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08/01/2015

Le chardonneret ...en poche

"Et le tableau au-dessus de sa tête était le centre immobile autour duquel tout s'articulait: rêves et signes, passé et futur, chance et destinée. Il n'y avait pas une seule signification , mais plusieurs. Il s'agissait d'une énigme en constante expansion."

 Brutalement devenu orphelin, dans des circonstances pour le moins extraordinaires,le jeune Theo va voir sa destinée liée à celle d'un tableau, Le chardonneret.index.jpg
Ne comptez pas sur moi pour vous donner davantage de détails sur ce roman (moins vous en saurez, plus vous apprécierez les surprises qu'il vous réserve ! !). Sachez juste qu'il mixe en un somptueux mélange des thèmes aussi divers que la destinée, l'attachement aux œuvres d'art, l'amour, la culpabilité, le syndrome post-traumatique et emporte son lecteur dans un incessant rythme de montagnes russes , alternant l'ombre des appartements cossus new-yorkais et la lumière crue de Vegas, entre autres.
Donna Tart ,dans ces 787 pages, fait souvent osciller son héros entre rêve et réalité et gomme les frontières entre les genres littéraires, empruntant autant au roman d'apprentissage qu'au roman policier, avec des personnages toujours surprenants. On s'attache à eux, malgré ou plutôt grâce à leurs défauts, et on n'oubliera pas de sitôt Hobie ou Mme Barbour.
Donna Tart est une conteuse hors pair et son style l'est tout autant.On ne s'ennuie pas une minute dans ce roman aux tonalités très tranchées.

Notons au passage la couverture (très astucieuse) et la 4 ème de couv' (qui en dit juste ce qu'il faut pour donner envie !). Et zou, sur l'étagère des indispensables ! L'année commence bien !

Félicitations à la traductrice, Edith Sonnckindt, qui a su se glisser dans une telle variété d'univers !

14/11/2014

Le livre du roi...en poche

Un jeune étudiant islandais parti étudier à Copenhague va se retrouver embarqué dans une chasse au trésor d'un genre particulier. En effet, dans cette Europe d'après guerre, il va aider un professeur aussi savant qu'atrabilaire à mettre la main sur Le livre du roi, "la plus ancienne source de la mythologie et de la poésie nordique ancienne." Par la même occasion , il s'agit aussi de réaffirmer la singularité de la culture islandaise, l'Islande étant à cette époque sous la coupe du Danemark.arnaldur indridasson
à la croisée du Nom de la rose et d'Indiana Jones, Le livre du roi est un roman d'aventures et de formation qui tient ses promesses, ni plus ni moins. L'auteur s'offre même le petit plaisir d'y mettre en scène son propre père, journaliste à l'époque, ce dont nous informe une note en bas de page.  Un livre qui plaira aux amoureux des livres car  Arnaldur Indridason y affirme la nécessité d'apprécier la valeur des manuscrits anciens.

Un cran en dessous de notre policier préféré mais une lecture confortable car on y trouve tout ce à quoi on s'attend dans ce type d'ouvrage.

13/11/2014

Le bal des frelons...en poche !

"Il y a toujours un truc, un ours ou autre chose, à cause de quoi ça foire ."

Quelle mouche a piqué ces paisibles villageois d'Ariège ? Les voilà pris d'une frénésie de sexe ou d'argent, s'agitant et vrombissant comme des frelons en furie. Chantage, menaces voire meurtres vont s'enchaîner dans une folle sarabande qui ne ménage pas le lecteur ! C'est à peine si entre deux courts chapitres ou alternent les points de vue des personnages ,on trouve encore le temps de faire une petite place à l'animal, frelon, ours ou hérisson qui chacun à leur façon traversent cette farce où les humains de tout poil en prennent pour leur grade. Le rythme est soutenu et ne faiblit jamais, les épisodes s'enchaînent avec une perfection remarquable, conférant ainsi une ossature solide à un propos nettement plus libre !9782743629373.jpg
On est bien loin de l'écriture tenue et maîtrisée des derniers jours d'un homme. Pascal Dessaint se lâche et , sans oublier la noirceur, fait ici la part belle à la truculence et à la farce. Un récit qui file à toute allure, réservant de nombreux coups de théâtre au lecteur et peignant, parfois à grands traits, de savoureux portraits . L'excès est ici la norme , c'est le jeu, même si quelques bouffées de tendresse tentent de contrebalancer les turpitudes exposées.

31/10/2014

Bird Cloud...en poche

Quand on est occupée à asperger les plats d'huile d'olive et de sauces , toute inquiétude à propos du plan de travail crée une diversion inopportune."

 

Pendant une année  entière, la romancière Annie Proulx va batailler pour acquérir et faire mettre en conformité un terrain qui lui permettra de faire construire la maison de ses rêves dans un paysage grandiose du Wyoming. Il faudra encore deux ans  pour que la maison, dessinée par un architecte, sorte de terre et puisse être suffisamment habitable pour affronter les vents tempétueux et les congères de neige. Mais la vue sublime (représentée sur le bandeau de la couv' )en vaut largement la chandelle.
Bird Cloud, nom de la propriété d'Annie Proulx est le récit de cette construction. L'occasion pour l'auteure de Brokeback Mountain  non seulement de brosser un autoportrait bref et sans concessions, mais aussi de revenir tout aussi rapidement sur son enfance .annie proulx
Elle s'attarde beaucoup plus longuement sur la nature sauvage qui l'entoure, sur l'histoire du Wyoming et de ses habitants aux mœurs pour le moins rustiques.
 Les passages historiques m'ont rapidement lassée et , bien que friande de récit de constructions et/ou de rénovations (c'est grave docteur ? ), je suis restée quelque peu sur ma faim, Annie Proulx passant d'un sujet à l'autre sans transitions, de manière souvent déstabilisante. Néanmoins ce texte  m'a donné envie de renouer avec l'écriture de cette romancière dont j'avais beaucoup aimé Noeuds et dénouements.

26/10/2014

Sept femmes...en poche.

"Il s'agit de poser les mains sur le monde, afin de s'y tenir et de faire un sort  à cette irréalité qui menace à tout moment de nous engloutir et de nous dissoudre."

"Sept folles". "Allumées". "Insensées"."Imprudentes". qui osèrent écrire, à leur façon ,dans un monde littéraire dominé par les hommes. Obligées parfois de recourir à un pseudonyme masculin, ne connaissant souvent la reconnaissance de leur milieu que de manière posthume, elles ont souffert dans leur chair et dans leur âme pour assouvir cette nécessité : écrire. Elles ont pour nom Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann et Djuna Barnes.lydie salvayre
Dans une période sombre de sa vie, comme elle le précise dans la préface, Lydie Salvayre avait perdu le goût d'écrire mais, heureusement, pas de lire.Elle se replongea donc dans l’œuvre de ces femmes puissantes  , "Il me fallait de l'air, du vif. ces lectures me l'apportèrent."puis dans leur biographies, leurs lettres, leurs journaux intimes, s'appropria ce qu'elle avait auparavant dédaigné.
Les textes qu'elle consacre à chacune de ces femmes sont emplis de ferveur et d'émotion, de détails (que pour la plupart j'ignorais  )et qui nous les rendent encore plus présentes. L'avis d'une psychiatre de formation prend aussi d'autant plus de relief quand il s'agit de décrire les "traitements" infligés à Sylvia Plath par le corps médical de l'époque...
Seules m'étaient inconnues Ingeborg Bachmann et Marina Tsvetaeva et je dois avouer que je suis restée hermétique à leur écriture un peu trop lyrique à mon goût, au vu des citations proposées par L. Salvayre. il n'en reste pas moins que ce recueil est tout bruissant de marque-pages et qu'il m'a donné une furieuse envie de relire Brontë, Woolf, Barnes et Colette que je n'ai pas fréquentées depuis longtemps...

Le billet de Mior.

24/10/2014

Dans la peau de Sheldon Horowitz ...en poche

"-Ne vieillis pas , lui recommande-t-il. Si Peter Pan apparaît, suis-le."

"Un sniper américain , sénile, de  quatre-vingt-deux ans serait poursuivi par des Nord-Coréens dans toute la Norvège après avoir fui une scène de crime. Avant ou après le meurtre."Ainsi Sigrid, policière norvégienne résume-t-elle un peu sommairement la situation. On pourrait préciser que Sheldon Horowitz est juif, qu'il vient de s'installer en Norvège chez sa petite-fille-sa seule famille restante-et que l'objectif de cette course-poursuite est de sauver la vie d'une petit garçon Serbe.
On ajoutera aussi que Sheldon ,qui entretient des liens bien particuliers avec son passé ,est fichtrement débrouillard, comme Huckleberry Finn un de ses modèles , que c'est un manipulateur né et qu'il est absolument craquant ! derek b miller
Tendresse (jamais niaise), humour mais aussi vrai suspense qui fait battre le coeur, tous les ingrédients d'un excellent roman et un épilogue qui d'abord m'a laissée un peu sur ma faim mais après réflexion est totalement en accord avec l'esprit du livre. Un premier roman qui crée vraiment un univers, avec des personnages  attachants et des références historiques qui lui donnent un arrière-plan très intéressant. De la belle ouvrage et un grand-père que l'on n'oubliera pas de sitôt ! à découvrir de toute urgence !

23/10/2014

Le blues du braqueur de banque...en poche

Quand on aime la saucisse rouge et qu'on respecte la loi, mieux vaut ne pas savoir comment l'une et l'autre sont élaborées."

Max, spin doctor du premier ministre danois, a assassiné son employeur. Peut être parce que ce dernier ne souhaitait plus être seulement une marionnette ...
C'est à un fameux challenge que va devoir s'atteler l'homme de l'ombre : se tirer d'une situation politique compliquée et rejeter la responsabilité du crime sur un autre. Tout irait pour le mieux, car Max est un petit génie,si une scoute un peu cruche ne venait jouer les mouches du coche .Max aura donc fort à faire en vue de la manipuler.41kxJM4CBNL._AA160_.jpg
Commencé comme un épisode de Columbo, nous connaissons déjà le coupable, le roman de Flemming Jensen va se révéler plus roué que prévu ,même si l'intrigue policière n'est qu'accessoire ici.
Le meurtre est en effet  le prétexte à une double manipulation: celle du lecteur qui ne découvrira qu'à la toute fin la signification du titre et celle de Signe, la scoute, à qui Max inflige une rhétorique iconoclaste et faussée. C'est donc à une joyeuse satire de la politique, parfois un tantinet trop bavarde , que nous invite Flemming Jensen , un auteur découvert grâce à cette couverture joliment mélancolique.

18/10/2014

Idiopathie...en poche

"Meilleure elle était dans l'exercice de son travail, plus les gens la détestaient. De l'avis général, elle excellait dans son travail."

Séparés après une liaison tortueuse, Katherine et Daniel vont devoir se rapprocher pour faire face au retour d'un fantôme de leur passé: leur ami commun Nathan.9782757848043.jpg
Daniel a retrouvé l'amour mais il n' a jamais  été et ne sera jamais de taille à affronter son ex , reine du cynisme et de la mauvaise foi. Les retrouvailles s'annoncent donc plutôt compliquées...
Trentenaires narcissiques et par certains côtés encore puérils, Daniel , Katherine et Nathan prennent tour à tour la parole dans ce roman présenté comme une comédie à l'anglaise .
Si Sam Byers manie les mots avec une profonde jubilation et atteint souvent son objectif,nous faire sourire, voire pouffer, (j'ai adoré en vilaine que je suis l'exploitation de Nathan par sa mère)  il ne parvient pas toujours à donner de la densité à ses second rôles (j'aurais aimé que soient développés par exemple les personnages de la mère et de la sœur de Katherine). Il aurait sans doute fallu aussi tailler dans les discussions et les prises de tête intérieures entre les anciens amoureux (si je lui dis ça, elle va réagir comme ça mais...). Trop longues, elle ont failli m'occasionner un mal de tête et j'avais juste envie de dire à Daniel : Fais-toi une raison et tais-toi. Quant aux vaches, atteinte du syndrome du désœuvrement, elles sont le symbole d'une société en perte de sens. Elles n'en demandaient pas tant, les pauvres.
Bref, un premier roman presque réussi. ...,

16/10/2014

Les femmes de ses fils...en poche

"Cela lui rappellerait que la vie  n'est pas seulement peuplée de moments de colère et de confusion, et de sentiments blessés."

Les trois fils de Rachel et Anthony sont maintenant mariés ,et pour certains père de familles, mais leur mère entend bien que ses enfants continuent à lui prêter allégeance. Son manque de tact va entraîner quelques remous dans les jeunes couples mais, les trois belle-filles, chacune avec des personnalités bien différentes vont tenter progressivement de réorganiser la constellation familiale et de redéfinir le rôle de chacun.joanna trollope
Que voilà un roman confortable ! Délicieusement britannique mais sans pour autant être poussiéreux ! les personnages sont croqués à ravir, la gamme des émotions analysée avec finesse et on se retrouve juste une peu désemparé que cela se termine si vite. à déguster que l'on soit dans l'un ou l'autre camp, ou dans les deux !

Petit bémol: la traduction, un peu bancale parfois.

11/10/2014

Je tue les enfants français dans les jardins..en poche

"Je me lève le matin pour aller passer quelques heures sous les crachats et puis je rentre."

"N'essayez même pas de faire cours, Mademoiselle. Sauvez votre peau.", tel est le conseil que son inspecteur a prodigué à Julia Genovesi, jeune prof d'italien dans un collège marseillais. Voilà qui est bien loin des attentes de la jeune femme et qui ne lui sera pas d'une grande utilité. Le jour où un des semi-délinquants qui "chauffent" les places de sa classe ira trop loin, Julia ne pourra s'appuyer ni sur ses collègues "ratatinés" ni sur sa hiérarchie, débordée, et ne voulant surtout pas faire de vagues. Elle ne pourra compter que sur elle-même et sur la haine qui l'habite, sentiment qui lui fait horreur.
Roman noir, très noir, Je tue les enfants français dans les jardins analyse de l'intérieur ce formidable gâchis qui est en train de se dérouler dans certains collèges.marie neuser
La narratrice réfute avec vigueur les thèses généralement avancées et balance par dessus bord bons sentiments et langue de bois. Le style est vif, acéré et sensible à la fois. Un premier roman comme un coup de poing.

Déniché à la médiathèque.

Je tue les enfants français dans les jardins, Marie Neuser, L'Ecailler 2011, Pocket 2014, 164 pages dérangeantes et c'est tant mieux!