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23/05/2011

La vie très privée de Mr Sim

"On ne vous donne que l'illusion du choix, c'est tout."

C'est à un double voyage que nous convie Mr Sim : une épopée moderne et dérisoire (aller à l'extrémité la plus septentrionale de la Grand-Bretagne pour vendre des brosses à dents écologiques) où l'aventure est totalement balisée par les satellites et autres objets de communication qui nous situent dans l'espace et un voyage dans le temps qui va l'amener à revisiter son passé.
Pélerinage ? Pas tout à fait car à chaque étape , des vérités dérangeantes se font jour sur ses proches (pas si proches d''ailleurs) et sur lui même.joinathan coe,mondialisation,uniformisation solitude
Alors , il se raccroche à la voix de féminine de son GPS, seul bouée de secours dans un monde en plein changement, où règne une uniformisation qu'il juge réconfortante et où la solitude est de plus en plus aiguë.
Looser magnifique Mr Sim ,et attachant par dessus le marché, qui n'hésite pas à reconnaître ses faiblesses dans un univers où l'artifice est de mise, un monde qui repose sur du vent.
Les pirouettes sont nombreuses dans ce roman qui brosse un portrait juste et acide de notre époque et qui ne sacrifie pas l'art du récit à la démonstration virulente. Une parfaite réussite !

La vie très privée de Mr Sim, Jonathan coe, traduit de l'anglais par Josée Kamoun, Gallimard 2011, 449 pages à dévorer cul sec !

Raflé à la médiathèque au nez et à la barbe de M !:)

Le billet de Cuné qui m'avait donné envie de le lire.

Celui de Sassenach qui vous enverra vers plein d'autres !

L'avis de Brize.

21/05/2011

Hypothermie...en poche

"...un décès discret, une mort presque polie."

Maria, une femme fragilisée par le décès de sa mère, se suicide. Suicide confirmé par la police. Rien qui justifierait une enquête et pourtant, alerté par une amie de la défunte, Erlendur va découvrir que Maria avait tenté d'entrer en contact avec sa mère par l'intermédiaire d'un médium. En outre, le mari médecin n'est peut être pas aussi éprouvé qu'il le paraît.51CXfZrTy8L._SL500_AA300_.jpg
En parallèle, en vieux limier obstiné qu'il est, Erlendur , toujours marqué par la disparition de son frère, poursuit ses investigations sur de vieilles enquêtes non résolues , faisnt preuve d'une compassion sans pareille auprès des familles des disparus.
Il doit aussi faire face aux sollicitations de sa fille qui veut à toutes forces lui faire rencontrer son ex-épouse.
Le croisement des diffrentes intrigues fait toute la saveur de cet opus subtil et fertile en rebondissements. L'auteur est ici au meilleur de sa forme. A ne rater sous aucun prétexte.

16/05/2011

658

Un thriller selon mon goût ? Un roman qui fasse autant la part belle aux personnages, leur donnant un arrière-plan intéressant, des failles, des blessures et pas que des certitudes et bien sûr une intrigue sophistiquée juste ce qu'il faut. Dans 658, il y a tout cela.john verdon,thriller
Un jeune retraité de la police qui n'a pas encore tiré un trait sur sa faculté à raisonner et que l'intervention d'une connaissance devenue gourou pour riches dépressifs va vite remettre en piste; de mystérieux poèmes anonymes donnant à croire que leur auteur connaît les secrets de l'ex- alcoolique devenu gourou et qu'il est en outre  capable de lire dans les pensées ... Sans oublier un très joli personnage féminin, celui de l'épouse du flic "farouchement intelligente" qui analyse avec lucidité et son couple et l'énigme...
Si j'avais deviné assez vite une partie du mystère (Merci Gérard Majax !), j'ai bien aimé la manière dont la résolution est amenée, la part faite à la psychologie , à la manipulation,usant de ressorts assez simples mais efficaces en diable ! Un bon roman, confortable et astucieux juste ce qu'il faut. Les amateurs d'intrigues plus complexes en seront sans doute pour leurs frais...

658, John Verdon, traduit de l'anglais (E-U) par Philippe Bonnet et Sabine Boulongne, Grasset 2011, 441 pages qui m'ont redonné le goût des thrillers !

Tamara est moins convaincue.

 

Le site français du livre

14/05/2011

Juliet, naked...en poche !

"Si j'ai envie que quelqu'un me crie dessus pendant 45 minutes, j'appelle ma mère."

Fan inconditionnel de Tucker Crowe, ex-chanteur des eighties, Duncan ne se rend pas compte que sa compagne , Annie est de plus en plus agacée et frustrée. rien de bien folichon en effet dans ce couple où l'amour ou la passion ne semblent pas avoir joué de grand rôle.
A l'orée de la quarantaine, Annie se demande donc si elle n'a pas gâché ces quinze dernières années et sa chronique sur le dernier disque en date de Tucker Crowe, "Juliet, naked",va déclencher un véritable cataclysme.nick hornby
Féru de musique, on le sait depuis ses premiers romans, Nick Hornby brosse ici , sous prétexte d'étudier le phénomène des fans, le portrait acide et drôle d'un couple au bord de la crise de nerfs, mais qui reste toujours très digne et s'affronte à fleurets mouchetés. Il scrute avec une attention sans faille les paroles et les gestes bien rôdés, la manière dont chacun sait comment l'autre va les interpréter...
Les notices Wikipédia et les transcriptions hilarantes des interventions sur les forums rendent encore plus attachant ce roman qui me réconcilie définitivement avec Nick Hornby. Ce pourrait être déprimant ou d'un optimisme forcené, c'est plein d'humanité , d'empathie et d'humour, et ça donne une folle envie d'aller sur la plage surannée de Gooleness ...

12/05/2011

Des adhésifs dans le monde moderne

"Parfois, quand j'essaie de comprendre ce qui se passe dans le monde, je me surprends à penser à la colle."

Que Georgie utilise les adhésifs comme point de vue pour envisager le monde n'est en rien bizarre car ,d'une part elle travaille comme rédactrice pour une revue technique sur ces mêmes produits et d'autre part, elle aurait bien envie de recoller les morceaux de sa vie, son mari l'ayant quittée.marina lewycka
Heureusement pour elle, son existence un peu trop popote va prendre des allures nettement plus agitées car elle va devenir l'amie d'une vieille excentrique vivant dans une immense maison en compagnie d'une floppée de chats . Entre séjours à l'hôpital, assistante sociale fouineuse, agents immobiliers sexys mais peut être véreux, entrepreneurs branquignols et souvenirs intriguants, Georgie aura fort à faire...
Bon sang que ce roman est jouissif ! Les personnages, y compris les chats sont croqués à ravir, l'héroïne est dotée d'un sens de l'humour à toute épreuve,( y compris quand elle joue les dépravées) on ne s'ennuie pas une minute, l'écriture est alerte, le rythme soutenu , tous les ingrédient sont réunis pour passer un excellent moment y compris quand on est passagèrement victime d'une panne de lecture !

Un roman bourré de vitamines !

Des adhésifs dans le monde moderne, Marina Lewycka, traduit de l'anglais par Sabine Porte, Editions des deux terres 2011, 506 pages pétillantes à souhait !

Merci à Amanda la tentatrice et à Cuné la factrice ! marina lewycka

 

10/05/2011

Niki l'histoire d'un chien

"Elle se faisait si petite que la pièce était pleine de sa présence."

M. Ancsa est un homme d'une grande rigueur morale, qui "croyait devoir éprouver à l'égard des bêtes, voire des plantes, le même sentiment de responsabilité  qu'à l'égard de son prochain." Ce qui , malgré ses réticences, lui fera adopter une jolie petite chienne, croisée de fox-terrier, Niki, qui  viendra éclairer sa vie et celel de sa femme.tibor déry,hongrie
Las, cette même rigueur morale lui vaudra une brutale disgrâce car l'action se déroule en des temps troublés: dans les années 50 en Hongrie, et la parenthèse enchantée créée par la venue de Niki va bientôt se terminer...
Livre "animalier", livre politique  ou historique ? Niki emprunte un peu des trois sans jamais tomber dans l'excès de sensiblerie ou de dénonciation schématique. C'est une petite merveille de grâce et de sensibilité sur la fidélité des sentiments qui perdurent malgré les soubresauts de l'Histoire,à découvrir sans plus tarder !

Niki, Tibor Déry, traduit du hongrois par Ladislas Gara (Imre Laszlo), Circé poche 2011, 153 pages pleines d'amour.

08/05/2011

Un été sans les hommes

"Le temps est une question de pourcentages et de convictions."

Abandonnée par son mari, Mia, poétesse rousse aux cheveux frisés a "pété les plombs" s'est retrouvé un court moment en hôpital psychiatrique . L'été venu, la quinquagénaire part se réfugier auprès de sa mère qui réside dans une maison de retraite du Minnesota.siri hustvedt,femmes
Là, au contact de la vieille dame et de ses amies qui profitent de la vie avec une réjouissante férocité, Mia va se reconstruire peu à peu, au fil de ses rencontres avec des femmes de tous âges.
Un été sans les hommes est un roman qu'il faut prendre le temps de savourer, tant pour ses réflexions sur le temps, la vie des femmes et ce quel que soit leur âge, les différents rôles que la vie leur fait endosser mais aussi pour la très grande énergie et la compassion qu'il dégage.
Il faut absolument faire la connaissance d'Abigail ,nonagénaire brodeuse rebelle, qui "maintient qu'à force de pétiner ses désirs on les déforme." et assister aux cours de poésie que donnent Mia à de pas si charmantes adolescentes que cela.
Les mots et leur pouvoir tiennent en effet un grand rôle dans ce texte , envolées féministes mettant à bas des préjugés sexistes , mots chuchotés pour distiller un pernicieux venin mais aussi citations poétiques qui sont autant de balises par temps agité...

Un été sans les hommes, Siri Hustvedt, traduit de l'américain par Christine Le Boeuf, actes Sud 2011

216 pages réconfortantes et une sublime couv' qui vont filer, zou, sur l'étagère des indispensables !

Un coup de coeur aussi pour Cuné,

 L'avis de Fashion

07/05/2011

Une semaine avec ma mère...en poche !

"Elle avait l'impression de nager toute habillée"william sutcliffe

Elles sont trois. Ni Grâces, ni Parques, trois mères soucieuses de mieux connaître leurs fils et débarquant chacune à l'improviste chez leur trentenaire de fils, trop secret à leur goût.
Après l'embarras initial, chacun des garçons va secrètement se réjouir de cette arrivée impromptue et durant la semaine de cohabitation bien des secrets seront révélés, tant du point de vue des mères que des fils, non sans cris, non sans larmes mais toujours avec l'amour en ligne de mire...
Ce pourrait être dégoulinant de bons sentiments ou hérissé de combats épiques et hystériques, mais non ,c'est infiniment juste et terriblement drôle.Les rapports de couple sont passés au crible,( comment William Sutcliffe arrive -t-il à se glisser avec autant d'aisance dans la peau de trois femmes en âge de devenir grands-mères? (ce qu'elles réclament d'ailleurs plus ou moins ouvertement)) mais sa vision du rôle maternel est beaucoup plus apaisée et tendre. Après tout ce sont de bons petits et ils font tout ou presque pour satisfaire leur mère . Ainsi Daniel va-il "prendre contact avec Allison, la mère de l'enfant qui allait à la crèche avec le fils du neveu de la soeur de la femme dont le chien l'avait mordu quand il était petit", ouf !, devinez à l'instigation de qui ...
Sutcliffe souligne aussi au passage ,avec infiniment de drôlerie , le fossé qui s'est creusé entre les générations, en particulier au niveau du langage mais ne rend jamais ridicules ses personnages pour qui il semble éprouver une grande tendresse. Pas de happy end généralisé pour autant ,nous sommes dans une comédie certes mais pas au pays de Candy !

03/05/2011

La gifle

 

christos tsiolkas,melting pot,australie

Un enfant, non cadré par ses parents , est giflé par un adulte lors d'une fête réunissant des représentants du melting-pot australien . Les parents de l'insupportable gamin décident aussitôt de porter plainte, fragilisant ainsi et leur couple et toute la communauté de leurs amis qui vont devoir ou non prendre parti pour l'un ou l'autre camp.
Les personnages de La gifle sont tout sauf sympathiques, poisseux pour la plupart,  mais leur variété, aussi bien dans l'âge que dans l'origine sociale, et la manière dont l'auteur leur fait prendre tour à tour la parole est en soi intéressante. Un roman agaçant  (jai dû m'y reprendre à deux fois pour en venir à bout) mais qui brosse un portrait-mosaïque intéressant de la société australienne contemporaine.

La gifle, Christos Tsiolkas, traduit de l'anglais (Australie) par Jran-Luc Piningre, Belfond 2011 , 467 pages un peu lourdes à digérer.

Clara, pas convaincue, vous enverra chez d'autres.

Le coeur de Cuné a été broyé en mille morceaux.

N'hésitez pas à m'envoyer vos liens, !:)

30/04/2011

La femme de Robbie

"Vous ne savez pas à quoi je ressemble, Jack Stone."

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 Jack Stone, la soixantaine bien sonnée, se réfugie dans la campagne anglaise, espérant ainsi renouer avec l'inspiration qui lui permettrait enfin d'écrire un scénario acceptable par un studio californien.
La pluie, la boue vont-elles l'inspirer ? Pas sûr. Par contre La femme de Robbie , le fermier qui l'héberge va vite devenir sa muse et sa maîtresse.
Il ne pourra pas dire qu'il n'avait pas été prévenu , Jack, mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre...
L'atmosphère anglais est magistralement rendue, on patauge dans la boue avec Jack l'homme et on rassemble les moutons avec Jack le chien de berger. Les personnages sont intenses et échappent à tout stéréotype mais le récit prend soudain une tonalité discordante, moralisatrice et pesante, qui n'a rien à voir avec cette situation jusqu'alors toujours sur le fil du rasoir. Dommage.

Merci Cuné !

La femme de Robbie, Russel Hill, Rivages Noir 2010, 303 pages arrosées de pluie et de bière.