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30/09/2009

Le pigeon voyageur

"Les femmes adorent les lettres, et qu'espérer de mieux que  de recevoir une lettre par pigeon !"

Les pigeons voyageurs ne rentrent au pigeonnier que s'ils s'y sentent bien. Cette nécessité Yair Mendelsson la ressent  aussi, lui que la maison de sa riche femme rejette et rudoie.  Il lui faudra donc trouver sa propre demeure,  aidée en cela par Tirza son amie  d'enfance et un peu plus...Parallèllement nous remontons le temps cinquante ans en avant, en 1948, durant la guerre d'indépendance d'Israël et découvrons une histoire  d'amour entre deux colombophiles: un jeune garçon, que son aspect poupin fait surnommer le  Bébé et une toute jeune fille. Comment ces deux histoires vont se rejoindre par-delà les années, c'est tout le secret du roman de Meir Shalev, un roman plein de candeur et d'innocence, un roman lumineux et serein malgré les temps troublés qu'il décrit.41JDm4bKDVL._SL500_AA240_.jpg
Cotoyant parfois le conte avec son personnage d'entrepreneur qui surgit pour aplanir toutes les  difficultés  Le pigeon voyageur est un texte subtil et chaleureux, et comment  résister à une  telle description? : "Une maison où tu te sentiras  comme dans un cocon, une maison qui apaise  et désaltère. Une maison qui te  construira comme  tu la  construiras, qui te guérira comme  tu la  guériras, avec qui tu t'entendras  pour changer le toit et le sol,  installer des cloisons,  ouvrir  des fenêtres et des portes, pleins de reconnaissance l'un pour l'autre."

Un grand merci à Clarabel pour le prêt !

 

Le pigeon voyageur, Meir  Shalev, Editions des deux terres, 549 pages lumineuses.

09/09/2009

meurtres entre soeurs

"Elle ne sait pas qu'il s'agit d'une prophétie."

Une famille recomposée des années 50:  Mo et Pa, Olivia  et Emily, deux demi -soeurs qui après quelques ajustements parviennent  à bien s'entendre . Tout ce bel équilibre va être remis en question à la naissance de Rosie, petite princesse, chouchou de Ma et Po. Sans se concerter, les  fillettes vont tenter d'assassiner celle qui  empoisonne l'existence de toute la  famille. Est-ce  pour cela que , même  adulte, Rosie  n'aura de cesse de ruiner leur existence ?41m07PFEKzL._SL500_AA240_.jpg
Manipulations à gogo, vengeances,  machinations tortueuses sont au rendez-vous dans ce qui commence comme un comédie , scandée  par les  répliques  pince-sans rire de Pa :
"-Je  me fais  beaucoup  de soucis pour les filles,  confie Mo  à Pa  dans la  soirée
-Peut être que tu  aurais dû épouser un médecin."
ou les leitmotives:

"Elles  sont à un âge délicat
Tous les  âges sont délicats, soupire  Pa."

et va peu à peu prendre une tonalité plus sombre mais non dénué d' un humour , acide et réjouissant. On ne s'ennuie pas une minute et on ne lâche pas ce  roman aux allures d'arsenic et vieilles dentelles contemporain.

Une réussite !

Meurtres entre  soeurs (Sisters under the skin) , Willa Marsh (alias  Marcia Willett), traduit de l'anglais parDaniel  Wargny,  editions Autrement, 206 pages réjouissantes.

 

Merci à Clarabel pour le prêt.

 

 

 

08/09/2009

Le monde de Lenny

Lenny est un élève brillant mais qui pose problème à tous les membres de l'équipe éducative car il ne  "rentre  pas  dans le moule". Impossible de le faire  passer de niveau car "le retard de son développement  affectif  rendrait tout changement catstrophique."9782844207623.gif
Elevé par une mère qui porte des gants en continu (elle est main-modèle pour la publicité), Lenny pose sur le monde un regard aigu et décalé sur le monde qui l'entoure. Les entretiens avec Muriel (une psy? ) et sa relation avec Van-son premier ami !-vont lui permettre de mieux trouver sa place et de laisser libre cours à ses émotions.
Ecrit par l'américaine Kate Banks -à qui l'on doit de nombreux albums destinés aux  jeunes enfants-, Le monde  de Lenny est un roman attachant même s'il possède les défauts de ses qualités. En effet, la répétition quasi systématique des  prénoms des personnages dans les dialogues donnent à ceux-ci un côté trop rigide et trop enfantin pour un roman destiné aux ados à partir de 12 ans. L'attitude de Muriel * qui est là pour aider l'enfant et dont le statut ne sera pas précisé  est peut être aussi un chouïa  idéalisée mais bon...Kate Banks se glisse néanmoins avec habileté dans l'esprit de Lenny ,un petit garçon de neuf ans diablement sympathique.

Le monde de Lenny,  Kate Banks, Editions thierry Magnier,  traduit de l'américain par Valérie Dayre.

* le roman est dédié à "Muriel", alors si cette demoiselle est telle que dans le  roman, je ne peux que lui tirer mon chapeau !

05/09/2009

Le joueur d'échecs

Allez savoir pourquoi ,  j'étais persuadée que Zweig était un auteur du XIX ème  siècle...Allez savoir pourqoui  je cofondais l'intrigue du Joueur d'échecs avec celle d' un autre texte mettant aux prises des adversaires humains à un automate invincible...(Tiens c'est de qui d'ailleurs ce texte? )
Il aura fallu la conjonction d'une remarque de Papillon ici et du billet récent(en août) d'une blogueuse (que je n'ai évidemment pas retrouvé,  si elle  se reconnaît, vite je mettrai le  lien !) pour que je  comprenne  ma  double erreur: ce texte a été écrit en 1941  et nous montre comment un homme arrêté par les nazis, subissant ce qu'on appellerait de nos jours une expérience  de privation sensorielle, parvient à s'emparer d'un livre qui , ô déception, n'est qu'un manuel d'échecs, manuel d'échecs qui lui permettra pourtant de tenir tête à ses geôliers...41J034cHIsL._SL500_AA240_.jpg
Stefan Zweig en 95 pages réussit à nous montrer la double souffrance d'un homme : celle due à sa captivité sans violence  physique est tout aussi redoutable que s'il avait été envoyé dans un camp de travail mais aussi les ravages que peuvent causer les monomanies, c'est à dire l'obession d'une seule idée.
Les passages consacrés à la découverte et à la lecture du livre dérobé  'ont fait penser aux propos tenus par Jean-Paul  Kaufman qui lors de sa  captivité, quand il parvenait à obtenir un livre  faisait durer le plaisir en lisant l'ouvrage dans tous les  sens, y compris à l'envers, se régalant même à la lecture d'Harlequinades...La même fièvre à l'idée de lire...
"Je voulus d'abord savourer toute la joie que me donnait la seule présence de ce livre, et je retardai à dessein le moment  de le  voir,  pour le  plaisir  excitant de  rêver en me  demandant quelle sorte de livre  je voulais que ce  fût :  surtout , imprimé très serré,  avec le plus de  texte possible,  des feuillets très,  très fins, afin que j'aie plus longtemps à le  lire. J'espérais aussi que ce  serait une oeuvre difficile,  qui demanderait un gros effort intellectuel,  rien de  médiocre,  quelque chose qui  puisse s'apprendre,  qui se puisse apprendre  par coeur, de la poésie  , et de préférence- quel  rêve téméraire!-Goethe ou Homère."
Un pont également par de-là les années avec ce roman de Richard Powers...

Une oeuvre dense et puissante , profondément humaine.
Merci à toutes celles qui m'ont permis , par des chemins détournés, de rencontrer cet auteur !

Le blogobook vous  mènera  vers plein de billets - qui avaient aussi "préparé le  terrain" !

04/09/2009

L'amour en kilt

Quel plaisir de retrouver tous les habitants du 44 Scotland Street !  Certains ont déménagé, provisoirement ou pas , de nouvelles têtes ont fait leur apparition mais tous sont toujours aussi sympathiques et même les mauvais garçons ne sont pas bien dangereux , car ne l'oublions pas nous sommes dans une comédie.510EkwxrhyL._SL500_AA240_.jpg
Alexander McCall Smith célèbre avec autant de bonheur que dans les volumes précédents les charmes de sa cité de prédilection,Edimbourg, même s'il s'autorise quelques incursions exotiques  et manie les rênes de son feuilleton avec autant de dextérité que d'habitude. Pas de surprises donc mais pas de déception non plus.Et c'est déjà pas mal !

 

L'amour en kilt,  Alexander McCall Smith,  10/18 ,  446 pages qui donnent  le sourire , 14  euros quand même !

Un grand merci à Clarabel pour le prêt !

Les avis d'Armande, Dasola, et d'autres ? :)

30/08/2009

Le verdict du plomb

Avec Le verdict du plomb,  nous retrouvons Mickey Haller que nous avions laissé blessé à la  fin de La défense Lincoln.clic.
Après deux ans de  soins, il se retrouve propulsé bien malgré lui dans un énorme procès où il devra assurer la défense  d'un magnat du cinéma , accusé d'avoir tué son épouse et l'amant de celle-ci.41q+ar4dfgL._SL500_AA240_.jpg
Très rapidement Haller va comprendre qu'il est en danger et sera contraint de pactiser avec un Harry Bosch qui joue ici un peu en retrait, le premier rôle étant laissé à l'avocat. Mais qui titre vraiment les ficelles?  Dans un monde  où tout le monde  ment, où  chaque mot prononcé  peut faire pencher la balance, tout est bon pour gagner un procès et très accessoirement faire triompher la vérité.
Pour qui aime se balader dans les coulisses d'un métier, ce nouveau Michael Connelly est un régal !  Les arguties bizantines du système judiciaire états-uniens  deviennent ici presque pittoresques-qui aurait cru qu'une joueuse de poker pouvait s'y révéler fort utile? -et l'on suit avec un intérêt toujours croissant les interrogations d'un héros qui  cavale à toute allure mais trouve nénamoins le temps de s'interroger sur sa vie et ses valeurs. Un bon cru !

Un grand merci à Cath et Ch'ti 31 !

Le verdict du plomb, Michael Connelly, seuil policier, 458 pages à lire d'une traite  !

12/08/2009

le coeur est un muscle involontaire

 

Florence déteste les livres , les écrivains et les chiens. Elle bosse avec Zéno, partageant avec lui un  sentiment à mi-chemin entre amour et amitié , sentiment dont Monique Proulx  parle  très joliment: "Un jour Zéno et moi,  quand on sera tout à fait grands sans  être vieux, on inventera un sentiment  bien plus aérien que l'amour, bien plus ardent  que l'amitié, dans lequel, nuit et jour on pourra s'étendre pour réparer nos cassures.
En attendant, on a ça, ce petit paquet de chaleur et de chardons."
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Florence, bien malgré elle, va se retrouver à la poursuite d'un écrivain "invisible", sorte de Salinger québécois, qui lui a volé une phrase, celle qui donne son titre au roman : Le coeur est un muscle involontaire (écho de Le coeur est un chasseur solitaire ? ). Cet écrivain mystérieux,Pierre Laliberté,  dont elle n'a que faire, évidemment  est l'idole de Zéno...S'en suit alors une quête pleine de péripéties et d'humour, où notre héroïne devra s'accommoder de cadeaux fort encombrants, dont je me garderai bien de révéler la teneur :" Je suis tombée sur une jovialiste, c'est bien ma chance."et apprendra petit à petit à voir le monde d'une façon différente.
On pleure, on rit, on note au passage quelques jurons bien sentis que l'héroïne s'adresse pour se fustiger : "manche à balai irascible", "maudite limace molle", on applaudit des deux mains aux descriptions hallucinées d'un centre commercial ou, plus poétiques mais tout aussi inspirées, du centre de New-York, bref on passe un excellent moment car Monique Proulx possède tout à la fois le sens du récit et une écriture chatoyante.

Le coeur est un muscle involontaire, Monique Proulx, Editions Boréal, 399 pages pleines de charme.

Merci qui ? Merci, Cuné évidemment !:)

03/08/2009

La bouffe est chouette à Fatchakulla

Bienvenue à Fatchakulla, petit comté tranquille , entouré  de marécages brumeux à  souhait.  Comme il ne se  passe rien, ou presque, on y boit sec, on chasse ,on pêche et on chouchoute des matous un peu hors-normes : "Quant à l'heureux propriétaire  de cet être hors pair, un chat à six doigts, à grosse tête,atteint  de  strabisme,  il pouvait compter sur toute une vie de félicité." Alors  quand " le  plus fieffé  salaud du canton de  Fatchakulla", j'ai  nommé  Oren Jake Purvis  qu'on soupçonnait de  faire  disparaître certains de ces matous -entre autres forfaits - est retrouvé mort , il ne s'est pas trouvé grand monde pour le pleurer.
Mais les victimes s'accumulent, éparpillées un peu partout , façon puzzle, comme aurait dit Audiard, et les esprits s'échauffent, d'autant plus que certains morceaux sont portés manquants...51vfFbTVgXL._SL500_AA240_.jpg
La  bouffe  est chouette à Fatchakulla est un divertissement  très réussi, à la croisée du Lézard lubrique de Melancholy cove et de Fantasia chez les  ploucs.On y sourit, on y frissonne et  très souvent en le lisant me sont venues  des images tirées des Mystères de l'Ouest (la série ,pas le film, grandguignolesque  et boursouflé), pour  ce qui  concernait l'élucidation du mystère...

Un grand  merci à Cuné !

Ned Crabb, La bouffe est chouette à  Fatchakulla, Folio policier, 267 pages , seulement !

24/07/2009

5 octobre, 23 h 33

Flic d'expérience, le shérif Carl Houseman, va se  trouver confronté à un suicide ou crime qui va le plonger dans un monde  bien différent de son Iowa banal.417iRVj78FL._SL500_AA240_.jpg
Méfiante j'aurais pu être : éloges dithyrambiques sur la 4 ème de couv' de ce roman policier(dont un de Michael Connelly), allusions  à des rites liés aux vampires, en plein Iowa contemporain, alors que j'avais été préalablement  échaudée  par un roman français utilisant les mêmes ressorts (Les morsures de l'aube de Tonino Benacquista, pas de billet)  mais bon il y avait la caution de Cuné alors  je me suis lancée...et je n'ai pas  pu lâcher ce bouquin ,dévoré d'une traite.
L'opposition entre les jeunes gens gentiment ( à première vue) bizarroïdes habitant dans une grande maison placée sous le signe du  gothique et le flic brut de décoffrage mais à l'usage pas si plouc qu'il en a l'air est tout à fait réjouissant.On explore, ravi, les méandres tortueux de l'âme humaine tout en découvrant le quotidien de ce shérif aguerri qui subit les lourdeurs administratives, les humeurs de  ses subordonnées et regrette de n'entrevoir sa femme que de rares instants, le tout rythmé par le suivi de l'enquête, quasi heure par heure. Un Page turner diablement  efficace !

5 octobre, 23 h 33, Donald Harstad, Points seuil.

 

L'avis tout à fait enthousiaste de Cuné que je remercie encore, et qui l'a placé dans la catégorie " excellent".

23/07/2009

Jour de fête à l'hospice

Premier roman de John Updike,(dont javais déjà lu plusieurs romans il y a belle lurette (non chroniqués ici)), Jour de fête à l'hospice n' a pas su m'accrocher. J'ai trouvé la  narration pesante, alourdie par ces longs monologues intérieurs qui entravent l'action plus qu'ils ne la propulsent. L'idée était pourtant intéressante: celle de  confronter les pensionnaires d'un hospice de vieux au monde extérieur à l'occasion de la seule  journée de l'année où les personnes étangères à ce huis-clos forcé peuvent y faire une brève incursion. Unité de temps, de lieu mais les interrogations des pensionnaires m'ont paru superficielles et je ne me suis attachée à aucun d'entre eux.  Echec sur toute la ligne, tant pis !51Ppv2TRwhL._SL500_AA240_.jpg

Merci au Blog-o-book et aux éditions Robert Laffont

L'avis de Tamara, plus positif.