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21/08/2009

La Perrita

Deux fêtes d'anniversaire pour la même personne,  le même jour : celle organisée par sa  famille biologique qui a en fin retrouvé 18 ans après sa  naissance celle qu'ils appellent Rosa; celle organisée par ses parents adoptifs pour l'enfant qu'ils ont appelée Malvina. La situation est encore plus tendue quand on sait que le bébé a en fait été arraché à sa mère par un militaire argentin dont la femme était en mal d'enfant.couv_9782259207652.jpg
Rosa/Malvita fait en effet partie de ces enfants de disparus durant la dictature argentine que les "folles de la place de mai" -comprendre les mères obstinées qui manifestaient pour réclamer leurs fils et filles que les militaires argentins avaient  enlevés, torturés et assassinés- qui, se regroupant en association soulèvent des montagnes pour retrouver leurs petits-enfants et leur  rendre leur identité.
Mais plus qu'une histoire politique, La Perrita (la petite chienne, la chienne bien-aimée) est une histoire  d'amour. Amour  entre Ernestina , la grand-mère paternelle de Rosa, son mari et son fils, un amour qui la porte avec obstination malgré les obstacles. Amour plus trouble  entre Violetta, la bourgeoise qui  se voile la face et feint de ne pas remarquer tous les indices qui pourraient entacher l'image qu'elle se fait de son militaire de mari.  Amour aussi pour ce pays dont l'auteure parle avec sensualité (les odeurs ,même malsaines , y ont une importance considérable).
La Perrita est un roman sensible et chaleureux, dont la tension dramatique ne verse jamais dans le pathos mais qui souffre parfois  d'un style un peu hasardeux.  Une jolie découverte néanmoins.

La Perrita, Isabelle Condou, Plon, 294 pages sensibles.Paru le le 13 août.

 

Merci Cuné !

20/08/2009

Nouveaux Indiens

"Bye bye Mary, tout est consommé."

A. l'anthropologue voudrait "savoir  comment font les  musiciens pour se dire des choses quand ils jouent alors qu'ils ne peuvent pas se parler.Tout se passe en dessous, quoi..."Il ne croit pas si bien dire ce petit frenchie  venue aux Etats-Unis sur un campus étudier le  groupe de musiciens animé par Frank Firth car , se transformant malgré lui en limier, il va peu à peu mettre à jour les liens qui  unissent  différents acteurs du campus, qu'ils soient  professeurs ou sans -abris et qui sont liés à a disparition d'une anorexique, Mary.42942749_p.jpg
Sur fond de campagne électorale, celle qui  aboutira à la réélection de Bush  junior, l'anthropologue sera  donc amené à sortir  de sa position d'observateur voire même d'enquêteur, devenant à son tour partie prenante d'une fabuleuse performance...
Et les Nouveaux Indiens dans tout ça ? Ils sont beaucoup plus proches de nous qu'on pourrait le croire...
Brassant les thèmes de la langue (le narrateur éprouve des migraines à devoir sans cesse faire  le va et vient entre  français et américain mais éprouve beaucoup de plaisir à entendre la broussaille de mots de la logorrhée d'une musicienne  française, long  flots de mots abrupts retranscrivant aussi les notes prises  par A. lors des exercices  des  musiciens) des rapports qu'entretiennent l'Art et le pouvoir, du pouvoir dans les groupes  quels  qu'ils soient, mais aussi pointant du doigts les échecs de notre société, Jocelyn Bonnerave nous donne ici un roman dense ( 170 pages seulement) qui  galope sans trêve, secoue le lecteur , le tient en haleine et se termine d'une manière tout à fait originale et quasi philosophique. Le style est vif, alerte, et Bonnerave  réussit même le pari de nous donner de somptueuses pages érotiques, roboratives sans être ni maniérées ni triviales. Un livre original et intelligent, sans être pédant. Une réussite !

Nouveaux Indiens, Jocelyn Bonnerave,Seuil.

Merci à Suzanne de Chez les filles et aux éditions du Seuil.

Sortie le 20  août.

Saxasoul n'a pas aimé.

Doriane non plus !

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19/08/2009

Le voyage vers l'enfant

A lire la quatrième de couv' on est déjà surpris: au lieu de continuer sur la lancée de ses précédents romans Le bateau du soir, les  invités de l'île* qui, à  travers les différents locataires d'une même maison de vacances, peignaient autant de portraits sensibles ayant comme point commun ce lieu un peu magique qu'est un île, Vonne van der Meer semble opérer ici un virage à 180 °.L'île nous ne la  trouverons qu'au début et à la fin du texte, entre temps les personnages auront fait un grand voyage au Pérou pour aller chercher un enfant à adopter. Voyage qui bouleversera entièrement leur vie.51tDrNrqJ9L._SL500_AA240_.jpg
Impossible de révéler pourquoi sans faire perdre  toute sa  force  dérangeante au roman.  Alors oui, c'est choquant,  perturbant ce que nous raconte l'auteure mais simultanément bouleversant car Vonne van der Meer excelle à décrire les sensations et les sentiments  de ses personnages, les plus troubles soient-ils.
Impossible de dire si j'ai aimé ou non ce roman car il a remué en moi trop d'émotions contradictoires.

Le voyage vers l'enfant, Vonne van der Meer,Editions Héloïse d'Ormesson 172 pages inconfortables.Parution le 20 août.

Un grand merci à Clarabel pour le prêt !

*parus en poche chez 10/18

 

18/08/2009

La peine du menuisier

"Le Menuisier ne parlait pas."

Le Menuisier,  nous l'apprendrons au fur et à mesure du récit, c'est le père de la narratrice, cette enfant née tardivement au sein d'un foyer où l'amour circule mais pas forcément les mots. Nous sommes dans les années  cinquante, en Bretagne , dans une famille modeste , où la mort est toujours présente , que ce soit par les photos des disparus ,la proximité du cimetière ou les décès que l'on ne cache pas aux enfants.legall.jpg
La narratrice, devenue adulte et ayant réussi à devenir  professeur, ce qui la place un peu en porte -à- faux  par rapport à ses  origines, ressent toujours un profond malaise par rapport à celui qu'elle ne désigne que par sa fonction, comme si elle voulait le tenir à distance. Pourquoi ?
Elle sent  confusément qu'elle appartient à un lieu "où je n'ai pas  vécu mais dont l'histoire circule ne moi, dans ce corps exhibé, élastique et souple,  insolent  de jeunesse  et de fraîcheur." mais également qu'un secret pèse sur la famille paternelle, empesant leurs relations. Il lui faudra beaucoup de temps pour remonter au jour cette hstoire familale dont elle est prisonnière car "Nous ne sommes  pas seulement les héritiers d'un patrimoine génétique, mais d'un nombre infini d'émotions transmises à notre insu  dans une absence  de mots, et plus fortes que les mots."
En phrases sobres, comme gravées dans le granite breton, Marie Le Gall  nous emprisonne dans cette atmosphère étrange et envoûtante. On pense parfois au roman d'Annie Ernaux, La  place, pour  ce qui est du décalage entre la modestie  des origines et l'ascension sociale de la jeune femme mais Marie Le Gall privilégie  davantage cette recherche obstinée et patiente du secret familial afin d ecomprendre La peine du Menuisier., qui est aussi la sienne.Un premier roman lent et fascinant. Une langue superbe.

 

La peine du menuisier, Marie  Le Gall, editions Phébus,282 pages denses et graves.

Sortie le 20 août .

Merci Cuné !

Le très joli billet que Cuné lui a consacré.

17/08/2009

Terre des affranchis

Cette Terre des affranchis est d'abord un lieu , un village roumain près d'une forêt et d'un lac, lac dont on a tenté de masquer l'histoire en le renommant . De fosse aux Turcs il est ainsi devenu Fosse aux lions mais n'en a perdu pour autant son caractère inquiétant.terre-des-affranchis-bd.jpg
Seul Victor, dès l'enfance , a toujours eu l'impression que le lac le protégeait. Etrange affinité qui se poursuivra tout au long de la spirale criminelle qui  emportera le bûcheron et contre laquelle les mots interdits-nous sommes  sous Ceaucescu- qu'il recopie  en guise de rédemption ne seront sans doute pas suffisants...
Premier roman écrit directement en français par Liliana Lazar  née en Moldavie roumaine, Terre des affranchis, est un roman intéressant à plus d'un titre car l'histoire de la Roumanie ne nous est connue que dans les grandes lignes. Pas de récit politique à proprement parler, les habitants de ce village sont davantage précocupés par la volonté de survivre mais aussi de pouvoir pratiquer leurs rites orthodoxes. En effet, comme  nous le montre très bien l'auteure, religion et politique entretiennent ici des rapports ambigus et inextricables. Quant à son héros, son destin de criminel peut être mis en parallèlle avec celui du peuple roumain,"qui après s'être corrompu avec le communisme, cherchait lui  aussi  sa repentance."
On reprochera peut être un aspect  trop "mécanique" à cette spirale criminelle qui entraîne Victor ainsi  qu'une certaine raideur dans l'écriture mais Liliana Lazar a su créer une atmosphère inquiétante et lourde, aussi sombre que les forêts qu'elle décrit. Une auteure à suivre.

Terre des affranchis, Liliana Lazar,  Editions Gaïa, 198 pages prenantes. Sortie le 19 août.

A noter que les éditions Gaïa ont changé de  format (et de couleurs de pages !)

Pour  entendre l'auteur parler  de son livre, c'est ici,

Pour entendre le premier chapitre du livre, c'est ici .

Merci Esmeraldae !

16/08/2009

Comme la grenouille sur son nénuphar

"ô Gravité où est ton hameçon, ton fil, le plomb au bas de ta ligne ?  "

Pas de doute: "les Parques se plaisent à  venir cracher dans ton potage", Gwendolyn! Tu n'as plus qu'à "enfiler ton soutien-gorge pare-balles" pour affronter ce qui  risque d'être le plus  long et le plus éprouvant week-end pour la trader de Seattle que  tu es !
Jugez en un peu: les cours de la Bourse s'effondrent et avec eux tes rêves d'ascension sociale, le singe kleptomane de ton petit ami s'enfuit ,ta meilleure amie disparaît... Mais heureusement dans toute cette pagaille apparaît Diamond, un broker de retour de Tombouctou,  charmeur en diable  (ou baratineur de génie ) qui va te mettre "au défi de t'intégrer dans quelque  chose  qui t'es totalement étranger,   de sortir  du domaine  de tes attentes habituelles", bref de jeter un grand coup de pied au Rêve Américain, "de sortir de cette transe où ne comptent que les biens matériels".51pu8NTFSfL._SL500_AA240_.jpg
Une ville, Seattle où les rayons de soleil "se comportent  en touristes" (et qui nous donne l'occasion de  superbes descriptions de la pluie  entre deux péripéties ), une ville où galope notre héroïne , tiraillée entre la recherche de la satisfaction immédiate et le grand  saut dans l'Inconnu, un monde où l'on s'inquiète de la disparition des grenouilles, où l'on croise un médecin japonais qui aurait découvert un remède au cancer mais un monde aussi où  l'on peut prendre le temps de s'envoyer en l'air et de vivre une histoire d'amour à la fois débridée et tendre.
Pas de temps morts,  tant au niveau du récit que du style , corrosif, plein d'humour et d'inventivité, les métaphores, les comparaisons,  mon péché mignon, sont follement réjouissantes, :  "Contrairement à l'Américain moyen, elle a une capacité d'attention qui dépasse en durée un orgasme de Mormon", et on  sourit  tout le temps de la lecture, en se laissant prendre au piège du baratin allumé de Diamond.
Comme la grenouille sur son nénuphar nous fait entrer dans ce monde fou fou fou (qui est le nôtre ) et nous ne  lâchons pas une minute ce roman car il y a plus d'imagination dans une phrase de Tom Robbins que dans l'oeuvre complète de n'importe quel écrivaillon français.

Comme la grenouille sur son nénuphar (Half Asleep in Frog Pajamas, 1994) traduit (avec virtuosité ) de l'américain par François Happe,  Editions Gallmeister mai 2009, 419 pages dont la subversion réjouissante est toujours d'actualité!

 

Et dire qu'il vous faudra attendre  le 20 août pour dévorer ce livre  jubilatoire...

Le site de l'éditeur où vous purrez lire un extrait.

 

Ps :Tom Robbins nous avait déjà montré  toute son inventivité réjouissante il y a quelques années avec Même les cow-girls ont du vague à l'âme, adapté au cinéma , avec entre autres, Uma Thurman.

15/08/2009

Luxueuse austérité

"Il  faut savoir s'arrêter pour que la quantité de bien-être, de nourriture, de voyages, de sexe,  d'amitiés ne devienne contrainte, fardeau à porter, abus de l'autre. Dire: assez, pour ne pas  être blasé, entraîné dans une course infinie mangeuse d'énergie et jamais satisfaite. Où passe cette ligne subtile à partir de laquelle le  résultat  est l'inverse de ce qui  est cherché? Et qui  la tracera sinon l'individu lui-même, par la  méditation souvent  aride ? 
Il est des points de saturation qui ne laissent pas le temps de savourer  les plaisirs reçus, ne donnent place ni à la mastication ni à la rumination de la mémoire dans laquelle renaît le désir. Ecouter dans le silence les échos des belles heures, se refaire  avec ce  qui  a été vécu, l'assimiler, est le profit des temps ordinaires. Ils laissent aux choses vues , vécues ou lues le  temps d'agir. Ils sont levain, repos, assimilation d'hier."
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Un passage qui résume à lui seul ce que l'auteure s'attarde à nous décrire de manière pas aussi savoureuse que d'habitude....

Marie Rouanet, Luxueuse austérité, livre  de poche, 5 euros.

 

14/08/2009

Le retour. Anna Enquist #6

"Vas-tu jamais trouver la tranquillité parmi les maisons et les rues ? "

J'ai longtemps hésité à lire Le retour , consacré à la femme du Capitaine Cook.  En effet, les romans historiques ne sont pas vraiment ma tasse de thé, j'ai toujours eu horreur des  textes qui ne nous épargnent pas le nombre de boutons de guêtres, sous prétexte d'exploiter à fond une documentation bien fournie. En outre, je m'attendais à  une femme soumise, cachée dans l'ombre du grand homme, cet explorateur célèbre, un genre grillon du foyer quoi ...et là, en quelques pages anna Enquist a balayé d'un revers de  mains mes a priori et mes réticences: cette femme qui se prépare au retour  de son mari en rangeant la  grande table de  la salle à manger était intensément moderne. Cette femme qui sait lire et écrire , elle rédigera en partie le récit des voyages de son mari, fait tourner la maisonnée  en son absence (deux, trois ans à chaque voyage d'exploration), affronte les deuils qui assombriront toute sa  longue vie ,est aussi capable d'analyser finement ses émotions et celles de son époux.
Tout en  restant obstinément fidèle tant à l'homme tant qu'à ses idées, elle n'est pas dupe des aspects angoissés du personnage public qu'il est devenu : "Un puits sans fond, se dit-elle.  jamais il n'en aura assez. on y jette des cargaisons de reconnaissance et de louanges, mais cela ne sert à rien."51GkozDfc8L._SL500_AA240_.jpg
La mort de Cook- qui accomplit d'une certaine manière la destinée  contenue dans son nom- donne lieu également à  une quête obstinée de la part de cette femme qui veut absolument savoir ce que recouvre l'expression "les restes" désignant la dépouille de son mari, et qui obtiendra gain de cause  en dépit de  tous les officiels  qui veulent s'en tenir à une version plus édulcorée.
Portrait de  femme qui souffre mais se relève à chaque fois, pas une femme parfaite pour autant, consciente de ses limites, magnifié par le style d'Enquist :  "C'était un combat contre  son corps. elle perdit. Ses os,  ses muscles  et ses  organes de 53 ans fêterent la victoire,  endommagés , mais intacts. Elizabeth se  leva, s'habilla et sortit."

 

Quant à savoir la part d'invention et de réalité , elle est précisée  dans la postface de l'auteure :  "Lors de la composition de  ce roman, je me suis tenue,  dans la mesure  du possible , aux faits historiques [...]Dans les  interstices  de ces données  fixes, l'histoire a été tissée."

A noter que le personnage de Cook intéressait depuis longtemps Anna Enquist puiqu'elle fait visiter son musée par des personnages de son roman Le chef d'oeuvre !

Le retour,  Anna Enquist,  Pays-Bas 2005,  actes Sud 2007 ,  babel 2009, traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, 474 pages captivantes!

13/08/2009

Un métier idéal

Mais comment fait-il ? Comment  fait-il cet homme pour tout à la fois trouver la bonne distance entre lui et ses patients, s'insérer dans la  petite société rurale anglaise de ce début des  années 60 , vouloir tout assumer de son travail (il  a une petite pharmacie et regrette de ne pouvoir s'occuper des radiographies, mais travaille aussi à l'hôpital), avoir  aussi une vie de  famille (très peu évoquée) tout en restant si formidablement humain et intéressé par l'Humain ? La réponse , je la  trouverai tout à la  fin du texte de John  Berger :  John Sassall s'est suicidé.51hfoN28s4L._SL500_AA240_.jpg
Accompagné  des photos  en noir et blanc de  Jean Mohr, John Berger s'est attaché , dans tous les  sens du terme , à rendre  compte de cette existence mais aussi à élargir la réflexion sur la valeur de la vie humaine. Un livre profond  et grave qu'on a envie d'offrir à quelques Diafoirus....

Un grand merci à Cuné !

12/08/2009

le coeur est un muscle involontaire

 

Florence déteste les livres , les écrivains et les chiens. Elle bosse avec Zéno, partageant avec lui un  sentiment à mi-chemin entre amour et amitié , sentiment dont Monique Proulx  parle  très joliment: "Un jour Zéno et moi,  quand on sera tout à fait grands sans  être vieux, on inventera un sentiment  bien plus aérien que l'amour, bien plus ardent  que l'amitié, dans lequel, nuit et jour on pourra s'étendre pour réparer nos cassures.
En attendant, on a ça, ce petit paquet de chaleur et de chardons."
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Florence, bien malgré elle, va se retrouver à la poursuite d'un écrivain "invisible", sorte de Salinger québécois, qui lui a volé une phrase, celle qui donne son titre au roman : Le coeur est un muscle involontaire (écho de Le coeur est un chasseur solitaire ? ). Cet écrivain mystérieux,Pierre Laliberté,  dont elle n'a que faire, évidemment  est l'idole de Zéno...S'en suit alors une quête pleine de péripéties et d'humour, où notre héroïne devra s'accommoder de cadeaux fort encombrants, dont je me garderai bien de révéler la teneur :" Je suis tombée sur une jovialiste, c'est bien ma chance."et apprendra petit à petit à voir le monde d'une façon différente.
On pleure, on rit, on note au passage quelques jurons bien sentis que l'héroïne s'adresse pour se fustiger : "manche à balai irascible", "maudite limace molle", on applaudit des deux mains aux descriptions hallucinées d'un centre commercial ou, plus poétiques mais tout aussi inspirées, du centre de New-York, bref on passe un excellent moment car Monique Proulx possède tout à la fois le sens du récit et une écriture chatoyante.

Le coeur est un muscle involontaire, Monique Proulx, Editions Boréal, 399 pages pleines de charme.

Merci qui ? Merci, Cuné évidemment !:)