23/05/2010
Nous n'avons pas d'endroit où vivre
"Je cherche à me détacher."
Manuel, jeune écrivain français, est invité en Namibie pour ainmer un atelier d'écriture avec des élèves du township. Là-bas, il découvrira la violence, des exilés volontaires ou pas et une ville marquée par l'apartheid.
Ayant vécu deux ans en Afrique (il y a vingt ans!) j'ai retrouvé, la violence en plus, l'ambiance de ces villes africaines écrasées par le soleil et l'ennui en fin de semaine. les invitations entre expatriés, les excursions qui tournent à vide...
J'ai juste regretté que l'atelier d'écriture ait été effleuré mais bon la durée très brève de l'intervention explique cela.
Il ne me restera pas grand chose de ce livre, il faut bien l'avouer, juste quelques images, une ambiance.
Merci Cuné !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : olivier de solminihac, afrique, expatriés, atelier d'écriture
13/05/2010
Tim-sans -dragon
Tim-sans-dragon mais pas sans courage, va entreprendre un périlleux voyage pour retrouver son père, exilé par le tyran, Reuter.
Dans sa quête, il sera aidé par Amok, le délicieux poussidragon que sa mère lui a offert.
Agnès Laroche, dans ce roman jeunesse, renouvelle avec bonheur les thèmes et figures éternels du conte initiatique. Son héros, à qui j'ai trouvé une certaine parenté avec l'Arthur méprisé du film Merlin l'enchanteur, est doté d'une mère dresseuse de dragon qui sait allier tendresse, courage et fierté. Un très beau personnage féminin ! Quant au poussidragon, il se révèle un auxiliaire plein de ressources et apporte une touche d'humour avec sa dénomination oxymorique. Tous les personnages sont bien campés et ne sombrent pas dans la caricature. On pense parfois aux aventures de Pinocchio quand Tim rencontre des gredins de comédie et ces références ne gênent en rien la progression fluide du récit.
Agnès Laroche a choisi l'exigence pour ses jeunes lecteurs et son écriture file à toute allure .
On passe un excellent moment que l'on ait une ou plusieurs fois dix ans !
Tim-sans-dragon, Agnès Laroche, Editions Oskar jeunesse 2009, 196 pages .
Lu et chaudement recommandé par Ferdi (10 ans et demi).
Le site de l'auteure.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : agnès laroche, jeunesse, aventures
10/05/2010
En avant, route !
"J'avais la foi plutôt méfiante."
Où peut-on rencontrer une Coréenne traînant un caddie rose,des ronfleurs un barbu et son âne sans oublier sept maris qui se plieront en quatre pour une seule femme ? Sur le chemin de Compostelle bien sûr !
Croyante par intermittences, Alix de Saint-André empruntera quand même trois fois ce chemin de pélerinage et dans En avant, route ! (citation de Rimbaud), elle nous relate avec humour ses pérégrinations, ses rencontres et ses découvertes, spirituelles ou ou pas.
Que l'on soit marcheur ou pas, croyant ou athée, ce récit trouvera toujours le moyen d'intéresser le lecteur curieux de découvrir ce qui motive ces gens aussi disparates , du point de vue de leurs motivations ou de leurs aspirations.
Un récit plein d'humanité où nous trouverons aussi de très belles pages ,tant sur les ânes, motivés par l'amour, que sur les chats dont la mort n'a pas voulu ...
En avant, route ! Alix de Saint-André, Gallimard 2010 ,308 pages pleines d'entrain, un régal dévoré d'une traite !
L'avis de Cuné , (on attend celui de son époux !).
Celui de Ptitlapin .
Spéciale dédicace à Dandy, âne marcheur et infiniment jovial , qui nous a consolé du fourbe Câdichon !:)
De la même auteure, je recommande "L'ange et le réservoir de liquide à freins."
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : alix de saint andré, chemin de compostelle
05/05/2010
Une bouteille dans la mer de Gaza
Parce qu'elle refuse de s'habituer aux attentats qui sont devenus la routine dans sa ville de Jérusalem, Tal, adolescente israëlienne décide de lancer Une bouteille dans la mer de Gaza pour établir un lien avec quelqu'un d'en face, comprendre un(e) palestinien(ne). S'engage alors un dialogue , par courrier électronique interposé, dialogue parfois interrompu par les aléas de l'Intifada...
Sur un sujet plus que périlleux, Valérie Zenatti a écrit un texte sensible , dépourvu de manichéisme ou d'angélisme et fait preuve d'empathie pour les deux camps en présence. Un roman qui se lit aisément et d'une traite avec beaucoup de plaisir. A noter qu'un film est en préparation.
Une bouteille dans la mer de Gaza, Valérie Zenatti, Médium Ecole des loisirs, 167 pages.
L'avis de Laure
de Saxasoul
J'ai longtemps tardé à lire ce livre...
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09/04/2010
Tes seins tombent
"Je cherche à mettre un pied en travers la porte de sa tête, m'y introduire, mais je n'ai pas la moindre idée."
Un titre coup de poing, Tes seins tombent, la rude constatation que fait une petite jeune fille de 13 ans à sa Babie, comprendre grand-mère. Comme cette dernière s'appelle Susie Morgenstern, elle ne s'en offusque pas et réagit même avec un humour teinté d'ironie : "Je devrais me réjouir d'avoir été honorée d'une phrase entière, même si c'était pour m'informer de cette funeste catastrophe."
Difficile en effet la cohabitation dans cette petite chambre que partagent les deux femmes , chacune à une étape différente de leur vie. Et dans ce monologue tour à tour vachard et tendre l'auteure, qui ne s'épargne pas au demeurant , nous fait partager un moment de sa vie avec une franchise désarmante et une bonne humeur communicative. Elle a la pêche Susie ! Et elle drague sur internet , dévore un roman policier par jour même si elle a tout oublié le lendemain ,car ce livre témoigne d'une formidable envie de vivre malgré l' "anatomie défaillante" de l'auteure. Un petit livre par la taille : 84 pages qui filent à toute allure mais 84 pages gorgées de soleil et d'amour !
Si vous avez ,comme moi, aimé Terminale, tout le monde descend, venez vite prendre des nouvelles de Susie Morgenstern !
Tes seins tombent, Susie Morgenstern, Actes Sud junior, 2010. (Collection d'une seule voix) Un pont entre les générations.
Un grand merci à Gawou qui avait signalé cette parution ici !
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : susie morgenstern, grand-mère petite-fille, bon sang quels tordus vont encore débarquer ici
04/04/2010
Les écureuils de central park sont tristes le lundi
"Souvent la vie s'amuse."
"Elle voulait tout savoir. jusqu'au moindre détail. Elle avait retenu la leçon de Cary Grant : "Il faut au moins cinq cents petits détails pour faire une bonne impression" et elle voulait des centaines de détails pour que son histoire s'anime, que ses personnages soient vivants. qu'on ait le sensation de les voir bouger devant soi. elle savait que pour une histoire tienne debout, il fallait la remplir de détails." Et Katherine Pancol applique ce principe et nourrit de détails savoureux les 846 pages de Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi.
Alors, même si j'ai parfois avancé cahin-caha dans ce gros pavé, renâclant devant certaine facilités d'écriture ou de récit, même si j'ai parfois trouvé trop sucré le style chantourné de l'auteure, même si j'ai freiné des quatre fers devant une vison par trop rose de l'existence, bimbamboum et en un rien de temps les obstacles s'évanouissent, j'ai renoué avec les personnages des Crocodiles et des Tortues comme avec de vieux amis perdus de vue que l'on retrouve avec plaisir et avec qui on poursuit la conversation comme si on les avait quittés la veille. Car Katherine Pancol possède le rare talent de les rendre vivants ces personnages: Joséphine la trop gentille, Hortense la trop sûre d'elle , elles et tous les autres ,y compris ceux qui ne font que passer mais qui ne sont jamais traités à la légère. On sent que l'auteure les aime tous et leur prête la même attention chaleureuse. Un gros cupcake un peu trop sucré mais qui s'avale sans qu'on s'en rende compte !
Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, Albin Michel, 2010, 846 pages que j'ai trimballées partout pendant ma lecture addictive .
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : katherine pancol
02/04/2010
Les inséparables
"L'écriture a cet avantage de faire flotter le plus lourd des souvenirs."
Récit d'une amitié féminine au fil du temps Les inséparables est aussi une réflexion sur le travail d'écriture et le pouvoir des mots.
Ainsi, la narratrice, clairement identifiée comme double de l'auteure, débat-elle avec Léa son amie de toujours devenue prostituée des mots à utiliser pour présenter son "métier" à la télévision. Rien de scabreux pourtant, rien d'idyllique non plus. Le fil qui unit Marie et Léa se tend, s'effiloche mais vibre toujours de l'amitié qui les unit malgré leurs dissemblances. Une très jolie rencontre.
Les inséparables, marie Nimier, folio 2010 , 275 pages comme une bulle de nostalgie.
L'avis de Tamara qui m'avait donné envie.
Celui d'Armande.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : marie nimier, amitié féminine
25/03/2010
Fakirs
"Un monde d'hommes se tenant maladroitement debout sur des tapis de clous, courant et se fuyant les uns les autres."
Un lieutenant,Guérin,flanqué de son fidèle stagiaire, Lambert,tous deux honnis par le restant de leurs collègues, sont chargés d'enquêter sur les suicides. Loin de se plaindre de la situation , nos deux anti-héros barbotent la-dedans quasiment avec bonheur, ce qui ajoute encore à la répulsion des autres policiers.
La mort en direct d'un "fakir" américain qui donnait en spectacle ses souffrances sur une scène parisienne spécialisée dans le sado-maso va amener à paris un franco-américain retranché à la campagne dans un tipi, Alan Mustgrave. Fatalement les trajectoires des trois hommes vont se croiser , surtout quand Guérin et Lambert vont trouver des similitudes à toute une vague de suicides soigneusement mis en scène...
Ne vous fiez pas à la couverture ni à la quatrième de couv': Fakirs n'est pas du tout un énième roman policier glauque . Même s'il y est question de suicide, de torture, ce n'est jamais présenté de manière malsaine, l'auteur ayant le chic pour balancer, mine de rien , quelques assertions déroutantes: "Un chien peut-il faire interner son maître ? " ou donner à toute une liste de suicidés les identités d'auteurs de romans policiers ( Sylvie Granotier ou J. B Pouy, entre autres). Autant de clin d'oeils qui détendent- un peu -l'atmosphère.
Avec son "Columbo", tout aussi dégarni que son ara Churchill, nanti d'un imperméable jaune , qui prend frénétiquement des notes et balance sa vérité au moment où on s'y attend le moins, Antonin Varenne nous donne un personnage paradoxalement falot et haut en couleurs. Beaucoup d'humanité et d'empathie dans un texte qui ne ménage pas ses rebondissements. Un grand bonheur de lecture.
Fakirs, Antonin Varenne, Viviane Hamy éditions, 2009, 284 pages .
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : antonin varenne, suicides
12/03/2010
Ecoute s'il neige
"Changer le paysage m'avait demandé un effort qui m'avait extirpé de moi."
En instance de divorce, Paul s'installe dans un hameau entre ville et campagne. Rapidement vont se nouer des liens entre ce quinquagénaire qui se croit déjà vieux et l'une de ses voisines, aveugle. Paradoxalement, c'est cette femme qui va lui révéler l'univers qu'elle n'appréhende pas de la même manière.
Ecoute s'il neige, Cathie Barreau, Editions Laurence Teper, 2009,155 pages.
Et avec ce roman sensible je boucle mon challenge !
L'avis d'Antigone qui m'a donné envie.
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11/03/2010
Le premier amour
De Véronque Olmi j'avais lu , apprécié ,mais pas chroniqué les très noirs et très beaux Bord de mer et Numéro six.
Jugez de ma surprise quand durant les 150 premières pages de son nouveau roman Le premier amour, j'ai trouvé 5 occurences de l'adjectif "léger".On entrait enfin dans un monde où l'amour ne serait pas lié à la mort ou à l'absence.
Envie de lumière, de chaleur, d'exotisme avec ce premier amoureux italien qui refait surface soudain dans la vie planplan de l'héroïne ? Le contraste est frappant avec celui des oeuvres précédemment citées.
Alors oui, Véronique Olmi est dans la légéreté mais finalement la gravité lui sied plutôt mieux car je ne suis pas du tout entrée dans ce roman qui accumule les clichés et se fiche de la vraisemblance comme d'une guigne.
Merci Antigone, qui a réussi à le terminer !:)
Clarabel n'est pas totalement convaincue non plus..
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : véronique olmi