10/06/2018
Les cosmonautes ne font que passer...en poche
Je vais jouer les trouble-fêtes dans le concert de louanges qui a accompagné ce premier roman écrit par une jeune bulgare, mais le "Tu" a sans cesse corné à mes oreilles et j'ai cherché en vain l'humour.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : elitza gueorguieva
09/06/2018
Les filles au lion...en poche
Odelle, originaire des Caraïbes,vit depuis quelques années à Londres, où elle poursuit son rêve de devenir écrivains tout en vendant des chaussures. Le destin va lui donner l'opportunité de travailler comme dactylo dans une galerie d'art pour une femme au tempérament affirmé, Marjorie Quick.
La jeuen fille fait aussi la connaissance de Lawrie Scott, jeune homme charmant en mal d'argent, qui possède un tableau atypique représentant Les filles au lion.
Odelle va mener l'enquête et établir un lien entre Marjorie, le tableau et un peintre Andalou des années trente.
Alternant les chapitres se déroulant dans deux périodes historiques, le roman de Jessie Burton fait la part belle au romanesque, multipliant les coups de théâtre .
Si j'ai apprécié la description des sixties londoniennes (l'auteure n'oublie pas de montrer leur racisme décomplexé), j'ai moins été convaincue par certains personnages de la partie pré guerre d'Espagne, trop caricaturaux à mon goût. En outre, je n'arrive pas à comprendre le choix que fait l'une d'entre elle ,mais bon peut être que je réagis avec une mentalité trop contemporaine.
07:08 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jessie burton
08/06/2018
Quand sort la recluse...en poche
"D'aucuns disaient que l'on ne pouvait pas toujours savoir si le commissaire était en veille ou en sommeil, parfois même en marchant, et qu'il errait aux limites des ces deux mondes."
Nous avions laissé le commissaire Adamsberg dans les brumes islandaises. Forcé de renter à Paris par un crime qu'il résout en deux coups de cuillers à pot et quelques gravillons, Adamsberg découvre bientôt une série de décès d'hommes âgés à la suite d'une morsure d'araignée, la recluse. Or, les morsures de cette arachnide ne sont pas mortelles ,mais produisent d'ordinaire une nécrose des tissus humains. Alors que les forums s'enflamment sur internet, le commissaire faussement lunaire, subodore plutôt une série de crimes. Se mettant à dos son adjoint le cultivé Danglard, Adamsberg poursuit néanmoins ses investigations, forcément en dehors de toute procédure légale.
Quel plaisir de dévorer ce nouveau roman de Fred Vargas ! Jouant sur la polysémie du mot recluse, elle nous balade de Paris à Lourdes en passant par Nîmes et sa région, collectant au passage quelques boules à neige, deux cuillers et des araignées en pagaille ! On y croise aussi une brigade qui se mobilise pour nourrir une famille de merles, le chat qui ne ferait pas sept mètres pour réclamer sa nourriture, autant de présences animales chaleureuses et pleines de vie.
Il serait dommage d'en dévoiler plus sur l'intrigue qui ne semble jamais suivre de ligne droite mais parvient toujours à "retomber sur ses pattes" . Elle vaut surtout par l'écriture et l'attention qu'Adamsberg prête aux mots, les collectant soigneusement dans son carnet, avant de laisser agir ses "protopensées". On imagine très bien ce qu'un romancier "classique" aurait fait de cette histoire de vengeance par delà le temps, lui ôtant tout charme et toute poésie. Laissez-vous piéger par Fred Vargas , c'est un pur bonheur !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : fred vargas
07/06/2018
Dans la forêt ...en poche
"Avant j'étais Nell, et la forêt n'était qu'arbres et fleurs et buissons. maintenant , la forêt, ce sont des toyons, des manzanitas, des arbres à suif, des érables à grandes feuilles, des paviers de Californie, ses baies, des groseilles à maquereaux, des groseilliers en fleurs, des rhododendrons, des asarets, des roses à fruits nus, des chardons rouges, et je suis juste un être humain, une autre créature au milieu d'elle."
Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans sont sur le point de quitter le domicile familial au cœur de la forêt pour que l'une s'inscrive à Harvard et l'autre vive son rêve de danse.Las, la civilisation bascule, l'essence, l'électricité disparaissent, après la mère, c'est le père qui meurt à son tour. Les deux jeunes filles, à l'écart de la ville vont donc devoir, seules, survivre en autarcie au sein d'un univers sylvicole qu'elles ne connaissent que de manière superficielle.
Emprunt de sensualité, le roman de Jean Hegland ne dépeint pas ses héroïnes dans une volonté de domination de la nature, voire de reconquête de la civilisation à toutes forces. D'abord dans le déni, puis dans l'abattement, elles se raccrochent chacune à leur passion, l'étude, la danse, et il leur faudra un long temps pour se réapproprier la forêt, inconnue et menaçante.
On sent même de la part de la narratrice, Nell (porte-parole de l'autrice ?), l'idée d'une certaine acceptation d'un état de faits dont il faut s'accommoder de la manière la moins mauvaise, car cette disparition d'une civilisation n'est pas une nouveauté dans l'Histoire. à nous d'éviter de commettre de telles erreurs, un message que les deux sœurs semblent nous adresser .
Un roman puissant et sensuel.
Dans la forêt, jean Hegland, traduit de l’américain par Josette Chicheportiche,
06:23 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jean hegland
25/05/2018
Plus d'internet !
Orage+Free= Plus d'internet depuis le 21 :(
A bientôt ?
08:02 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)
23/05/2018
Avec un peu de chance
"Mieux vaut parfois que certaines choses ne viennent jamais frapper à la porte."
Colombie 2003. Une adolescente seule dans la maison familiale entend frapper à la porte. Nonobstant toutes les recommandations maternelles, alors qu’une insurrection a eu lieu, elle noue un dialogue avec l'homme qui lui demande de le suivre. Retranchée dans la demeure, jusqu'à quand tiendra-t-elle ?
Ainsi commence, de manière très angoissante, le premier roman de Julianne Pachico, qui multiplie les points de vue, juxtapose les époques, effectue des retours en arrière, semblant abandonner certains de ses personnages pour mieux les retrouver au détour d'une phrase.
Ainsi s’élabore le portrait éclaté d'un pays et d'une époque troublée dont le bilan se fera dans le dernier chapitre, dix ans plus tard .
Nous passons de l'univers ultra protégé,en apparence,de fillettes aisées fréquentant une école privée, fillettes que nous retrouverons à différents âges de la vie, à celui des bonnes qui les élèvent, ayant laissé leurs propres enfants au loin, ou à celui, beaucoup plus brutal des personnes enlevées, détenues dans la jungle colombienne.
Pour autant, la violence n'est jamais abordée de manière frontale, ce qui la rend sans doute encore plus efficace.
On retrouve aussi, par petites touches, le réalisme magique des auteurs sud-américains quand l'auteure, par exemple, donne la parole à des narrateurs inattendus.
Julianne Pachico ne perd jamais son lecteur en route et son art de la composition atteint la perfection. En quelques détails, bien choisis, elle croque ses personnages, suggérant de manière efficace leurs rancœurs, leurs douleurs. Un grand coup de cœur !
Plon 2018, traduit de l’anglais par Séverine Weiss.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : julianne pachico
22/05/2018
Proxima du Centaure
"-Mon mari est très à cheval sur les bonnes nouvelles, a dit ma mère."
Parce qu'il s'est trop penché par la fenêtre pour apercevoir celle qu'il appelle Apothéose, Wilco se retrouve aux soins intensifs, entre rêve et réalité, entre souvenirs et projections.
Tandis que sa famille se focalise sur ce qu'il peut voir, Wilco lui, reconstitue les parfums de ceux qu'il aime et vit son existence d'ado amoureux par procuration.
Entre déni familial, stratégies pour survivre, tendresse et humour (ah, le départ chronométré et échelonné de la famille pour ne pas tous arriver ensemble dans le même établissement scolaire (les deux parents sont profs), ou bien encore le malaise des ados dans le camp de nudistes !), Claire Castillon revient sur un thème abordé dans une nouvelle de son précédent recueil, Rebelles, un peu. Variation encore plus émouvante car elle n'hésite pas à aller jusqu'au bout de la logique, tout en montrant l'évolution de la constellation familiale, amicale et amoureuse autour de Wilco.223 pages qui serrent le cœur.
Flammarion 2018.
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : claire castillon
16/05/2018
Un siècle américain, Tome 2 : Nos révolutions
"Si quelqu'un lui avait dit quarante ans plus tôt qu'il tirerait du soulagement de toutes les imperfections de sa vie, qu'il trouverait une espèce de plaisir dans un mariage raté, des enfants décevants, une carrière incertaine, toutes sortes de petites douleurs, et une correspondance intermittente avec le fils de son frère, il lui aurait mis son poing dans la figure."
Quel plaisir de retrouver les personnages de Nos premiers jours ! Certes, le résumé et l'arbre généalogique de la famille Langdon m'ont été utiles, le temps que je reprenne mes marques, mais ensuite, aucun problème.
Chaque chapitre de cette fresque courant de 1953 à 1986 est consacré à une année et brosse, par petite touches, le destin de certains membres de cette saga.
Les grands événements politiques sont évoqués en toile de fond, et à l'exception d'un membre de cette famille, les Langdon ne sont jamais directement impactés par eux, sauf dans leur évolution psychologique.
La ferme famille n'est plus au centre des préoccupations, même si elle demeure toujours présente et 'lon voit peu à peu les nouvelles générations prendre de plus en plus d'importance.
On a ses chouchous et ceux qu'on aime moins (Franck qui n'hésite pas dès leur enfance à susciter la rivalité entre ses fils jumeaux , par exemple) mais chacun d'eux, au fil du temps, gagne encore en épaisseur. Quant au personnage de Charlie, Jane smiley sait à merveille manipuler son lecteur en suscitant sa curiosité : quand ce personnage , suivi depuis l'enfance, interfèrera-t-il et à quel titre avec les membres de cette famille ? Il faudra attendre la fin du roman pour le savoir. Gageons que nous le retrouverons dans le dernier volume .
Traduit de l’anglais (E-U) par Carine Chichereau, Rivages 2018, 648 pages.
Premier volume: clic. sorti en poche.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jane smiley
15/05/2018
#LeMangeurDeCitrouille #NetGalleyFrance
" Je n'avais jamais su faire qu'une seule chose: me donner tout entière. A présent, il ne me restait rien à donner."
Trois mariages et six enfants plus tard, une femme que son dernier époux, volage et manipulateur, vient de contraindre à un avortement et à une stérilisation, ouvre enfin les yeux devant l'inconduite cruelle de ce dernier.
Tout dans ce roman est choquant : la manière dont son père parle de la narratrice à son futur mari comme si elle n'était pas là, la façon dont la traite le psychiatre supposé soigner sa dépression... Face à tant de violence larvée, la narratrice perd pied.
Un constat glaçant, écrit au début des années 60 , qui laisse une impression de profond malaise.
Une réédition Denoël 2018.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : penelope mortimer
14/05/2018
L'une d'elles
"découvrir que vous n'êtes pas en sécurité jusque dans votre propre corps est profondément traumatisant...hélas"
Una, dix ans en 1975, vivait à proximité de la région où a sévi entre 1975 et 1980 celui qui avait été surnommé l’Éventreur du Yorkshire.
Celle qui a dû se réinventer une identité pour sortir des traumatismes qu'elle a subis à cette époque,suite à différentes agressions sexuelles, met ici en parallèle, sous forme de roman graphique, son propre parcours et la traque longtemps inefficace, car faussée par les a priori de la police, de celui qu'on croyait un monstre et qui n'était qu'un homme ordinaire.
Elle met ainsi à jour les différentes formes de la violence masculine qui peut s'exercer,quasi en toute impunité, sur le corps des femmes.
Pratiquant beaucoup l'ellipse et les envolées oniriques par le biais de dessins très évocateurs, Una dépeint aussi très précisément la sidération face à l'agression sexuelle ,ainsi que l'impossibilité de mettre des mots sur des actes inappropriés quand on ignore tout de la sexualité. Un parcours de résilience profondément émouvant.
merci à Babelio et aux Éditions ça et là.
06:05 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : una