09/07/2018
La ballade de Cass Wheeler
"Elle eut alors l’étrange sensation déboussolante que sa vie se résumait ainsi à une succession d'alliances mouvantes-rien de stable, rien de définitif, les êtres sortant aussi subitement de son existence qu'ils y entraient."
Seize chansons, "Ces moments figés, ces instantanés qui cherchent à saisir un lieu, une personne, un sentiment, avant leur disparition, leur perte définitive.", comme autant de jalons dans le parcours à la fois personnel et professionnel de Cass Wheeler, chanteuse auteure-compositrice, voilà ce que nous invite à découvrir ce nouveau roman de Laura Barnett.
A l'instar de Joan Baez, son héroïne a connu son heure de gloire dans les années 70, mais Cass a mystérieusement abandonné sa carrière.Des années plus tard, la voici de retour via seize chansons qu’elle doit choisir.
Connaissant un parcours chaotique, marqué par de nombreuses souffrances psychologiques, et ou physiques, Cass ne déroge en rien aux clichés attachés aux song writers, sauf par son ambition assumée, ce qui n'est pas rien pour un personnage féminin.
Il n'en reste pas moins que Laura Barnett peine à nous la décrire vieillissante de manière convaincante.
Un roman qui connaît des baisses de régime, mais que l'on prend néanmoins plaisir à lire au soleil car il remplit le contrat annoncé par le genre abordé.
Les escales 2018, 530 pages et la possibilité 'écouter aussi les chansons de cette ballade de Cass Wheeler imaginées et interprétées par Kathryn Williams.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laura barnett
08/07/2018
Deux en un : tag et bloganniv' (avec 1 jour de retard, mais on s'en fiche)
La torpeur estivale (et je dois bosser encore une semaine, sortez vos mouchoirs les gens !) explique la procrastination, tant pour ce tag que pour les douze ans de ce blogdinosaure.
Mais je n peux rien refuser à Cuné, alors, au boulot !
Les coulisses du critique
Avis, Critique, Recension et/ou Ressenti ?
Ressenti, bien sûr. Il semblerait que la guéguerre entre journalistes et blogueurs ait fait long feu, ne la rallumons pas. Je ne suis pas une pro et c'est tant mieux.
Le choix du livre
L'auteur, la couv', les avis des autres blogueurs, ceux des journalistes (parfois a contrario: si untel que je déteste a aimé, je fuis !) , le thème, certains mots du titre qui fonctionnent comme un aimant irrésistible ("maison", "chien"...entre autres, c'est grave , docteur ?), tout peut déclencher l'envie de lire.
Cas particulier : Parfois, pas besoin de choisir, les livres viennent à toi via les SP, ou Service de presse.
A L'exception de Babelio ou Netgalley, je ne signale jamais quand il s’agit d'un SP. J’estime être assez grande pour rester objective dans mes billets. Au besoin, je ne parle pas du livre , pas besoin de taper sur un auteur qui ne m'a rien fait.
PS: je ne réponds jamais favorablement aux demandes d'auteurs auto-édités (surtout quand le mail d'intro est bourré de fautes , de tournures ampoulées, exaltées, ou quand les thèmes ressortent du grand guignol : des femmes nues galopant sous la lune, non, je n’exagère pas, hélas).
Mettre ou ne pas mettre la quatrième de couverture ? That is the question.
Nan, elle en dit souvent trop long.
Prise de note
Jamais, je ne suis pas une pro, vous dis-je.Mais à moi les marque-pages pour les passages remarqués et remarquables.
Rédaction
Idéalement après avoir lu le livre. Au pire, le livre stagne sur mon bureau, prend la poussière et je zappe.
Serré ou plutôt long ?
L'idéal serait la façon haïku.J'aime aller à l’essentiel, mes billets longs sont rares.
Divulgâcher, moi ! Jamais
Les divulgâcheurs mériteraient de connaître le Système du docteur Goudron et du Professeur Plume, cher à Edgard Poe (tout comme certains coiffeurs de footballeurs, d'ailleurs).
Ils en pensent quoi les autres blogueurs ?
Ils sont ma principale inspiration dans le choix des livres , mais, si j'avais déjà vaguement envie du roman roman , je lis le billet en diagonale pour ne pas être top influencée, je relis ensuite plus à loisir, et tague si j'ai le temps.
Citation
Oui, trois fois oui. Mon péché mignon, avec les métaphores, bien sûr.
Tager ses billets
Voir plus haut.
Noter ses lectures
Certains sites le demandent, je m'y plie donc mis à regret. On nous demande tout noter dès qu'on sort d'une boutique ou d'un site, ça suffit.
Les affiliations
Jamais.
La reconnaissance
Celle des lecteurs qui fréquentent mon blog (et certains depuis 12 ans, merci à eux!) me suffit amplement.
Je passe le relais à quelqu'un qui aura encore un peu d'énergie !
12:35 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : les coulisses
03/07/2018
Cent titres
Quand l'auteure nous fournit gracieusement une présentation de son travail, autant en profiter : "Clémentine Mélois est une artiste française née en 1980. Cent titres, publié en 2014, est une bibliothèque imaginaire faite d'images truquées. Ce jeu formel et sémantique amuse, et interroge notre attente et notre réception du livre, des mots et des images."
Page de gauche, Clémentine Mélois fournit les (éventuelles) clés nécessaires pour repérer les éléments combinés sur la page de droite présentant la couverture d'un classique de la littérature revisité d'une manière ludique.
Nul n'est besoin d'être fin connaisseur de la littérature, comme j'ai pu le lire ici ou là, mais aimer les jeux de mots, les approximations, les calembours et la culture populaire vous permettra de goûter pleinement ces cent titres et d'éclater de rire !
Les textes, eux aussi , possèdent un humour discret mais efficace.
On ne s’étonnera donc pas, jonglant avec les mots et les images, que Clémentine Mélois ait rejoint les rangs du OuLaOup, enfin de l'OULIPO bien sûr (Ouvroir de LItérature Potentielle)
Testé et approuvé par mon fils de bientôt 19 ans qui, n'étant pas un littéraire a néanmoins su apprécier Maudit Bic d’Herman Melville, Père et gay de Léon Tolstoï , Nuit Tranquille de Paul Verveine ou les décalages photographiques des couvertures de la collection poésies/Gallimard...(Rimbaud/Rambo...)
06:00 Publié dans Humour, Objet Littéraire Non Identifié | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : clémentine mélois
02/07/2018
#LaNouvelleVieDeKateReddy #NetGalleyFrance
"Hélas, s'il y a un cadeau qu'on ne peut offrir à ses enfants, c'est la perspective."
Nous avions connu Kate jonglant entre son boulot très prenant à la City, son mari et ses enfants (Mais comment fait-elle ?), nous la retrouvons quelques années plus tard, flirtant dangereusement avec la cinquantaine.
Dotée d'une maison pleine de charmes et de réparations nécessaires en pagaille, d'un mari en pleine crise de milieu de vie (façon vélo et méditation), d'ados accro aux réseaux sociaux ou aux jeux vidéo, sans compter les (beaux)-parents qui commencent à cumuler les ennuis de santé, Kate a toujours aussi fort à faire.
Mais l'argent venant à manquer, il faut qu'elle retrouve un emploi tout en affrontant une péri-ménopause tout sauf agréable.
A la fois drôle et percutante dans son analyse de la situation faite aux femmes de son âge sur le marché du travail, Kate c'est nous en mieux.
Pleine de bon sens, n'hésitant pas parfois à appeler un chat un chat et à évoquer sans fard les inconvénients de la ménopause, façon Whoopi Goldberg citée en exergue ("Personne ne vous prévient que vous allez vous déplumer du pubis."), elle sait aussi se montrer émouvante.
On rit, on applaudit mentalement à certaines de ses analyses et on a aussi parfois le cœur serré. Bref, on trouve ici tous les ingrédients d'un excellent roman qui sait nous divertir sans pour autant tomber dans la facilité.
Cuné est enthousiaste !
Le cherche-Midi 2018
06:00 Publié dans Humour, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : allison pearson
27/06/2018
l #LaJoieDuMatin #NetGalleyFrance
"Elle a l'air simple, et même si enfantine quelquefois. Mais il y a quelque part en elle une barre d'acier."
Pendant un an , nous allons suivre les débuts d'un bébé-couple, fraîchement marié, à la fin des années 20 dans le Midwest. Si Carl est à université, Annie, elle n'a pas eu la chance de suivre des études et a dû travailler très tôt. Les deux familles respectives ne sont évidemment pas enchantées de voir ces très jeunes gens se marier alors que Carl n'a pas encore obtenu son diplôme.
Pourtant, Annie, par sa candeur et une forme d'intelligence rafraîchissante, arrive même à séduire les profs d'université qui l'autorisent à suivre des cours de littérature,en auditrice libre. Voilà donc Annie qui se lance dans l'écriture...
Écrit au début des années 60, ce roman vintage réédité par Belfond m'a laissée très partagée: autant Annie est charmante et souvent touchante, autant les regards masculins portés sur elle sont empreints de paternalisme condescendant. J'ai donc oscillé entre agacement et tendresse pour ce personnage à l'orée de sa vie.
Albertine , elle a été attendrie: clic.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : betty smith
26/06/2018
#LePrinceCharmant,c'estVous! #NetGalleyFrance
"J'étais faite pour être père, moi, pas mère."
Journaliste d'investigation pugnace, maman comblée de deux petites filles, épouse d'un mari charmant mais glandeur pathologique qu'elle entretient depuis le début de leur relation, tout en assumant le quotidien, la narratrice est au bord de l'implosion.
Aidée par son psy, sa tante loufoque, son meilleur ami gay et son amie( punk sous des dehors BCBG), notre quadragénaire parviendra-t-elle à se défaire de sa culpabilité, à arrêter de tout assumer en serrant les dents, voire à se débarrasser de ce troisième enfant qu'elle vient de se découvrir, à savoir son mari ?
Si l’appellation "superwoman" a disparu de nos écrans, le concept semble néanmoins bien ancré dans l' inconscient féminin , c'est pourquoi le roman d’Isabelle Saporta parlera à beaucoup d'entre nous. Sa vivacité, son humour en font une excellente lecture à savourer au soleil .
Fayard 2018
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : isabelle saporta
25/06/2018
#MissionHygge #NetGalleyFrance
"ça n'est pas parce qu'on est triste qu'on est obligé d'être malheureux."
Plus habituée aux terrains de guerre qu'au confort douillet, la journaliste Chloé Savigny est envoyée, bien contre son gré, enquêter sous couverture dans le petit village danois de Gilleleje où les gens sont les plus heureux au monde .
Stressée, irritable, peu douée pour les relations sociales, souvent sarcastique, Chloé va peiner à trouver sa place au sein de la petite communauté danoise où elle va officier en tant que serveuse. Pourtant, peu à peu, à son corps défendant, Chloé va évoluer, s'ouvrir aux autres et admettre ses propres faiblesses.
Livre qui fait du bien, Mission Hygge remplit parfaitement son office tant son écriture est fluide, ses personnages sympathiques, même s'ils manquent un peu de profondeur, et sa lecture aisée sans tomber pour autant dans la facilité.
L'auteure sait nuancer son propos et ne fait pas du Danemark un pays de niais, bien au contraire. Elle souligne la rigueur des habitants mais aussi leur capacité à s'adapter aux conditions climatiques et aux difficultés en général. Elle n'omet également pas de préciser que le taux de suicide est hyper élevé dans ce pays , "Preuve que le bonheur n'est pas forcément contagieux."
Un bon roman de détente qui se lit d'une traite, à glisser dans sa valise estivale. 240 pages éditions First 2018.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : caroline franc
23/06/2018
Point de gravité
"Quelles paroles, quels gestes ? On sous-estime toujours le pouvoir des mots, le poids des actes, leurs empreintes dans le tissu du temps."
à sa sortie, elle l'attend. Florianne n'est plus une adolescente et , à son tour, elle emmène Loïc au bord de la Mer du Nord.L'occasion de faire resurgir différentes strates de souvenirs pour celui qui a besoin de temps "Pour [se] réaccoutumer au chaos du monde, [se] réconcilier avec ce millénaire qui pour l'heure ne [l'] a guère épargné." L'occasion peut être de renouer, aussi, avec la beauté du monde.
Un roman sec et nerveux où le personnage principal tombe de Charybde en Scylla, sans (auto) apitoiement , et une découverte au passage du métier d'éducateur, sans clichés ni tabous. Un métier qui nécessite attention, pour repérer les subtils changements d'ambiance, mais aussi distance afin de ne pas brouiller les règles de ce qui n'est pas un jeu. Un peu chevalier blanc, un peu paumé, souvent sur le fil du rasoir, Loïc cherche autant à éclairer sa vie que celle des autres.
Un premier roman sensible, doté d'une belle efficacité dans le récit et d'un style émouvant.Lu d'une traite car très prenant !
Point de gravité, Ludovic Joce,
réédité chez Jasmin noir en 2018 !
08:14 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ludovc joce
22/06/2018
Le journal intime de Baby George...en poche
"Maman est tellement épuisée par Ringo qu'elle a un mal fou à rester éveillée. Heureusement, Dada lui a appris à dormir les yeux ouverts, comme une crevette, un truc qui se transmet de génération en génération. Maman est ravie d'y être arrivée. Elle dit qu'elle n'a pas le moindre souvenir de la journée mais ça ne se voit pas du tout sur les photos."
Pas besoin d'être abonnée à Point de vue pour craquer sur le trop mignon Baby George ! Aussi, me suis-je précipitée sur son journal intime "Le meilleur livre d'une enfant de deux ans que j'ai lu cette année." comme l'affirme la citation apocryphe de Huhg Grant. Je confirme.
Seule une anglaise pouvait trouver le ton juste pour dépeindre les coulisses de la famille royale britannique, s'en moquer gentiment et la rendre infiniment sympathique. Les chahuts des frères et belle-sœur, les tiraillements de la jalousie de George envers la petite sœur à naître, sans oublier la nuée de conseillers improbables qui entoure la royale famille, tout cela est délicieusement croqué et nous fait passer un excellent moment ! à (s') offrir sans plus attendre !
Le journal intime de Baby George, Clare Bennett, traduit de l'anglais par Géraldine d'Amico,
05:35 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : clare bennett
21/06/2018
Les hordes invisibles
"Alex s'interrogeait sur leur responsabilité collective. Tous, ils laissaient le vocabulaire commun enjoliver ce qui s'apparentait à des meurtres de masse."
Quel plaisir de retrouver les personnages des Ravagé(e)s ! Alexandra a arrêté la bière et tente de faire une place dans sa vie à l'amoureux qui bosse avec elle à la Brigade Des Crimes et Délits Sexuels.
Si le roman ne joue plus sur l'effet de surprise, il approfondit les thèmes abordés dès le premier volume et montre bien l'aspect quotidien, quasi banal des violences faites aux femmes et ce dans tous les milieux sociaux.
Le péché mignon d'Alexandra, les statistiques, permettent d'étayer les faits et de convaincre de l'ampleur du phénomène.
Un roman un peu didactique, dont l'intrigue est parfois relâchée, mais qui remplit parfaitement son contrat et qu’on ne lâche pas !
Les Ravagé(e)s : clic
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : louise mey