29/10/2011
Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ?
"Elle méritait un homme bien . Bien mieux que la Saucisse , ou que l'Infidèle , le Monosourcil ou le Malsain. Nous méritions mieux."
Parce qu'elle estime que sa mère a des goûts catastrophiques en matières d'hommes, Violette, treize ans, décide d'écrire à George Clooney, se faisant forte de convaincre l'homme le plus sexy de la planète de mettre fin à son célibat.
Par ailleurs, flanquée de sa fidèle amie Phoebe, elle n'hésite pas à enquêter sur le dernier amoureux en date de sa mère, Dudley Wiener, tout en s'occupant de sa petite soeur Rosie.
On l'aura compris Violette est un véritable soutien pour sa mère divorcée, qui élève seule au Canada ses deux filles tandis que le père a refait sa vie avec une bimbo siliconée en Californie. Mais l'adolescente, prise dans un conflit de loyauté, n'a-t-elle pas tendance d'une part à trop s'ingérer dans la vie amoureuse de sa mère et, d'autre part, à trop idéaliser la relation de ses parents avant qu'ils ne divorcent ?
Dear George Cloney est un roman tendre et drôle, Violette a parfois la dent dure : "Le Faux [Noël] avait lieu le 27 décembre avec papa.Je l'appelais ainsi parce que tout, de la date au sapin en passant par les nichons de Jennica était bidon." ,jamais manichéiste, qui plaira autant aux filles qu'aux mères .
L'auteure a décrit avec réalisme la situation matérielle et psychologique difficile de la mère, sans jamais sombrer dans le pathos ou la critique (incarnée par le couple de voisins acerbes), et si Violette se situe avec lucidité dans la "chaîne alimentaire des quatrièmes ", elle ne subit pas la situation pour autant. Dans tous les cas de figure, l'entraide et la solidarité des amis, même maladroite, permettent de tenir le coup et d'affronter l'adversité. Une vision optimiste et chaleureuse , qui trouve un juste équilibre entre réalisme et humour.
Et George Clooney dans tout ça ? Hé bien, l'auteure trouve un moyen fort astucieux de se tirer d'affaire...
Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ?, Susin Nielsen, traduit de l'anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec, Hélium 2011, 195 pages qui donnent la pêche !
06:00 Publié dans Jeunesse, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : susin nielsen, george clooney, faites exploser les stats!!!
27/10/2011
Betty
"C'est le genre de scrupule qu'elle avait perdu depuis longtemps."
Les histoires de femme fatale m'agacent plutôt. Trop prévisible, trop convenu. Aussi avais-je dans un premier temps abandonné Betty. Mais bon, ce roman , même sans lien avec le commissaire Erlendur Sveinsson reste quand même un roman d'Indridason. Alors, je lui ai redonné une chance et j'ai bien fait !
Car, délaissant rapidement tous les figures imposées du roman noir, le récit ménage une sacrée surprise au lecteur et explore, en outre, la face nettement moins glamour de Betty. Ces "coulisses", ce background, plus que la manipulation en elle même, m'ont vraiment intéressée et j'ai lu d'une traite ce texte . Un cran en dessous de la série du commissaire islandais mais un bon moment quand même.
Betty, Arnaldur Indridason, traduit de l'islandais par Patrick Guelpa.Métaillié 2011, 206 pages.
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : arnaldur indridason, femme fatale
26/10/2011
Romans d'Anne Fine pour les adultes
The Killjoy(1986 ) (Un bonheur mortel)
Taking the Devil's Advice(1990) (Les Confessions de Victoria Plum)
In Cold Domain(1994 )(Dans un jardin anglais)
Telling Liddy(1998) (Une sale Rumeur)
All Bones and Lies 2001(Vieille Menteuse)
Raking the ashes (2005) (Le Tyran domestique )
Tous parus aux Editions de l'Olivier et ensuite en Points Seuil. Tous lus mais pas forcément chroniqués ! Anne Fine scrute avec humour et finesse les liens familiaux. De quoi se donner du peps avant une réunion familiale !
Fly in the Ointment (2008)
Our precious Lulu (2009)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : anne fine, bibliographie
25/10/2011
Our precious Lulu
"Frankly, Lu, I would as soon be locked all night in a fridge as have a chat with you."
Une demi-soeur comme Lulu, on n'en souhaite à personne ! De pestouille dans l'enfance,elle est devenue une adulte immature , sexy et manipulatrice, comptant sur l'aide de sa famille , en l'occurrence sa belle-mère et la fille de celle-ci, Geraldine , pour se tirer des mauvaises passes dans laquelle elle se fourre avec une belle constance.
Mais Geraldine n'en aurait-elle pas assez de supporter les remarques fielleuses de Lulu- débitées avec le sourire of course- et de supporter bien des avanies pour rester fidèle à sa conception de la famille ? Son mari- un parfait compagnon !- va l'aider à mettre fin à une situation qui n'a que trop duré...
Une fois de plus, Anne Fine, envoie balader le politiquement correct, les faux semblants et nous livre ici une comédie acide et jubilatoire. Beaucoup de dialogues, un peu trop peut être , mais beaucoup d'humour dans la peinture de ce couple qui fait front pour prendre la manipulatrice à son propre piège.
Anne Fine analyse avec finesse les tergiversations de Geraldine, tiraillée entre sa mère , qui prend toujours le parti de Lulu, et son désir de s'affranchir d'une situation familiale nocive. Un livre revigorant et plein d'humour qui se lit d'une traite !
Toujours pas traduit en français (such a shame !) mais disponible sur internet à un prix défiant toute concurrence en V.O !
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : anne fine, manipulation
18/10/2011
L'indien blanc
"...mais la vraie fureur, la sélection du pâtron, vieillie en fût unique, édition limitée que je garde en réserve , c'est pour Toy Diaz."
Même s'il était ravi de quitter son Wyoming pour aller chez son avocate de fille à Philadelphie, en compagnie de Henry Standing Bear et du chien, on ne peut pas dire que le shérif Walt Longmire était enchanté à l'idée de faire la connaissance du fiancé de Cady.Que voulez-vous, veuf et père d'une fille unique et adorée, on comprend que Walt se montre exigeant et un tantinet possessif...
Mais à peine nos cow-boy et indien préférés ont-ils débarqué en ville que les événements dramatiques s'enchaînent: Cady agressée, sans raison apparente est plongée dans le coma tandis que son fiancé ne semble guère s'en émouvoir. Bientôt Walt et Henry seront baladés dans toute la ville par un Indien blanc, au comportement ambigu.
D'Irlandais pittoresque en Italiens susceptibles, nos héros feront bien des rencontres pittoresques et même si l'intrigue est un peu cousue de fil blanc , on prend énormémént de plaisir à lire ce nouvel épisode tant les personnages sont pleins de charme. Quant à l'écriture, c'est un régal !
L'indien Blanc, Craig Johnson. Gallmeister,290 pages confortables en diable !
Emprunté à la médiathèque.
L'avis de ICB, le tentateur.
de Kathel
et Keisha
tous aussi séduits !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : craig johnson
13/10/2011
De vieux os
"La présence de Murray était une brève distraction, une rencontre sur la plage avant que la marée de mots ne le remporte."
Quand un universitaire écossais, Murray Watson, se pique de mettre à l'honneur Archie Lunan, un obscur poète noyé à vingt-cinq ans , et donc de fouiller dans sa vie, il ne sait pas qu'il va mettre à jour un passé que les amis d'Archie, hippies des années 70 devenus d'ennuyeux professeurs de facs ,préfèreraient oublier...
Des ruelles de Glasgow aux landes d'une île coupée du monde ou presque, Murray nous entraîne dans une enquête tortueuse à souhait, fertile en rencontres pittoresques voire menaçantes...Pas de tout repos la vie d'universitaire, surtout quand on entretient des relations clandestines avec l'épouse de son directeur de thèse !
Un roman d'atmosphère qui se lit comme un policier et nous entraîne dans un univers plein de charme et de rebondissements , tout en s'interrogeant sur les relations entre l'oeuvre et l'artiste, sans jamais sombrer dans le jargon. Très agréable et fluide.
De vieux os, Louise Welsh, traduit de l'anglais par Céline Schwaller, Métaillier 2011, 392 pages fascinantes à savourer.
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : louise welsh
11/10/2011
Automne
"J'ai commencé à lire assez tard. J'ai commencé quand j'ai eu besoin de croire en quelque chose."
Pluie, pluie, pluie.Téquila, bière ,téquila.L'Automne est chez Mons Kallentoft placé sous le signe du liquide. Tiens d'ailleurs le coprs d'un riche avocat parvenu a été retrouvé dans les douves du château qu'il venait d'acheter. Son cadavre va , comme dans les précédents romans de la série, commenter les événements mais cette fois Malin ne se contentera pas d'entendre les voix de son intuition. En effet, son addiction à l'alcool est devenue encore plus importante. De plus, la policière supporte mal l'éloignement de sa fille.Un intermède à Ténérife ne relance même pas l'intérêt.
L'enquête est mollement menée,les errements de Malin ne convainquent pas vraiment et on se laisse porter jusqu'à la fin du récit plus par routine qu'autre chose...Un petit coup de mou donc.
Automne, Mons Kallentoft, traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss.Le serpent à plumes 2011
Emprunté à la médiathèque. Le dernier volume , Printemps, vient de paraître.
A propos de livres a aussi été déçue.
06:00 Publié dans challenge des saisons, je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : mons kallentoft
10/10/2011
Fauna
"ça ne faisait rien, la grâce a fini par revenir."
à la lisière de Toronto, la casse automobile de Guy abrite une buse blessée, une nichée de ratons-laveurs, sans compter un jeune ex-soldat, une ado (aux cheveux roses) en cavale avec un énorme chien, Billy. Un inventaire à la Prévert mais aussi un havre où tous ces éclopés de la vie peuvent souffler un peu et se recréer un semblant de famille en écoutant Guy lire "Le livre de la jungle". Mais cette paix va peut être se voir remise en question quand la jeune Edal Jones, agent fédéral de la faune , en congé pour stres,s va découvrir le monde de Guy.à moins qu'elle aussi ne se laisse séduire par ce monde en marge...
Si vous êtes fan des livres mettant en scène des animaux, ce roman est pour vous ! En effet, l'auteure a su décrire avec précision et empathie les comportements de nos amis à deux ou quatre pattes et l'on suit, fasciné, les descriptions de cette faune sauvage qui vit à deux pas de la ville.
Si vous avez besoin d'un livre réconfortant qui vous fasse croire le temps de quelques heures que la résilience est possible et que les enfances les plus calamiteuses peuvent déboucher sur des années plus roses, n'hésitez pas non plus ! Un moment d'évasion, parfois cousu de fil blanc,mais pas grave, de temps en temps ça fait du bien de mettre ses pas dans des sentiers balisés,et, au détour d'une page, de bien jolies surprises et des ruptures de ton bienvenues comme cette description parfaitement juste d'une scène d'après l'amour...
Un roman scandé par les lectures des différents personnages, lectures qui bien évidemment donnent envie de (re) découvrir les livres en question !
Fauna, Alissa York, traduit de l'anglais (Canada) par Florence Lévy-Paoloni, Editions joëlle Losfeld 2011, 333 pages qui donnent le sourire.
Un peu dans l'esprit de Vivement l'avenir...
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : alissa york, un chien, une buse et quatre ratons -laveurs
06/10/2011
Ma soeur vit sur la cheminée
"Le poisson est tout seul. Je sais exactement ce qu'il ressent."
La mort de Rose, tuée dans un attentat terroriste à Londres a détruit sa famille. Ses parents ne peuvent supporter leur douleur et négligent quelque peu leurs autres enfants: Jasmine la soeur jumelle de Rose et le petit dernier, Jamie.
Ce dernier,pour affronter les autres, se réfugie dans un monde de super-héros, ce qui lui permettra de s'allier à une petite fille tout aussi malicieuse que lui, Sunya. Oui mais voilà, la famille de Sunya est d'origine pakistanaise , ce qui ne plaît pas du tout au père de Jamie...
D'emblée, le lecteur sait qu'il entre dans un roman confortable, raisonnablement prévisible -et ceci fait partie de son charme. La narration est fluide, les personnages des enfants bien croqués mais on regrettera quelques scènes qui sonnent faux et une référence à une émission de télé réalité qui apporte bien peu à la tension dramatique. un roman plein de fraîcheur qui a les défauts de ses qualités, quand il tire trop sur les ficelles du pathos. Un bon moment de lecture cependant quand on a besoin de facilité (et ce n'est pas une tare !)
Deux couvertures au choix, pour la collection jeunesse ou adultes.
Ma soeur vit sur la cheminée, Annabel Pitcher, traduit de l'angalis par Amélie de Maupéou, Plon 2011 236 pages pleines de tendresse.
06:00 Publié dans Jeunesse, rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : annabel pictcher, mort d'un enfant
04/10/2011
Fly in the ointment
"If true contentment is living free from irritation, then I was content."
(Que faire quand les éditeurs français tardent à traduire les romans d'une de mes auteures préférées ? Dénicher sur la Toile an english book d'occas' et se lancer...)
Son mariage est un tel échec que Lois met une journée complète à se rendre compte que son mari, le froid et indifférent Stuart, a bel et bien déserté le domicile conjugal. Lois va alors pouvoir sortir de ce long engourdissement de dix-huit ans et pouvoir entamer une nouvelle vie. Du moins c'est ce qu'elle croit jusqu'à ce qu'elle se rende compte que son fils, dont elle a dû supporté l'addiction à la drogue, les mensonges et les vols , est devenu père. Doit-elle se désintéresser de cet enfant comme le lui conseille les services sociaux ou laisser parler son coeur et essayer de le soustraire à Janie-Gay, une mère pour le moins déficiente ?
Tous les ingrédients du mélo semblent ici réunis mais l'énergie de l'héroïne, son mauvais esprit réjouissant et le récit mené tambour battant font que tous les écueils du genre sont évités. Anne Fine nous dépeint ici à travers le personnage de Janie-Gay une mère horripilante,immature, tournée uniquement sur elle même , en rébellion permanente contre tout ce qu'elle juge pouvoir l'entraver dans la satisfaction de ses désirs. Une mère dont le comportement vis à vis de son enfant se situe juste au dessus de la limite nécessitant l'intervention des services sociaux . Comportement qui, selon son héroïne , ne peut qu'entraîner néanmoins de lourdes conséquences sur le développement de l'enfant. Et comme Lois n'y va pas par quatre chemins, même si elle sait aussi être patiente, sa solution ne peut être que radicale...Un récit qui peut parfois choquer, politiquement incorrect, nuancé cependant et qui sait aussi ménager de jolis moments de tendresse. Un cocktail détonnant et hautement réjouissant !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : anne fine, en v.o