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22/06/2018

Le journal intime de Baby George...en poche

"Maman est tellement épuisée par Ringo qu'elle a un mal fou à rester éveillée. Heureusement, Dada lui a appris à dormir les yeux ouverts, comme une crevette, un truc qui se transmet de génération en génération. Maman est ravie d'y être arrivée. Elle dit qu'elle n'a pas le moindre souvenir de la journée mais ça ne se voit pas du tout sur les photos."

Pas besoin d'être abonnée à Point de vue pour craquer sur le trop mignon Baby George ! Aussi, me suis-je précipitée sur son journal intime "Le meilleur livre d'une enfant de deux ans que j'ai lu cette année." comme l'affirme la citation apocryphe de Huhg Grant. Je confirme.clare bennett
Seule une anglaise pouvait trouver le ton juste pour dépeindre les coulisses de la famille royale britannique, s'en moquer gentiment et la rendre infiniment sympathique. Les chahuts des frères et belle-sœur, les tiraillements de la jalousie de George envers la petite sœur à naître, sans oublier la nuée de conseillers improbables qui entoure la royale famille, tout cela est délicieusement croqué  et nous fait passer un excellent moment ! à (s') offrir sans plus attendre !

 

Le journal intime de Baby George, Clare Bennett, traduit de l'anglais par Géraldine d'Amico,

15/06/2018

Sauvagerie ... en poche

"Ils avaient besoin de parents qui ne s'intéressent pas à tout ce qu'ils font , qui ne craignent pas d'être irrités ou ennuyés par eux, qui n'essaient pas de gérer chaque minute de leurs vies avec la sagesse de Salomon."

1988. Le Dr Richard Greville, expert-psychiatre adjoint à Scotland Yard,aidé du sergent Payne, revient sur le massacre de Pangbourne, enclos résidentiel de luxe à l'ouest de Londres où une dizaine de familles aisées ont été assassinées. Quant aux enfants de ces couples, ils ont été kidnappés.
Les hypothèses les plus farfelues circulent mais très vite les deux enquêteurs vont s'accorder sur une théorie extrêmement dérangeante pour une société qui refuse d'ouvrir les yeux.
Le plus intéressant n'est pas l'enquête en soi, mais bien la description des motivations des assassins,leur méticulosité et surtout leurs mobiles.j.g. ballard
Dénonciation de la société de surveillance, du repli sur soi  des classes aisées et d'une éducation par trop intrusive et étouffante à force de bienveillance.
Un roman court, 86 page , et d 'une efficacité glaçante.

Auparavant traduit et édité sous le titre Le massacre de Pangbourne.

Sauvagerie, JC Ballard, traduit de l’anglais par Robert Louit, Tristram 2013. Un indispensable, bien sûr.

14/06/2018

Hors-service...en poche

"Complètement libre ,en fait, complètement libérée de toute responsabilité."

Paradoxalement, c'est quand elle se retrouve accidentellement enfermée un vendredi soir dans le local à photocopieur de du collège où elle enseigne que Eva-Lena se sent soudain totalement libre. Libre de réfléchir à sa vie calibrée, où tout est bien organisé, où règnent la perfection et l'exigence , mais à quel prix ? solja krapu
Son mari traîne des pieds pour rentrer à la maison et ses enfants se rebellent chacun à sa manière, sa fille lui reprochant de s'occuper davantage de ses élèves que de ses enfants. Le bilan n'est pas fameux et Eva-Lena,  petit à petit va se livrer à un passage en revue des événements qui ont précédé son enfermement et jeter un œil neuf sur sa vie trop bien agencée. Un portrait qui parlera aux femmes de quarante ans dont le quotidien est trop souvent tristouille car si l'intendance roule, les sentiments, eux, commencent à rouiller. Un roman sensible et juste.

12/06/2018

Fuki -no- tô

"Nous travaillons en silence.Le soleil printanier réchauffe doucement notre dos. C'est un moment de tranquillité sereine et épanouissante."

Atsuko, mariée, deux enfants, gère avec succès sa petite ferme biologique et doit même embaucher une employée. Celle-ci se révèle être une ancienne amie du lycée. Cette dernière, Fukiko, est en train de divorcer, ne supportant plus de ne pas assumer son homosexualité.aki shimazaki
Atsuko ,qui a connu une crise dans son couple, assumera-telle le trouble déjà éprouvé auprès de Fukiko quand elle était adolescente ou préfèrera-telle une vie plus conventionnelle ?
En 143 pages, avec beaucoup de délicatesse, mais avec une écriture qui semble souvent bien plate, Aki Shimazaki  dépeint cette croisée des chemins à laquelle se tient son héroïne. Un sujet semblant encore tabou et qui ,elle nous l'indique au passage, entraîne encore des conséquences dramatiques.
Une lecture en demi-teintes.


11/06/2018

Vinegar girl

"Lundi ,13h13

Salut Kate nous sommes cherché la licence pour le mariage ! (sic)
Qui ça nous ?
Ton père et moi.
Alors tous mes vœux de bonheur."

Réécriture contemporaine de la pièce de Shakespeare La mégère apprivoisée, Vinegar girl  en épure l'intrigue et la modernise.anne tyler
Plus question ici d'une aînée atrabilaire qu'il faut marier à tout prix pour que sa cadette puisse convoler en justes noces. Anne Tyler imagine un savant veuf, et quelque peu cinglé,doté de deux filles que tout semble opposer (Kate, pour qui tact , retenue et diplomatie sont des mots quasi inconnus et sa cadette Bunny tout en frivolité apparente), qui pour conserver son indispensable assistant étranger veut lui faire épouser sa fille aînée.
Pas question pour autant de la priver de nourriture ou de sommeil , comme dans la pièce de Shakespeare, pour la contraindre !
Anne Tyler, à son habitude , analyse en finesse les liens familiaux et révèle progressivement les facettes de ses personnages,bien moins caricaturaux qu'au premier abord. Elle ménage une porte de sortie plus qu’honorable à son héroïne, même si, personnellement, j'aurais préféré une solution plus radicale...
Un bon moment de lecture , divertissant et souvent drôle.

 

10/06/2018

Les cosmonautes ne font que passer...en poche

Je vais jouer les trouble-fêtes dans le concert de louanges qui a accompagné ce premier roman écrit par une jeune bulgare, mais le "Tu" a sans cesse corné à mes oreilles et j'ai cherché en vain l'humour.elitza gueorguieva

09/06/2018

Les filles au lion...en poche

Odelle, originaire des Caraïbes,vit depuis quelques années à Londres, où elle poursuit son rêve de devenir écrivains tout en vendant des chaussures. Le destin va lui donner l'opportunité de travailler comme dactylo dans une galerie d'art pour une femme au tempérament affirmé, Marjorie Quick.
La jeuen fille fait aussi la connaissance de Lawrie Scott, jeune homme charmant en mal d'argent, qui possède un tableau atypique représentant Les filles au lion.jessie burton
Odelle va mener l'enquête et établir un lien entre Marjorie, le tableau et un peintre Andalou des années trente.
Alternant les chapitres se déroulant dans deux périodes historiques, le roman de Jessie Burton fait la part belle au romanesque, multipliant les coups de théâtre .
Si j'ai apprécié la description des sixties londoniennes (l'auteure n'oublie pas de montrer leur racisme décomplexé), j'ai moins été convaincue par certains personnages de la partie pré guerre d'Espagne, trop caricaturaux à mon goût. En outre, je n'arrive pas à comprendre le choix que fait l'une d'entre elle ,mais bon peut être que je réagis avec une mentalité trop contemporaine.

 

23/05/2018

Avec un peu de chance

"Mieux vaut parfois que certaines choses ne viennent jamais frapper à la porte."

 Colombie 2003. Une adolescente seule dans la maison familiale entend frapper à la porte. Nonobstant toutes les recommandations maternelles, alors qu’une insurrection a eu lieu, elle noue un dialogue avec l'homme qui lui demande de le suivre. Retranchée dans la demeure, jusqu'à quand tiendra-t-elle ?
 Ainsi commence, de manière très angoissante, le premier roman de Julianne Pachico, qui multiplie les points de vue, juxtapose les époques, effectue des retours en arrière, semblant abandonner certains de ses personnages pour mieux les retrouver au détour d'une phrase.julianne pachico
  Ainsi s’élabore le portrait éclaté d'un pays et d'une époque troublée dont le bilan se fera dans le dernier chapitre, dix ans plus tard .
Nous passons de l'univers ultra protégé,en apparence,de fillettes aisées fréquentant une école privée, fillettes que nous retrouverons à différents âges de la vie, à celui des  bonnes qui les élèvent, ayant laissé leurs propres enfants au loin, ou à celui, beaucoup plus brutal des personnes enlevées, détenues dans la jungle colombienne.
 Pour autant, la violence n'est jamais abordée de manière frontale, ce qui la rend sans doute encore plus efficace.
On retrouve aussi, par petites touches, le réalisme magique des auteurs sud-américains quand l'auteure, par exemple, donne la parole à des narrateurs inattendus.
Julianne Pachico ne perd jamais son lecteur en route et son art de la composition atteint la perfection. En quelques détails, bien choisis, elle croque ses personnages, suggérant de manière efficace leurs rancœurs, leurs douleurs. Un grand coup de cœur !

Plon 2018, traduit de l’anglais par Séverine Weiss.

16/05/2018

Un siècle américain, Tome 2 : Nos révolutions

"Si quelqu'un lui avait dit quarante ans plus tôt qu'il tirerait du soulagement de toutes les imperfections de sa vie, qu'il trouverait une espèce de plaisir dans un mariage raté, des enfants décevants, une carrière incertaine, toutes sortes de petites douleurs, et une correspondance intermittente avec le fils de son frère, il lui aurait mis son poing dans la figure."

Quel plaisir de retrouver les personnages de Nos premiers jours ! Certes, le résumé et l'arbre généalogique de la famille Langdon m'ont été utiles, le temps que je reprenne mes marques, mais ensuite, aucun problème.
Chaque chapitre de cette fresque courant de 1953 à 1986 est consacré à une année et brosse, par petite touches, le destin de certains membres de cette saga.jane smiley
Les grands événements politiques sont évoqués en toile de fond, et à l'exception d'un membre de cette famille, les Langdon ne sont jamais directement impactés par eux, sauf dans leur évolution psychologique.
La ferme famille n'est plus au centre des préoccupations, même si elle demeure toujours présente et 'lon voit peu à peu les nouvelles générations prendre de plus en plus d'importance.
On a ses chouchous et ceux qu'on aime moins (Franck qui n'hésite pas dès leur enfance à susciter la rivalité entre ses fils jumeaux , par exemple) mais chacun d'eux, au fil du temps, gagne encore en épaisseur. Quant au personnage de Charlie, Jane smiley sait à merveille manipuler son lecteur en suscitant sa curiosité : quand ce personnage , suivi depuis l'enfance, interfèrera-t-il et à quel titre avec les membres de cette famille ? Il faudra attendre la fin du roman pour le savoir. Gageons que nous le retrouverons dans le dernier volume .

Traduit de l’anglais (E-U) par Carine Chichereau, Rivages 2018, 648 pages.

 

Premier volume: clic. sorti en poche.

 

15/05/2018

#LeMangeurDeCitrouille #NetGalleyFrance

" Je n'avais jamais su faire qu'une seule chose: me donner tout entière. A présent, il ne me restait rien à donner."

Trois mariages et six enfants plus tard, une femme que son dernier époux, volage et manipulateur, vient de contraindre à un avortement et à une stérilisation, ouvre enfin les yeux devant l'inconduite cruelle de ce dernier.
Tout dans ce roman est choquant : la manière dont son père parle de la narratrice à son futur mari comme si elle n'était pas là, la façon dont la traite le psychiatre supposé soigner sa dépression... Face à tant de violence larvée, la narratrice perd pied.penelope mortimer
Un constat glaçant, écrit au début des années 60 , qui laisse une impression de profond malaise.

Une réédition Denoël 2018.