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22/09/2012

Automne...en poche

"J'ai commencé à lire assez tard. J'ai commencé quand j'ai eu besoin de croire en quelque chose."

Pluie, pluie, pluie.Téquila, bière ,téquila.L'Automne est chez Mons Kallentoft placé sous le signe du liquide. Tiens d'ailleurs le corps d'un riche avocat parvenu a été retrouvé dans les douves du château qu'il venait d'acheter. Son cadavre va , comme dans les précédents romans de la série, commenter les événements mais cette fois Malin ne se contentera pas d'entendre les voix de son intuition. En effet, son addiction à l'alcool est devenue encore plus importante. De plus,  la policière supporte mal l'éloignement de sa fille.Un intermède à Ténérife ne relance même pas l'intérêt.mons kallentoft,policierL'enquête est mollement menée,les errements de Malin ne convainquent pas vraiment et on se laisse porter jusqu'à la fin du récit plus par routine qu'autre chose...Un petit coup de mou donc.

Mon calendrier dit que l'automne c'est aujourd'hui...

15/09/2012

Retrouvailles...en poche.

"Nous sommes des êtres humains à l'état brut."


Onze mois de différence entre Veronica et son frère Liam. Onze petits mois qui expliquent peut être l'affection indéfectible qui les unit et les particularise dans cette famille nombreuse (ô combien !) irlandaise. Quand son frère se suicide,Veronica écrit furieusement pour remonter à la source de ce geste pour elle incompréhensible, tenter de mettre à jour la scène qui a pu déclencher le mécanisme aboutissant à cette mort.anne enright,irlande,famille
Alternant passé et présent Retrouvailles est un roman puissant, dérangeant ,qui reconstitue le passé, non pas avec une assurance tranquille, bien peignée, lisse, (et un tantinet suspecte) mais d'une manière hirsute," à la diable",n'hésitant pas à dire qu'il s'agit peut être de souvenirs inventés, mais revenant avec obstination sur cette scène primitive qui devrait lui livrer-peut être- la clé de cette famille marquée par l'influence d'Eros.
La narratrice,surtout au début du roman utilise un langage cru, que ce soit pour parler de sa famille ou de sa relation de couple qui s'effiloche : "Il y avait des filles, à l'école, dont les familles augmentaient jusqu'au nombre conséquent de cinq ou six. il y en avait chez qui ça grimpait jusqu'à sept ou huit- ce qui était jugé un tant soit peu enthousiaste-et puis il y avait les pitoyables comme moi, avec des parents totalement désarmés qui se reproduisaient comme on irait aux chiottes."Mais cette violence n'est là que pour montrer le maëlstrom d'émotions de Veronica, qui triture les phrases, malmène son mari et embarque le lecteur ,parfois abasourdi mais totalement conquis dans une lecture qui le laisse un peu groggy mais en même temps séduit.
Au diable les bons sentiments ! "Le truc merveilleux quand on est élevé à la diable, c'est qu'il n'y a de reproches à faire à personne. Nous sommes entièrement élevés en plein air. Nous sommes des êtres humains à l'état brut. Certains survivent mieux que d'autres, c'est tout."Pourtant il y a de l'amour qui court tout le long de ce livre, un amour qui ne dira son nom que quand la narratrice aura enfin trouvé l'apaisement.
Quant au style, il est tout à la fois sensuel, le passé étant très lié aux sensations,cru, cahotique, fougueux et plein d'humour féroce. On se laisse embarquer dans ce roman comme on ferait un tour dans une essoreuse à plein régime et on en sort étourdi mais bourré d'énergie.

07/09/2012

Serena...en poche

"Faut dire qu'on avait encore jamais vu sa pareille dans nos montagnes."

Quand Serena rencontre Georges Pemberton, riche exploitant forestier, elle est persuadée d'avoir enfin rencontré quelqu'un à la mesure de son ambition et de sa personnalité, forte, implacable. Les deux époux entendent bien dévaster à leur profit la forêt que tentent de préserver quelques écolos avant l'heure (nous sommes dans les années 30 aux Etats-Unis), en créant un parc national.ron rash
Que Pemberton fasse mine de préserver la vie du bâtard qu'il a conçu avant son mariage va bientôt changer la donne car on ne se met pas impunément en travers du chemin de Serena.
A la lecture de la scène initiale du roman de Ron Trash, le lecteur , à peine remis du choc,  a un doute, se croyant au temps du Western tant la violence semble banalisée et quasi impunie. Mais ce sont bien les années de la crise de 29,  qui entraînent des hordes de chômeurs dépenaillés à se présenter en rangs serrés pour remplacer les bûcherons dont l'espérance de vie est très réduite, étant donné leurs conditions de travail, qui sont ici décrites avec souffle et puissance.
La destruction de la forêt - et de toutes les formes de vie qu'elle hébergeait- ainsi que le comportement de prédateurs des époux Pemberton, qui usent indifféremment de la violence ou de la corruption, sont commentés par une équipe de bûcherons qui assume le rôle de choeur dans cette tragédie moderne. Leur langue truculente et leurs commentaires acérés insufflent un peu d'oxygène dans une atmosphère qui emprunte à la fois au thriller quand la traque se met en place et au réalisme magique, tant la figure de Serena évoque celle de la femme maléfique et ensorcelante. On a le coeur qui bat la chamade , on étouffe devant tant de noirceur et on ne peut s'empêcher de penser que la situation décrite trouve des échos dans notre XXI ème siécle tout aussi destructeur, avide et gaspilleur. Magistral.

06/09/2012

Swamplandia


Une famille d'excentriques vit dans un parc d'attractions de Floride où est mis en valeur le courage de la mère de famille, Hilola Bigtree, dompteuse d'alligators de classe internationale. Hélas au décès de cette dernière, tout va partir en décrépitude et la famille va exploser, chacun cherchant par des moyens bizarres à redonner au parc le lustre d'antan.karen russell
Roman polyphonique, original et chatoyant, à la langue superbe, Swamplandia avait tout pour me séduire. Hélas, trop de longueurs ont eu raison de mon enthousiasme initial et, cruelle que je suis, j'ai abandonné la benjamine Bigtree dans sa quête initiatique, en route pour l'enfer, rien que ça.

01/09/2012

Sukkwand Island...en poche

"Il savait que son pèrdavid vanne s'infligeait cela tout seul. »

 

Un homme et son fils de 13 ans, seuls sur une île sauvage au Sud de l'Alaska, difficilement accessible. Viennent en tête du lecteur les notions de « pionnier », de "conquête du territoire ", liées à l'histoire des Etats-Unis, mais d'emblée l'auteur instaure une atmosphère lourde de « bourbier ». Il ne s'agit donc pas ici de « robinsonner » en toute sécurité mais , pour le père, à défaut d'arriver à maîtriser sa vie et ses pulsions, de réussir à assurer sa survie et celle de son fils, Roy, ainsi que de restaurer une relation père/fils pour le moins défaillante. Très vite le lecteur se rend compte que le plus mature des deux n'est pas forcément le plus âgé et son coeur bat la chamade en tournant les pages ...jusqu'à la fin de la première partie qui arrive comme un uppercut et le laisse groggy. Magistral.
La suite du récit est une plongée hallucinante dans un esprit malade, alternant auto apitoiement et déni de la réalité. On sort de là estomaqué par ce premier roman de David Vann , au style tout en retenue et qui montre une maîtrise totale de la narration .

31/08/2012

Le signal...en poche

"Tu es comme un a41zXVbEXJkL._SL500_AA300_.jpgutobus plein de fantômes."

Mack et Vonnie c'est de l'histoire ancienne. Mack s'est laissé englué par les dettes, l'alcool et les fréquentations douteuses. Vonnie est en train de refaire sa vie mais accepte de partir avec son ancien amoureux pour une dernière  balade dans les montagnes du Wyoming, leur balade.
Elle ignore que Mack, l'impénitent menteur, compte bien faire d'une pierre deux coups et récupérer par la même occasion une mystérieuse balise. Après un début des plus agréables, le temps se couvre et les ennuis commencent...
On suit avec beaucoup de plaisir les retours en arrière nous montrant un Mack dans la plus belle tradition du mec laconique et posé. On apprécie aussi le fait que malgré toutes les conneries qu'il a commises, on sent que c'est un homme fiable qui sait s'ajuster dans la nature dans laquelle il évolue. On croise les doigts  et on profite des somptueux paysages. Bref, on se régale d'un bout à l'autre et on se sent des foumis dans les pieds.

25/08/2012

Les privilèges ...en poche

"Les gens avaient des réactions bizarres avec l'argent. Ne pas le dépenser leur paraissait condescendant. Etre riche signifiait agir en riche, si cela avait le moindre sens, ne pas vivre de la manière dont on pouvait le faire à tout instant de la journée, c'est de la prétention à l'envers. Ou le désir de passer pour normal , ce que vous n'étiez pas."

Comment s'attacher à des personnages qui ont tout pour eux : jeunesse, beauté, richesse, à qui tout réussit et qui deviennent ultra-riches, perdant sans sourciller 480 000 dollars , pour donner un ordre d'idée ? On ne peut que suivre, fasciné par tant de perfection, leur évolution.jonathan dee
Ici pas de richesse ostentatoire, pas de citations de marques de luxe, pas d'amour effréné de l'argent. Il s'agit juste de s'offrir le meilleur à soi et à sa famille, créant ainsi une bulle confortable d'où l'on chassera sans vergogne toute émotion susceptible de bouleverser ce bel ordonnancement.
Bien évidemment tant de perfection n'est pas viable à long terme et chacun des membres de cette famille devra un jour affronter la cruauté d'un monde qu'ils ne pourront tenir éternellement à distance.
Un style impeccable et cruel en diable  pour une histoire glaçante.

20/08/2012

Quand nous étions grands

"Il était une fois une femme qui s'aperçut un beau jour qu'elle était devenue étrangère à elle même."

Qui aurait cru que cette jeune Rebecca,  intello timide, épouserait sur un coup de foudre cet homme plus âgé qu'elle, père de trois fillettes et propriétaire d'une maison de famille où il organise des réceptions ?
Devenue mère à son tour, elle continuera à élever les filles de Joe et reprendra le flambeau de l'entreprise familiale au décès de son mari.anne tyler,les quinqua sont sympa
à cinquante-trois ans Rebecca , tout en organisant à tour de bras des réunions familiales ou non, prend le temps de faire le point sur sa vie, se demandant par exemple si Joe l'avait épousée pour son utilité , si leur amour ne reposait pas ur des malentendus (elle n'est pas aussi enjouée qu'elle le paraît) et surtout s'il était encore temps de faire des changements dans sa vie.
Sur une trame assez classique, Anne Tyler, par la finesse de ses observations, par l'entrain de cette famille recomposée atypique (le personnage de la première femme de Joe est un poème !), par cette élégance de l'héroïne qui signale  en passant ses petits pincements au coeur mais sans jamais les transformer en récriminations, nous donne un roman plein de vie qui réchauffe le coeur !

Quand nous serons grands, traduits de l'anglais (américain) par Sabine Porte, Calmann-Lévy 2002, 343 pages qui se lisent toutes seules !

Déniché à la médiathèque.

17/08/2012

Les trois lumières...en poche

"Et c'est alors qu'il me prend dans ses bras et me serre comme si j'étais à lui."

Parce qu'ils sont surchargés d'enfants et qu'un nouveau bébé va bientôt arriver, une famille irlandaise confie l'une de ses filles à un couple de fermiers taciturnes, les Kinsella.
Pourquoi cette enfant et pas une autre, pourquoi ce couple ? à ces questions il ne sera jamais apporté de réponses claires. 41nCyYyA-ZL._SL500_AA300_.jpg
De la même façon, c'est par petites touches que l'enfant- narratrice va prendre conscience tout à la fois de l'amour qui va se tisser entre elle et le couple qui l'accueille et du drame qui les a frappés.
Souffrance réprimée, cruauté consciente ou non, tout se donne à voir à travers des gestes en apparence insignifiants: quelques tiges de rhubarbe que personne ne veut ramasser, uin chien qu'on n'appelle jamais par son nom. à la curiosité inquisitrice, on répond par le silence, silence auquel la narratrice sera initiée .
C'est aussi tout un monde rural en voie de disparition qui se donne à voir ici, un monde plein de poésie qu'on savoure quand la journée de travail est enfin terminée.
Un univers riche en émotions et qui tient en une centaine de pages denses , cruelles, pleines d'émotions et qui se terminent avec une phrase parfaite d'ambiguïté.

13/08/2012

Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants

"Je comprends soudain que tu dois souffrixialu guor beaucoup avec moi. Parce que je suis puissante et exigeante avec les mots, moi aussi. Et le plus grave c'est que tu dois supporter mon anglais tous les jours. tu n'as pas de chance d'être avec moi."

Venue étudier l'anglais à Londres, une jeune chinoise de 24 ans va , sur un malentendu linguistique, emménager chez un londonien quadragénaire, sculpteur, végétarien et livreur.
Elle apprend "comme une folle"  dit-elle et note sur un journal de bord, ayant comme entrée un mot dont elle a recopié soigneusement la définition, l'évolution de sa relation avec cet homme et ses étonnements devant la vie occidentale. Par la même occasion, le lecteur note les progrès linguistiques de Z, comme elle préfère qu'on l'appelle. Mais plus que la barrière linguistique ne serait-ce pas plutôt deux conceptions différentes d'une relation amoureuse qui risque de séparer les amants ?
Un regard étranger sur un mode de vie est toujours extrêmement intéressant et permet par la même occasion de glaner des éléments culturels sur le spectateur extérieur. De plus, ici,  les caractères complexes  des protagonistes confèrent une gravité au récit qui ne tombe jamais dans les pièges du pathos ou de la guimauve.
J'ai commencé ce récit avec plein d'a priori qui ont pris la poudre d'escampette très rapidment et je me suis vraiment régalée avec ce roman tout bruissant de marque-pages.

Un régal à s'offrir en poche !

Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants, Xiaolu Guo, traduit de l'angalis (Chine) par Karine Laléchère, pocket 2012375 pages à savourer !

L'avis de Florinette qui vous enverra chez plein d'autres !

Celui de Mango.