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09/10/2010

En poche...

"-Donc  tu as  quitté une guerre pour en retrouver une  autre, commenta-t-elle."

En Grande-Bretagne, durant la seconde guerre mondiale, David vient de perdre sa mère. Ne pouvant accepter la nouvelle femme de son père et son demi-frère, il se réfugie dans le lecture dans une  drôle de chambre où les livres lui parlent et où parfois il aperçoit rôder un  bonhomme bizarre, vaguement effrayant...51EWqeRMViL._SL500_AA300_.jpg
Un soir, entendant des appels de sa mère, il se  rend dans le jardin et découvre un passage vers un monde parallèle , peuplé de créatures cauchemardesques qu'il devra affronter avant de pouvoir trouver Le livre des choses perdues, unique clé pour regagner le  monde réel.
Roman initiatique, ,Le livre des choses perdues revisite -avec irrévérence parfois  (voir le portrait-charge de Blanche-Neige !) - l'univers des contes et légendes. Le héros, aidé d'auxiliaires qui ne veulent parfois le sauver que pour mieux le duper, va devoir affronter des créatures répugnantes et d'une férocité extrême (certaines descriptions sont d'une cruauté rare), résoudre  des énigmes(ses souvenirs de lecture lui seront llors bien utiles!) et surtout se rendre compte que la limite entre le Bien et le Mal est parfois floue. Il devra accepter aussi la perte et le renoncement , quittant ainsi le monde de l'enfance.
Tout  cela apparaît à première vue bien classique mais d'emblée, John Connolly  excelle à créer une ambiance très particulière , où la menace rôde, où la végétation elle même apparaît menaçante, très cinématographique en fait. Quant au récit, il est impossible de le lâcher car même si on a l'impression d'avancer en terrain connu, l'auteur se  joue de nous, multipliant les référencs pour mieux les détourner. Quant aux personnages, à l'image de ces créatures hybrides qui hantent le récit, ils ne sont pas monolithiques et savent à la fois nous émouvoir et nous faire sourire. Car de l'humour il y en a aussi, histoire de relâcher un peu la tension ! Bref, j'ai été captivée par ce récit que je n'ai pas pu lâcher alors que je ne suis jamais venue à bout du deuxième tome d'Harry Potter...

Le livre des choses perdues,John Connolly, traduit de l 'anglais (Irlande) par Pierre Brévignon.

 

06/10/2010

Olive Kitteridge

"Je ne vois vraiment pas pourquoi je pleurerais."

Tantôt personnage principal, tantôt juste mentionnée, Olive Kitteridge nous apparaît dans un portrait kaléidoscope la suivant de l'âge adulte à la vieillesse. Mais qui est-elle réellement? Pour les uns, une prof de maths qui terrorise ses élèves , pour d'autres une femme avec son franc-parler mais qui sait aussi faire preuve de déroutants élans de bonté . Étouffante pour son fils unique qui n'aura de cesse de la fuir , compatissante pour une jeune femme souffrant d'anorexie ou pour un ancien élève dépressif, Olive nous surprend toujours.9782359050066-G.jpg
La construction, perturbante au début, on a l'impression de lire des nouvelles sans lien entre elles, bâtit en fait, de manière subtile, tout un univers qui nous devient vite familier. On guette l'apparition Olive et très rapidement on s'attache à cette femme et à ceux qu'elle côtoie.
Elisabeth Strout nous montre avec aisance aussi bien les drames que les joies, la solitude et la vieillesse mais aussi le nouveau comportement amoureux des personnes âgées , leur manière d'affronter les surprises du coeur. Un roman généreux et tout en finesse.

Olive Kitteridge, Elisabeth Strout, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Brévignon. Ecriture 2010, 375 pages revigorantes.

Prix Pulitzer de Littérature 2009.

L'avis de Keisha.

05/10/2010

Wendy et Lucy

"Toi aussi, Benny, tu ne t'occupais que de toi. Sauf que tu n'as jamais été bien doué pour le faire."

Pour les personnages des nouvelles de Jon Raymond, il suffirait d'un rien pour qu'une amitié défaillante se remette sur ses rails, pour qu'un couple perdure : "C'était chouette d'être amoureuse de toi cette semaine" , lui dit-elle d'une voix sincère",pour qu'une vieille guimbarde tienne encore quelques kilomètres , sauvant ainsi sa propriétaire d'un destin semé d'embûches... L'amour, l' amitié , la fraternité sont si proches mais en même temps si ténus, si friables...Chahutés par la vie ses personnages n'ont rien d'héroïques mais ils font face aux aléas avec détermination.41joRKj0szL._SL500_AA300_.jpg
Pas de chute mécanique cependant, l'auteur stoppe son récit juste au bon moment, le laissant se poursuivre dans nos esprits et surtout dans nos coeurs qu'il malmène à loisir. Une écriture précise et remplie d'empathie, décrivant la nature avec poésie, des personnages qui se gravent dans nos mémoires et ne laissent pas de place au désespoir. Un grand et beau coup de coeur  !

Wendy et Lucy, Jon Raymond,  9 nouvelles* traduites de l'américain par Nathalie Bru, Albin Michel 2010. 284 pages emplies d'émotion.

Bon sang, je le savais, rien qu'en regardant la couv' que j'aurai les larmes aux yeux !

* dont 2 ont été adaptées au cinéma par Kelly Reichardt.

Merci à BOB et aux éditions Albin Michel.

04/10/2010

Tea-bag

"Pour survivre, je dois cesser d'espérer."

Un poète suédois , très centré sur lui-même, va se trouver brutalement confronté à ce qui constitue une partie de la réalité de son pays: les clandestins qui tentent d'y survivre.
Il y verra d'abord l'occasion de s'approprier les récits de vie de trois femmes aux identités fluctuantes avant que de s'impliquer en toute conscience.41f9DRmFYzL._SL500_AA300_.jpg
Alternant les récits à la fois rudes et poétiques des clandestines avec les démêlés économico-littéraires du poète engoncé dans son égo, Tea-bag est un roman tour à tour grinçant et drôle avec des personnages hauts en couleurs (comme la mère du narrateur), un roman où les femmes sont pleines de ressources et arrivent à se réinventer sans cesse pour préserver leur vie et leur dignité .
Beaucoup d'émotion et pas d'angélisme.

Tea-Bag, Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, Seuil et Points Seuil.

Emprunté à la médiathèque.

L'avis de Kathel qui vous enverra vers plein d'autres !

Celui d'Aifelle.

24/09/2010

Le septième fils

Incendies, profanations de tombes, finalement Einar, correspondant du Journal du soir n' a pas le temps de s'ennuyer dans ce coin paumé d'Islande de l'Ouest, touché par la crise de la pêche !41C77d5Hd5L._SL500_AA300_.jpg
A défaut d'être aidé par la trop laconique commissaire de police, Einar fourrera son nez un peu partout et parviendra à démêler les fils de cette pelote qui remontent jusqu'à la capitale Reykjavik.
Il est toujours intéressant de voir évoluer un personnage récurrent.Il n'a pourtant pas grand chose de sympathique ce journaliste qui fait fi des sentiments des témoins et ne semble pas s'embarrasser d'un semblant d'éthique, son journalisme tenant plus du sensationnalisme que de l'investigation.
Il y avait donc de la matière à exploiter et pourtant en lisant Le septième fils on a le sentiment que l'auteur se contente d'effleurer tout cela .
Le récit aurait donc largement gagné à se centrer sur l'homme politique et à creuser davantage la psychologie des personnages.

Le septième fils, Arni Thorarinsson, traduit de l'islandais par Eric Boury, Métailié noir 2010 , 351 pages.

 

20/09/2010

La folle équipée de Sashenka Goldberg

"Elle n'était plus l'animal de compagnie  juif et soviétique de quelqu'un , mais seulement un élément du décor, une fille dans un aéroport."

Sashenka Goldberg , en quelques années, va vivre plusieurs vies. De sa Sibérie natale aux Etats-Unis, elle devra fuir plusieurs fois mais saura toujours s'adapter, tant aux gens qu'aux circonstances. Il vaut  mieux d'ailleurs car être à la fois "Noire" et Juive et Soviétique n'est pas de tout repos, surtout quand on est doté d'un corps massif...410WBWl4mwL._SL500_AA300_.jpg
Pas de trémolo mais une narration qui avance tambour battant, effectuant de brusques coupes , juste pour éviter le pathétique et/ou susciter l'intérêt du lecteur. De l'émotion pourtant car les tribulations de Sasha en sont pleines et toujours inattendues.  Notre héroïne semble parfois stagner mais toujours elle aura le déclic qui la fera se réinventer une nouvelle fois. On ne s'ennuie pas une minute au fil de ses 473 pages.

 

Un grand merci à Cuné !

18/09/2010

Tableaux d'une exposition...en poche

"La vie n'était-elle pas plus facile sans cette femme si difficile ? "
Une exposition rassemblant tableaux mais aussi vêtements emblématiques de la célèbre Rachel Kelly, qui vient de décéder brutalement, voilà le point de départ de chacun des chapitres du roman de Patrick Gale, Tableaux d'une exposition. 51XPfBqf7QL._SL500_AA300_.jpg
A la présentation parcellaire ,et forcément lacunaire , de chacun des éléments de cette rétrospective, répond le texte du roman qui explore au plus près l'univers d'une femme fascinante, à la fois mère et épouse prédatrice , mais aussi passionnée, excentrique et si vivante quand la dépression la laissait tranquille. Une femme brûlée par son art et qui, bien involontairement , laissa derrière elle une famille déchirée . Cette famille possède cependant un centre de gravité , un homme exceptionnel lui aussi : Anthony, le père et l'époux, sorte de roc inamovible, quaker qui sut aimer et protéger tous les siens .
Pas de portrait à charge cependant, Patrick Gale avec la sensibilté qu'on lui connaît brosse ici le tableau d'une famille dont les enfants, très jeunes ,ont appris à composer avec la maladie de leur mère, et plus âgés ont eu du mal à se confronter à son talent... Nous découvrons petit à petit les différentes facettes de cette femme qui refusait de parler de son passé.
Les rebondissements et les changements de point de vue rendent le récit si vivant et rapide qu'on ralentit le rythme de lecture pour savourer un peu plus longtemps ce roman qui vibrera longtemps en nous. A noter que l'auteur réussit le pari ,si souvent raté, de nous faire voir les tableaux de Rachel. Une réussite !

16/09/2010

La couleur des sentiments

"Nous connaissons tous ces lois, nous vivons ici, mais nous n'en parlons jamais."

La lutte pour l'égalité des droits est en marche mais le Mississippi des années 60 n'est pas tendre pour les Noirs...Situation paradoxale : tous ces Blancs qui supportent sans broncher ou encouragent la ségrégation ont été élevés par des bonnes Noires. Que pensent ces dernières de cette situation ? Elles qui auraient pu poursuivre des études mais dont l'avenir était déjà tout tracé. Une jeune femme Blanche , en quête d'indépendance et apprentie écrivaine, va leur donner la parole. ce livre sera-til écrit? Sera-t-il publié ? Quelles en seront les conséquences ? Autant de questions qui tiendront en haleine le lecteur (prévoir un endroit isolé et des boules quiès pour laisser le monde frapper à votre porte et finir en toute quiétude ce roman qui vous prend par la main et ne vous lâche pas!).307403527.jpg
Le roman de Kathryn Stockett fourmille de personnages attachants et hauts en couleurs. Je n'oublierai pas de sitôt la pestouille ambitieuse  Blanche, reine des punaises, qu'on adore détester ! " Gertrude, c'est vraiment le cauchemar de la Blanche du Sud. Je l'adore." C'est un roman très visuel (à quand l'adaptation cinématographique ? ), un de ces romans qui procure un très grand plaisir de lecture. A découvrir sans attendre !

Merci Cuné !

L'Ogresse nous avait alléchées...

la couleur des sentiments, Kathryn Stockett, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Girard, Editions Jacqueline Chambon 2010, 517 pages qui se dévorent.

Perso, il m'a fallu le temps d'infuser et l'enthousiasme s'est révélé plus grand encore a posteriori que pendant la lecture ! Le temps que mon p'tit coeur de pierre se fendille sans doute....

10/09/2010

Comme deux gouttes d'eau ...en poche

Billet ici !51XuDn-5XzL._SL500_AA300_.jpg

 

07/09/2010

Nagasaki

"Cette femme était à maudire. A cause d'elle le brouillard s'était levé."

 Quelques indices lui ont mis la puce à l'oreille. Alors Shimura-san  qui vit seul et mène une vie bien réglée entre la station météorologique où il travaille et sa maison, va installer une webcam dans sa cuisine. Bientôt l'impensable va se donner à voir...41MbNHwRF+L._SL500_AA300_.jpg
Partant d'un fait-divers survenu au Japon, Eric Faye sonde avec finesse l'ambivalence des sentiments de ce personnage bien falot et interroge la notion d'intimité . Il souligne aussi l'absence de liens dans une société vieillissante où les androïdes seront de plus en plus amenés à se substituer aux humains.
Ni fantastique ni poétique le récit avance  à l'image se son personnage principal, tout en retenue , suscitant d'abord l'étonnement  et levant beaucoup d'interrogations chez le lecteur.Mais à trop vouloir boucler son récit bien proprement, l'auteur , tout à la fin ,lui fait perdre de son intensité. Dommage !

Nagasaki, Eric Faye, Stock 2010 , 108 pages denses.

Merci Cuné !

Choco a davantage apprécié.