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26/10/2009

La vie commence

"Que le silence que nous avons partagé contenait, en fait, plein de choses."

Voici un livre étrange, où le temps semble se  dérouler paresseusement en trois saisons (seul manque l'été) mais où on ne s'ennuie pas une minute car on est pris par cette atmosphère bucolique, par les travaux des champs, les soins aux bêtes (des ovins) et l'attention prêtée en général aux animaux et en particulier aux oiseaux.41ZnHDK-cAL._SL500_AA240_.jpg

Au sein de ce paysage une maison, une ferme perdue dans la campagne suédoise où vivent des personnages dont l'identité va se préciser au fur et à mesure:  Brigitte,une ex-cantatrice,  Gustavo ,un italien qui fait mijoter- des jours durant parfois- des soupes et Victor, le narrateur, Victor qui vient d'avoir le bac et qui sent qu'il lui faudrait quitter cette atmosphère chaleureuse pour devenir lui même. arrive alors la fille à l'identité fluctuante, (Alice, Louise, Caroline)et dont elle sent qu'elle traîne un lourd passif. Comment tous ces personnages vont-ils réagir les uns par rapport aux autres? Comment leurs destins vont-ils interférer ? quelle sera la place de la philosophie dans la vie de Victor? Mais qui est lui aussi ce Victor?  à toutes ces questions seront fournies des réponses parfois surprenantes mais toujours pleines d'optimisme car La vie commence.
Un livre enchanteur,au style très épuré.

La vie commence, Stefan Casta, traduit du suédois par Agneta Segol. Editions Thierry Magnier.2009

Les viles tentatrices? Clarabel et Pagesàpages !

25/10/2009

L'affaire de Road Hill House

Ah que je me réjouissais de la sortie en poche de L'affaire Road Hill House, une affaire qui avait bouleversé toute l'Angleterre victorienne et qui avait aussi, je cite la quatrième de couv'"déclench[é]une hystérie médiatique sans précédent."

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C'est avec délice que j'avais commencé cette lecture, cornant allègrement des pages, notant au passage le caractère jusque là inviolable du Home sweet home grand-breton, apprenant aussi-et vous connaissez mon amour des mots- que "Le mot "détecter" vient du latin detegere (découvrir le toit d'une maison) et [que]l'archétype du détective est le boîteux Asmodée, "prince des démons", qui enlevait le toit des maisons pour épier les vies qu'elles abritaient."Tout le pays s'était enflammé pour cette affaire y compris le grand Charles Dickens lui-même et chacun y allait de son hypothèse  pour trouver l'assassin du petit Saville , trois ans, dernier né d'une famille bourgeoise de la tranquille campagne anglaise.


La famille toute entière et la domesticité étaient soupçonnées car très vite la vie intime de ces gens apparemment si respectables se révéla nettement moins lisse qu'il y paraissait . Et la presse de se déchaîner.Avec le recul évidemment, on fronce aussi les sourcils quand on voit que la pudibonderie amène la police à faire disparaître ce qui allait s'avérer être une preuve irréfutable de culpabilité. Tout cet aspect est vraiment passionnant.

Kate Summerscale a visiblement mené une enquête des plus approfondies, n'écartant aucun aspect de cette affaire sans précédent qui donna naissance au roman policier anglais mais, à trop vouloir épuiser son sujet ,l'auteur épuise aussi son lecteur qui n'en peut mais de tant de digressions et de précisions qui m'ont fait baîller à partir de la page 314 (sur 523) et définitivement abandonné la lecture de ce reportage historique. Non sans avoir auparavant feuilleté les dernières pages pour trouver le coupable !:)

Kate Summerscale, L'affaire de Road Hill House, 10/18

Les avis , positifs, d'Amanda , Annie et Antigone.

 

24/10/2009

Les pensées/ Jules Renard de l'Académie Goncourt

Cher Jules,

Ce n'est sûrement pas pour tes pensées sur les femmes que je t'aime mais bon, à ton époque demander à un homme d'être féministe c'est un peu comme demander à un footballeur contemporain d'avoir un avis intelligent sur un match, mission impossible. En plus, vu ta mère, les circonstances atténuantes te sont acquises d'office.5192HQY95AL._SL500_AA240_.jpg
Non, Jules, si je t'aime c'est pour ta lucidité vacharde, tant sur les autres que sur toi même, tes coups de griffe sur le papier qui en quelques traits esquissent un portrait, épuré et juste. Oui, je porte ma décoration, il faut avoir le courage de ses faiblesses.
Je t'aime aussi pour ta vision de la nature et des animaux, jamais mièvre, la mélancolie qui en sourd,et surtout la poésie car mine de rien des haïkus pourraient bien se dissimuler dans tes écrits...Tout le jour, le bois retient un peu de nuit avec ses branches
Alors , même si tu es plus connu pour ton double littéraire , Poil de Carotte, le mal-aimé( tout le monde n'a pas la chance d'être orphelin),il nous reste encore à (re) découvrir ton journal et comme introduction, comme mise en bouche, à lire ces Pensées que Jean Orizet en a extraites...
Je viens de découvrir, cher Jules, que ton journal, tout comme ces Pensées étaient à la médiathèque, j'ai déjà emprunté les unes, il me reste à dévorer l'autre...

A bientôt donc !

Quelques autres extraits, pour la route : J'ai une idée de roman en forme de hérisson car je n'ose pas y toucher.

Des mots durs, à triple détente ,et qui font mal avant de partir.

Ma tête est peuplée de mots, comme une forêt d'oiseaux. Quand il se mettent tous à chanter, c'est un vacarme !...

23/10/2009

le tag qui révèle des choses qu'il aurait mieux valu taire...

Je courbais le dos, mais Théoma m'a quand même repérée et taguée!

1. A quel livre dois-tu ton premier souvenir de lecture?
Le secret de Calinou, d'Aline Ortholan, bibliothèque rose, lu , relu et rerelu. Une histoire d'adoption, tendre et juste. D'ailleurs à l'époque je relisais beaucoup . Peut être devrais-je le faire davantage...Voilà ce que c'est que d'avoir trop de livres à disposition, on se disperse...

2. Quel est le chef-d'œuvre "officiel" qui te gonfle?

Sans hésitation, L'éducation sentimentale de Flaubert. J'avais adoré Salammboô et passer ensuite à ce monument de niaiserie et de platitude, ... Je lui ai redonné sa chance bien plus tard, mais non, impossible.

3. Quel classique absolu n'as-tu jamais lu?
Dostoïevski, plus Proust où je me suis définitivement arrêtée à la moitié du troisième volume de la Recherche.

4. Quel est le livre, unanimement jugé mauvais, que tu as "honte" d'aimer? Euh non, je ne vois pas...images.jpg

5. Quel est le livre que tu as le sentiment d'être la seule à aimer? la femme gauchère de Peter Handke. Un auteur un peu oublié aujourd'hui...

6. Quel livre aimerais-tu faire découvrir au monde entier? Le chasseur de têtes de Thimoty Findley, impossible d'écrire dessus alors que ce livre est formidable !

7. Quel livre ferais-tu lire à ton pire ennemi pour le torturer? Cf la réponse 2 bien sûr!:)

8. Quel livre pourrais-tu lire et relire?Sucré, salé, poivré de Mary Wesley.41M2RNN3FRL._SL500_AA240_.jpg

9. Quel livre faut-il lire pour y découvrir un aspect essentiel de ta personnalité? Poésie, sexe et mélancolie de Binnie Kirshenbaum, tout un programme!:) et aussi Souffler n'est pas jouer de Mary Wesley.Je risque pas grand chose, vous ne devez pas être nombreuses, vu votre âge tendre les filles, à les avoir lus!:)51M67XVPHXL._SL500_AA240_.jpg

10. Quel livre t'a fait verser tes plus grosses larmes? A quand les bonnes nouvelles ? de Kate Atkinson.

11. Quel livre t'a procuré ta plus forte émotion érotique? Un livre de nouvelles sud-américaines dont j'ai évidemment oublié le nom et l'auteur, sorry ! Aux éditions du serpent à plumes , si je me souviens bien...

12. Quel livre emporterais-tu sur une île déserte? Le Journal de Jules Renard, depuis le temps que je dois l'acheter...Là au moins, j'aurais le temps de le lire.

13. De quel livre attends-tu la parution avec la plus grande impatience?Un livre de Mary Wesley chez Héloïse D'ormesson qui a entrepris leur réédition (excellente idée) et bien sûr , s'il est traduit en français le troisième tome des aventure de Stoney Cahloun, sans oublier un nouveau Kate Atkinson et la traduction du dernier Anna Enquist...

14. Quel est selon toi le film adapté d'un livre le plus réussi? 37°2 le matin, puisqu'il m'a donné envie de découvrir le livre de Djian et donc le plus beau roman  d'amour du XXème siècle pour moi, oui, rien que ça!:)

Bon, je devrais être la dernière mais s'il y en a qui sont passés entre les gouttes qu'ils lèvent le doigt !:)

22/10/2009

La relieuse du gué

Mathilde a abandonné une carrière diplomatique pour mettre ses pas dans ceux de son grand-père ,récemment disparu ,en devenant relieuse. Installée dans une ruelle aux habitants hauts en couleurs, elle reçoit un jour en dépôt un livre particulier qui va l'entraîner à la recherche d'une famille et d'un temple de culte gallo-romain.41k7NdKuDjL._SL500_AA240_.jpg
Anne Delaflotte Mehdevi dont c'est ici le premier roman, nous entraîne dans un univers plein de charme et de lenteur sans que jamais on ne s'ennuie. La description du quotidien de son héroîne, pleine de saveur, est rehaussée par l'utilisation que Mathilde fait de ses différents exemplaires de Cyrano de Bergerac. Ainsi pour elle:
"On peut lire Bergerac de Rostand comme on le fait d'une carte postale d'été, ou le dire haut, juste pour le rythme facile de la rime. On peut le lire pour rire, pour s'émouvoir, pour s'attarder sur le panache de son héros. Pour bien dormir, on peut prendre le soir un dialogue au hasard, et faire une toilette de chat de l'esprit, juste avant de sombrer. On peut le prendre au petit-déjeuner, pour se donner du coeur et une âme claire, juste une lampée avec son café."
Les dialogues sont parfois maladroits, l'intrigue cousue de fil blanc, on a parfois envie de secouer l'héroïne en lui disant d'ouvrir les yeux et de se secouer un peu mais la magie de La relieuse du gué opère et on savoure pleinement cet univers douillet dans lequel on se love avec bonheur.

Merci à Aifelle pour le prêt.

les avis de Cuné, Cathe, Erzébeth, Clarabel

 

21/10/2009

dernière morsure

"Je t'aime mais tu es irrécupérable."

C'est un peu par hasard que j'ai emprunté le roman d'Ariane  Fornia Dernière morsure.  D'ordinaire  ce genre de livre, pondu par une jouvencelle d'à peine dix-huit ans, me fait frémir d'horreur, d'autant plus que la demoiselle en question est doublement "fille de" en l'occurrence  fille de Eric Besson (le ministre )  et de Sylvie Brunel, géographe et écrivaine, ex-couple actuellement  sous les feux  de l'actualité. Mais l'avis de  Laure sur son premier roman a su m'intriguer et comme Dernière morsure a  sauté dans mon  sac à la médiathèque, je  n'avais plus qu'à m'incliner.
C'est donc à un- je cite "réjouissant inventaire d'une adolescence" que nous convie l'auteure. Et c'est vrai,  c'est le  sourire aux lèvres  que nous parcourons dans un premier temps  ce catalogue dressé avec verve et férocité par Ariane Fornia, qui est dotée d'un joli  brin de plume. Elle a même l'originalité de ne pas cracher dans la  soupe familiale et de ne pas être dupe de ces révoltes de pacotille. On pense  parfois à Muriel Cerf (Les rois et les voleurs), le baroque en moins, la férocité en plus, mais bien vite l'exercice tourne court et je me suis contentée de  survoler la dernière partie du livre ,  beaucoup moins percutante.51EPMlmEdML._SL500_AA240_.jpg
Une agréable plongée  néanmoins dans ce monde mystérieux des êtres bizarroïdes qui gravitent autour de nous mais dont le catalogue deux ans plus tard paraît déjà terriblement  daté. Histoire de nous rappeler que la roue tourne encore  plus vite que ne le craignait l'auteure.

 

20/10/2009

J'imprime pas

Rien de plus agaçant que d'avoir oublié quelque chose et dans un monde où les codes règent en maître, mieux vaut avoir "musclé" sa mémoire si on ne veut pas se retrouver Gros Jean comme devant devant le ditributeur ou le digicode...
Anne Pouget nous y invite, nous proposant dix méthodes mnémotechniques  pour se souvenir de tout. Chacun trouvera forcément la sienne, suivant ses goûts et ses besoins.9782749114545R1.GIF
J'ai particulièrement apprécié celle permettant de savoir une fois pour toute si un mot est du masculin ou du féminin en l'associant à un synonyme. Ainsi l 'urticaire est une allergie de la peau, une allergie, une peau donc une urticaire.
De la même façon, elle nous donne une autre astuce pour distinguer une fois pour toutes qui du manchot ou du pingouin vit au Pôle Nord et lequel est capable de voler.Le manchot marche (première lettre m) et le pingouin vit au nord.
En outre, même si elle est historienne de formation, Anne Pouget nous livre trucs et astuces pour mémoriser des infos dans les domaines les plus divers , allant même jusqu' à rappeler quelques notions de calcul mental à ceux qui auraient zappé cette matière à l'école... Bref une mine pour un petit livre (par la taille) à glisser aisément dans sa poche et à potasser dans les transports en commun ou les salles d'attente.

Anne Pouget, J'imprime pas, Le cherche midi éditeur,  4 euros 50.

19/10/2009

Madame la présidente

La présidente des Etats-unis, en visite officielle en Norvège vient de se faire enlever. Evidemment, la planète toute entière est en émoi et les conséquences politiques et économiques ne pourront être que gravissimes...
Partant de ce postulat, Anne Holt qui a été ministre de la justice, procureur, avocate, et journaliste nous embarque avec délectation dans un monde qu'elle connaît bien, celui des intrigues , des trahisons et des secrets, tempérant l'aspect politique qui aurait pu être rébarbatif par un traitement plein d'humanité de ses personnages.41vTVTpnJrL._SL500_AA240_.jpg
L'intrigue est parfaitement menée, bien structurée pour nous tenir en haleine, Anne Holt manie l'ellipse avec brio  et l'on espère une seule chose, retrouver dans un prochain opus toute la petite famille de l'enquêteur Yngvar Stubo et de son épouse et coéquipière, Inger Johanne.

De la même auteure, j'avais déjà lu et bien aimé (pas de billets) La déesse aveugle* et bienheureux ceux qui ont soif...*

Merci qui? Merci Cuné, bien sûr !

Madame la présidente, Anne Holt, Plon.

Les deux premières enquêtes de Vik et Stubo sont : Une erreur judiciaire *et Cela n'arrive jamais *chroniquées aussi chez Cuné !:)

 

* sortis en poche.

16/10/2009

Le festin d'Alice

Z'ont qu'à mieux payer leurs fonctionnaires, ça leur éviterait des tentations!  Sans cela  Alice, la sublime Alice, travaillant à la  Direction Générale de la Concurrence  et de la Consommation,  ne se serait jamais emparé des coquettes économies de la vieille chinoise, tenancière d'un  des ces appartements "ravioli",paradis des  bactéries.51zBaTkN27L._SL500_AA240_.jpg
S'acoquinant avec un ancien chercheur du CNRS,  gras du bide , devenu par nécéssité interprète -mal  payé il va sans dire- le  jeune femme va, sans le savoir,  contrecarrer les plans d'un  des plus hauts pontes de la mafia  chinoise...
Commencé sur  les chapeaux  de roues,  ce roman trouve vite son rythme de  croisière,  naviguant avec aisance  et humour dans les petit monde de la communauté chinoise  de  Paris. pourtant, il m'en reste au final une impression assez mitigée. En effet, par pure jalousie féminine, je l'avoue, la sublime Alice qui émeut (et plus si affinités) tous les mâles , voit se résoudre comme  par  magie tous ses problèmes , alors qu'une petite chinoise, moche et  de  surcroît couverte de boutons connaîtra un sort bien peu enviable.
Bon, j'ironise un peu, il est évident que la vie est plus facile pour les  gens jeunes et beaux mais là  ça revêt un caractère  un peu trop systématique et donc lassant. Jalousie,  vous disais-je !:)

Colin Thibert, le festin d'Alice, Fayard noir.

L'avis- moins schtroumph grognon -de Cuné.

15/10/2009

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

"Ce dont je parle quand je parle de courir." (traduction littérale du titre)

 

Haruki Murakami est un écrivain dont j'aime beaucoup les romans, même si je ne parviens jamais à les chroniquer...Je me réjouissais de lire cet autoportrait de l'auteur en coureur de fond , même si je ne suis pas sportive, surtout quand j'ai lu cette affirmation" En ce qui me concerne, la plupart des techniques dont je me sers comme romancier proviennent de ce que j'ai appris en courant chaque matin.". Las !je n'ai pas pu aller au-delà de la page 85 ! Trop froid, trop distancié, trop répétitif, j'y aurai juste appris que selon lui, le talent, la concentration et la persévérance sont les qualités essentielles d'un écrivain...Maigre moisson...4161TpjhXoL._SL500_AA240_.jpg

A réserver aux fans absolus. Savourer plutôt Kafka sur le rivage ou Chroniques de l'oiseau à ressort.

Haruki Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Belfond 2009, 181 pages.

Ps: pour les amateurs de course, je conseille aussi un roman , d'Alan Siltoe, injustement oublié La solitude du coureur de fond, roman social se déroulant en Grande Bretagne.