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11/08/2009

Le saut. Anna Enquist #5

Même si la couverture indique" Nouvelles", ce sont bien six monologues , destinés à être joués,  qui sont regroupés sous le titre Le  saut.51XZQF5DT6L._SL500_AA240_.jpg
Autant vous le  dire d'emblée, je n'ai pas accroché totalement à  ces six textes,probablement  parce les indications de mise en scène rappellent constamment la nature véritable de ces  textes et que le théâtre lu n'aura jamais la même force que le théâtre joué. Nonobstant, nous retrouvons ici les thèmes chers à Anna Enquist: la  supériorité de la musique sur les mots : "Quand on ne peut pas parler, il  faut écouter de  la musique. la musique parle  sans les mots. Un morceau d emusique peut exprimer des  sentiments qui  sont trop  vagues ou trop  douloureux pour être pris au piège des mots. Ou trop  terribles.", la seconde  guerre mondiale, situation extrême et ses conséquences sur le comportement des gens ordinaires, la  lente descente dans la folie...
Par contre, nouveauté, Anna Enquist fait preuve dans la  premier texte d'un humour vachard et totalement irrévérencieux vis à vis de Malher. Reprenant la  figure emblématique de la femme artiste étouffée dans l'oeuf par le  pouvoir masculin, à  savoir Alma Malher qui  devra mettre  sous le  boisseau son talent  de compositrice  pour obéir à son génie de mari, Enquist, s'appuyant sur  des  faits historiques (la lettre de vingt pages dans laquelle le compositeur la somme de ne se  consacrer qu'à lui, si elle décide  de l'épouser !) éclaire d'un jour nouveau la  situation, la  montrant nettement moins caricaturale et plus complexe. Quant aux descriptions physiques  de  Malher, elles sont tout à fait  réjouissantes ! Un recueil à emprunter rien que pour ce  texte !
Quant à la quatrième de  couverture, une nouvelle fois, elle vous permet en quelques minutes de  connaître le  déroulement quasi  complet des six textes (soupir !).

Le saut, Anna Enquist, Pays-bas, 2003, Actes Sud, 2006.Traduction  de Annie Kroon.

10/08/2009

Rose sainte-nitouche

"A priori, le chien du jardinier ne manque de rien."

Parce qu'au fond elle a besoin de sécurité, parce qu'elle est très jeune aussi, Rose épouse Ned alors qu'elle est tombée follement amoureuse de Mylo. Eternel triangle qui se révèle en fait à géométrie plus complexe car Mary Wesley , à son habitude, va tout au long de son roman, éclairer d'un jour nouveau ses personnages en apparence si respectables mais si profondément attachés à jouir pleinement de la vie .51kb71ZU+NL._SL500_AA240_.jpg
Les personnages féminins de  Mary Wesley, en particulier Rose , sont d'une modernité extrême pour l'époque (la  Grande-Bretagne de la 2nde Guerre mondiale). Comme les hommes elles s'octroient le droit d'avoir des amours contingentes, de vivre une vie sexuelle épanouie. Pour rien au monde Rose  ne voudrait ressembler à sa mère qui, suppose-t-elle, n'a jamais connu d'orgasme et a vécu sa  grossesse dans le dégoût de son corps. Cette femme qui ne s'épanouira que , quand elle sera -enfin- devenue veuve. Un bon mari est un mari mort.
Cet aspect corporel,, Wesley en parle de manière franche mais sans jamais tomber dans le graveleux ou la trivialité. La contraception, ou plutôt son absence  est-elle aussi évoquée mais le milieu social dans lequel évolue Rose facilite bien la vie, même dans certaines  circonstances qui pourraient  devenir dramatiques.
Là où Mary Wesley innove aussi c'est qu'elle suit son personnage de son extrême jeunesse à une vieillesse déjà  bien avancée. L'amour et le temps ne font souvent pas bon ménage, les contes de  fées s'arrêtent là où la vie conjuguale commence, mais Mary Wesley qui a commencé à écrire à l'âge de 70 ans, entend bien nous montrer que les personnes âgées ne sont pas quantité négligeable, y compris dans le domaine amoureux.
L'évolution psychologique de  Rose est-elle aussi très intéressante, de jeune fille timide elle devient peu à peu une femme qui sait manipuler son mari , riposter de manière efficace à l'égoïsme forcené et au sans gêne de prétendus amis , prend de l'assurance, s'émancipe ,comprend au fil du temps "qu'on peut fonctionner sur plusieurs plans à la fois", car "qu'elle fût trop docile pour être au-dessu sde tout soupçon l'horripila, lui mit en tête des idées qui n'y étaient pas  avant,  des idées qu'elle allait ensuite mettre en pratique."
L'auteure nous montre  aussi avec beaucoup de franchise et parfois de crudité les moindres pensées de ses personnages,pas de bons sentiments !, mais tout cela est contrebalancé par un humour souvent féroce, une insolence chic et un dynamisme contagieux ! Vite, laissez-vous séduire par Rose !

Rose, Sainte-nitouche, Mary Wesley, editions Heloïse d'Ormesson,  traduit de l'anglais par Michèle Albaret, 463 pages so british !

Un grand merci à Clarabel pour le  prêt !

 

Du même auteur, sorti  en poche, La pelouse de camomille, tout aussi savoureux !, Billet ici.

Ilne reste plus qu'à espérer  que seront bientôt réédités trois autres romans dont je vous parlais rapidement ici !

 

09/08/2009

La joueuse d'échecs

Un peu par hasard, Eleni va découvrir le monde des échecs et braver ainsi l'opinion de la toute petite communauté (un village grec sur une île écrasée de soleil) dans laquelle elle menait une vie tranquille de mère et d'épouse.
Les échecs n'étant pas ma tasse de thé,bien que ce premier roman ait été couvert de prix, je n'avais pas cédé à la tentation, même quand ce livre était sorti en poche. Mais la nouvelle de son adaptation au cinéma avec Sandrine Bonnaire et Kevin Kline m'a aussitôt poussée à le lire.  Et j'ai bien fait .51nL8096yEL._SL500_AA240_.jpg
Même si comme moi vous êtes totalement ignare en matière de stratégies, de fous , de rois et compagnie, vous apprécierez sans doute l'histoire de cette femme ordinaire,  qui , par un biais tout simple va trouver un petit espace de liberté dans sa vie trop étriquée. Pas d'émancipation spectaculaire, juste une vie qui prendra un peu plus de saveur...Le style est fluide et simple. Une lecture très agréable.

La joueuse d'échecs, Bertina Henrichs, livre de poche  156 pages ensoleillées.

Ps: je viens de voir la bande-annonce du film,très librement inspiré du livre, à première vue...

n'hésitez pas à m'indiquer vos billets !:)

L'avis de Al.

 

 


 

08/08/2009

Les ours n'ont pas de problème de parking

"Les chats gentils, sur le lit; les chats sauvages, sur le carrelage."

Des nouvelles de Belgique avec Nicolas Ancion qui n'hésite pas à se coltiner avec un nom honni, à savoir Marc Dutroux, et à en tirer un texte tout à fait inattendu pour ouvrir le bal. Mais c'est surtout l'enfance qui est au coeur de ces textes . Un pays pas toujours idyllique car même si Les ours n'ont pas de problème de parking , ils peuvent se révéler d'une jalousie féroce ...Les chiens en peluche y mènent des enquêtes les mettant aux prises avec un serial killer d'un genre très particulier. Quant aux collectionneurs de vignettes Panini, ils peuvent se retrouver le nez dans la terre comme les meilleurs "gardiens de boue". Alors oui, ça fait tout bizarre de se retrouver dans un univers à la "toy story" mais on accepte ou pas d'entrer dans le logique folle de Nicolas Ancion et si oui, on risque juste d'y pêcher quelques pépites comme dans "l'affaire smilodon" :" Un chat tellement laid que seule la nature a pu l'engendrer. Personne n'aurait eu le courage de fabriquer un truc pareil sans le détruire aussitôt.", une histoire de jalousie avec toute une stratégie impeccable pour venir à bout de l'ennemi.51jCRxoWIwL._SL500_AA240_.jpg
Mais il n'est pas question que de peluches dans ce recueil, il est aussi question de nos vies, nos vies absurdes où les enfants"ont l'air trop sérieux  avec leurs vêtements d'adultes pleins d'étiquettes, de tirettes et de bandes fluorescentes"et où "Quand on a le privilège de ne manquer de rien, il faut bien qu'on s'invente d'autres raisons d'être heureux . Et surtout des prétextes pour ne pas l'être".
Alors, la fantaisie débridée, l'inventivité peuvent parfois venir à bout des situations les plus délicates, les personnages allant jusqu'au bout de leur logique propre , amadouant ainsi le destin...Un recueil inégal (quelques textes m'ont laissée de marbre) mais diablement sympathique.

Les ours n'ont pas de problème de parking, Nicolas Ancion , pocket, juin 2009, 122 pages made in Belgium !

Le blog de l'auteur.

07/08/2009

Les petites fées de New-York

"Elle en fait, du chemin, cette fleur."

167 pages. 167 pages avant que j'entre dans ce roman mettant en scène des fées écossaises, cornouaillaises, chinoises, noires et tutti quanti, dans un New-York très contemporain.
"Indigent",* tel est le mot, pas charitable du tout, je vous l'accorde ,qui m'est venu tout d'abord à l'esprit en lisant ce récit haché, passant sans cesse des fées dans la Grosse Pomme, se livrant à des courses -poursuites qui auraient pu être dignes des meilleurs Starsky et Hutch si elles ne tournaient systématiquement court, aux fées restées au pays (comprendre la Grand-Bretagne) et qui elles baignaient dans une ambiance plus traditionnelle, quoi que fortement marquées par les analyses d'un trublion marxiste...Le point commun étant que beaucoup de ces fées (dont certaines sont des hommes, ce qui m'a un peu perturbée au début, mais soyez indulgents, c'était mon premier livre de fées contemporain ) aiment lever le code et forniquer à qui mieux mieux sous les buissons ou au sommet des arbres. Elles ont aussi une fâcheuse tendance à se crêper le chignon, voire à se faire la guerre pour des motifs apparemment des plus futiles et à se mêler ,en ce qui concerne les héroïnes casse-bonbons, Morag et Heather , des affaires des humains, les manipulant tour à tour pour récupérer quelques objets, dont une fleur apparemment indestructible.
Néanmoins quelques personnages surnagent dans cette hystérie étourdissante: Kerry, atteinte de la maladie de Crohn, et surtout l'inénarrable SDF Magenta, vers qui la fleur revient irrésistiblement, qui arpente New-York à la tête de hoplites imaginaires. C'est télescopé, souvent, inabouti parfois, certaines explications étant souvent éludées ou traitées de manière rudimentaires, et je n'ai pas déniché le charme que j'espérais y trouver. Tant pis ! J'aurais néanmoins découvert un genre littéraire cet été !

Les petites fées de New-York, Martin Millar, Editions intervalles, 301 pages bourdonnantes.

* Bon après, j'ai pris le rythme !:)

Merci à Amanda pour le prêt, à Fashion pour avoir fait voler les fées jusqu'à moi.

L'avis-enthousiaste de Chimère qui m'avait donné envie de découvrir cet auteur.

Celui de Chiffonnette.

06/08/2009

Les porteurs de glace. Anna Enquist #4

"Je veux de l'efficacité . Supprimer les choses superflues et vaines." Ainsi s'exprime Nico, qui vient  d'obtenir la direction d'un hôpital dont il a  entrepris de changer l'organisation, ce qui ne va pas sans heurter. Maîtriser, rationaliser le monde  extérieur, pour ne pas se laisser rattraper par le désordre, les émotions.  Voilà  sa manière de  lutter contre ce qui le submerge et qu'il tait.
Unie avec lui dans le silence, son épouse, Lou." Elle avait connu ses pensées, ses sentiments. il lui manquait." Lou qui tente  d'interroger leur relation à la langue pour éclaircir la situation.Mais ce "fardeau  froid", ce "secret glacé" les handicape et les enferme chacun dans sa bulle de détresse.4136GARJPSL._SL500_AA240_.jpg
Bien évidemment toutes ces énergies bridées n'attendent que la plus petite étincelle pour mettre le feu aux poudres...
Histoire d'un couple, histoire d'un secret,  d'un échec, Les  porteurs de glace est aussi un roman, dense et puissant qui interroge notre besoin de "bâtir une histoire", donner de la cohérence quand nous ne sommes que "débris".

Très court,  ce roman d'Anna Enquist  est à la  fois le plus accessible et l'un des plus riches par les thèmes qu'il aborde. La  quasi sécheresse de la langue y est tempérée par l'attention scrupuleuse et sensuelle aux éléments naturels et au plus petites variations des sentiments des  personnages, dépassant ainsi ce que l'intrigue pourrait avoir de convenu. A se procurer sans hésiter !

Deux reproches cependant :  la 4 ème de couv' dont la  lecture est à proscrire, sauf à vouloir connaître le déroulement complet du roman, et un "policlinique" qui a heurté mes yeux...

Les porteurs de glace,  Anna Enquist,  paru aux Pays-bas en 2002,  chez Actes sud en 2003,  chez babel en 2006. traduction de  Micheline Goche.

L'avis de Clarabel

L'avis de  AL

 

 

05/08/2009

Un soir, à la maison

"Je t'entends déjà te plaindre  que j'ai mis chez toi un foutu bordel."

Mais à quoi pensent les profs quand ils demandent de raconter Un soir à la maison ? Se rendent-ils compte du fossé qui existe entre les images d'Epinal toutes roses et jolies, tranquilles,banales pour tout dire, et la réalité, beacoup plus crue que vivent -parfois- leurs élèves ? Ces derniers, pas dupes, vont s'employer à travestir leur quotidien pour mieux répondre aux attentes implicites du correcteur et ne pas dévoiler ce qu'ils sentent- confusément ou pas- ne pas être la norme...51hr8QWe2QL._SL500_AA240_.jpg
Ce décalage c'est justement l'interstice dans lequel se coule Annie Saumont pour mieux souligner les dysfonctionnements qui existent dans la vie de ces personnages qui pourraient être nos voisins ou nous mêmes. Ainsi cette femme qui s'obstine à mettre six bols à table le matin , ou celle qui cale le biberon de son "bébé de rêve," sitôt conçu déjà plus désiré, "entre un exemplaire de La divine comédie et un manuel des bonnes manières, une cordelette fixant le tout", petites vies assassinées en douce, en passant...
ça grince, ça tire, ça fait mal ces récits ou ces dialogues qui semblent pris sur le vif ,comme ce goujat au restaurant qui fait les questions et les réponses et s'étonne que son invitée ne mange pas, (vu ce qu'il lui balance pas étonnant qu'elle ait du mal à avaler!). Alors oui, c'est noir, c'est sans espoir, ça tord le coeur, parfois c'est un peu raté aussi car trop prévisible mais il n'en reste pas moins que la langue, tordue, triturée, maltraitée par Annie Saumont ça décape !

Un soir, à la maison, Annie saumont, Pocket juillet 2009, 154 pages qui mettent le bordel ! 5 euros.

 

04/08/2009

La blessure. Anna Enquist #3

La blessure est un recueil de nouvelles parfaitement clos sur lui même. En effet, Anna Enquist réussit le  tour de force de partir d'un fait authentique, un père et ses deux fils qui ont erré sur un bloc de glace pendant quatorze  jours au 19 ème siècle "la traversée", de nous parler de relations familiales plus contemporaines, de  football, de l'organisation de  la cuisine d'un hôpital, de tableau retrouvé, pour terminer par un texte qui  nous donne, mine de rien, en passant, des nouvelles de personnages évoqués précédemment, dans un paysage d'une luminosité, une blancheur absolue, équivalente à celle inaugurant le  recueil. Armature solide donc.
Point commun à tous ces personnages, qu'ils soient adultes ou enfants ? Une blessure, une fragilité,"Je me sens comme  un tache mal délimitée" qui va soudain les faire basculer , un peu -ou plus - dans un état de bouleversement qu'ils affronteront avec des armes variées. Ce peut être la politesse car "La politesse est un poignard en or",  la connaissance: Jacob qui est le seul à savoir nager et lire dans cette famille de pêcheurs, veut à tout prix s'en sortir, alors que son père et son frères, plus frustes, s'abandonnent aux éléments...
Anna Enquist souligne les ambivalences  de ses héros, ainsi une adolescente qui ment à ses parents pour aller rejoindre  celui dont elle  croit être amoureuse : "Pourquoi ne sait-elle pas ce que je fais,  pense Hanna,pourquoi est-ce que je me mets à pleurer,  pourtant je ne veux surtout  pas qu'elle le sache."41eWqLUiieL._SL500_AA240_.jpg
L'auteure excelle à nous montrer, sans pathos,  l'hystérie qui s'enflamme soudain dans une communauté vivant en quasi autarcie, ou celle qui couve à bas bruit dans le cerveau d'un excellent gestionnaire, plus apte à la déceler chez les autres qu'à la reconnaître chez lui.  La description de toutes les stratégies qu'il met en place inconsciememnt  pour la  tenir  à  distance est proprement époustouflante. Quant à celle,  hallucinée ,des relations d'un couple hollandais dans un camping français à la veille  d'un match de foot , elle vaut aussi tous les romans."Les  vacances se passent à laver.De la vaisselle,  des  vêtements, des corps.Tout est enduit de  savon et maintenu sous un filet d'eau. Pendant ce temps, il faut crier comme dans une conversation en plein ouragan.
"Je  voudrais être morte.
-Je n'arriverai pas à me débarrasser de cette tache de gras.
- Ce soir je vais me pendre
-J'aimerais faire des rognons. "
Et cetera.Tout se perd dans le vent."
C'est en effet avec une grande  économie de moyens, mais avec beaucoup d'empathie,  qu'Anna Enquist relate ces instants , sans jamais céder à la facilité de la nouvelle à chute, préférant évoquer des atmosphères, raconter de manière simple , nette et efficace. Ainsi en deux phrases  : "Le morceau de  glace remonte en basculant à la surface.  Pas père." Du grand art .

 

La  blessure, Anna Enquist.1999, édité chez Actes Sud en  2005, chez Babel en 2007.Traduction du néerlandais par Isabelle Rosselin267 pages infiniment  justes.

Un énorme merci à  Cuné qui  m'a offert ce livre,  me permettant ainsi de découvrir cette auteure !

03/08/2009

La bouffe est chouette à Fatchakulla

Bienvenue à Fatchakulla, petit comté tranquille , entouré  de marécages brumeux à  souhait.  Comme il ne se  passe rien, ou presque, on y boit sec, on chasse ,on pêche et on chouchoute des matous un peu hors-normes : "Quant à l'heureux propriétaire  de cet être hors pair, un chat à six doigts, à grosse tête,atteint  de  strabisme,  il pouvait compter sur toute une vie de félicité." Alors  quand " le  plus fieffé  salaud du canton de  Fatchakulla", j'ai  nommé  Oren Jake Purvis  qu'on soupçonnait de  faire  disparaître certains de ces matous -entre autres forfaits - est retrouvé mort , il ne s'est pas trouvé grand monde pour le pleurer.
Mais les victimes s'accumulent, éparpillées un peu partout , façon puzzle, comme aurait dit Audiard, et les esprits s'échauffent, d'autant plus que certains morceaux sont portés manquants...51vfFbTVgXL._SL500_AA240_.jpg
La  bouffe  est chouette à Fatchakulla est un divertissement  très réussi, à la croisée du Lézard lubrique de Melancholy cove et de Fantasia chez les  ploucs.On y sourit, on y frissonne et  très souvent en le lisant me sont venues  des images tirées des Mystères de l'Ouest (la série ,pas le film, grandguignolesque  et boursouflé), pour  ce qui  concernait l'élucidation du mystère...

Un grand  merci à Cuné !

Ned Crabb, La bouffe est chouette à  Fatchakulla, Folio policier, 267 pages , seulement !

31/07/2009

Le secret. Anna Enquist #2

Dora Dirique, dès l'enfance, n'a toujours vécu que pour la musique. Après avoir dû interrompre brusquement une carrière de pianiste, elle se réfugie dans une ville d 'eaux des Pyrénées française. Là, elle  qui ne s'est plus confrontée  à la musique depuis  des années,  vient de se faire livrer un piano, l'occasion pour elle d'affronter aux souvenirs du passé.  A savoir une enfance  aux Pays-bas durant la  seconde  Guerre mondiale entre une mère férue de chant, un père sombre qui veut à tout  prix protéger le  frère handicapé de Dora. Seule échappatoire à cette atmosphère pesante, les cours de son professeur de  piano. Tandis que Dora remonte le  temps, un homme qu'elle n'a pas su aimer traverse l'Europe pour la  rejoindre...4158NDN44ZL._SL500_AA240_.jpg
De facture plutôt classique ce roman d'Anna Enquist alternant passé  et présent,jusqu'à la révélation du Secret n'a pas su totalement me séduire , sans doute parce que je suis trop hermétique au monde de la musique .La description des sensations et des sentiments de l'héroïne est cependant tout à fait réussie et l'on suit sans aucun ennui ce roman langoureux.

Le secret, Anna Enquist, paru aux Pays-bas  en 1997,  chez Actes Sud en 2001.Babel 2003.  Traduit du néerlandais par Micheline Goche.

L'avis de Clarabel