [se] plaindre de ne pas en avoir". Par contre, la relation entre cette femme adulte et cet ado rebelle n'est qu'effleurée, on se demande bien pourquoi ils en arrivent là, les personnages secondaires sont caricaturaux, on a l'impression de les avoir déjà rencontrés au détour d'un téléfilm sirupeux.
Pour les gens de ma génération, tout cela semble bien léger si l'on songe au film"Mourir d'aimer " et à l'histoire vraie dont il était inspiré...
Simona Greggio donne l'impression de rester à la surface, de ne pas s'impliquer dans ce qu'elle écrit.Ce n'est pas désagréable à lire mais reste léger ,bien trop léger...
Simonetta Greggio, Les mains nues, Stock, 170 pages qui manquent de densité.
les avis , très variés, de de Fashion
de Lily
d'Alice
06:00 Publié dans Prix Landerneau 2009 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : les mains nues, simonettea greggio, la diable, ce roman n'aura pas le prix 30 millions d'amis
28/05/2009
Anthologie des jeux avec les mots
"Un bon mot vaut mieux qu'un mauvais livre" disait Jules Renard. Et des bons mots, cette anthologie en regorge ! Placé sous le double patronage de l'humoriste aux cheveux en pétard, Anne Roumanoff et du linguiste -star de Feu "Apostrophes" - Claude Hagège, cet ouvrage explore de manière fouillée les différentes manières de jongler avec les mots pour faire rire le lecteur et en premier lieu, il l'avoue volontiers, l'auteur lui même.
Féru de mots , Alfred Gilder ne résiste pas au plaisir de nous glisser quelques uns de ses propres aphorismes, qui ne déparent pas l'ensemble , loin s'en faut. Il se fend également d'un savoureux tautogramme en D, le tautogramme étant un exercice acrobatique où tous les mots commencent par la même lettre, ce qui nous permettra de lui pardonner son humour parfois potache...
J'avoue n 'apprécier que modérément les contrepèteries dont semble se délecter l'auteur mais je me suis régalée à résoudre (ou du moins à essayer de résoudre) les définitions de mots croisés particulièrement ardues, -tube de rouge-* ou les rébus lettriques
-Mé moire-**
Une" zygomathèque pour s'amuser davantage et rire encore plus" conclut cette somme dans laquelle , comme le conseille Anne Roumanoff il faut picorer, pour ne pas risquer l'indigestion, et où, j'en suis sûre , les amateurs de mots feront, comme moi, de belles découverte !
Anthologie des jeux avec les mots, Alfred Gilder, le cherche midi, 395 pages où fouiller tout à loisir.
*L'Internationale (définition de Robert Scipion)
**Trou de mémoire.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : anthologie des jeux avec les mots, alfred gilder, anagrammes, pangramme, lipogramme ou comment se régaler sans prendre un gramme !
27/05/2009
La vie privée des arbres
Veronika tarde à rentrer de son cours de dessin. Pour occuper la fille de l'absente, la petite Danielà, Juliàn, son beau-père lui raconte La vie privée des arbres, "une suite complète d'histoires quil a inventées pour l'endormir." Mise en abyme du récit donc mais aussi occasion de nous raconter simultanément sa rencontre avec Veronika et elur histoire qui est devenue , petit à petit, une histoire d'amour.
"Pour l'heure, la vie est un casse-tête qui lui semble résolu : il a été invité dans une nouvelle intimité, dans un monde où il lui revient d'être à peu de chose près le père de Danielà, la petite fille qui dort, et el mari de Veronica, la femme qui ne rentre pas, pas encore, de son cours de dessin."
L'arrivée de Veronika devrait donc mettre un terme à ce récit qui n'a de raison d'être que par l'absence de la jeune femme.
Il ne se passe presque rien dans ce roman très court d'Alejandro zambra. mais c epresque rien nous envoûte par l'écriture si particulière du romancier (qui m'a parfois fait penser au détachement de La femme Gauchère de Peter Handke, roman qui est depuis 1980 sur l'étagère de mes essentiels). Détachement au sens où les mots , en apparence très simples, se détachent sur le fond du récit. Cet aspect ténu ne séduira pas forcément les amateurs de péripéties et de grandes houles démotions mais il plaira aux amateurs d'ambiances poétiques. Une parenthèse , un moment figé dans le temps qui émet des pseudopodes dans le passé, une bulle iridescente..
La vie privée des arbres, Alejandro Zambra, 117 pages cristallines.
Le très joli billet de Pagesapages qui m'avait donné envie de découvrir cet auteur.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : la vie privée des arbres, alexandre zambra
26/05/2009
Le temps des métamorphoses
"Un huis clos magistral aux troublants échos hitchcockiens" dans "un vieux manoir victorien des années 50 à nos jours", il ne m'en fallait pas plus pour me précipiter sur Le temps des métamorphoses de Poppy Adams . Las , cette famille de lépidoptéristes qui trucide à tour de bras les papillons- mais pas seulement...- pour d'improbables recherches qui nous sont détaillées à longueur de pages n'a suscité chez moi qu'un ennui poli. Pourtant dieu sait si je suis capable de m'intéresser à quasiment n'importe quoi pour peu que l'auteur ait du talent...
Quant aux relation vénéneuses entre les membres de cette famille d'excentriques anglais, elles m'ont laissé sur ma faim. Certes, des révélations fracassantes il y en a mais elles tombent régulièrement à plat ou presque. De plus, le choix de la narratrice unique, la soeur aînée, ne permet pas un changement de point de vue générant le malaise comme l'avait très bien réalisé Hilary Mantel dans La locataire.Leurs héroïnes ont beaucoup de points communs mais celle de Poppy Adams ne suscite que baîllements. J'ai réussi à terminer ce roman , lui laissant toujours une dernière chance mais ce fut une perte de temps. Peut être qu'en visant moins l'exhaustivité et en concentrant l'intrigue en une centaine de pages aurions-nous eu la chance de lire un roman équivalent à l'Ailleurs de Julia Leigh.
Poppy Adams, le temps des métamorphoses,330 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : le temps des métamorphoses, poppy adams, vous ne pourriez ps les faire un p'tit peu plus courts?