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04/10/2010

Tea-bag

"Pour survivre, je dois cesser d'espérer."

Un poète suédois , très centré sur lui-même, va se trouver brutalement confronté à ce qui constitue une partie de la réalité de son pays: les clandestins qui tentent d'y survivre.
Il y verra d'abord l'occasion de s'approprier les récits de vie de trois femmes aux identités fluctuantes avant que de s'impliquer en toute conscience.41f9DRmFYzL._SL500_AA300_.jpg
Alternant les récits à la fois rudes et poétiques des clandestines avec les démêlés économico-littéraires du poète engoncé dans son égo, Tea-bag est un roman tour à tour grinçant et drôle avec des personnages hauts en couleurs (comme la mère du narrateur), un roman où les femmes sont pleines de ressources et arrivent à se réinventer sans cesse pour préserver leur vie et leur dignité .
Beaucoup d'émotion et pas d'angélisme.

Tea-Bag, Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, Seuil et Points Seuil.

Emprunté à la médiathèque.

L'avis de Kathel qui vous enverra vers plein d'autres !

Celui d'Aifelle.

24/09/2010

Le septième fils

Incendies, profanations de tombes, finalement Einar, correspondant du Journal du soir n' a pas le temps de s'ennuyer dans ce coin paumé d'Islande de l'Ouest, touché par la crise de la pêche !41C77d5Hd5L._SL500_AA300_.jpg
A défaut d'être aidé par la trop laconique commissaire de police, Einar fourrera son nez un peu partout et parviendra à démêler les fils de cette pelote qui remontent jusqu'à la capitale Reykjavik.
Il est toujours intéressant de voir évoluer un personnage récurrent.Il n'a pourtant pas grand chose de sympathique ce journaliste qui fait fi des sentiments des témoins et ne semble pas s'embarrasser d'un semblant d'éthique, son journalisme tenant plus du sensationnalisme que de l'investigation.
Il y avait donc de la matière à exploiter et pourtant en lisant Le septième fils on a le sentiment que l'auteur se contente d'effleurer tout cela .
Le récit aurait donc largement gagné à se centrer sur l'homme politique et à creuser davantage la psychologie des personnages.

Le septième fils, Arni Thorarinsson, traduit de l'islandais par Eric Boury, Métailié noir 2010 , 351 pages.

 

20/09/2010

La folle équipée de Sashenka Goldberg

"Elle n'était plus l'animal de compagnie  juif et soviétique de quelqu'un , mais seulement un élément du décor, une fille dans un aéroport."

Sashenka Goldberg , en quelques années, va vivre plusieurs vies. De sa Sibérie natale aux Etats-Unis, elle devra fuir plusieurs fois mais saura toujours s'adapter, tant aux gens qu'aux circonstances. Il vaut  mieux d'ailleurs car être à la fois "Noire" et Juive et Soviétique n'est pas de tout repos, surtout quand on est doté d'un corps massif...410WBWl4mwL._SL500_AA300_.jpg
Pas de trémolo mais une narration qui avance tambour battant, effectuant de brusques coupes , juste pour éviter le pathétique et/ou susciter l'intérêt du lecteur. De l'émotion pourtant car les tribulations de Sasha en sont pleines et toujours inattendues.  Notre héroïne semble parfois stagner mais toujours elle aura le déclic qui la fera se réinventer une nouvelle fois. On ne s'ennuie pas une minute au fil de ses 473 pages.

 

Un grand merci à Cuné !

18/09/2010

Tableaux d'une exposition...en poche

"La vie n'était-elle pas plus facile sans cette femme si difficile ? "
Une exposition rassemblant tableaux mais aussi vêtements emblématiques de la célèbre Rachel Kelly, qui vient de décéder brutalement, voilà le point de départ de chacun des chapitres du roman de Patrick Gale, Tableaux d'une exposition. 51XPfBqf7QL._SL500_AA300_.jpg
A la présentation parcellaire ,et forcément lacunaire , de chacun des éléments de cette rétrospective, répond le texte du roman qui explore au plus près l'univers d'une femme fascinante, à la fois mère et épouse prédatrice , mais aussi passionnée, excentrique et si vivante quand la dépression la laissait tranquille. Une femme brûlée par son art et qui, bien involontairement , laissa derrière elle une famille déchirée . Cette famille possède cependant un centre de gravité , un homme exceptionnel lui aussi : Anthony, le père et l'époux, sorte de roc inamovible, quaker qui sut aimer et protéger tous les siens .
Pas de portrait à charge cependant, Patrick Gale avec la sensibilté qu'on lui connaît brosse ici le tableau d'une famille dont les enfants, très jeunes ,ont appris à composer avec la maladie de leur mère, et plus âgés ont eu du mal à se confronter à son talent... Nous découvrons petit à petit les différentes facettes de cette femme qui refusait de parler de son passé.
Les rebondissements et les changements de point de vue rendent le récit si vivant et rapide qu'on ralentit le rythme de lecture pour savourer un peu plus longtemps ce roman qui vibrera longtemps en nous. A noter que l'auteur réussit le pari ,si souvent raté, de nous faire voir les tableaux de Rachel. Une réussite !

16/09/2010

La couleur des sentiments

"Nous connaissons tous ces lois, nous vivons ici, mais nous n'en parlons jamais."

La lutte pour l'égalité des droits est en marche mais le Mississippi des années 60 n'est pas tendre pour les Noirs...Situation paradoxale : tous ces Blancs qui supportent sans broncher ou encouragent la ségrégation ont été élevés par des bonnes Noires. Que pensent ces dernières de cette situation ? Elles qui auraient pu poursuivre des études mais dont l'avenir était déjà tout tracé. Une jeune femme Blanche , en quête d'indépendance et apprentie écrivaine, va leur donner la parole. ce livre sera-til écrit? Sera-t-il publié ? Quelles en seront les conséquences ? Autant de questions qui tiendront en haleine le lecteur (prévoir un endroit isolé et des boules quiès pour laisser le monde frapper à votre porte et finir en toute quiétude ce roman qui vous prend par la main et ne vous lâche pas!).307403527.jpg
Le roman de Kathryn Stockett fourmille de personnages attachants et hauts en couleurs. Je n'oublierai pas de sitôt la pestouille ambitieuse  Blanche, reine des punaises, qu'on adore détester ! " Gertrude, c'est vraiment le cauchemar de la Blanche du Sud. Je l'adore." C'est un roman très visuel (à quand l'adaptation cinématographique ? ), un de ces romans qui procure un très grand plaisir de lecture. A découvrir sans attendre !

Merci Cuné !

L'Ogresse nous avait alléchées...

la couleur des sentiments, Kathryn Stockett, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Girard, Editions Jacqueline Chambon 2010, 517 pages qui se dévorent.

Perso, il m'a fallu le temps d'infuser et l'enthousiasme s'est révélé plus grand encore a posteriori que pendant la lecture ! Le temps que mon p'tit coeur de pierre se fendille sans doute....

10/09/2010

Comme deux gouttes d'eau ...en poche

Billet ici !51XuDn-5XzL._SL500_AA300_.jpg

 

07/09/2010

Nagasaki

"Cette femme était à maudire. A cause d'elle le brouillard s'était levé."

 Quelques indices lui ont mis la puce à l'oreille. Alors Shimura-san  qui vit seul et mène une vie bien réglée entre la station météorologique où il travaille et sa maison, va installer une webcam dans sa cuisine. Bientôt l'impensable va se donner à voir...41MbNHwRF+L._SL500_AA300_.jpg
Partant d'un fait-divers survenu au Japon, Eric Faye sonde avec finesse l'ambivalence des sentiments de ce personnage bien falot et interroge la notion d'intimité . Il souligne aussi l'absence de liens dans une société vieillissante où les androïdes seront de plus en plus amenés à se substituer aux humains.
Ni fantastique ni poétique le récit avance  à l'image se son personnage principal, tout en retenue , suscitant d'abord l'étonnement  et levant beaucoup d'interrogations chez le lecteur.Mais à trop vouloir boucler son récit bien proprement, l'auteur , tout à la fin ,lui fait perdre de son intensité. Dommage !

Nagasaki, Eric Faye, Stock 2010 , 108 pages denses.

Merci Cuné !

Choco a davantage apprécié.

 

05/09/2010

Le proscrit ... en poche

"Chacun jouait son rôle dans une comédie à laquelle il ne voulait même pas participer."


La vie de Lewis bascule à l'âge de dix ans, quand il assiste, impuissant, à la noyade de sa mère, jeune femme fantasque et aimante.Vite remarié, ni son père ni sa jeune belle-mère ne parviendront à briser la carapace d'indifférence dans laquelle s'enferme le garçon. Cette attitude lui vaudra de se couper de la communauté bien-pensante dans laquelle sa famille évolue. Tant de violence rentrée ne peut, bien sur qu'exploser, ce qui lui vaudra deux ans de prison. En 1957, il a dix-neuf ans et sa révolte à sa sortie de prison, va faire exploser tous les faux-semblants et balayer comme un raz-de-marée toute l'hypocrisie de ce petit village du Surrey.51L1O29USnL._SL500_AA300_.jpg
Délinquance, automutilation, violences conjugales, autant de mots qui me rebutaient d'emblée et pourtant, à peine avais-je commencé Le Proscrit que j'étais happée par les personnages, emportée par la houle des sentiments de Lewis, qui affecte une impassibilité toute britannique face aux affronts qu'il doit subir.
Sadie Jones fouille les replis des âmes et nous les montre dans toute leur crudité et leur vérité. Ainsi la tante de Lewis qui ne propose pas d'élever cet enfant avec les siens parce qu''elle sait confusément qu'elle ne pourra le supporter. On déteste avec force le hobereau, sorte de Dr Jekill et Mr Hyde, qui humilie Lewis et son père,on frémit en se disant que toute cette souffrance aurait pu si facilement ne pas exister, un peu moins de flegme, un peu plus de communication et on referme ce livre le souffle court. Un grand et beau roman.

04/09/2010

Millénium tome 1 ...enfin en poche ! On a de la chance de vivre aujourd'hui

Je ne redirai pas ici tout le bien que j'ai écrit sur cette trilogie dont le premier tome sort enfin en poche après quatre ans d'attente !41unegcwnQL._SL500_AA300_.jpg
Je rappellerai juste que, fait exceptionnel , la série ne s'est jamais essoufflée, bien au contraire, l'intensité allant croissant d'un tome à l'autre...

(En même temps, on peut se demander qui a encore échappé à la folie Millénium...)

Sinon, un recueil de nouvelles de Kate Atkinson,dont je suis une fervente inconditionnelle, histoire de nous faire patienter jusqu'au prochain roman...Billet ici !9782253156888-G.jpg

30/08/2010

L'arbre du père

"La maison se désintégrait, tout comme nous; ça méritait bien une fête."

Une famille australienne subit brutalement un deuil, celui du père de famille. Simone, la narratrice , âgée de neuf ans à l'époque, trouve refuge dans le flamboyant qui pousse devant la maison et y entend la voix de son père. La mère qui ne peut accepter la disparition de son époux, va elle aussi voir dans ce symbole un moyen de faire face . Mais les racines du flamboyant menacent la maison et il faudrait couper l'arbre...
Dans ce roman tour à tour poétique et fantastique, Judy Pascoe analyse avec finesse les sentiments de cette famille qui doit affronter le deuil. Chacun se débrouille comme il peut pour arriver à supporter l'absence paternelle. La narratrice qui prend en charge  ce récit a postériori le fait sans se donner le beau rôle et revient sur les événements avec lucidité, évoquant les souvenirs d'une année marquée par la chaleur et la solitude malgré la sollicitude de l'entourage, voisinage compris.51suZfTqdnL._SL500_AA300_.jpg
Chaque personnage, même secondaire,  est croqué avec une justesse confondante et devient aussitôt partie intégrante de l'univers que Judy Pascoe réussit en un peu moins de deux cent pages à créer.
Quant à la nature australienne, elle tient un rôle exceptionnel, tour à tour réconfortante ou dévastatrice, donnant lieu à des scènes très visuelles qui n'ont pu qu'inciter à l'adaptation cinématographique du roman.
Un concentré d'émotions qui chahute le lecteur mais une écriture qui ne verse jamais dans le pathos, un texte très visuel et captivant.

L'arbre du père ,Judy Pascoe, traduit de l'anglais par Anne Berton, 10/18 2010, 191 pages