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09/03/2011

Le signal

"Tu es comme un autobus plein de fantômes."

Mack et Vonnie c'est de l'histoire ancienne. Mack s'est laissé englué par les dettes, l'alcool et les fréquentations douteuses. Vonnie est en train de refaire sa vie mais accepte de partir avec son ancien amoureux pour une dernière  balade dans les montagnes du Wyoming, leur balade.
Elle ignore que Mack, l'impénitent menteur, compte bien faire d'une pierre deux coups et récupérer par la même occasion une mystérieuse balise. Après un début des plus agréables, le temps se couvre et les ennuis commencent...ron carlson,nature writing
On suit avec beaucoup de plaisir les retours en arrière nous montrant un Mack dans la plus belle tradition du mec laconique et posé. On apprécie aussi le fait que malgré toutes les conneries qu'il a commises, on sent que c'est un homme fiable qui sait s'ajuster dans la nature dans laquelle il évolue. On croise les doigts  et on profite des somptueux paysages. Bref, on se régale d'un bout à l'autre et on se sent des foumis dans les pieds...

Le signal, Ron Carlson, Traduit de l'américain par Sophie Aslanides, Gallmeister 2010, 223 pages qui donnent faim.

 

Merci à Aifelle pour le prêt et à Choco qui a joué les passeuses.

Les avis de Sylire, Keisha (qui vous enverra vers plein d'autres !)

Juliette n'a pas été emballée...

 

 

08/03/2011

La part de l'homme

"Est-ce que vous pourriez changer le papier peint pour la prochaine fois ? J'ai rompu mes liens avc la nature."

Pour sept mille euros l'ancienne mercière à la retraite Salme Malmikunnas a vendu sa vie à un écrivain en mal d'inspiration.kari hotakainen,finlande,libéralisme
Mais à quel usage destine-t-elle cette somme ? Le récit qu'elle confie est-il vraiment conforme à la réalité ? Dans une Finlande en proie au libéralisme le travail a bien changé et rare sont ceux qui privilégient aux euros le sentiment du labeur bien accompli.
Racisme, pauvreté , violence des mots encore plus que des gestes, ces mots auquel le mari de Salme semble avoir renoncé, ces mots dont sa fille Helena connaît bien le pouvoir, sont au centre de ce roman entrecoupé par les cartes postales que Salme adresse à ses enfants, petits messages foutraques témoignant de son amour , le tout composant une mosaïque sensible d'un pays en pleine mutation. La fin est tout à fait percutante , violente, symbolique et apaisante à la fois.
Un roman au style parfois haché mais un très joli portrait d'une famille qui pourrait être la notre au sein d'un monde qui est le notre.

La part de l'homme, Kari Hotakainen traduit du finnois par Anne Colin du terrail, Lattès 2011, 285 pages .

Un coup de coeur pour Clara ! kari hotakainen,finlande,libéralisme

06/03/2011

Le cheval-soleil...en poche

"Un porridge de maman tardif"

Li a repoussé son bonheur car "Les gens comme moi n'ont manifestement pas l'armature nécessaire pour supporter les bons moments." Les gens comme elle? Incolore, voilà  comment se définit cette infirmière, qui, enfant a vécu en compagnie  de son petit frère dans une immense demeure où ils croisaient  de temps à autres ceux qu'ils appelaient  entre eux les  Epoux, à savoir leurs parents trop peu présents car trop occupés à soigner d'autres enfants. Pas de ressentiment  néanmoins, juste le constat  que  "Les gens comme elle ne devraient  sans doute pas avoir  d'enfants, surtout quand ils sont marqués pour  la vie par un chagrin d'amour  universel et quand  ils  ont des  enfants si tardivement  que cela entraîne  la dissolution  d'un orchestre de mandolines." L'humour comme moyen de survie.
Quand l'Amoureux repoussé dans l'adolescence revient en Islande, Li repense à son passé et à son enfance si particulière (qui m'a un peu fait penser au personnage de Fifi Brindacier, en moins joyeux (même si Fifi a parfois des accès de mélancolie)). Pourra-t-elle enfin  "attraper ce qui  aurait dû être, (...) faire du poème la vie elle même (...)ne plus rester transie dans la  froidure de l'intervalle compensatoire  entre les poèmes et la vie " ?51KNDPVYkUL._SL500_AA300_.jpg
Dans Le cheval soleil, l'islandaise Steinun Sigurdardottir nous livre un récit lumineux,celui d'une enfance  qui n'a même pas le sentiment d'être fracassée, une  enfance où la mort rôde tout naturellement , où les enfants se montrent plus  adultes que leurs parents, où le bonheur  n'est pas  du tout familier.Un récit où le lien entre parent et enfants est exploré d'une manière très particulière.
La  traductrice Catherine Eyjolfsson * a très bien rendu le contraste entre la langue parfois très moderne avec ses hyperboles ainsi, "l'hyperbonté" de la mère et les passages poétiques qui  se mêlent au roman, comme autant d 'échappées vers la lumière.
L'Islande et ses paysages âpres et lumineux servent d'écrin à un texte puissant et jamais déprimant qui va d'emblée  prendre place sur mon étagère d'indispensables.

05/03/2011

la terre des mensonges...en poche

Quand  sa mère  tombe malade, Tor  réussit tant bien que mal à  sauvegarder un semblant de  routine  à la ferme  familiale,  rudoyant son père trop effacé et chouchoutant ses truies.Mais quand il faut hospitaliser la  vieille femme,  tout s'accélère  et, à quelques  jours de Noël,  il faut prévenir  le reste de la famille avec qui  il n'a  maintenu que  d'épisodiques contacts:  son frère Margido, qui dirige une entreprise de pompes funèbres, et le cadet, Erlend, décorateur de  vitrines  à Copenhague. trois personnalités très dissemblables , ne communiquant guère et qui vont devoir affronter un secret familial.
Rien que du classique donc, mais l'action se déroulant en Norvège avait tout pour me séduire-bien plus que le chiffre de vente faramineux s'étalant sur le bandeau rouge-.51JmGSXwNsL._SL500_AA300_.jpg
L'atmosphère de la ferme est particulièrement bien rendue, cette économie quotidienne qui fait qu'on prend le  pâté par petits éclats pour le mettre sur une tartine, qu'un personnage se dit qu'"Il pourrait bien s'offrir  un bain un jour. Même si cela prenait beaucoup  d'eau chaude.  Et avec le prix de l'électricité." Toute une vie de privations et tandis que le "beau "linge  dort tranquillement dans les  armoires, on utilise des  torchons hors d'âge...Anne B. Ragde peint également avec subtilié  les liens qui  unissent l'éleveur et ses animaux et nous décrit avec autant de  détails qui sonnent juste les métiers des autres personnages.
Même si  j'avais d'emblée deviné une partie du secret, les personnages sont bien campés et leurs liens décrits avec subtilité.
D'où vient alors cette légère gêne, comme un caillou dans ma chaussure ,qui ne m'a  pas quittée ? De la traduction qui se  moque parfois de l'orthographe- la voiture est ainsi munie  d'un haillon-, oublie( ou rajoute ) une préposition au passage voire rend complètement calamiteux certains passages...500  000 exemplaireS  vendus certes mais en VO . A tenter néanmoins (pour se rafraîchir, :))

02/03/2011

Le caveau de famille

"(Non, je ne souffre pas de sautes d'humeur ! Je m'en délecte !)"

Désirée, la bibliothécaire et Benny, le paysan, ça vous dit quelque chose ? Le couple le plus improbable qu'on puisse imaginer rencontré dans Le mec de la tombe d'à côté ? Voilà vous y êtes.
Ils se sont donné trois essais pour avoir un enfant ensemble. En cas d'échec, Désirée retournera à ses livres et Benny à sa ferme, chacun restera chez soi et les vaches seront bien gardées.
Et si ça fonctionne ? Hé bien nos ex-tourtereaux ne se sont pas vraiment posé la question.
 Alors, bébé ou pas ? Hors de question que je vous révèle quoi que ce soit sur les amours cahotiques de notre couple d'amoureux préféré.katarina mazetti,hommesfemmes mode d'emploi,la vie l'amour les vaches
Sachez quand même que le roman cavale à toute allure, qu'il est frais, tonique et plein d'humour et que le portrait des rapports hommes/femmes que nous brosse Katarina Mazetti est chaleureux mais qu'il bat aussi en brèche tous les a priori que nous pourrions avoir sur le modèle suédois , l'auteure faisant par exemple remarquer que les congés paternités sont plus fréquents durant la période de chasse à l'élan !
De très jolis portraits de femmes et d'amitié (et inimitiés !) féminines en particulier. On se reconnaît, on s'enthousiasme, on s'inquiète, on s'émeut, on passe par toute une palette d'émotions et en un rien de temps le roman est dévoré !
Un roman qui se lit d'une traite et qui donne la pêche, que demander de mieux ?katarina mazetti,hommesfemmes mode d'emploi,la vie l'amour les vaches

Le caveau de famille, Katarina Mazetti, traduit du suédois par Lena Grumbach, Gaïa 2011, 238 pages pétulantes.

Une interview de l'auteure ici.

L'avis de Cuné

celui de Tamara

01/03/2011

Installation

"Elle avait perdu le rythme."

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Eva Einarsdottir, ne reconnaît plus l'Islande dans laquelle elle rentre après avoir vécu à New-York. Ses pensées sont plutôt confuses , tout comme sa situation amoureuse. Elle compte faire le point dans le superbe appartement hightech qu'une vague connaissance lui a prêté, au sein d'une tour suréquipée en matière de sécurité.
Elle se laisse peu à peu envahir par une voisine et la tension commence à poindre. Tout bascule dans la deuxième partie et le lecteur se sent envahi par un malaise d'autant plus tangible qu'il est lui même placé dans une situation de voyeur très inconfortable.
J'ai été très sensible à l'effet de mise en abyme créé par ce texte (même si j'avais rassemblé assez tôt les indices permettant d 'élucider la situation) en dépit d'une traduction parfois confuse (où est-ce la manière dont l'héroïne perçoit les paroles de ses voisines ? ). Cela faisait longtemps qu'un texte m'avait ainsi physiquement affectée.

Installation, Steinar Bragi, Métailier noir 2011, 233 pages.steinar bragi,islande,art

 

 

28/02/2011

Hors-service

"Complètement libre ,en fait, complètement libérée de toute responsabilité."

Paradoxalement, c'est quand elle se retrouve accidentellement enfermée un vendredi soir dans le local à photocopieur de du collège où elle enseigne que Eva-Lena se sent soudain totalement libre. Libre de réfléchir à sa vie calibrée, où tout est bien organisé, où règnent la perfection et l'exigence , mais à quel prix ? soja brapu,suède,hommes femmes mode d'emploi
Son mari traîne des pieds pour rentrer à la maison et ses enfants se rebellent chacun à sa manière, sa fille lui reprochant de s'occuper davantage de ses élèves que de ses enfants. Le bilan n'est pas fameux et Eva-Lena,  petit à petit va se livrer à un passage en revue des événements qui ont précédé son enfermement et jeter un oeil neuf sur sa vie trop bien agencée. Un portrait qui parlera aux femmes de quarante ans dont le quotidien est trop souvent tristouille car si l'intendance roule, les sentiments, eux, commencent à rouiller. Un roman sensible et juste.

Merci Cuné (chez qui vous trouverez des liens à foison) !!!

Hors-service, Solja Krapu, traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss, Gaïa 2011, 270 pages dévorées d'une traite !

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27/02/2011

Chienne de vie

Bente échoue au bout du bout du Danemark. Elle est recueillie par des gens que l'on devine fragiles, Cocotte et Johnny. Des retours en arrière nous informent petit à petit que Bente s'est laissée dériver au fil de la dépression et qu'elle écrivait. La quatrième de couverture nous informe  que " c'est le récit troublant de l'arrivée d'un écrivain dans la vie de ses personnages."411GUTAbKfL._SL500_AA300_.jpg
Voici donc la clé de ce récit intimiste à côté duquel je crains bien d'être passée !

Antigone a davantage été sensible  à ce roman et je la remercie !

Chienne de vie, Helle Helle, Le serpent à plumes 2011voisins1.jpg

25/02/2011

Les variations Bradshaw...en poche

"Elle admire les gens qui ne se conforment pas à ce qu'on attend d'eux."

Le couple central des Variations Bradshaw vient, depuis peu, d'inverser les rôles. Thomas a troqué un métier lucratif contre le statut de père au foyer. il en profite aussi pour prendre des leçons de piano. Sa femme, Tonie, à l'orée de la quarantaine, vient d'accepter un poste administratif dans l'université où elle enseignait auparavant, faisant ainsi le choix de se "délester du fardeau des émotions."
Autour d'eux le reste de "l'orchestre familial" joue sa partie ,avec ses tensions, ses épisodes comiques -en autres un hilarant départ en vacances- ou dramatiques.
Autant de couples, autant de configurations pour affronter ses désirs, ses émotions, ses ambitions, assumer ses choix, ses regrets.rachel cusk,couples
Tout au long des 32 chapitres (autant que les variations Goldberg) Rachel Cusk se penche avec un humour décapant sur ses personnages de la classe moyenne qu'elle nous peint ,avec ce charme british que nous apprécions tant , dans leur intimité, leur quotidien qui parfois dérape. Une  réussite qui nous fait  largement oublier la déception d'Egypt farm et retrouver tout le plaisir éprouvé  à la lecture d'Arlington park

21/02/2011

En ce sanctuaire

"Je sais, oui, la miséricorde semble une denrée rare, au même titre que l'eau potable."

Chic, revoilà Jack Taylor, notre claudiquant ex-policier, ex-abstinent devenu sourd d'une oreille (dans un épisode que j'ai loupé, que fait la médiathèque? !) préféré .ken bruen,irlande,bonne soeur,bitures,baston et cie
Comme toujours l'enquête est quelque peu délaissée au profit de l'humour et des remarques caustiques de notre Irlandais favori , qui mine de rien, semble se départir quelque peu de sa solide réputation de cynique et fait de plus en plus preuve d'humanité, quoi qu'il s'en défende.
Mention spéciale pour les personnages secondaires, un ex-dealer devenu adepte du zen qui sirote des tisanes et un obèse qui en deux apparitions réussit à marquer nos esprits et nos coeurs. Le tout dans une Irlande en pleine déliquescence - selon notre ronchon chouchou- mais où les nouveaux millionnaires sont à la fête.
A noter que pour apprécier à sa juste valeur l'évolution du personnage récurrent mieux vaut lire les différents épisodes dans l'ordre...

En ce sanctuaire, Ken Bruen, Série noire Gallimard 2010, 200 pages traduites comme toujours de main de maître par Pierre Bondil qui relève toutes les références culturelles (citations entre autres) qui auraient pu nous échapper. Un régal à ne pas rater.

L'avis de Dasola

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