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09/02/2009

A couper le souffle !

Quittant un mari brutal et un pays , l'Australie, Julia trouve refuge en France dans le château familial, en compagnie de ses deux enfants . Dans l'immense demeure, peu de paroles seront prononcées tandis que se nouera un drame familial.Pas question que je vous en dise plus sur l'intrigue que jamais je n'ai trouvée morbide.51MUWMCBOML._SL500_AA240_.jpg
Avec une extrême économie de moyens, Julia Leigh arrive à créer une tension digne du Tour d'écrou de Henry James. On suit le souffle court, fasciné et horrifié, la montée de l'intensité dramatique, et n'était l'utilisation  d'un téléphone portable, on pourrait se  croire plongé dans un de ces romans noirs anglais du XIXème siècle.
Une oeuvre puissante qui donne le frisson.

 

Julia Leigh, Ailleurs. Christian Bourgeois éditeur.105 pages dévorées le souffle comme suspendu.

Mon seul regret :  avoir mis autant de temps à me décider et pourtant vous avez été nombreuses à me tendre la perche !

 

Le billet de Solenn qui vous mènera  vers plein d'autres .

06/02/2009

"Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux, pas vrai? "

Rosamond vient  de mourir mais  a laissé à une mystérieuse Imogen, jeune femme aveugle,une série de cassettes enregistrées où,  s'appuyant sur vingt photos dûment sélectionnées, elle révèle  un  secret  de famille courant sur trois générations de femmes.Plus que tout cela peut être, l'objectif  est de  lui  laisser "la  conscience de [son] histoire, de (son )identité, la conscience de [ses]origines, et des  forces qui [l]'ont façonnée."51GQ--O6Z0L._SL500_AA240_.jpg
Traversée par des coïncidences qui réapparaissent par delà les années, par des scènes qui semblent  se rejouer, La pluie, avant qu'elle tombe est sous-tendu par le thème de l'amour maternel déficient et des conséquences qu'il peut entraîner sur plusieurs générations.
Tissant avec virtuosité l'histoire  de cette lignée de femmes à celle de l'Histoire, Jonathan Coe nous livre  ici une  oeuvre sombre mais fluide, qui se lit sans déplaisir, mais qui laisse un peu sur  sa faim.  le style  et la construction sont impeccables mais  il manque cette petite étincelle de folie  qui faisait  tout  le charme de la maison du sommeil.

L'avis de Marie.

celui de Lily.

05/02/2009

Un roman chaleureux dans l'hiver arctique

Le commissaire Erlendur recouvrant soigneusement d'une couverture le corps d'un enfant assassiné , geste inutile mais ô combien révélateur, voilà l'image que je retiendrai du dernier roman d'Arnaldur Indridason.
Crime raciste? Le petit Elias était en effet le fruit d'un mariage entre un Islandais et une Thaïlandaise.Le couple avait divorcé et si la mère semblait bien s'intégrer, il n'en était pas de même pour son fils aîné, Niran .31QrWUfImOL._SL500_AA240_.jpg
Particulièrement préoccupé par cette enquête, Erlendur négloge cette femme qui lui parle au téléphone et qui, croit-il ,a juste quitté le domicile conjugal. Il traite aussi un peu à la légère ses enfants qui, pour la première fois, viennent ensemble lui demander des comptes...

Explorant toutes les pistes, examinant toutes les hypothèses, même les plus horribles, le commissaire met à jour tous les préjugés envers les émigrés dans cette communauté fermée d'Islande, sans manichéisme ni volonté démonstrative .La solution de l'énigme s'avèrera encore bien pire que ce que l'on croyait...
La 4 ème de couverture  évoque "un monde à la Simenon"mais j'ai trouvé beaucoup plus de chaleur humaine  dans ce roman  que chez Maigret qui  souvent rudoie ses suspects.  Erlendur, lui, s'y prend avec beaucoup plus  de délicatesse et d'empathie .

L'avis de Cuné que je remercie chaleureusement pour l'envoi !

Celui de Clarabel

02/02/2009

Un peu de soleil...

Un mur hérissé de tessons de bouteilles sépare deux jardins: celui  de  la mère d'un petit garçon qui à  deux ans  ne parle ni ne marche , celui  de leur voisin, qui, l'été,  reçoit son jeune fils  turbulent.Jamais ils  ne seront nommés,  créant ainsi une atmosphère à la  fois étrange et poétique.517IpKkaqpL._SL500_AA240_.jpg
Dans la touffeur  estivale  de  Cagliari, la jeune femme joue avec l'idée  de  suicide pour "échapper aux difficultés de   vie"  mais  , petit à petit, les  tessons  disparaîtront du mur pour faciliter le passage entre les deux jardins, entre ces deux univers entre  ces  êtres  à la recherche d'un peu de  tendresse et de sensualité...

En une cinquantaine de pages je me suis réconciliée avec  l'oeuvre de  Milena Agus car  ce  texte, faussement simple, est une bulle chatoyante qu'on a  envie  de souffler vers ses amis...Et pour trois euros,  ce serait vraiment  dommage de s'en priver !

Mon voisin, Milena Agus. Liana Levi,  Piccolo.

l'avis de Leiloona

Celui de Bellesahi.

31/01/2009

"J'avance."

taduction toute en sensibilité dDur d'être  le gardien  de son frère , de veiller à sa sécurité  quand il part régulièrement en vadrouille dans les  questions les plus improbables ! Petrus en a par dessus la  tête, même si parfois il a l'impression de frôler le monde dans lequel évolue son artiste de petit frère, Boniface.
Quant aux parents, si la mère partage la même sensibilité que son cadet, le père lui, est exaspéré par le comportement  atypique du petit garçon.Il faudra pourtant que chacun fasse  face à la dernière fugue de Boniface,Le jour de toutes les dernières fois, pour que la  situation ne s'enkyste pas.Le roman de  Martha Heesen traite avec une sensibilité extrême et une apparente simplicité des liens 41H9hLe3BlL._SL500_AA240_.jpgprivilégiés qui unissent les parents à certains de  leurs enfants mais aussi des incompréhensions qui peuvent également exister.
Tendu par l'émotion d'un drame dont le lecteur devine  très tôt la  teneur, , le roman , entrecoupé de retours en arrière qui éclairent progressivement  la situation, se déroule sur une journée, ce qui lui confère encore plus d'intensité dramatique. Le narrateur est Petrus,un brave petit gars , qui fait front à la  tempête, réelle ou imagée, qui affronte les obstacles avec plus de bravoure et de lucidité que son père, jusqu'à ce qu'enfin sa tâche soit accomplie.
Fausse simplicité vous disais-je car longtemps après avoir refermé ce livre, me  sont restées en mémoire des scènes de ce livre qui  a  obtenu le  "Hibou d'or " , prix qui récompense le meilleur roman jeunesse de l'année aux Pays-Bas.

Un roman aussi fin et beau que sa  couverture.

Le jour de toutes les dernières fois. Martha Heesen.  Editions Thierry Magnier, traduction toute  en sensibilité  d'Emmanuèle Sandron

 

30/01/2009

"Il sortait de prison, elle était décongelée..."

"J'ai gagné le gros lot à la  tombola  du diable.",déclare Jody, quand elle découvre qu'elle est devenue vampire.Et comme elle est pleine de ressources, faisant fi des difficultés inhérentes à ce  type de situation-non prévue dans Cosmopolitan-, elle parvient à survivre et même à tomber amoureuse de Tommy, un apprenti  écrivain venu à San Francisco  pour crever de faim, étape obligatoire pour tout romancier qui se respecte.419vRkf1D6L._SL500_AA240_.jpg

Cette love-story démarre sur les chapeaux de  roues, nous balade dans les quartiers chauds de la ville où grouille une faune pittoresque sur laquelle règne et veille un Empereur-clochard céleste- flanqué de deux chiens. Les meurtres se succèdent, donnant ainsi l'occasion à un couple de policiers archétypaux d'entrer en scène.

Accrochez vos ceintures et préparez-vous à hoqueter de rire avec ces Dents de l'amour où Christopher Moore revisite avec son aplomb déjanté habituel le mythe des vampires !  Les répliques hilarantes fusent à chaque instant,  "Si elle a survécu à sa mère, elle peut tout endurer."et l'on se demande pourquoi un si mauvais titre( français) et une couverture aussi moche viennent gâcher notre plaisir.

A lire pour se payer une pinte de bon sang !

 

Un ENORME merci à Cuné pour l'envoi !

23/01/2009

"Une récompense car il est sage depuis longtemps."

D'abord  un groupe  de filles , indifférencié, comme "une volée d'oiseaux", dont la  fraîcheur et l'innocence  attirent l'attention d'un homme.
Au fil du  récit, chacune  de ces cinq soeurs  va prendre la parole, acquérant ainsi pour le lecteur une personnalité et une identité propres. Se trace aussi en pointillés le portrait d'une famille  où les parents ont quelque peu perdu pied.En parallèle  le prédateur  va affiner sa connaissance de chacune d'entre elles  et progressivement faire son choix...51BGu245YwL._SL500_AA240_.jpg
Le montage en parallèle  des prises de parole de Beauty, Mim, Faithful, Fancy et Autum avec les révélations de plus en plus inquiétantes sur le voyeur fait monter savamment l'intensité dramatique du récit.
Norma  Fox Mazer semble parfois brider sa  narration pour ne pas la rndre trop inquiétante pour son lectorat adolescentmais, néanmoins, on frôle souvent l'insoutenable, rappelant ainsi la  tension des premiers romans de  Patricia Cornwell.
L'auteure se  glisse  avec autant d'aisance   dans la peau de chacune des soeurs que dans celle du pervers et la  construction hors-pair  de  son récit ne fait qu'ajouter à l'angoisse qui  étreint  le lecteur. A la fois  chaleureux par la peinture du groupe sororal et glacial par la menace qui se précise peu à peu, ce roman est une sorte d'"omelette norvégienne "comme on les aime ! attention à ne pas commencer trop tard la lecture de ce roman qu'on ne peut lâcher !

L'avis de Clarabel

Le courage du papillon.Norma Fox mazer Albin Michel.286 pages.

16/01/2009

"On ne sait jamais"

Angeline a huit ans, elle est élève au CM2 et trouver sa place quand intellectuellement on est précoce mais qu'affectivement  on est encore "un bébé" n'est pas une chose  facile. C'est pourquoi, à défaut d'avoir des amis,se réfugie-t-elle souvent  dans un monde imaginaire où les poissons ont la part belle.51DUwkfENqL._SL500_AA240_.jpg
Mais l'amitié va un jour se présenter sous les traits d'un garçon terriblement drôle, du moins aux  yeux d'Angeline...

Dans Des poissons  dans la tête, Louis Sachar a su montrer les  réactions de rejet que suscite parfois la précocité intellectuelle (on ne souhaite à personne d'avoir une institutrice  aussi  inculte et bornée que Mrs Hardlick!), ainsi que les tiraillementsentre le comportement parfois enfantin de  la  fillette et sa vivacité d'esprit. Néanmoins j'ai  trouvé que les  réactions  de l'héroïne étaient parfois traitées avec excès, comme si l'auteur n'avait pas su trouver le ton juste, au sens musical du terme.  On frôle parfois l'hystérie et c'est dommage.

L'avis enthousiaste de Marie

12/01/2009

"La maison semblait les essayer, puis les recracher comme s'ils avaient un goût amer."

1990. la découverte d'ossements humains devant l'Eglise des pas perdus va faire remonter le temps à Catherine King, propriétaire du domaine, ainsi qu'à son amie depuis près de 70 ans, Maria Diamini.
Cette amitié,jugée choquante dans l'Afrique du Sud au temps  de l'apartheid, a  survécu à tous  les obstacles car un lien mystérieux semble unir les deux femmes.51P4ny-hKiL._SL500_AA240_.jpg
Riche en rebondissements, le roman bénéficie  d'une structure très maîtrisée et d'une écriture sensuelle  qui célèbre la  terre.
Jamais didactique, effleurant parfois le fantastique, Rosamund  Haden nous peint un portrait très chaleureux et optimiste de cette partie du  continent  africain et de  ses habitants, ce qui m'a agréablement  changée  de la vision qu'en avait Doris Lessing. Mais il est vrai que la situation politique  a  évolué dans le bon sens et c'est tant mieux !

L'avis de  Brize

L'avis de Laure

celui de Clarabel

Celui de  Solenn qui vous  mènera  vers plein d'autres liens !

10/01/2009

"...la lecture fonctionnait au fond comme un muscle qu'elle avait fini par exercer."

Il aura suffi d'un bibliobus remarqué bruyamment par les chiens de Sa Majesté la Reine pour que celle-ci  se prenne de passion pour la lecture . A quoi tiennent les passions et les changements de vie ! Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans ce très court roman de l'humoriste anglais,  Alan Bennett : cette frénésie  de lectures va avoir des  répercussions aussi bien dans la vie  personnelle, familiale mais aussi publique d'Elisabeth.51Z6hVQvXXL._SL500_AA240_.jpg
La  Reine des lectrices est non seulement un roman fort drôle qui dépoussière vigoureusement le protocole de Buckingam Palace, mais aussi une réflexion sur la lecture  , "Chaque livre à tout prendre porte en lui un autre livre." ,et l'évolution de la lectrice , tant dans ses  goûts que dans sa pratique, est passionnante.  Il contient  en outre une flopée de pistes de lectures, (gare à nos Lal !) , disséminées  tout le long d'un récit fort bien cadré, contenant son lot de félons et de gentils, de péripéties et de pirouettes. La Reine est bien entendu le personnage principal, sa famille apparaît très peu, mais les personnages secondaires sont croqués avec une jubilation perceptible.
Alan Bennett traite la  Reine un peu comme le fait son personnage de Norman , il se comporte avec naturel et nous la dépeint avec ses qualités et ses défauts, nous la montrant même encore plus humaine (et plus rusée) que ne le faisait le film de Stephen Frears "The Queen".

Un délicieux divertissement.

Alan Bennett, La  Reine des lectrices, Denoël,  173 pages.

L'avis d'Yspaddaden